A travers l’Histoire
A travers l’Histoire
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
L’élève apprendra à classer et analyser les traces du passé (documents, œuvres d’art, édifices, ...), à les interpréter et les situer dans leurs contextes. Le défi que le professeur de religion protestante doit relever, est donc un devoir de mémoire. Mais rappeler un événement ne sert à rien si on ne l’explique pas.
L’enseignant conduira les élèves dans une démarche critique qui les amène à comprendre comment et pourquoi les choses arrivent. Il ne suffit pas que les faits se succèdent dans un ordre chronologique pour qu’il y ait histoire, il faut qu’il y ait influence des uns sur les autres. Cette interdépendance des événements conduira donc vers une compréhension de l’histoire.
Antiquité – Moyen Age - Protestantisme – Architecture -
Calvin – Luther
LEBEAU Richard, LEVASSEUR Claire, « Atlas des Hébreux. 1200 av. J.-C. à 135 après J.-C. » , éd. Autrement, 2003
En 25 doubles pages présentant cartes et graphiques, cet atlas présente l'histoire du peuple hébreu telle que nous la restituent historiens et archéologues. Cet atlas permet de situer les évènements bibliques dans leur contexte géographique. Très utile.
ENCEL Stéphane, « Les Hébreux », éd. Armand Colin, 2010, 416p. (Hist ancienne)
Jamais peut-être les sciences se rapportant à l’univers biblique n’auront suscité autant de recherches, de débats et de polémiques, touchant un très large public à travers le monde. L’archéologie, notamment, a fait des progrès considérables, apportant sans cesse de nouveaux éclairages sur le monde et le peuple qui ont produit – et qu’a produit – la Bible. Mais toutes ces perspectives ouvrent de nouvelles réflexions, bien plus larges, sur le sens même du message biblique : qu’en reste-t-il sous les fourches caudines de la Science ? La Bible ne risque-t-elle pas de se figer ou de s’assécher lorsqu’on la coupe trop radicalement de la tradition, pour en faire un simple sujet d’étude ? Au-delà de la Bible, que savons-nous réellement de la civilisation qui l’a fait naître ? Sur quels socles historiques et identitaires les Hébreux se sont-ils constitués en nation ? Comment ont-ils surmonté les défaites militaires et les processus d’acculturation ? Par une vision autant chronologique que thématique, en élargissant le champ aux voisins, partenaires ou ennemis du peuple d’Israël, et en repoussant bien des a priori, cette étude replace cette civilisation dans son temps, en dégageant ce qu’elle a à apporter au nôtre. Stéphane ENCEL, docteur en histoire des religions et spécialiste du judaïsme des Premier et Second Temples, poursuit ses recherches sur le rapport complexe entre la Terre d’Israël, son peuple et sa Loi. Il est professeur à l’École supérieure de gestion (ESG) et enseigne l’histoire du droit à Paris XI.
Compte-rendu :
http://www.nonfiction.fr/article-3138-les_hebreux__construction_dune_tradition_et_dun_peuple.htm
GRANDPIERRE Véronique, « Histoire de la Mésopotamie », Gallimard / Folio, 2010, 544p.
Mésopotamie, Ur, Babylone, le Déluge, Gilgames ... Ces mots sont familiers, mais que savons-nous véritablement des débuts de l'Histoire ? L'architecture de terre crue ou l'écriture cunéiforme, incisée dans de l'argile tels de petits clous, paraissent n'avoir guère de rapport avec notre civilisation. Or notre culture est l'héritière de manières mésopotamiennes de faire : le découpage du temps (mois, semaine, jour), les symboles religieux (le croissant de lune, l'arbre de vie), l'étymologie de certains mots (« safran », « gypse »), jusqu'au fait de « s'orienter » (les premières cartes étaient établies vers l'Orient). L'histoire de la Mésopotamie, le berceau de la civilisation urbaine et des premiers États, est, plus encore que celle de l'Égypte des pharaons, indissociable de ceux qui permirent sa redécouverte voilà à peine deux siècles – dont Jules Oppert qui déchiffra l'akkadien et François Thureau-Dangin le sumérien. Aujourd'hui discipline à part entière, l'assyriologie dispose de documents – des inscriptions officielles, des textes scolaires, des documents comptables d'exploitations, des actes de propriété, des lettres de simples particuliers – grâce auxquels nous est livré accès à des menues données qui font défaut pour les civilisations grecque, romaine, voire égyptienne. Nous voilà éclairés sur les commencements de l'Histoire : il était une fois un peuple sémite, les Akkadiens, et une civilisation encore plus ancienne, sumérienne, dont l'origine restait inconnue ...
« Les religions à mystères » dans la revue Religions & Histoire, éd. Faton, n°24, janv.-fév. 2009
Dans l'Antiquité gréco-romaine, la vie quotidienne était littéralement réglée par la religion. Mais cette dernière se caractérisait alors par une grande rigidité. Visant à garantir la prospérité de la communauté, elle ne permettait pas aux fidèles de tisser une communication personnelle avec le divin. Aussi de nouvelles formes de cultes, appelés mystères, ne tardèrent-elles pas à se développer. Secrets et sélectifs, leurs rites plus ou moins troublants offraient aux initiés une vie religieuse forte et, souvent, la promesse d'un salut dans l'au-delà, ce qui leur assura un succès considérable aux premiers siècles de notre ère. Est-il possible de dissiper, un tant soit peu, l'épais nimbe d'incertitudes entourant ces cultes envoûtants ?
