Enseigner le fait religieux & la spiritualité

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 

voir aussi les pages « Compétences & habiletés de penser »

et « religion, théo & philosophie »

et « Phénomène religieux » 

et « Foi & engagement »

et « Cinéma & spiritualité »

et « Dico & encyclo »

et « www.6milliardsdautres.org »


Les 4 missions du professeurs de la CF  (dans tous les journaux de classe, p. 9 ; extrait de l’article 6 du décret du 24 juillet 1997 définissant les missions prioritaires de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire) :

  1. -Promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun des élèves

  2. -Amener tous les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle

  3. -Préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouvertes aux autres cultures

  4. -Assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale


Les valeurs de la CF (dans tous les journaux de classe, p. 8) :

  1. -l’humanisme

  2. -la liberté de conscience

  3. -le pluralisme

  4. -l’ouverture

  5. -la démocratie


le décret de neutralité de l’enseignement en CF :

http://www.enseignement.be/index.php?page=23725&navi=368


Le programme du cours philosophique de Religion Protestante :

http:// le programme CF du cours philosophique de Religion Protestante


Les référentiels de compétences :

http://www.enseignement.be/index.php?page=0&navi=190

et dans tous les journaux de classe, p. 244


De quelques ressources proposées sur le site de la CFWB pour les cours philosophiques :

http://www.enseignement.be/index.php?page=24655&navi=214


De quelques ressources pédagogiques proposées par l’Education française :

http://www.educasource.education.fr/selecthema.asp?ID=140580


« Enseigner le fait religieux » dans la revue Religions & Histoire, éd. Faton, mars 2010, Hors Série

Religions & Histoire s'associe pour la première fois à un organisme universitaire pour publier un numéro spécial consacré à l'enseignement du fait religieux, ou des sciences religieuses si l'on préfère, dans le premier degré, le secondaire et le supérieur. Il faut dire que ce sujet est de ceux que l'on aimerait voir mieux diffusé : parce qu'il est important et même crucial pour des raisons culturelles et civiques que les enfants et les étudiants bénéficient de cet enseignement prévu par la loi mais encore largement ignoré dans les faits, et parce qu'il faut encore et toujours lever des préjugés. L'enseignement des religions, de leur histoire, de leur influence sur la culture a sa place dans l'école laïque d'aujourd'hui. Ce numéro propose quelques textes et avis énoncés lors du symposium extraordinaire qui s'est tenu en octobre 2009 au Centre universitaire catholique de Bourgogne.

Articles

L'enseignement du fait religieux, une question sensible

Religions et culture

Les religions sous le regard des médias

L'islam face à la transmission des savoirs

La scolarisation des religions

Laïcité et enseignement catholique sous contrat face à l'enseignement du fait religieux

L'enseignement des religions vu d'ailleurs

Le savoir et le croire

Ce qu'apporte l'étude des textes

La médiation artistique


CARETTE Vincent, REY Bernard, « Savoir enseigner dans le secondaire », De Boeck, XXXX (Le point sur... Pédagogie)

Des réponses aux questions que peuvent se poser les  jeunes enseignants et les moins jeunes à propos de la manière d'enseigner, du processus d'apprentissage, des compétences, de l'évaluation ... Une bonne synthèse critique, dans un langage accessible, des tendances pédagogiques : cognitivisme, constructivisme et socio-constructivisme.  Entre autres, une mise en parallèle de l'approche par objectifs et de l'approche par compétences.  De quoi donner du sens à sa pratique au quotidien ...


B.I.E.F., GERARD François-Marie, « Évaluer des compétences. Guide pratique », De Boeck, XXXX, (Action !)

Les enseignants s’efforcent aujourd’hui de développer des compétences chez leurs élèves. Mais comment, dans ce contexte, évaluer leurs acquis en termes de compétences ? Qu’est-ce qui différencie une évaluation traditionnelle d’une évaluation des compétences ? Comment préparer et corriger une épreuve visant à évaluer les compétences ? Faut-il n’évaluer que les compétences ou faut-il aussi continuer à évaluer de manière classique ?

Ces questions pratiques sont abordées à travers de nombreux exemples, et un référentiel solide et expérimenté dans de nombreux pays est proposé en parallèle. Conçu comme un outil d’auto-formation, ce guide intéressera tant les enseignants de toutes les disciplines que les conseillers pédagogiques, les formateurs ou les chercheurs. Des parcours divers, permettant à chaque utilisateur d’orienter sa lecture selon ses propres objectifs, sont organisés autour de quatre compétences. Les enseignants s’efforcent aujourd’hui de développer des compétences chez leurs élèves. Mais comment, dans ce contexte, évaluer leurs acquis en termes de compétences ? Qu’est-ce qui différencie une évaluation traditionnelle d’une évaluation des compétences ? Comment préparer et corriger une épreuve visant à évaluer les compétences ? Faut-il n’évaluer que les compétences ou faut-il aussi continuer à évaluer de manière classique ? Ces questions pratiques sont abordées à travers de nombreux exemples, et un référentiel solide et expérimenté dans de nombreux pays est proposé en parallèle. Conçu comme un outil d’auto-formation, ce guide intéressera tant les enseignants de toutes les disciplines que les conseillers pédagogiques, les formateurs ou les chercheurs. Des parcours divers, permettant à chaque utilisateur d’orienter sa lecture selon ses propres objectifs, sont organisés autour de quatre compétences relatives à l’évaluation des apprentissages. Chaque séquence permet de partir du concret, de découvrir des informations théoriques et/ou des pistes de travail, puis d’utiliser celles-ci à travers des exercices et de développer enfin une réflexion sur ses propres pratiques.


