Des valeurs ?
Des valeurs ?
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
MULLER D., « Valeurs » dans Encyclopédie du protestantisme, rééd. PUF / Labor & Fides, 2006, p. 1469
L’éthique contemporaine parle de valeurs, sans trop savoir de quoi il retourne. Certains envisagent des valeurs fondamentales : liberté, justice, solidarité, vérité. D’autres désignent comme valeurs tout ce qui leur tient à coeur : la famille, le travail, la nation, l’argent, l’amour, ... On distingue parfois les valeurs matérielles des valeurs immatérielles. (...) En éthique protestante, on a tendance à privilégier le respect de la personne plutôt qu’un système hiérarchisés de valeurs. (...)Aujourd’hui, la question paraît plutôt être de réfléchir à l’apport de la foi chrétienne dans la quête humaine - toujours relative - de valeurs susceptibles de fonder un accord social raisonnable.
MULLER D., « Valeurs éthiques et justification par la foi » dans « Les passions de l’agir juste. Fondements, figures, épreuves », PU Fribourg / éd. du Cerf, 2000, p. 50-66
WIDMER G-Ph., « La mise en question des valeurs en théologie » dans RThPh, 123, 1991, p.131-146
OGIEN Ruwen, "La vie, la mort, l'Etat", Grasset, 2009 (Essai)
CR sur www.nonfiction.fr
Depuis une dizaine d'années, Ruwen Ogien s'est fait une spécialité de "penser " les problèmes éthiques en dehors de toute morale ou de métaphysique implicite. C'est donc en sociologue d'une réalité située " par delà le Bien et le Mal " qu'il aborde, dans ce nouvel ouvrage, les questions relatives à la vie et à la mort - et ses conclusions ne manqueront pas de bousculer les officines du " politiquement correct ".
Car, dans leur état présent, les lois de bioéthique relatives à la procréation et à la fin de vie, n'ont rien de permissif. Elles interdisent, par exemple, les mères porteuses, la sélection des embryons selon des critères de convenance, ou les recherches sur les cellules souches. Elles n'autorisent pas les gays, les lesbiennes et les femmes jugées trop " âgées " (selon des critères dont la transparence n'est pas la qualité principale) à bénéficier de l'assistance médicale à la procréation. Elles criminalisent toutes les formes d'aide active à mourir, même en cas de demande manifestement libre et éclairée d'un patient incurable en fin de vie, auprès d'un médecin dont les convictions éthiques ou religieuses n'y sont pas défavorables. Elles excluent l'avortement tardif sans motif approuvé par un collège de praticiens spécialisés.
Pourtant, si on y réfléchit bien (et c'est à quoi nous invite Ruwen Ogien), tous les actes que ces lois excluent par la menace ou la force ne causent de préjudice à personne. En réalité, ce sont des crimes sans victimes, ce qui revient à dire que ce ne sont pas des crimes du tout.
Dans la mesure où Ruwen Ogien estime que des lois rationnelles ne doivent pas punir les crimes sans victimes, chacun devrait être libre de faire ce qu'il veut de sa vie du moment qu'il ne nuit pas intentionnellement aux autres. En conséquence, il soutient la décriminalisation de l'aide active à mourir et de toutes les formes de procréation qui, comme la gestation pour autrui, exposent actuellement à des sanctions pénales.
COMTE-SPONVILLE A., « Petit traité des grandes vertus », Seuil / Points, 2001, 442p.
Mieux vaut enseigner les vertus que condamner les vices. La morale n'est pas là pour nous culpabiliser, mais pour aider chacun à être son propre maître, son unique juge. Dans quel but ? Pour devenir plus humain, plus fort, plus doux.
De la politesse à l'Amour en passant par le Courage et la Tolérance, André Comte-Sponville, en s'appuyant sur les plus grands philosophes, nous fait découvrir dix-huit de ces vertus qui nous manquent et nous éclairent. A pratiquer sans modération.