Sommaire
•Expositions et actualités
•DOSSIER : Les religions à mystères dans l'Antiquité
•Cadre historique
•Les cultes à mystères, du fantasme à l'étude rationnelle
•Les mystères d'Éleusis, la quête du bonheur suprême
•Les mystères de Dionysos, l'exubérance des Bacchanales
•Les mystères d'Isis, vaincre le destin
•Les mystères phrygiens, des orgies pour la grande mère des dieux
•Les mysères de Mithra, que triomphent les forces du bien
•L'esprit du temps et la crise du paganisme, apogée et déclin des mystères
•MELANGE : le philosémitisme en France dans l'Entre-Deux-Guerres (1919-1939)
•INITIATION : L'Ancien Testament
fiches
•12a Martin Luther King (1929-1968)
•12b Le barattage de la mer de lait
DEBRAY Régis, "Un candide en Terre Sainte", Gallimard, 2008, 464p. (BLANCHE)
« D'après les Évangiles, et dans sa courte vie tant cachée que publique, le Galiléen s'est rendu, sans visa ni carte d'identité, en Israël, Palestine, Jordanie, à Gaza, au Liban, en Égypte et en Syrie. Je me suis faufilé dans tous ces pays : il y faut plus qu'un passeport et des détours. Jésus pouvait traverser la mer de Génésareth, aller "au-delà du Jourdain", et revenir le lendemain sur l'autre rive. Ce n'est plus possible. Aussi ce voyage d'un flâneur des deux rives n'a-t-il pu s'effectuer d'un seul trait.
C'est un pari que de refaire l'itinéraire de Jésus à travers le Proche-Orient d'aujourd'hui, pour observer comment juifs, chrétiens et musulmans vivent à présent leur foi. Les surprenantes et souvent rebutantes vérités qui se dévoilent en Terre sainte ont valeur d'avertissement. Plus qu'un voyage au bout de la haine, ce carnet de route peut servir à la connaissance du monde profane tel qu'il va. Tout à la fois témoignage, chronique et méditation, l'enquête peut dès lors se lire comme un pèlerinage au cœur de l'homme, qu'il soit croyant ou agnostique, d'ici ou de là-bas. »
EHRMAN Bart, « Les christianismes disparus. La bataille pour les Écritures : apocryphes, faux et censures », Bayard, 2007
Il y avait, aux origines, plusieurs versions possibles du christianisme. Lesquelles ont disparu ? Pourquoi ? Comment ? Dans la grande diversité des textes sacrés, certains furent incorporés au Nouveau Testament, d’autres furent rejetés, attaqués, interdits et détruits. Bart Ehrman nous entraîne dans une enquête palpitante à la recherche de ces christianismes disparus. Nous assistons à une lutte de plusieurs siècles pour l’orthodoxie, qui se transforma en guerre des textes, avec la création d’une multitude de faux, d’apocryphes, d’ajouts, de censures… Nous découvrons d’anciennes interprétations, d’anciennes croyances perdues, comme l’incroyable culte de Thècle, aujourd’hui totalement oublié, et qui, jusqu’au ve siècle, dépasse celui de Marie en notoriété.
Notre histoire religieuse ne se limite pas aux croyances et aux pratiques sorties victorieuses des conflits du passé. Elle s’éclaire, pour nous aujourd’hui, de celles qui ont été vaincues et qui ont finalement disparues.
MORGENSZTERN Isy, « L’Aventure monothéiste DVD », éd. Montparnasse, 2009, 104 min.
Que devons-nous aux trois religions nées jadis au Proche-Orient ? Pourquoi il y a-t-il trois monothéismes ? Comment, à partir d’un même Ciel, ces trois religions ont-elles pensé nos vies terrestres ? Ce sont les questions que nous avons posées à des hommes et des femmes, universitaires, religieux ou agnostiques, issus de ces trois traditions. Leurs interrogations et les réponses qu’elles apportèrent nous concernent tous. À qui confier une mission collective ? Comment penser le Bonheur ? Combattre le Mal ? Ou encore reprendre un contact avec des valeurs fondatrices ? Par le co-auteur et le producteur de « La Bible Dévoilée ».
MARGUERAT Daniel, « L'aube du christianisme », éd. Labor & Fides, 2008, 536p. (Le Monde de la Bible n°60)
Dans ce nouvel ouvrage, Daniel Marguerat évoque en quatre parties les principales étapes qui construisent l’aube du christianisme, jusqu’à la fin des années 80 du premier siècle, période où les premiers chrétiens fixent la mémoire des évènements fondateurs. Tout d’abord en abordant les questions relatives au Jésus historique et leur articulation à la théologie et à la foi. Une deuxième partie du livre est consacrée à Paul, à travers une approche peu fréquentée liée à son vécu spirituel, son affectivité et son génie d’innovation. Avec Marc et Matthieu, on quitte le registre historique pour le mode littéraire où l’on observe la manière dont les deux premiers évangélistes mettent en intrigue l’évènement chrétien afin de répondre aux attentes du lecteur et afin de se démarquer du monde juif. Enfin, dans une quatrième partie, c’est l’oeuvre de Luc, premier historien du christianisme qui se voit analysée, vue à la fois comme phénomène de réception du paulinisme dans les années 80 et comme processus de fusion de l’histoire particulière d’Israël et de l’universalité romaine. Combinant une majorité de contributions déjà publiées ailleurs, ce livre offre le portrait en évolution d’une première histoire qui est en grande partie la nôtre.
Professeur de Nouveau Testament à l’Université de Lausanne, Daniel Marguerat fait référence dans la recherche scientifique sur Jésus et le christianisme primitif. Il est notamment l’auteur d’un commentaire sur les Actes des apôtres 1-12, Labor et Fides 2007, et, comme directeur d’édition, d’une Introduction au Nouveau Testament, Labor et Fides 2004, deux ouvrages reconnus au niveau international.
CONSTANTIN, « Lettres et discours. Présentés et traduits par Pierre Maraval », Les Belles Lettres, 2010, 266p.
Ces quelques quarante lettres datent d'une période où l'empereur Constantin se déclare déjà chrétien, mais en tout temps ses convictions religieuses animent sa politique, comme il l'écrira en 324 : « Mon premier désir a été d'unifier l'attitude envers la divinité de toutes les nations, mon deuxième de restaurer et de soigner le corps de l'État, qui avait été gravement blessé ». Parmi les lettres, les unes définissent la politique générale qu'il entend adopter en matière religieuse : monothéisme, liberté laissée aux païens comme aux chrétiens, mais faveur envers l'Église et la foi chrétienne. Les autres concernent ses interventions dans des querelles qui divisent les chrétiens et menacent la concorde qu'il souhaite voir régner dans son empire, soit la crise donatiste en Afrique, soit la crise arienne en Orient.