STORDEUR Joseph, « Enseigner et/ou apprendre. Pour choisir nos pratiques », De Boeck, XXXX (Outils pour enseigner)

Apprendre à apprendre : un nouvel objectif bien difficile pour l'enseignement aujourd'hui ! Voici, mis à la disposition de chaque enseignant, un outil pour réaliser un état des lieux des pratiques quotidiennes. La présentation très méthodique des représentations de l'apprentissage, indique clairement l'intention de l'auteur d'en faire un modèle d'analyse du fonctionnement de la classe. Enseigner n'est pas apprendre ... L'auteur propose un état des lieux des pratiques quotidiennes, pour aider l'enseignant à se situer et à trouver son chemin dans les différents modèles proposés... Pour les enseignants du primaire, mais peut être lu avec profit par les enseignants du secondaire inférieur.


SASSEVILLE M. DESMEDT M., «Symposium sur la Communauté de recherche philosophique et la  spiritualité. Ve rencontre internationale. La Roche-en-Ardenne / Vecmont, 8-15 juillet 2010 »,  PU Laval - CF, à paraître.


FERRY Luc et GAUCHET Marcel, « Le religieux après la religion », éd. Grasset / Livre de Poche, 2007, 92p.

Comment penser le religieux après la sortie de la religion ? Faut-il voir au cœur de l'âge laïque une persistance du sacré ? Le monde est-il voué au désenchantement ou promis à un réenchantement ? Luc Ferry et Marcel Gauchet éclairent ici notre perplexité et leur désaccord par une discussion serrée, sans polémique ni compromis.



GRONDIN Jean, « La philosophie de la religion », PUF, 2009 (Que sais-je ?, n°3839)


La religion propose les réponses les plus fortes, les plus anciennes et les plus crues à la question du sens de la vie. À ce titre, elle ne peut pas ne pas intéresser la philosophie dans sa propre quête de sagesse. L objet suprême de la plupart des religions, Dieu, représente pour sa part l une des meilleures réponses à la question philosophique de savoir pourquoi il y a de l être et non pas rien, l autre réponse consistant à dire qu il est né du hasard. Il y a là une réponse à la question du sens de l’existence, qui a toujours passionné, mais parfois aussi agacé la philosophie, de Platon jusqu à Bergson, Heidegger et Lévinas. Pourquoi vit-on ? La philosophie jaillit de cette énigme, sans ignorer que la religion cherche à y répondre. La tâche d une philosophie de la religion est de méditer le sens de cette réponse et la place qu elle peut tenir dans l existence humaine à la fois individuelle et collective. La philosophie de la religion se veut ainsi une réflexion sur la religion, sur son essence et ses raisons, voire sa déraison.


RAINOTTE G., « Dieu, Ado-naï, Allah et moi. Dvd », éd. Meromedia / Spirit of Event, 2009, 139 min.


c'est quoi...croire ? Vaste question à laquelle des jeunes, issus des trois religions monothéistes (musulmans, juifs, chrétiens catholiques et protestant) osent apporter leurs réponses.

Présentation sous forme de petits clips de 5 à 10 minutes où se croisent le témoignage de jeunes des 3 religions monothéistes et de courtes interventions d'adultes.

www.dieuetmoi.net


PICON R., “Tous théologiens”, Van Dieren éd., 2001


Le souci de cette théologie ouverte à la participation de tous est de conquérir une liberté dogmatique et de rendre plus personnel notre rapport à la foi. Elle peut ainsi se comprendre comme l'expression d'une foi en un Dieu dont nous ne savons pas encore tout et qui épouse la diversité humaine dans toute sa complexité. (p.103) « Si le livre de Raphaël Picon rejoint les défis et les questions de notre société, il constitue aussi une interpellation salutaire à tous nos contemporains et aux Églises afin qu'ils renouent avec la réalité, la passion et la culture du débat. [...] Le débat n'est pas une démarche accessoire, voire superflue, réservée à quelques intellectuels, il est une dimension constitutive et existentielle de la foi, une réalité intérieure et spirituelle que chaque chrétien porte en lui dès lors qu'il s'efforce de dire et de vivre ce qu'il croit dans son existence quotidienne. » (extrait de la Préface de Michel Bertrand)


DESJARDINS Arnaud et Emmanuel, « Spiritualité : De quoi s'agit-il ? », éd. La Table Ronde, 2009, 245p.


La spiritualité n'est pas séparée de la vie elle-même : elle est la capacité à se sentir intensément vivant en goûtant, avec une lucidité accrue, toutes les facettes de l'expérience humaine. Dans les sept entretiens qui composent ce livre, Arnaud Desjardins répond aux questions de son fils Emmanuel sur des sujets aussi divers que le sommeil et l'Eveil, la détermination, l'action, la vulnérabilité, la gestion de l'énergie et la frontière entre psychologie et spiritualité. A la fois accessible et précis, cet ouvrage s'adresse aussi bien aux lecteurs qui veulent approfondir leur connaissance du sujet qu'aux novices qui souhaitent découvrir "ce dont il s'agit". Les entretiens sont précédés d'une introduction à la voie montrée par Swâmi Prajnânpad et proposée à "Hauteville", en Ardèche, par Arnaud Desjardins et ceux qui collaborent avec lui à cette transmission.


JANIS Shanon, « Sagesse et spiritualité pour les Nuls », éd. First, 2003, 332p.