BAERTSCHI Bernard, « La valeur de la vie humaine et l’intégrité de la personne », PUF, 1995, 320p. (Philosophie morale)
Les questions de bioéthique, celles qui ont trait à la valeur de la vie humaine, sont au centre des préoccupations morales des sociétés libérales modernes. Mais les notions d'obligation morale (dans une perspective déontologique ou kantienne) et de bien-être (dans la tradition utilitariste), utilisées pour traiter ces questions, se révèlent plus souvent incapables de fournir une compréhension satisfaisante de ce qui constitue l'intégrité de la personne. B. Baertschi oppose à ces deux traditions une conception de la vie heureuse, d'inspiration aristotélicienne, plus complexe et plus féconde que les notions de devoir, de droit ou de maximisation des préférences. L'examen des dilemmes éthiques montre l'intérêt philosophique qu'il y a, dans les questions de bioéthique, à revenir à la conception d'une vie humaine accomplie. (Présentation de l'éditeur)
de DIEU Jean, Liambi Moleka, « La poétique de la liberté dans la réflexion éthique de Paul Ricoeur », L’Harmattan, 2007, 458p.
Présentation de l'éditeur La réalisation libre de soi pré-suppose chez Ricœur une juste articulation des notions d'autonomie et de dépendance dans les registres multiples d'une existence fragile, vulnérable et mortelle. Pour fonder en raison cette affirmation, l'auteur s'emploie à reconstruire la compréhension particulière de l'être du soi présidant à la réflexion éthique de Paul Ricœur.
CLAVIER Paul, « La Cote Argus des valeurs morales. Arnaques ou bonnes affaires ? Testez-les ! », Paris, Presses de la Renaissance, 2007
L'ambition : qualité ou défaut ? La famille : modèle à suivre ou à fuir ? La compassion : notion utile ou archaïque ? Aujourd'hui plus que jamais, il est opportun de soumettre notre échelle de valeurs à un véritable contrôle technique ! Périodiquement, nous assistons au traditionnel « retour des valeurs »... ou plutôt retour de bâton ! Des valeurs qu'on avait mises au rancart ont soudain la cote : l'autorité, le respect, la famille, la solidarité... Mais que valent-elles ? Sont-elles de bonnes affaires ou des arnaques ? Ce guide en fait passer, ou repasser, un certain nombre au banc d'essais. Vous allez enfin pouvoir tester leur « biodégradabilité », leur résistance aux modes, mesurer leurs effets, nocifs ou bénéfiques, sur l'environnement naturel et humain. L'auteur ne prétend pas donner de leçons de morale. Il propose de ressaisir les valeurs sur le vif, de les prendre la main dans le sac, en flagrant délit d'utilité ou d'archaïsme. Des mises en situation interactives dévoilent leurs ressources insoupçonnées. Anecdotes, adresses utiles, scénarios à choix multiple, fiches cinéma, activités ludiques ou de réflexion vous permettront de trier les valeurs sur le volet.
Né en 1963, Paul Clavier, normalien, agrégé et docteur en philosophie, est maître de conférences et directeur des études littéraires à Normale Sup, où il anime le séminaire « Problèmes & méthodes » qui rencontre un vif succès. Il est l'auteur de nombreux articles et ouvrages dont Le concept de monde (PUF, 2000) et Dieu sans barbe (La Table Ronde, 2002).
Le mal, le salut, l’éthique dans LENOIR Fr. (dir), « Encyclopédie des religions. Tome 2. Thèmes », Paris, Bayard, 2000, p. 1733-1862
TEXIER Yves, SAINT-POL Arnaud, NATIVELLE Jean-Luc, GUIGOT André, « Vices ou vertus ? », éd. M-éditer, 2008, 249p.
Le but de cet ABCDaire - exercice collectif original - est de diversifier les approches critiques, afin de rendre la richesse du thème général plus explicite encore pour l'auditeur et le lecteur. Ces interventions ouvrent ainsi des perspectives dialogales stimulantes, leurs auteurs proposant à chaque fois une démarche personnelle susceptible d'être partagée en ce qu'elle fait primer le travail de la pensée sur la communication de résultats tout faits. Longtemps la distinction entre le bien et le mal, les vertus et les vices, s'est présentée comme absolue, tranchée par la volonté de Dieu, l'ordre de la Nature, le cours de l'Histoire ou encore l'essence de l'Homme. Aujourd'hui, le désenchantement du monde, l'évolution des techno-sciences, la libéralisation des mœurs et les horreurs historiques du dernier siècle semblent avoir irrésistiblement brouillé les notions mêmes du bien et du mal, la frontière entre elles devenant toute relative jusqu'au fond des consciences auxquelles on intime maintenant de " ne surtout pas juger ". Il est donc urgent de penser à nouveaux frais " les vices et les vertus ", comme le bien et le mal, si l'on veut échapper aux violences de la décivilisation collective et de la démoralisation personnelle.