Le Discours à l'assemblée des saints est une sorte de catéchèse, dans laquelle l'empereur entend illustrer le rôle de la Providence dans la création et le salut, mais aussi dans ses victoires (il est prononcé après celle sur Licinius, qui l'a rendu maître de tout l'empire). Il a la particularité d'offrir une exégèse chrétienne de la IVe Bucolique de Virgile. Ces discours et la majorité de ces lettres n'ont jamais été traduits en français. Le présent ouvrage en présente le contexte historique, une traduction et des notes explicatives.
COMBY Jean, « Pour lire l'histoire de l'Église. Des origines au XXIe siècle », Nvelle édition, éd. du Cerf, 2003, 446 p.
Voici un parcours de vingt siècles d'histoire de l'Église. Quels sont les grands traits de sa démarche historique et de sa méthode ?
- D'abord, ne pas séparer l'histoire de l'Église de l'histoire générale de l'humanité. Les chrétiens vivent dans le monde et bien des événements politiques, sociaux, économiques ont déterminé la vie de l'Église.
- Ensuite, utiliser toutes les traces du passé : édifices, œuvres d'art, fouilles archéologiques.
-Enfin, présenter directement aux lecteurs les sources écrites. Ce volume donne une place aussi importante aux textes du passé qu'à la présentation des événements. Et il offre des clés pour situer les textes, les comprendre, les apprécier. Jean Comby, professeur aux facultés catholiques de Lyon, pose la question : « Être chrétien, en quoi cela consiste-t-il ? » Et il montre avec brio qu'étudier la condition du chrétien des premiers siècles ou du Moyen Âge peut donner une réponse partielle mais capitale aux interrogations les plus modernes.
PELIKAN Jaroslav, « Jésus au fil de l’Histoire », Hachette / Pluriel, (1985) 2000, 373p. (n°900)
Chaque époque a créé un Christ à son image. C'est en historien que l'auteur nous convie à une enquête lumineuse et savante, non pas sur la vie de Jésus de Nazareth, mais sur son image à travers l'histoire de la chrétienté.
RAPP Francis, « L'Eglise et la vie religieuse en Occident à la fin du Moyen Age », 6e éd., PUF, 1999, 396p. (Nouvelle Clio)
MARTIN Philippe, « Le théâtre divin. Une histoire de la messe du XVIe au XXe s. », CNRS éd., 2010, 384p.
Rite central de la religion catholique, attaquée par les protestants pendant les guerres de religion et par les libres-penseurs sous la IIIe République, la messe nous est ici présentée comme objet d’histoire : des prescriptions officielles du concile de Trente, qui ne furent appliquées que près de trois siècles plus tard, aux appropriations et expériences individuelles d’aujourd’hui. Entre miracles et querelles de préséance, entre élans spirituels et courses aux vanités, entre prescriptions ecclésiastiques et jeux amoureux, entre manipulations d’argent et piété personnelle, ce livre dévoile les innombrables stratégies par lesquelles les catholiques se sont approprié la cérémonie pour vivre une religion au quotidien. Une fresque passionnante, souvent surprenante, pour comprendre une pratique qui se confond avec l’identité de la France.
VASSAUX Eugène, « Eglises réformées d’Europe francophone. Droit et fonctionnement », L’Harmattan, 2008, 348p. (Religions et Spiritualité)
Cet ouvrage a le mérite de contribuer à la connaissance du droit séculier applicable aux religions dans une large partie de l'Europe, comme au droit interne des Eglises réformées. Cette présentation s'accompagne de réflexions plus générales sur la vie des Eglises réformées en Europe. A travers l'angle inhabituel du droit comparé des religions, ce livre donne un éclairage nouveau pour comprendre les protestantismes historiques.
PICON Raphaël, GAGNEBIN Laurent, « Le protestantisme, la foi insoumise », Champs Flammarion, 2005
L'objectif de cette nouvelle présentation du protestantisme est de faire comprendre ce qu'est le protestantisme sans se contenter d'en dépeindre les réalités historiques. Ainsi le protestantisme est abordé sous tous ses angles : l'essence du protestantisme (la Réforme, la question du Salut, la foi et le rapport à Dieu, le devoir d'examen), la pratique du protestantisme (l'interprétation de la Bible, la notion d'Eglise, le culte, le pasteur, l'action "nécessaire et non salutaire"), le style du protestantisme (pluralité, liberté, simplicité). En annexes : glossaire, quelques théologiens protestants (vie, oeuvre), repères chronologiques, confessions de foi, bibliographies.
CHRISTIN olivier, “Les Réformes. Luther, Calvin et les protestants”, Découvertes Gallimard, 1995, 160p. (n°237)
Au début du XVIe siècle, humanistes et théologiens s'élèvent contre les abus du clergé et entrent en rébellion contre l'Église, prônant un retour à une religion plus simple. À leur tête, Luther et, quelques années plus tard, Calvin, dont les idées de Réforme se propagent dans presque toute l'Europe, avant de la diviser profondément. L'Église réagit, puis persécute. Les massacres de la Saint-Barthélemy signent en lettres de sang l'ère des guerres de Religion, qui ne prendront fin qu'avec l'édit de Nantes, en 1598. Mais le temps de la tolérance est encore loin. Olivier Christin nous fait traverser cette Europe déchirée par la Réforme.
BAUBEROT Jean, “Histoire du Protestantisme”, PUF / Que sais-je?, 1987, 128p. (n°427)
Aujourd'hui, le protestantisme se répand dans le monde entier et la vitalité du mouvement évangélique contraste avec les difficultés rencontrées par le protestantisme dans un Occident de plus en plus sécularisé. Cet ouvrage analyse son rapport à une modernité qu'il a largement contribué à faire émerger.
LUTHER Martin, “Oeuvres. Édition de Anne-Marie et Marc Lienhard, e.a.”, Gallimard / Bibliothèque de la Pléiade, 1999, 1712 p.