En choisissant ce livre, vous faites déjà preuve de grandes qualités spirituelles comme l'humilité, l'ouverture d'esprit et la simplicité. Sagesse et Spiritualité pour les Nuls a pour but de vous familiariser avec les concepts spirituels fondamentaux. L'ouvrage s'appuie sur des notions issues de textes sacrés et sur des études psychologiques et scientifiques pertinentes. Accessibles aux femmes et aux hommes de tous horizons et de toutes confessions - et y compris ceux qui n'ont pas de convictions religieuses - il n'exclut aucune doctrine, aucune voie. Ce guide simple et clair débute par un panorama des connaissances, de la sagesse et de la conscience spirituelles, puis il présente de nombreux exercices destinés à donner de l'énergie à votre corps. Il poursuit graduellement avec d'autres pratiques envisagées cette fois-ci pour mobiliser votre esprit et spiritualiser chaque aspect de votre vie. Un ouvrage indispensable pour vous initier et passer, entre autre choses, de l'avidité à l'abondance, de l'attachement à la liberté, du plaisir à l'extase, des épreuves à la transcendance ...


COMTE-SPONVILLE A., "L'esprit de l'athéisme. Introduction à une spiritualité sans Dieu", éd. Albin Michel / Livre de Poche, 2006, 228p.


Peut-on se passer de religion ? Dieu existe-t-il ? Les athées sont-ils condamnés à vivre sans spiritualité ? Autant de questions décisives en plein « choc des civilisations » et « retour du religieux ». André Comte-Sponville y répond avec la clarté et l'allégresse d'un grand philosophe mais aussi d'un « honnête homme », loin des ressentiments et des haines cristallisés par certains. Pour lui, la spiritualité est trop fondamentale pour qu'on l'abandonne aux intégristes de tous bords. De même que la laïcité est trop précieuse pour être confisquée par les antireligieux les plus frénétiques. Aussi est-il urgent de retrouver une spiritualité sans Dieu, sans dogmes, sans Église, qui nous prémunisse autant du fanatisme que du nihilisme. André Comte-Sponville pense que le XXIe siècle sera spirituel et laïque ou ne sera pas. Il nous explique comment. Passionnant.


BRUCKER Nicolas (éd.), « La conversion. Expérience spirituelle, expression littéraire. Actes du colloque de Metz (5-7 juin 2003) », éd. Peter Lang, 2004 (Recherches en littérature et spiritualité, vol. 8)

La conversion occupe dans l'expérience spirituelle une place centrale. Origine et fin de toute quête, elle est d'abord un événement, inouï, bouleversant, fondateur. Elle est aussi une parole, qui cherche les voies d'une expression adéquate, pour retraduire en mots ce qui est ineffable, le conserver, le commémorer, le divulguer, ou bien pour le mettre en question, en le confrontant à d'autres horizons de pensée, ou bien encore pour en perpétuer l'émerveillement, au-dedans et au-dehors. Le colloque dont les contributions sont réunies dans ce volume, s'est donné pour tâche d'étudier cette parole, considérée dans le cadre de la communication littéraire, en se demandant si toute écriture de la conversion n'est pas toujours une écriture en conversion. C'était faire le pari que la conversion, loin de n'être qu'un simple topos, domine la création littéraire au point d'en réorienter le sens. De saint Paul à J.-P. Lemaire, les vingt-quatre contributions de ce recueil explorent, selon des méthodes variées et dans des aires culturelles différentes, les modalités de l'expression de la conversion; elles n'en présentent pas moins d'étonnantes convergences, preuve de la forte unité de la réflexion.



« La spiritualité, un défi pour notre société »,  éd. Tawhid /  Reveils Publications, 2000, 96p.

La foi ne peut être vécue de manière schizophrène. Elle implique ouverture et action. Ce livre est une action parmi d'autres, marquant un parcours inter-religieux qui se veut humble et sur du long terme. Il manifeste une volonté commune de ne pas en rester à du zapping religieux ! Travailler ensemble est une forme concrète de dialogue. Tout le travail d'édition que demande un livre permet d'ouvrir des portes et d'avancer sur des chemins insoupçonnés. Ce livre fait passer deux messages essentiels. Tout d'abord celui du droit à la conviction. Souvent mal à l'aise par rapport au dialogue inter-religieux, certains considèrent que seuls peuvent entrer en dialogue des "modérés" aux convictions relatives et au désir de syncrétisme. C'est au contraire au nom d'une conviction forte, équilibrée, bien comprise, qu'il est possible de s'ouvrir au dialogue avec les autres. Second message : quelles que soient nos convictions, nous ne pouvons nous désintéresser de ce monde. Dans ce monde de fatalisme, d'individualisme et d'égoïsme, nous avons à être solidaires, à agir ensemble pour la paix et la justice."


MULLER D., article Spiritualité dans « Encyclopédie du Protestantisme », PUF / Labor & Fides, 2006, p. 1350-1365

  1. 1)introduction

  2. 2)spécificités de la spiritualité protestante (historique, conversion, Parole dynamisante, prière, communauté, perfection, vie en Dieu)

  3. 3)actualités

  4. 4)spiritualité et théologie (une spiritualité individualiste ? Quelle place pour la mystique ? La vie dans l’Esprit ?)


LUYE - TANET Laurence, « La méditation. Art de vivre au quotidien (accompagné d'un CD-ROM) », éd. Eyrolles, 2010, 140p. (Du côté de ma vie)


Vous avez dit "méditation" ? Qu'est-ce que la méditation et pourquoi méditer ? Vous allez le comprendre : la méditation s'adresse à tous, à tout moment et en tout lieu !