GODART Elsa (dir), "Histoires de sincérité", L'Harmattan, 2011, 242p.
La notion de sincérité est-elle synonyme de franchise ou encore de véracité ? Vise-t-elle la vérité ? Est-ce une valeur morale ? Sommes-nous vraiment capables d'être sincères ? Pour répondre à ces questions, les auteurs de ce livre, universitaires, chercheurs, opèrent un retour aux philosophes classiques, éclairés par la lumière des contemporains, espérant ainsi percer le paradoxe soulevé par Vladimir Jankélévitch : "Pour être sincère, il faut cesser de l'être".
JULLIEN François, « De l'universel », Seuil / Points, 2011
Y a-t-il des valeurs universelles ? Où situer le commun entre les hommes ? Comment concevoir le dialogue entre les cultures ?
Pour y répondre, il nous faut suivre l’avènement du politique à partir du commun ; en même temps que remonter dans l’histoire composite de notre notion d’universel : à travers l’invention du concept, la citoyenneté romaine ou la neutralisation de tous les clivages dans le salut chrétien. Mais il conviendra également d’interroger les autres cultures : la quête de l’universel n’est-elle pas la préoccupation singulière de la seule Europe ? Il est temps, en effet, de sortir à la fois de l’universalisme facile et du relativisme paresseux : notamment, de requalifier, mais par leur versant négatif, un absolu des droits de l’homme ; de repenser le dia-logue des cultures en termes non d’identité, mais d’écart et de fécondité en même temps que sur le plan commun de l’ intelligible ; d’envisager ainsi ces cultures comme autant de ressources à explorer, mais que l’uniformisation du monde aujourd’hui menace. Car seul ce pluriel des cultures permettra de substituer au mythe arrêté de l’Homme le déploiement infini de l’ humain, tel qu’il se promeut et se réfléchit en elles.
« Vices ou vertus ? 16 philosophes contemporains », éd. Frémeaux & Associés, 4 CD
Amour, par Arnaud Saint-Pol • Chasteté, par Yves Texier • Don, par Franck Robert • Sous « X », par Raphaël Picon • Bonne volonté, par Jean-Luc Nativelle • Gourmandise, par André Guigot • Jalousie, par Jean-Claude Dumoncel • Paresse, par Pascal Taranto • Force, par Joël Gaubert • Interdit, par Jacques Ricot • Obstination, par Angélique Thébert • Harmonie, par Roland Depierre • Tentation, par David Lebreton • Libertinage, par Jean-Marie Frey • Vice, par Denis Mousset • Suicide, par Lucien Guirlinger.
Longtemps la distinction entre le bien et le mal, les vertus et les vices, s'est présentée comme absolue, tranchée par la volonté de Dieu, l'ordre de la Nature, le cours de l'Histoire ou encore l'essence de l'Homme. Aujourd'hui, le désenchantement du monde, l'évolution des techno-sciences, la libéralisation des mœurs et les horreurs historiques du dernier siècle semblent avoir irrésistiblement brouillé les notions mêmes du bien et du mal, la frontière entre elles devenant toute relative jusqu'au fond des consciences auxquelles on intime maintenant de « ne surtout pas juger. Il est donc urgent de penser à nouveaux frais " les vices et les vertus", dans leur distinction et leur articulation, si l'on veut échapper aux violences de la décivilisation collective et de la démoralisation personnelle. C'est ce que proposent ces seize études philosophiques, selon des démarches et des thèses sans doute différentes mais surtout complémentaires.
AUDI Paul, « L’empire de la compassion », éd. Encres marines, 152p.
La compassion est devenue, peu à peu, dans notre aire culturelle mondialisée, le signe de l’« humanité » en nous. À présent, sa domination non seulement sur la morale mais sur la représentation que les hommes se font d’eux-mêmes comme de leurs rapports sociaux et politiques, est si indiscutable qu’une idéologie récente comme celle du « Care » (soin, sollicitude, souci de l’autre, aide apportée à l’autre) s’y enracine entièrement. Pourquoi un tel empire ?
Pour le comprendre, ne faut-il pas se demander quand et comment l’identification de la vertu d’humanité à la compassion s’est produite ? C’est là l’un des objectifs du présent essai qui prend son départ dans l’articulation du problème philosophique suivant : la compassion relève-t-elle de l’amour ou de la justice ?