TOME I : Cours sur l'Épître aux Romains - Lettre à Georg Spenlein - Controverse au sujet des forces et de la volonté de l'homme sans la grâce - Lettres à Johann Lang - Controverse sur la théologie scolastique - Controverse destinée à montrer la vertu des indulgences [Les Quatre-vingt-quinze Thèses] - Sermon sur les indulgences et la grâce - Lettres à Spalatin et à Staupitz - Controverse tenue à Heidelberg - Lettres au pape Léon X - Sermons sur la double justice, sur la contemplation de la Passion, sur l'état conjugal, sur la prière et les processions pendant la semaine des Rogations, sur la préparation à la mort, sur le sacrement de la pénitence, sur le sacrement du baptême, sur le sacrement du corps du Christ et sur les confréries, sur l'usure - Brève explication des Dix Commandements, de la Foi, du Notre-Père - Des bonnes œuvres - De la papauté de Rome - À la noblesse de la nation allemande - Sermon sur le Nouveau Testament, à savoir la messe - Prélude sur la captivité babylonienne de l'Église - De la liberté du chrétien - Appel à un concile - Discours à Worms - Jugement sur les vœux monastiques - Brève instruction sur ce qu'on doit chercher dans les Évangiles et ce qu'il faut en attendre - Préfaces au Nouveau Testament et à l'Épître aux Romains - Lettres à Frédéric le Sage - Sept sermons - Sincère admonestation à tous les chrétiens pour qu'ils se gardent de la révolte et de la sédition - De la vie conjugale - Que Jésus-Christ est né Juif
LEPLAY Michel, « Martin Luther », éd. Desclée de Brouwer, 1998, 219p.
Qui fut vraiment Martin Luther ? Le fondateur d'une religion nouvelle ? Le dénonciateur implacable des excès du catholicisme de son époque ? Le vulgarisateur de génie, qui proposa au peuple allemand une lecture de la Bible ? A travers cette vive évocation biographique, Michel Leplay fait plus que retracer un itinéraire spirituel hors du commun. Il met en lumière la vérité de la foi de Martin Luther, élan de confiance après une angoisse surmontée.
LIENHARD Marc, « Martin Luther, la passion de Dieu », éd. Bayard, 1999, 350p.
Des faits bruts précis, une chronologie bien en place, une vie exceptionnelle ne suffisent pas à épuiser l’énigme d’une existence qui bouleversa l’Europe et le monde et dont l’influence se fait sentir encore aujourd’hui. On a proposé plusieurs interprétations de la vie de Luther : religieuse, bien sûr, mais aussi sociologique, sur fonds de germanisme naissant, marxiste, et même psychanalytique. Mais peut-être l’aventure intérieure de Martin Luther fournit-elle une clé de lecture et de compréhension de cette vie étonnante, de cette œuvre si riche et de sa postérité foisonnante. « Notre propos est de cerner comment l’homme Luther a perçu les défis qui lui étaient adressés, comment il s’est situé par rapport à la question lancinante de Dieu, mais aussi face aux hommes et aux institutions auxquels ils fut confrontés. C’est le cheminement intérieur de l’homme que nous aborderons avant tout. C’est de spiritualité qu’il sera question, du regard posé par Luther sur les choses, plutôt que des choses elles-mêmes. Bref, c’est le témoin et l’homme qui retiendra l’attention. »
BUTTGEN Philippe, "Luther et la philosophie", Vrin - Éditions de l'EHESS, 2011, 320p. (Contextes)
Par nécessité, un livre sur Luther et la philosophie ne peut qu’être un livre sur la haine de la philosophie. Que signifie haïr la philosophie en 1520? C’est une question de philosophie, car la philosophie en est l’objet. Mais c’est aussi une question d’histoire. Ce livre montre comment une question de la philosophie a pu se constituer en mobile d’une réforme religieuse. Luther s’est fait une vocation d’« aboyer contre la philosophie et exhorter à l’Écriture sainte ». Ce mot d’ordre ne se comprend que dans son monde : celui des livres et des Écritures, de l’École et du cloître, des censures et des condamnations, celui d’Aristote. Il n’y a pas d’un côté la Réforme, de l’autre la critique de la philosophie. La Réforme est le nerf à vif de l’antiphilosophie luthérienne, et l’antiphilosophie a fait des années 1510-1530 une conjoncture doctrinale à nulle autre pareille.
BLANDENIER Jacques, « Martin Luther et Jean Calvin : contrastes et ressemblances », éd. Excelsis, 2009, 304p.
Sur les 10 chapitres, Jacques Blandenier mène de front un parallèle entre scrupuleux entre les deux réformateurs, Martin Luther, l'aîné et Jean Calvin : enfance et jeunesse, Du catholicisme traditionnel à la foi évangélique, Rupture avec l'Eglise romaine et implantation de la Réforme ; Caractères et charismes ; Le fondement de la vie chrétienne : sola gratia, sola fide ; Luther et Calvin devant la Bible ; L'Eglise selon les Réformateurs ; Luther et Calvin hommes de prière ; les Réformateurs et la société civile.
Ce livre répond avec succès à l'incontournable question de la différence entre Luther et Calvin. Jacques Blandenier, longtemps responsable de formations d'adultes en Suisse a compris cette question et y répond longuement, et d'une manière très pédagogique.
CADIER Jean, GREINER Albert, « Calvin ou Luther faut-il choisir ? », éd. Kerygma, 1996, 64p.
Un luthérien, Albert Greiner et Jean Cadier, réformé, expose tour à tour la théologie des deux réformateurs, précédé par un texte de Paul Wells sur la pertinence de la Réforme. Ce petit livret est destiné à montrer toute l'actualité de la pensée réformée aujourd'hui, représentée par le courant luthérien et le courant réformée. Sans les opposer mais au contraire en les rassemblant.
CALVIN Jean, “Oeuvres. Édition de Francis Higman et Bernard Roussel”, Gallimard / Bibliothèque de la Pléiade, 2009, 1520 p.