Plus que jamais, l'être humain court, pressé par le stress qui grappille son temps jusqu'à le rendre malade. Depuis plusieurs décennies, la sagesse venue d'Orient s'impose ; la "zen attitude" se diffuse.

Voici un livre pour découvrir la méditation dans sa pratique la plus simple :

•elle est ce courant de calme qui nous permet de nous poser dans la vie ;

•elle est facile et ne demande pas d'abandonner ses habitudes ;

•elle revêt diverses formes pour s'adapter à notre rythme quotidien : seul, en famille, au travail, dans la nature, en mouvement...

Dépassez vos a priori, recentrez-vous sur l'essentiel, envisagez vos expériences sous un autre angle, développez votre connaissance de vous-même... Soyez, tout naturellement !

Sur le CD audio :

•Méditation sur le souffle

•Méditation sur le sourire intérieur

•Méditation sur les sons

•Respiration tibétaine et méditation sur les pensées et les émotions

Au sommaire

•Pourquoi méditer aujourd'hui

oAux sources de la méditation

oLa méditation, un regard différent sur la vie

oLa méditation, un art de la vie

oLes bases pour la méditation

•La méditation dans la pratique

oLes conseils préalables

oLes techniques de méditation

•Aller plus loin grâce à la méditation

oDéveloppement personnel et gestion du stress

oDéveloppement spirituel

•Annexes

oTrouver un moment pour votre méditation

oLe mot de la fin


PAVIE Xavier, « La méditation philosophique. Une initiation aux exercices spirituels », éd. Eyrolles, 2010, 178p.


Si la notion de "méditation" fait souvent référence à des pratiques religieuses, notamment à travers le bouddhisme, celle-ci apparaît dans notre civilisation avec la philosophie antique.

Fondée sur diverses techniques, la méditation fait partie des célèbres exercices spirituels mis en oeuvre par les Anciens dont l'enjeu est l'amélioration et la transformation de soi.

Loin d'être le moment d'un recueillement, la méditation dans la philosophie recouvre une pluralité d'activités comme le bilan de soi, la préméditation des maux, etc. Elle se pratique à l'occasion d'un dialogue avec autrui, d'une promenade méditative ou encore d'une certaine pratique de l'écriture. La méditation philosophique s'exerce donc dans le monde, et si le philosophe se plonge dans une méditation il reste néanmoins proche de la vie, de la Cité et du quotidien. Car ce qui lui importe, c'est en quoi la méditation lui permet de mieux vivre là où il se trouve.

Les philosophes pratiquant la méditation dans l'Antiquité - mais pas seulement - restent de grandes sources d'inspiration pour notre quotidien. Cet ouvrage est destiné à retrouver ces pratiques intemporelles qui permettent d'appréhender notre monde.

Au sommaire

•La méditation philosophique, pour quoi faire ?

•La méditation philosophique, un exercice spirituel

•La préméditation philosophique

•Techniques et méthodes de la méditation philosophique

•Méditer philosophiquement au quotidien

•Techniques et méthodes de la méditation philosophique

•Conclusion - Méditer philosophiquement au quotidien


BALMARY Marie, « Freud jusqu’à Dieu », Actes Sud, 2010, 62p.

"La psychanalyse n'est-elle pas un luxe ?" A cette question qui lui fut posée à la fin d'une conférence, la psychanalyste Marie Balmary répond : "Mais oui, comme toute la vie spirituelle. Nous l'avons oublié." Si spiritualité et psychanalyse semblaient d'abord incompatibles, Marie Balmary nous dit que la pratique clinique et un nouvel accès aux textes spirituels conduisent à penser la vie spirituelle comme le luxe de l'humanité sans lequel la vie humaine souffle de n'avoir ni en malheur ni en bonheur son ampleur. "Dieu est un luxe."


VERLAGUET Waltraud, « Mystique et spiritualité. Est-ce bien raisonnable ? », L’Harmattan, 2010, 152p.

Le présent essai se propose, à partir d'une définition de base, d'amener le lecteur à une réflexion sur le statut de la mystique dans la pensée humaine en général et sur son évolution à travers les âges. Cet ouvrage s'attache surtout à une analyse de sa version occidentale et chrétienne. L'utilisation de nombreux schémas a pour but de faciliter la lecture par une approche visuelle de certains concepts. Mystique et raison, deux termes qui s'entrechoquent dans la pensée universelle et qui stimulent l'esprit.


Ries Julien, “L'Homme et le sacré”, éd. du Cerf, 2009, 530 p. (Patrimoines - Histoire des religions)

Depuis un demi-siècle, nous assistons à un grand débat sur le sacré. En vue de sortir de l'impasse, ce volume intitulé  L'Homme et le Sacré propose une nouvelle synthèse des recherches. La première section fait l'examen approfondi de deux voies d'approche du sacré, à savoir : la voie de la sémantique historique qui se penche sur le vocabulaire du sacré ; et la voie de l'histoire des religions qui examine les méthodes et les théories élaborées depuis deux siècles. La deuxième section entreprend un examen des ressources et des valeurs ainsi que du rôle du sacré liés à son expérience vécue : découverte d'une vision du monde ; formation d'une conscience religieuse ; approche des structures du réel ; évaluation de la vie humaine et sa permanence « post mortem » ; appréhension du divin et expérience numineuse ; découverte et utilisation d'un univers symbolique que l'« homo religiosus » met à profit dans sa vie. La troisième section du volume est consacrée à l'espace du sacré et au chemin vers le divin : symbolisme du centre et lieux du sacré, l'homme et l'espace sacré, symbolisme du labyrinthe, du cercle, de la montagne, de l'arbre, de la croix. Deux modèles sont privilégiés : le sanctuaire et le pèlerinage.