Il m’a semblé qu’une fois définie la compassion et retracées les grandes étapes de son histoire conceptuelle (d’Aristote à Levinas), une importance toute particulière devait être accordée à la position de Nietzsche, pour qui le respect du malheur que nous nous imposons au nom de la morale représente le pire des malheurs qui puisse frapper l’humanité considérée dans sa globalité.
BERNS Thomas, BLESIN Laurence, JEANMART Gaëlle, « Du courage. Une histoire philosophique », éd. Encres marines, 304p.
Le courage est-il un acte héroïque, tel que mis en scène dans l’Iliade d’Homère, ou réside-t-il dans une patience discrète, valorisée par les chrétiens ? Doit-il être pensé comme modération, dans la lignée de la morale d’Aristote, ou comme excès politique à la façon machiavélienne ? S’agit-il d’une vertu individuelle, comme le suppose l’éthique grecque, ou d’une vertu collective et anonyme telle qu’une tradition républicaine plus romaine le suggère ? Est-il défini par l’action, comme chez Arendt, ou par la réflexion, comme chez Platon et Kant ? S’il est action, celle-ci doit-elle être pensée dans son caractère radicalement politique ou, au contraire, comme le réclame Dewey, dans son contexte social ? S’il est par contre réflexion, celle-ci n’est-elle pas alors d’abord celle du philosophe sur sa propre actualité, comme le suggère Foucault ?
HEBDING Rémy, « Eloge de la distance ou l'esprit de civilité », éd. Michel de Maule, 2002, 242 p.
Plus un rapprochement s'opère entre les individus, plus les différences apparaissent visibles et indispensables à affirmer. Il en est ainsi en ce qui concerne les modes d'existence quotidiens entre les êtres, mais aussi en ce qui concerne leur vie en société. La recherche de " la bonne distance", ou de " la juste distance", est faîte de respect et d'intégration des règles communes de civilité. Les problèmes appelés pudiquement" de sécurité" trouvent leur origine dans cette difficulté à se situer à égale distance du local et du global. Ou, pour le dire autrement, à maintenir un équilibre entre ce qui fonde notre identité et ce qui nous appelle à son dépassement. De même, face au mal radical représenté par la Shoah, il nous faut trouver d'autres manières de nous situer. Rappeler la Loi ne ferait que nous enfermer davantage dans notre condition humaine limitée et coupable. Un autre discours S'impose, nourri d'une relecture de la vocation d'Israël et de l'universalisme chrétien. Avec Eloge de la distance, Rémy Hebding n'hésite pas à il établir des passerelles entre différentes disciplines - histoire, philosophie, théologie, sociologie - pour mieux saisir les enjeux des questions les plus actuelles. Traitées conjointement, elles nourrissent une interaction suggestive et constructive.
Rémy Hebding est journaliste et ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire protestant Réforme.
JANKELEVITCH Vladimir, « Les vertus de l’amour. Traités des vertus II. L’humilité et la modestie / l’amour / Traité des vertus III. L’innocence et la méchanceté / », GF, 2011, (Champs essais)
Le tome II du Traité des vertus, intitulé Les Vertus et l'Amour, est consacré à la description des « vertus », depuis celle du commencement (le courage) jusqu'à celle de la terminaison (la charité), en passant par celles de la continuation et de la conservation (la fidélité, la justice). Il distingue en outre deux plans tout à fait hétérogènes : celui des vertus de l'intervalle (fidélité, patience, modestie, amitié), que l'homme peut « posséder » et « garder », mais qui, à peine acquises, tournent en mécanique vertueuse, radotage, complaisance pharisienne et hypocrisie ; et les vertus de pointe (humilité, générosité, sacrifice) que l'homme ne possède jamais, qu'il effleure seulement, d'une tangence impondérable, le temps d'une étincelle et d'une « apparition saisissante ». Vaut-il mieux être, au premier sens, un rentier de la vertu et un vertueux gredin, ou, au sens métempirique, le saint ou le héros d'un instant ? L'amour résout peut-être, dans une certaine mesure, cette alternative, qui est aussi celle du bonheur et de la joie.
Tome III. Notre tentateur interne est toujours aux aguets, il utilise les moindres brèches contre ses machinations, endossez l'armure de Dieu. […] Le diable n'était fort que de notre faiblesse, qu'il soit donc faible de notre force.