« Je m’étudie à disposer par ordre ce que je dis, afin d’en donner plus claire et facile intelligence », écrivait Calvin. Ainsi a-t-on fait dans ce volume, qui voudrait faire redécouvrir ou (soyons francs) découvrir une œuvre à facettes. Au sommaire, plusieurs sections : Calvin théologien, prédicateur, pédagogue, polémiste, épistolier, associé à la mise en place de structures sociales, économiques ou politiques appelées à se développer pendant des siècles, Calvin « autobiographe » aussi, même si le mot est infidèle à ce que sont vraiment les textes dans lesquels l’homme transparaît derrière le réformateur. Et au-delà de ces facettes, une constante : Calvin écrivain, l’un des créateurs de la langue française classique, l’inventeur d’un art d’écrire qui forme une « rhétorique de la simplicité », le maître d’un style qu’un de ses plus farouches détracteurs qualifiait, à regret, d’« éloquent et admirable », et sans la ravageuse efficacité duquel ses idées n’auraient pas eu l’influence (immense) qu’elles ont exercée sur la société et la culture modernes. Il y a une légende noire de Calvin, le bourreau de Michel Servet, le chasseur de sorcières, l’organisateur de la théocratie genevoise… et il y a la réalité complexe, contrastée, d’un homme qui, par-delà les luttes dont sa vie fut émaillée, voyait la « vraie et certaine sagesse » dans une double connaissance : celle de Dieu, celle de soi. Calvin est né en 1509. Cinq cents ans plus tard, tâchons de lui rendre toute sa complexité.
« Je n'ai point cherché de plaire » : Correspondance entre Jean Calvin et Louis du Tillet - Épître de Jacques Sadolet avec la Réponse de Jean Calvin - Préface aux Commentaires des Psaumes. Calvin et la Bible : À tous amateurs de Jésus Christ - Commentaire sur la Genèse, 2, 4-7 ; 18, 25 - Commentaire sur le Psaume 22 - Commentaire sur les Béatitudes (Mt 5, 1-12 ; Lc 6, 20-26) - Commentaire sur l'Épître de saint Jacques, 2. Structurer l'Église : Instruction et confession de foi - La Forme des prières ecclésiastiques - Sermon sur le cantique du roi Ézéchias - Lettres diverses aux Églises. Les Luttes : Avertissement sur les reliques - Avertissement sur la censure - Histoire d'un meurtre - Préface de « Confession de foi » - Congratulation à Gabriel de Saconay - Petit traité montrant que doit faire un homme fidèle - Excuse aux nicodémites - Réponse à un certain moyenneur rusé - Contre les anabaptistes - Contre les libertins. Les Doctrines : Petit traité de la sainte Cène - Congrégation pour l'élection éternelle - Déclaration pour maintenir la vraie foi - Brève résolution sur les sacrements. Envoi : Discours d'adieu aux membres du petit Conseil - Discours d'adieu aux ministres - Testament et dernière volonté de Jean Calvin
GROSJEAN Pierre et RIGHETTI Nicolas, “37 Calvin. Portraits sur 5 continents”, Labor & Fides, 2009, 160p. (Echos du réel)
Constitué de photos et de courts textes, ce livre présente 37 hommes et femmes – de tous les âges, de tous les milieux sociaux, sur tous les continents – qui ont en commun de porter le nom de Calvin. Au Brésil et Cameroun, en Chine, Australie, Allemagne, France ou aux Etats-Unis, ces héritiers arborent ce nom célèbre comme prénom ou nom de famille. Ce livre témoigne ainsi de l’extraordinaire diffusion du protestantisme à travers le monde. Les personnes sont photographiées dans un environnement architectural particulier. Au fil des interviews, elles parlent de leurs conditions de vie, mais aussi de leur rapport au travail, à la morale ou à la religion. Pour chaque pays du ressortissant présenté, une notice indique quels liens significatifs, culturels, religieux ou sociaux, se sont noués ou se nouent avec la tradition protestante. A l’occasion du 500e anniversaire de Calvin en 2009, cet ouvrage offre à un large public une vision de l’héritage du Réformateur qui prend ici des expressions originales, à l’échelle d’une période toujours plus globalisée.
MULLER Denis, « Jean Calvin, puissance de la Loi et limite du pouvoir », Editions Michalon, 2001, 121p. (Le bien commun)
Denis Müller est professeur d'éthique à la Faculté de théologie de Lausanne. Il fait une étude de Jean Calvin sous l'angle du pouvoir et de la loi. Ainsi, il étudie la doctrine calvinienne des deux règnes, la notion d'Eglise, et la politique dans son oeuvre.
FEUILLET Michel, « Botticelli et Savonarole. L'humanisme à l'épreuve du feu », éd. du Cerf, 2010, 160p.
Florence, 7 février 1497. Le Carnaval bat son plein. Sur la place de la Seigneurie, frère Jérôme Savonarole, le virulent réformateur de la cité, fait dresser un bûcher où sont brûlées des « vanités » cédées de gré ou de force par les Florentins. Disparaissent ainsi, dans les flammes, bijoux et parures, cartes à jouer, livres libertins, mais aussi œuvres d'art jugées « païennes ». Comment Sandro Botticelli, l'auteur du « Printemps » et de la « Naissance de Vénus », a-t-il vécu un tel spectacle ? A-t-il été impressionné par les invectives du dominicain contre le dévoiement de l'art ? Va-t-il tourner le dos à la Renaissance, lui qui a célébré, par ses pinceaux, la magnificence de Laurent et brillamment mis en image la culture humaniste promue par les Médicis ? Le livre se présente comme une enquête : sans parti pris, l'auteur accumule les preuves, les témoignages ; il recherche des indices dans les tableaux de Botticelli eux-mêmes ; il donne la parole à Savonarole, le prêcheur de l'Apocalypse, mais aussi aux poètes et aux philosophes de cette Florence qui se prenait pour une Nouvelle Athènes. Le résultat est passionnant : on découvre deux personnalités d'exception, plus complexes qu'il n'y paraît ; on entre de plain-pied dans une époque brillante et novatrice, mais bien vite ébranlée dans ses certitudes et déchirée par ses propres contradictions. Les existences croisées de Savonarole et de Botticelli témoignent pleinement de la Renaissance arrivée à son apogée et déjà en crise.
STENON Nicolas « Oeuvres choisies. Traduit du latin et de l'italien, présenté et annoté par Birger Munk Olsen », Les Belles Lettres, 2010, 272p.