BORGEAUD Philippe, « Aux origines de l’histoire des religions », éd. du Seuil, 2004, 320p. (Librairie du XXIe s.)


A l’heure où l’on débat à propos de la laïcité en France, où l’Europe s’interroge pour savoir si « Dieu » doit figurer dans sa future Constitution, où l’on veut promouvoir l’histoire des religions dans l’enseignement, Philippe Borgeaud propose un livre fondamental pour repenser le rôle et la place de l’histoire des religions dans les civilisations nées d’Athènes, de Rome et de Jérusalem. Son livre retrace la genèse ancienne et les développements modernes de l’Histoire des religions. Car si l’Histoire des religions apparaît comme science à la fin du 19ème siècle dans nos universités, Borgeaud rappelle que les auteurs anciens n’ont cessé de s’interroger sur les liens, les rapports, les ressemblances et les différences, entre les cultes, les rites, les croyances et les mythes des peuples. Argumentation : La multiplication des sectes, la forte politisation actuelle des religions, le « retour » du religieux, proclamé dans le monde des organisations internationales et des seigneurs de guerre, invitent à repenser certains concepts. Et d’abord, d’où vient notre notion de « religion », que recouvre-t-elle ? A l’heure où l’on veut promouvoir l’histoire des religions dans l’enseignement, Philippe Borgeaud propose un livre fondamental. L’histoire des religions est aujourd’hui l’enjeu de débats passionnés liés à la place des religions dans l’enseignement scolaire. A propos de ces débats actuels, Borgeaud propose de prendre le temps de la réflexion. Pour faire une histoire de l’histoire des religions. Parmi d’autres sujets, ce livre renouvelle notre compréhension de quelques vieux couples opposant monothéisme et polythéisme, croyance et athéisme, et, aujourd’hui, religion et laïcité.


FERRY L., « L’Homme – Dieu ou le sens de la vie », éd. Grasset / Poche, 1996 (n°14261)

Nous vivons aujourd'hui un double processus. A l'humanisation du divin liée au refus des arguments d'autorité, répond une divinisation de l'humain, conséquence logique de la naissance de l'amour moderne et des relations sentimentales. En dépit des apparences et par-delà les discours récurrents, certaines formes de transcendance persistent. Le divin aujourd'hui n'est plus une donnée extérieure révélée a priori mais s'enracine dans la conscience et la subjectivité humaines. La question du sens de la vie se reformule dans les limites d'un nouvel humanisme. C'est par le don volontaire de soi et l'amour de l'autre que l'individu moderne trouve le sens de sa vie. Le développement de l'idée humanitaire est le symbole par excellence ce cette évolution.



Dossier “la philosophie : médecine de l’âme ?” dans “Philosophie magazine”, n°°25, déc 2008-janv 2009, p. 34-61




HADOT P., “Qu’est-ce que la philosophie antique ?”, Gallimard / Folio essais, 1995


Qu'est-ce que la philosophie antique ? À cette question, la tradition universitaire répond par une histoire des doctrines et des systèmes - réponse d'ailleurs très tôt induite par la volonté du christianisme de s'arroger la sagesse comme l'ascèse. À cette question, Pierre Hadot apporte une réponse tout à fait nouvelle : depuis Socrate et Platon, peut-être même depuis les présocratiques, jusqu'au début du christianisme, la philosophie procède toujours d'un choix initial pour un mode de vie, d'une vision globale de l'univers, d'une décision volontaire de vivre le monde avec d'autres, en communauté ou en école. De cette conversion de l'individu découle le discours philosophique qui dira l'option d'existence comme la représentation du monde. La philosophie antique n'est donc pas un système, elle est un exercice préparatoire à la sagesse, elle est un exercice spirituel.


DROIT R-P, « Philosophies d’ailleurs. Tome 1. Les pensées indiennes, chinoises et tibétaines Tome 2. Les pensées hébraïques, arabes, persanes et égyptiennes », éd. Hermann, 2009

Son nom vient du grec ancien, mais la philosophie n’est pas une spécificité unique de la culture de la Grèce antique. Au contraire, les Grecs eux-mêmes considéraient que la philosophia venait d’ailleurs, et qu’ils n’étaient pas les inventeurs de cette forme de pensée. Tout au long de l’histoire occidentale s’est maintenue cette conviction : les autres aussi sont philosophes. C’est seulement à la fin du XIXe siècle que la pensée occidentale s’est refermée sur elle-même, délaissant les perspectives théoriques étrangères au profit de la seule tradition gréco-latine. Cette anthologie rassemble des extraits de textes philosophiques essentiels des grandes civilisations indienne, chinoise, tibétaine, juive, arabe, persane et égyptienne. Ces textes, presque tous traduits pour la première fois en français et regroupés selon leur langue d’origine, permettent de découvrir les lignes de force de ces philosophies d’ailleurs tout en révélant leur tonalité particulière. Présentés par d’éminents spécialistes internationaux réunis spécialement sous la direction de Roger-Pol Droit, ces corpus sont éclairés par des études de synthèse et accompagnés de notes, glossaires et références mettant à disposition du lecteur les moyens d’approfondir les sujets de son choix.