JANKELEVITCH Vladimir, « Le sérieux de l’intention. Traité des vertus ? », GF, 2011 (Champs essais)
Les choses respectables sont relatives et contradictoires, mais le fait de respecter ne l'est pas. Et ainsi, de même que la vie, sans cesse réduite à des phénomènes physico-chimiques par le mécanisme, se reconstitue toujours au-delà dans son irréductible vitalité, de même la liberté, réduite à des déterminismes, se reconstitue à l'infini dans son irréductible responsabilité. Tel est le "Cogito moral" : chassez-le par la porte, il rentre par la fenêtre ou par la cheminée ; bouchez toutes les issues, vous le retrouverez assis à votre table ; comme l'ombre de la conscience selon Musset et l'œil du remords selon Hugo, il est ce qui nous suit partout et à quoi nul ne peut échapper.
JANKELEVITCH Vladimir, « L’ironie », GF, 2011, (Champs essais)
L'ironie Qu'est-ce que l'ironie ? Quelles en sont les formes ? Quels en sont les pièges aussi ? Autant de délicates questions auxquelles l'auteur répond, non sans ironie lui-même, avec l'aide d'une infinité d'exemples qui montrent son immense culture, musicale aussi bien que philosophique. Sommairement, qu'est-ce que l'ironie, sinon la conscience, mais une bonne conscience joyeuse - ce en quoi elle se distingue de l'hypocrisie ? Pas d'humour sans amour, ni d'ironie sans joie. L'ironie, en somme, sauve ce qui peut être sauvé. Elle est mortelle aux illusions ; partout elle tisse les toiles d'araignée où se prendront les pédants, les vaniteux et les grotesques. « Ironie, vraie liberté ! », s'écrie Proudhon au fond de sa cellule de Sainte-Pélagie. L'ironie remet tout en question ; par ses interrogations indiscrètes elle ruine toute définition, dérange à tout moment la pontifiante pédanterie prête à s'installer dans une déduction satisfaite. Grâce à l'ironie, la pensée respire plus légèrement quand elle s'est reconnue, dansante et grinçante, dans le miroir de la réflexion.
DEWEY John, "La formation des valeurs", éd. La Découverte, 2011
Les philosophes ont pour habitude d’opposer les valeurs aux normes, et de faire des premières une affaire de préférences personnelles, sans contenu rationnel. Ils considèrent aussi que pour prendre des décisions pratiques, morales ou politiques, nous avons surtout besoin de règles et de lois, de principes et de maximes. Dewey prend le contre-pied de cette manière de penser. Il récuse la distinction entre normes et valeurs et élabore une « éthique située ». L’important est de faire prévaloir la méthode de l’enquête (déjà mise en œuvre dans la recherche scientifique) dans les décisions pratiques et dans la résolution des problèmes moraux et politiques. Cette foi dans les capacités de l’enquête amène également Dewey à rompre avec la conception traditionnelle des fins et des moyens, tout comme avec celle des désirs et des intérêts, au profit d’une compréhension plus dynamique et plus écologique des activités humaines. Ce recueil donne ainsi un aperçu des analyses que Dewey a proposées, tout au long de sa carrière, sur la question des valeurs.
MAILLARD Nathalie, « La vulnérabilité. Une nouvelle catégorie morale ? », Labor & Fides, 2011, 392p.
Depuis la modernité, l’autonomie a joué un rôle central dans notre manière de concevoir ce qu’est l’homme et ce qui fait sa valeur. Mais la vision de l’être humain comme sujet autonome peut être interprétée comme le résultat d’une abstraction, opérée pour des raisons plutôt pratiques que théoriques. Or, cette abstraction a fait oublier que la « manière humaine d’exister» ne se réduit pas à cela. Les éthiques de la vulnérabilité, à l’origine de l’avènement du Care et d’une théorie de la sollicitude, représentent une manière de contester cette abstraction. La critique féministe remet en cause la conception « désincarnée » et « décontextualisée » du sujet des théories morales kantiennes et libérales. Le travail anthropologique et éthique à partir de la vulnérabilité peut ainsi être envisagé comme une manière de replacer le sujet autonome dans ses modalités temporelles, corporelles et relationnelles. Il s’agit de recomposer une image plus complexe de l’être humain, mais aussi plus riche et plus réaliste.
VOYE Liliane, ABTS Koen, DOBBELAERE Karel, « Autres temps, autres mœurs. Travail, famille, éthique, religion et politique : la vision des Belges », éd. Racine Campus, 2012, 296p.