Nicolas Sténon, en danois Niels Stensen (1638-1686) eut une vie riche en événements et en vicissitudes. Après avoir été un homme de science protestant, exceptionnellement doué et admiré par l'Europe entière pour son approche méthodique rigoureuse des questions scientifiques et par ses découvertes en physiologie, en anatomie, en géologie et en paléontologie, il se convertit au catholicisme en 1667, devint prètre en 1675 et évêque titulaire en 1677, se consacrant désormais entièrement au service de l'Église comme missionnaire dans les pays protestants. Il mourut en 1686, à l'âge de quarante-huit ans dans une grande pauvreté dans une petite ville du Mecklembourg et fut béatifié en 1988 par Jean-Paul II à Saint Pierre de Rome.
Le présent livre rend accessibles, pour la première fois, à un public francophone ses principaux traités scientifiques et celles de ses nombreuses lettres qui éclairent le mieux les aspects religieux et spirituels, ainsi que ses rapports avec la France, où il séjournait de 1665 à 1666 et où il prononça, dans le cercle de Melchisédec Thévenot à Paris, son célèbre Discours sur l'anatomie du cerveau. Les Œuvres choisies de Sténon sont présentées, annotées et, pour celles qui ont été écrites en latin et en italien, traduites par Birger Munk Olsen, professeur à l'Université de Copenhague.
MARGUERAT Daniel, JUNOD Eric, « Qui a fondé le christianisme ? Ce que disent les témoins des premiers siècles », Labor & Fides, 2010,
La destinée exceptionnelle du christianisme intrigue notre époque traversée de remises en question. Comment une dissidence du judaïsme antique a-t-elle pu se développer au point de conquérir aussi durablement le monde ? Tout naturellement, on recherche des réponses auprès des fondateurs du christianisme. Quel fut leur secret ? Depuis le XIXe siècle, la recherche exégétique porte sur l’identité du premier fondateur. Jésus ou Paul ? Les disciples, le judaïsme préchrétien ou les contemporains de l’empereur Constantin ? Daniel Marguerat et Eric Junod reprennent le débat en examinant ce que les premiers témoins du christianisme ont dit de ses origines : dans les évangiles et les Actes de apôtres, mais également chez des figures non chrétiennes de l’époque et auprès de l’auteur de la plus ancienne Histoire ecclésiastique connue. L’enquête bat en brèche des idées reçues. On y observe notamment que Jésus et Paul sont plus proches que ce que l’on estime en général, notamment sur leur vision respective d’un universalisme de la foi qui déplace les frontières religieuses, sociales, culturelles et géographiques. Là réside un des moteurs du succès de la première Eglise, ce que ses adversaires ou ses avocats ultérieurs confirmeront par les procédés de la caricature ou en faisant de Jésus une figure existante depuis la création du monde.
GRIFFE Maurice, « Le Protestantisme. Tableaux chronologiques. de 1517 à nos jours », TSH éd., 2004, 28p.
Des origines au développement moderne ... Cet ouvrage présente les causes de la réforme et les différents mouvements qui l’ont animée en Europe depuis 1517 jusqu'à nos jours. Les différentes composantes du Protestantisme sont présentées et situées les unes par rapport aux autres. Les bouleversements politiques qui ont accompagné l'essor de la Réforme du XVIe au début du XVIIIe siècle sont présentés par un ensemble de cartes placées sur une échelle de temps. Un dernier tableau présente l'ensemble du Protestantisme aux États-Unis depuis le XVIe siècle jusqu'à nos jours.
BERNARD Mathilde, « Ecrire la peur à l’époque des guerres de religions. Une étude des historiens et mémorialistes en France (1562-1598) », éd. Hermann, 2010, 400p.
Pendant les guerres civiles qui ont déchiré la France au cours de la 2e /2 du XVIe s., la peur provoquait des massacres, soutenait les séditions, entretenait les haines. Elle restait malgré tout bien souvent un moyen de contrôle des populations. Les historiens et les mémorialistes qui ont rendu compte de l’époque terrible dans laquelle ils vivaient n’ont pas éludé la question du rôle des émotions dans la marche de l’histoire, mais leur nouvelle approche, plus centrée sur l’humain, n’en est pas plus objective. Mathilde Bernard s’attache à étudier la façon dont ces auteurs, de tendances politiques et religieuses diverses, exploitent la peur du lecteur à travers une écriture suggestive. L’étude part d’une analyse des moyens conceptuels, lexicologiques et rhétoriques d’expression de l’émotion, pour montrer comment les historiens et mémorialistes l’exposent dans des cadres bien précis et fortement ritualisés : batailles, massacres, exécutions capitales. Au sein de la relation de ces peurs intégrées à une logique de combat, la régulation du pathos dans l’écriture est fonction de l’objectif poursuivi par les historiens et mémorialistes. Le jugement porté sur les peurs qui se déploient instaure une nouvelle hiérarchisation sociale et crée une nouvelle figure du héros, fragilisant la conception traditionnelle sur laquelle repose la société tripartite d’Ancien Régime. Dans leur écriture de la peur, les historiens et les mémorialistes, à travers leurs opinions diverses, placent l’individu responsable, capable de réguler ses émotions, au centre de leur vision de l’histoire. Dans ce livre, Mathilde Bernard analyse la place de l’émotion dans une rhétorique de combat et explore les liens entre l’histoire en train de se faire et les procédés d’innovation stylistique qu’elle suscite chez ses témoins et acteurs.
DE VRIES Wilhelm, « Orient et Occident. Les structures ecclésiales vues dans l'histoire des sept premiers conciles œcuméniques », éd. du Cerf, 2011, 284p.
Au cours de l'histoire, les Églises d'Orient et d'Occident se sont progressivement éloignées et, tout en gardant conscience de leur proximité essentielle, elles sont devenues pour ainsi dire étrangères. Les tentatives d'union, celle du concile de Lyon en 1274 ou celle du concile de Florence en 1438, se sont révélées sans lendemain. Orient et Occident pourront-ils jamais liquider leur contentieux séculaire et se rejoindre ? Ils ne le pourront que s'ils apprennent à se comprendre et d'abord à déterminer le lieu véritable où s'est produite la déchirure. Dans ce livre, précis, remarquablement documenté et honnête, Wilhelm De Vries, à l'époque professeur à l'Institut pontifical oriental à Rome, montre que l'histoire des Églises d'Orient et d'Occident a été celle d'un affrontement entre deux conceptions divergentes des structures ecclésiales. Cet ouvrage a représenté une contribution majeure dans le dialogue entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes. Dans sa préface, le Cardinal Yves Congar relevait les tâches qui, après ce travail historique, s'imposaient aux théologiens qui portaient en leur cœur le souci de l'Unité.