LOMBAETS Herman, POLLEFEYT Didier, "Pensées neuves pour le cours de religion", éd. Lumen Vitae, 2009, 112p.  (coll. Haubans n°3)


Dans nos sociétés, on s'interroge sur la pertinence, et donc les finalités, d'une éducation religieuse dans le cadre de l'école. La situation est variable d'un pays à l'autre et est fonction de l'état des relations entre les institutions religieuses et le pouvoir politique qui est porteur de telle ou telle idéologie en la matière. On peut toujours vouloir, par parti pris, imposer la réduction du religieux à la sphère privée, mais les faits sont là : les religions occupent à nouveau une place importante dans l'espace public, et donc à l'école. Au-delà de ces querelles sur la fonction de la religion dans la vie d'une société, c'est une profonde mutation culturelle qui interroge de l'intérieur l'éducation religieuse, qu'elle prenne la forme d'une initiation, d'un cours, d'une recherche de sens ou d'un travail sur les options de vie. Ce qui affecte au quotidien le cours de religion, c'est l'hétérogénéité, en termes de vécu biographique, de ses destinataires. Cela s'explique par l'inversion du rapport à la vérité. au lieu que le sujet s'inscrive petit à petit dans une tradition commune qui le précède, c'est aujourd'hui le sujet qui se construit une tradition et donc une vérité de vie. Quelle est encore dans un groupe, une classe, la base d'expérience commune sur laquelle construire ensemble une démarche ? Sommes-nous condamnés à l'individualisation et à la fragmentation des parcours d'apprentissage ? Cela questionne la possibilité même d'une éducation religieuse dans le cadre scolaire oà on progresse nécessairement en groupe-classe. Est-il possible, et à quelles conditions, de poursuivre à l'école une tâche qui nécessite un tel accompagnement personnalisé ? Ou bien est-on acculé à modifier les objectifs et le contenu du cours de religion ? Bref, assurer une éducation religieuse, avec l'impact existentiel que cela implique, est-ce encore pertinent à l'école ? D'autre part, est-il possible de concilier confessionnalité et pluralisme ?


RAINOTTE G. et RADERMACHER G., « Dieu ? La parole aux enfants. Pédagogie pour une spiritualité en mouvement. Dvd pédagogique », production Cineprodoc / Fondation Bersier / Meromedia, 2010, ... min.


Pendant des siècles, les églises chrétiennes ont considéré la sensibilité religieuse des enfants comme une terre vierge sur laquelle il convenait de semer la bonne Parole pour éveiller leur spiritualité et les mener à la foi. Une pédagogie religieuse s'est construite autour d'un apprentissage de réponses à des questions imaginées des adultes, sans penser que les enfants sont parfaitement à même de poser leurs propres questions. Depuis quelques années s'organise progressivement une autre façon d'accompagner les enfants dans leur éveil à la spiritualité. On a observé que les petits enfants développent très tôt une certaine forme de spiritualité. On sait aussi que les enfants sont curieux, presque par nature, et posent souvent des questions parmi les plus fondamentales de l'aventure humaine. Nous vous invitons à partir à la rencontre d'adultes qui ont décidé de prendre l'enfant au sérieux, de le respecter, de partir de ses pourquoi et de ses représentations pour l'aider à construire sa propre spiritualité. Ce DVD rassemble des réflexions de spécialistes de l'enfance et de la pédagogie (récoltées en France, au Québec, en Allemagne, en Autriche et en Suisse) ainsi que plusieurs expériences d'ateliers théologiques avec les enfants. Un documentaire œcuménique pour sensibiliser les enseignants et les catéchètes à une pédagogie pour une spiritualité en mouvement.

site web de présentation : Paroles aux enfants


MICHON C. (dir), « Christianisme. héritages et destins », Livre de Poche Biblio essais, 2002, 414p.

Cet ouvrage rassemble les interventions des participants du colloque qui se tint il y a peu, à la Sorbonne, sur l'actualité du christianisme à l'aube du XXIe s. Certes, il ne s'agit pas d'y dresser un « bilan » de l'ère chrétienne qui oserait s'y risquer ? sinon pour constater, avec H. Maier, l'enracinement définitif du calendrier chrétien mais de demander, de se demander, ce que le christianisme a rendu possible, ou impossible, dans l'ordre de l'histoire, de la politique, de l'art, de l'éthique, depuis qu'il gouverne secrètement le destin de l'Occident. Dans ces pages, une controverse se fait ainsi jour entre A . Renaut , A . Finkielkraut et C. Taylor sur l'éthique de nos sociétés démocratiques, dont R . Brague interroge la volonté de survie, ou entre le philosophe K . Flasch et le cardinal Ratzinger, sur le caractère libérateur ou oppressif d'une prétention à la vérité. Une critique de l'idée d'« art chrétien » par A . Besançon fait face à l'analyse de J. Kristeva sur l'évolution de la représentation de la beauté féminine, des Madones aux nus, et au verdict de P. Brunel sur le renouveau de la musique sacrée. On trouvera également, dans les méditations de la psychanalyste M. Balmary, du pasteur E. Fuchs, ou de G. Steiner, une matière à réflexion bien différente des propos strictement philosophiques » tenus par J.-L . Marion et G. Vattimo, le premier réfléchissant sur une forme d'infinité dans l'homme, et le second sur la nouveauté radicale du christianisme qui fait penser la vérité comme amour et amitié, tandis que M. Henry propose une phénoménologie de la vérité faite chair. Enfin, R . Girard se risque ici à une critique de Heidegger et de l'idée d'« ère post-chrétienne » dont le sociologue J. Baechler tend à montrer qu'elle ne saurait s'appliquer ni au présent, ni au futur prévisible.

Florilège plutôt que « somme », le présent ouvrage reflète également un âge singulier de la pensée où l'héritage des Lumières est mis en cause. Il permet surtout de faire le point sur le sens moderne d'une religion dont on ne sait si elle agonise ou si elle traverse une de ses étapes les plus réformatrices.