Comment nous situons-nous face au travail, à la famille, à l'éthique, à la religion et à la politique ? Qu'est devenue la famille aujourd'hui ? Quelle importance accorde-t-on au travail ? Où en sont les croyances et les pratiques religieuses de nos jours ? Comment nos concitoyens se positionnent-ils face aux questions éthiques ? Peut-on réellement parler d'une indifférence et d'une méfiance croissantes par rapport à la politique et aux institutions ? Vous y découvrirez toutes les nouvelles tendances en matière de valeurs, observées au cours des trente dernières années. L'ouvrage entrouvre aussi quelques scénarios d'avenir possibles.
article
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/720079/les-valeurs-restent-tres-belges.html
JAFFELIN Emmanuel, « Petit éloge de la gentillesse », F. Bourin éd., 2011,
La mode est au cynisme. Il est donc mal vu d’être gentil. Dois-je pour autant m’incliner devant le regard qui ravale la gentillesse au rang de faiblesse ? Dans cet essai stimulant, Emmanuel Jaffelin montre que la gentillesse n’a pas dit son dernier mot et qu’elle est une vertu d’avenir. Source d’une morale vivifiante, elle prend le relais des morales fondées sur le devoir. Sa révolution douce renferme une promesse : celle de réconcilier les vieilles civilisations de l’honneur avec notre société du bonheur. Comme le dit Lao-tseu : « Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres. »
« Mon Livre des valeurs. 12 valeurs chrétiennes pour les enfants », éd. La Maison de la Bible, 1992, 48p.
Les douze valeurs à enseigner aux enfants : Amour, Pardon, Bonté, Joie, Générosité, Reconnaissance, Patience, Honnêteté, Courage, Application, Responsabilité, Fidélité.
WITTMANN D., « Le travail, malédiction ou valeur chrétienne », éd. Farel, 2010, 64p.
S’appuyant sur la Bible, l’auteur (ancien cadre d’une grande entreprise informatique) nous donne une perspective chrétienne du travail dans ce livre. Comment se comporter au travail lorsque nous sommes chrétiens ? Doit-on envisager d’abandonner notre activité pour rejoindre un ministère chrétien ? Y a-t-il des professions contre indiquées ? Travailler est une occasion formidable de bien connaître notre société, d’insuffler une perspective chrétienne à notre façon de gérer les richesses, nos employés si nous en avons, notre temps...
KLAINE Roger, « Les valeurs de l'Occident et la Bible : Quelques repères pour les jeunes générations », éd. du Cerf, 2008, 77p.
Toi qui tiens ce livre en main, c'est à toi que j'écris. Car si tu lis ce petit bouquin, c'est que tu es en recherche d'autre chose que de l' argent et de l' avancement quel qu'en soit le prix. Et c'est bien. Car le monde qui est le nôtre est passionnant. Mais surtout pour ceux qui savent quoi faire de leur vie. Ceux qui ont conscience qu'il est essentiel d'avoir un but pour réussir son existence d'homme. Et pas seulement une réussite matérielle. Alors, j'ai envie de participer tant soit peu à éclairer ton chemin en voyant mieux, avec toi, d'où nous venons. Car j'ai cherché longtemps quels étaient les projets, les visées, les valeurs qui nous étaient propres, en Occident. Or, figure-toi que je les ai trouvés dans ... la Bible. D'où le titre de ce petit livre. J'ai écrit plusieurs ouvrages sur la Bible. Mais c'était pour des spécialistes. « Alors j'ai eu envie de traduire mes trouvailles pour toi qui commences ta vie d'adulte.
REZSOHAZY Rudolf, « Émergence des valeurs communes aux Européens à travers l’Histoire », L’Harmattan, 2012, 222p.
La construction européenne est accompagnée d'un débat permanent sur notre identité et sur les racines de notre culture. Pour approfondir le débat, l'auteur a mené une enquête historique. Il a procédé en ordre chronologique, à partir de l'Antiquité jusqu'à nos jours, pour découvrir les valeurs qui se répandent et s'enracinent. Quarante-sept valeurs sont présentées dans le contexte de l'époque qui les a vues naître (La Grèce, Rome, le christianisme, le Moyen Âge, la Renaissance, la Réforme, le siècle des Lumières, les XIXe et XXe siècles).
Des valeurs à partager à la CF (dans votre Journal de classe 2012-2013, p. 8) :
-l’humanisme
-la liberté de conscience
-le pluralisme
-l’ouverture
-la démocratie