BERTRAND Loïc, de GIORGIO Jean-Pierre, Malick-Prunier Sophie, WYLER Stéphanie, « Dieux et Hommes de l'Antiquité (VIIIe siècle avant J.-C.- Ve siècle après J.-C.) », Les Belles Lettres, 2011, 296p.
L'Antiquité est un véritable bouillon cultuel: d'Homère à Augustin, Grecs et Romains ont interrogé de manière continue le lien inextricable entre l'univers des dieux et celui des hommes. Avec déférence ou impertinence, ils nous ont laissé les portraits colorés d'une multitude de divinités, tantôt terrifiantes, tantôt risibles, le plus souvent partenaires de la vie quotidienne, dont l'histoire permet de penser la place de l'individu, avec ses espoirs et ses angoisses, dans la cité et dans le monde. Cultes officiels, superstitions, envoûtements, persécutions, sectes en tout genre, dont la plus connue s'appelle aujourd'hui le christianisme: les Anciens se sont confrontés aux questions de la tolérance, du scepticisme, de l'équilibre entre les pouvoirs civiques et religieux. Leurs réponses ne sont pas les moins inactuelles. Proposant une réflexion conjointe sur les religions grecque et romaine, ce livre rassemble une quarantaine de textes en traduction, présentés et amplement commentés.
« Dialogues du désordre qui est à présent au monde. Pierre Viret. Textes édités et commentés par Ruxandra Irina Vulcan », Labor & Fides, 2011, 700p.
Pierre Viret est une des principales figures de la Réforme au XVIe siècle. Auteur d’une œuvre littéraire et théologique considérable, il est le Réformateur le plus édité après Calvin du vivant de ce dernier. A côté de livres pastoraux, polémiques et catéchétiques, Pierre Viret a rédigé plusieurs traités humanistes, dont les Dialogues du désordre, édités ici avec des commentaires et explications. Le Réformateur fait dialoguer quatre interlocuteurs sur le modèle des Colloques d’Erasme dont il est proche. Au cours des quatre parties qui composent l’ouvrage, Pierre Viret procède à la critique sociopolitique de la volonté de pouvoir, développe une étude anthropologique de l’homme, un caméléon cosmique, et le soumet d’abord à l’école des bêtes. Certaines d’entre elles sont exemplaires pour l’existence (la fourmi, l’abeille, l’éléphant), d’autres, plus monstrueuses, révèlent que la figure humaine n’est qu’un masque. Dans une dernière partie, Pierre Viret plaide par ses quatre personnages pour une vraie réformation évangélique afin d’accéder à l’humanité grâce à l’éducation, la parole lettrée et la Bible. Passionnants, comparés parfois pour leur veine à certains textes de Rabelais, ces dialogues sont édités dans leur langue du XVIe siècle, accompagnés d’une introduction et de notes rédigées par Ruxandra Irina Vulcan, spécialiste de la littérature de cette période.
Pierre Viret, né en 1511, a passé son existence de Réformateur entre la Suisse et la France où il est mort en 1571. Auteur de nombreux livres, il a contribué, à l’instar de Calvin, à l’essor du français moderne.
SCHWENTZEL Christian-Georges, « Hérode le Grand », Flammarion / Pygmalion, 2011, 324p.
Cette étude analyse les personnalités d'Hérode le Grand et de ses descendants en confrontant diverses sources, des Evangiles aux sources archéologiques.
VILBAS Jean (éd), « Protestantisme et littérature » dans la revue « Nord' » (PU Septentrion), n°56/Décembre 2010
Les Pays-Bas du sud, largement gagnés à la Réforme au seizième siècle, n'apparaissent plus au vingt et unième siècle comme une terre protestante, même si le réformateur Jean Calvin, dont on a célébré le cinq centième anniversaire en 2009, est natif de la picarde cité de Noyon. La minorité protestante, qu'elle soit demeurée dans la contrée, expatriée ou réimplantée à l’occasion des réveils du dix-neuvième et du vingtième siècles a néanmoins joué un rôle important dans la vie culturelle du Septentrion.
La première trace de cette influence est révélée par le nombre important d’écrivains et artistes qui s’attachent à la diffusion du texte biblique : l’humaniste Jacques Lefèvre, né à Étaples, gagné à l’évangélisme professé par Marguerite de Navarre et la cour de Nérac, inaugure un cortège de traducteurs qui intègre le noyonnais Robert Olivétan, traducteur de la Bible en français à la demande des communautés vaudoises, et Samuel Desmarets, natif d’Oisemont et pilier du Refuge huguenot des Pays-Bas, sans négliger l’anglais William Tyndale, martyrisé à Vilvoorde ; il convient de ne pas oublier la riposte que constitue la traduction catholique de la Bible en anglais, fruit du travail du Collège de Douai.
FINKELSTEIN Israël, « Le Royaume biblique oublié », éd. O. Jacob, 2013, 288p. (Travaux du Collège de France)
Du Xe au VIIIe siècle avant notre ère, deux royaumes hébreux ont coexisté : Israël au nord, Juda au sud. Compilés à Jérusalem, capitale de Juda, à partir de la fin du viie siècle, les textes bibliques présentent le « Royaume du Nord » comme impie et ses rois comme maudits. Biblistes et historiens ont largement emboîté le pas : chacun savait qu’Israël était une entité politique et économique bien plus importante et puissante que le petit royaume de Juda, mais on n’a jamais essayé d’écrire son histoire depuis ses origines jusqu’à sa disparition en 722. Archéologue hors pair du Levant ancien, Israël Finkelstein relève le défi et présente une histoire de ce royaume « oublié », voire « censuré ». Poursuivant la démarche de La Bible dévoilée et des Rois sacrés de la Bible, il offre une nouvelle version des origines d’Israël et nous permet aussi de mieux saisir comment les textes bibliques ont reconstruit son histoire.