ZIZEK Slavoj, « Fragile absolu : Pourquoi l'héritage chrétien vaut-il d'être défendu ? », Champs Flammarion essais, 2010, 308p.

Le coeur subversif de l'héritage chrétien est bien trop précieux pour être abandonné aux intégrismes et à la multitude des spiritualismes New Age. Christianisme et marxisme doivent combattre main dans la main, agripper le principe de charité, et défendre cette Altérité utopique dont toute position révolutionnaire devrait s'inspirer. Zizek met en place une discussion théologique qui confronte le Décalogue avec les droits de l'homme. Il retrace la genèse de l'Absolu, tant sur le plan philosophique (Schelling, Hegel, ou Heidegger) que théologique (saint Paul) et psychanalytique (Freud), à la lumière du paganisme, du néopaganisme, du judaïsme et du christianisme. Puis il démontre la vocation révolutionnaire de l'agapè paulinien qui tend moins à suspendre la Loi que son cercle vicieux, induit par le désir de transgression. Et si le pari chrétien n'était pas la rédemption, mais cette forme de « haine » prescrite par le Christ quand il appelle l'homme à se « débrancher » de la communauté ? Et si le dépassement de cette Loi même plaidait pour son abandon ? Un essai qui relance, dans une perspective passionnante, les enjeux ontologiques et anthropologiques de la religion.


DAL Gilles, « Loués soient nos téléviseurs », éd. Buchet-Chastel, 2005, 148p.

La religion bat de l’aile, la politique s’essouffle et ses ténors s’épuisent à chercher les faveurs de l’opinion. La télévision, elle, triomphe. Non seulement elle délasse et fait rêver, mais elle nous montre, jure-t-elle, « la réalité vraie » ! Voilà assurément de quoi séduire les foules. Pour un peu, elle réglerait tous les problèmes et sauverait les politiciens du marasme…
Alors faiseuse de miracles ou nouvel opium du peuple ? Avec verve et humour, Gilles Dal démonte le mythe télévisuel et les contradictions de la société médiatique. Sans être sûr qu’il soit si facile de s’en débarrasser.


PONNIER Jacques, « L’Autre en question. Approches philosophiques et psychanalytique de la différence », éd. Economica, 2010, 224p.


L’autre, à côté de moi ou face à moi, maître de moi ou soumis à moi, m’aimant ou me haïssant, a pris, en philosophie, tous les visages : simple corps dans la nature (matérialisme), sujet raisonnable comme moi (idéalisme), centre de perspective « apparié » et complétant mon monde (Husserl), regard absolument autre me chosifiant (Sartre), ou visage offert et insaisissable me signifiant le commandement éthique (Levinas). Plus on s’éloignait de la source grecque, plus l’autre se faisait absolu. Elle, surtout, à sa place imposée par lui, entre divinité de glace et chair obscène. Mais comment me penser sans un semblable capable de me reconnaître ? Penser avec Freud, c’est traverser la reprise lacanienne du motif de l’absolument Autre et en revenir à la notion d’un « non moi » différent de moi mais d’une altérité relative et réductible par la connaissance et d’un autrui, elle ou lui, qui ne cesse de se faire, par son histoire, également semblable et également autre. Parcours à méditer par nos joyeux postmodernes de l’ère du vide qui méprisent l’idée d’humanité au nom de l’individu incomparable et proclament le droit à l’altérité pour mieux se moquer des autres.


CHARRU Philippe, « Quand le lointain se fait proche », éd. Seuil, 2011,


Quelle place peut-on reconnaître à la musique dans la quête spirituelle ? L’interrogation est ici abordée de façon nouvelle dans la mesure où la musique n’y est pas considérée d’abord comme un art, mais comme un fait anthropologique capital : le chant et la danse sont fondés sur notre capacité de parler et de marcher. Aussi la musique chante et danse notre rapport au monde sous le mode du sentir et non du connaître. La quête spirituelle est envisagée à même cet enracinement existentiel. Loin de se tourner vers un « au-delà » fantasmé, elle cherche et trouve son chemin dans l’expérience rythmique, le travail sur le matériau musical, le chant et la danse. Peut-on dès lors établir une « parenté intérieure » entre le chemin qu’emprunte en nous la musique et celui qu’emprunte le Verbe en son périple d’incarnation tel que l’entend la tradition évangélique ? Cette quête spirituelle revêt des allures différentes selon les grands moments stylistiques qui sont ici traversés au rythme de quelques œuvres emblématiques. C’est pourquoi l’oreille doit s’accorder à l’irréductible singularité de chaque style. Mais c’est dans sa confrontation avec la violence du monde que la musique révèle la puissance paradoxale de sa fragilité, capable de libérer l’oreille d’un imaginaire trompeur. Une oreille ainsi pacifiée, peut se laisser surprendre par l’appel de l’Ouvert, quand d’aventure pour elle le lointain se fait proche.