Jacques Dalarun, « Bérard des Marses (1080-1130). Un évêque exemplaire », Publications de la Sorbonne, 2013, 152p.
La réforme de l'Église, qu'on dit réforme « grégorienne », est désormais tenue pour un des tournants majeurs de l'histoire du Moyen Âge. Élaborée dans la seconde moitié du xie siècle, elle se répandit en Occident au passage des XIe et XIIe siècles. Son succès résulte de la conjonction entre l'impulsion de la papauté, en lutte pour son indépendance, et l'aspiration des fidèles à une vie évangélique. Mais l'élan réformateur ne fut si vif que parce qu'il trouva, en toutes régions de la chrétienté, des agents zélés pour le mettre en oeuvre, en particulier dans les rangs de l'épiscopat. Or ces pasteurs étaient, pour la plupart, issus des aristocraties locales dont ils prétendaient combattre les prérogatives au nom de la « liberté de l'Église ». Ainsi la réforme « grégorienne » exacerbe-t-elle la tension qui parcourt l'histoire du Moyen Âge occidental : un détournement de fidélité, de la parenté charnelle vers la parenté spirituelle. La Vie de Bérard, évêque des Marses, n'avait jamais été traduite en français. Quant au copieux recueil de miracles qui la prolonge, il était à ce jour inédit. Introduite, traduite et commentée, cette source d'une vigueur étonnante nous entraîne au coeur de l'intrigue : la réforme à l'épreuve du terrain avec, pour décor, la conque du lac Fucino et les hautes vallées de l'Abruzze. On y découvre l'ascension dans la carrière ecclésiastique du rejeton des comtes des Marses, ses combats de « bouillant réformateur » - pour reprendre l'expression de Pierre Toubert -, les ressorts de son gouvernement pastoral, mais aussi le conflit entre l'hagiographe et son commanditaire qui, contre toute attente, ne croit plus en la canonisation du défunt évêque. Ce livre est à la fois l'exploration d'une source singulière et un essai sur la réforme « grégorienne » saisie dans le feu de l'action.
Arnaud Perrot, « Les chrétiens et l'hellénisme. Identités religieuses et culture grecque dans l'Antiquité tardive », éd. Éditions Rue d'Ulm, 2013, 276p.
Les modernes ont souvent opposé les chrétiens à l'hellénisme. Les auteurs antiques eux-mêmes - qu'ils soient « Grecs » ou chrétiens - semblent avoir thématisé leur antagonisme. Que vaut cette ligne de fracture ? Qu'est-ce qu'être Grec à la fin de l'Antiquité ?
Pour quelles raisons un chrétien hellénophone, passé par les écoles de l'Empire et nourri de paideia, ne saurait-il être un Grec, au même titre que les autres ? Qui donne, qui revendique et qui refuse ce titre - et pourquoi ? Les termes dans lesquels le sujet est posé ne sont ni simples, ni neutres. La notion d'hellénisme, qui peut paraître moins confessionnelle que celle de « paganisme », est en réalité marquée par les conflits religieux des époques hellénistique et tardive. Ce sont les besoins de l'autodéfinition et l'élaboration de la polémique contre l'Autre qui conditionnent les rapports entre les chrétiens et « l'hellénisme ». Cet ouvrage porte une attention particulière au but poursuivi par les auteurs anciens dans chacune de leurs déclarations identitaires, entre langue commune et particularisme religieux.
Thierry Wanegffelen, « l'Edit de Nantes », LP Références, 1998, 352p.
"Il y a quatre siècles, par la proclamation de l'édit de Nantes, Henri IV mettait un terme à près de 40 années de guerres de Religion en instaurant dans son royaume, entre la majorité catholique et des protestants très minoritaires (5 à 7 % des Français), une coexistence pacifique qui devait durer 87 ans.
Au fil du temps, l'édit de Nantes, texte de " tolérance", a pris valeur de symbole dans la longue histoire de nos libertés. Mais, à la fin du XVIe siècle, la notion de tolérance avait-elle le même contenu qu'aujourd'hui ?
Pour en juger sans risque d'anachronisme, un regard objectif sur la portée de cette décision politique aux yeux des contemporains, replacé dans le cadre de l'histoire des mentalités, est un préalable nécessaire. Tout aussi nécessaire se révèle le double élargissement de perspective auquel procède le présent ouvrage : dans l'espace européen, puisque les luttes religieuses transcendent les frontières, dans le temps long, puisque l'idée de tolérance ne cessera d'évoluer au cours des siècles.
L'auteur nous présente ce qui, dans le monde occidental, de l'humanisme et de la Réforme à la philosophie des Lumières, de la laïcité aux ouvertures de Vatican II et à l'acceptation du pluralisme, a marqué, orienté, formulé et enrichi l'idée de tolérance jusqu'à en faire une vertu.
RABELAIS, « Le Quart Livre », LP / Les Classiques de Poche, 1994, 882p.
Composé pour l'essentiel durant la fameuse « crise gallicane » de 1551, à un moment où le pape songe à excommunier Henri II et où celui-ci envisage un schisme à l'anglaise, à un moment aussi de la vie de Rabelais où il se trouve personnellement et violemment attaqué à la fois par les catholiques et les protestants, pris, comme il le dit lui-même, « entre l'enclume et les marteaux », « les Andouilles et Quaresmeprenant », Le Quart Livre est le plus satirique et le plus audacieux des quatre livres authentiques de la geste de Pantagruel. Une allégorique Odyssée dans laquelle Rabelais condamne sans appel toutes ces Églises qui, prétendant régenter les consciences par la force, s'opposent à la liberté de l'Esprit; toutes ces parodies de religions dont les idoles, monstrueuses effigies, ridicules et hideuses Maschecrouttes, ne sont rien d'autre que le Sexe, le Ventre et l'Argent. Le texte reproduit ici est celui de l'édition publiée à Paris au début de 1552 par Michel Fezandat. Il est suivi de « La Briefve declaration » et du texte de l'édition lyonnaise, dite « partielle », du Quart livre de 1548.