BOURQUIN Gilles, « Théologie de la spiritualité. Une approche protestante de la culture religieuse en postmodernité », Labor & Fides, 2011, 456p. (Lieux théologiques n°43)


La perte d’influence du christianisme traditionnel, notamment protestant, met en évidence l’inadéquation des réponses religieuses qu’il propose à la demande générale de sens. Les besoins spirituels des sociétés postmodernes sont couverts aujourd’hui par des formes religieuses nouvelles qui se démarquent nettement de ce que proposent les Eglises. Faut-il se résoudre à considérer ces dernières comme définitivement dépassées ? Pasteur et docteur en théologie, Gilles Bourquin propose ici une théologie protestante de la spiritualité offrant des instruments permettant au christianisme de recoller avec les attentes spirituelles contemporaines. Sans trahir des héritages mais en les confrontant beaucoup plus directement avec des évolutions de mentalités qui remettent en jeu des notions telles que la grâce, la communauté, la raison et la révélation. Pour l’auteur, les traditions protestantes sont restées trop longtemps arcboutées sur l’altérité de Dieu présupposant une passivité désincarnée de l’homme sur les questions du salut notamment. Renvoyant dos à dos les théologies dialectiques et libérales, l’auteur propose des pistes permettant d’incarner une théologie chrétienne au coeur des attentes contemporaines, là où se font entendre des besoins d’inscrire la vie dans la mystique et l’éthique.


TILLICH Paul, « Substance catholique et principe protestant », Labor & Fides / éd. du Cerf / PU Laval, 1996, 443p.


Avant que les grands dialogues de notre siècle se mettent en route, Paul Tillich a entrepris une réflexion en profondeur sur la nature du catholicisme et celle du protestantisme. Il y voit non pas deux Eglises semblables que certains points doctrinaux sépareraient, mais deux attitudes spirituelles également nécessaires et complémentaires : l’une met l’accent sur l’incarnation de Dieu, qui se rend présent à travers des réalités finies ; l’autre insiste sur la transcendance de Dieu dépassant toutes les réalités qui la signifient et la concrétisent. Si elle ne vit plus l’incarnation, la foi se volatilise ; si elle oublie la transcendance, elle dégénère en idolâtrie.


MAURY Pierre, « Trois Histoires spirituelles. Saint Augustin - Luther – Pascal », Labor & Fides, 1962, 204p.


Augustin, Luther, Pascal. Trois tempéraments, trois races, trois siècles, trois lignes de vie qu’on aurait peine à imaginer plus dissemblables. Et pourtant, entre ces trois hommes, une mystérieuse et profonde unité: celle de la foi au même Seigneur attesté par saint Paul. Augustin, Luther, Pascal, trois angoissés qui ont trouvé la paix qui surpasse toute intelligence. Trois hommes de Dieu, tendus vers Dieu. Trois dogmaticiens de la grâce absolue. Trois prédicateurs de conversion. C’est leurs messages, c’est leur témoignage que nous fait entendre Pierre Maury. Car souvent nous entendons directement leur voix, en ces longues citations plus lumineuses qu’aucun commentaire »", et si judicieusement choisies qu’on a envie de remonter aux sources. Je ne sais vraiment ce qu’il faut admirer le plus dans ce volume: la beauté de la langue souple et précises, le génie de l’évocation historique basée sur une information solide, la finesse et la richesse de l’analyse psychologique ou encore la substance et la profondeur du message spirituel.


JACOBS Louis, « La Religion sans déraison », Albin Michel, 2011,


Louis Jacobs (1920-2006) est l’une des figures marquantes du judaïsme contemporain. Formé dans la stricte école de l’orthodoxie, ce rabbin s’impose au début des années 1960 comme le chef de file anglais du mouvement massorti (« traditionnel », appelé aussi conservative, alors qu’il se caractérise également par son progressisme). Dans La Religion sans déraison, il livre sa pensée sur les fondements du judaïsme tels qu’ils doivent, selon lui, être compris à l’époque moderne : en s’inscrivant dans l’observance et les croyances traditionnelles, mais sans fondamentalisme, c’est-à-dire en embrassant pleinement les acquis du savoir moderne, notamment la critique biblique et les mises en perspective des sciences historiques. Jacobs entend se mesurer aussi bien aux discours de la raison sans foi qu’à ceux de la foi sans raison. Il s’attelle ainsi successivement à redéfinir les notions traditionnelles de croyance en un Dieu personnel, de la Torah comme révélation divine et de peuple élu.


MICHON Cyrille et POUIVET Roger (dir.), « Textes Clés de philosophie de la religion. Approches contemporaines. Avec des textes de W. Alston, S. Davies, P. Geach, J. Greco, N. Kretzmann & E. Stump, J. Mackie, G.Oppy, A. Plantinga, W. Rowe, R. Swinburne, P. van Inwagen, N.Wolterstorff », Vrin, XXXX,  384 p.


Philosopher sur la religion, c’est d’abord étudier les concepts qui permettent d’en construire le contenu doctrinal, et les arguments par lesquels on peut en montrer la plausibilité ou en défendre la possibilité. Dieu est-il éternel, hors du temps, ou sempiternel, dans le temps? Que valent les arguments classiques en faveur de l’existence de Dieu? La bonté de Dieu est-elle compatible avec l’existence du mal dans le monde? Pouvons-nous percevoir Dieu? Les croyances religieuses sont-elles justifiables? Ces questions de théologie et d’épistémologie sont traditionnelles, mais elles restent actuelles. Elles sont aujourd’hui poursuivies à nouveaux frais, à l’aide de méthodes et de concepts qui sont développés par la logique, l’épistémologie et la métaphysique contemporaine, notamment au sein de la tradition de la philosophie analytique. Les textes ici présentés composent ainsi une théologie philosophique dont on a pu croire, à tort, que les philosophes y avaient renoncé.


André GUIGOT, « Spiritualité », éd. M-Editer, 2010, 28p. (Livre’L)


La spiritualité traverse le religieux, bien sûr, mais aussi l’humour, l’art, le langage et l’amour, comme un défi de légèreté lancé à la pesanteur matérielle des choses. Le « spirituel » se découvre ici comme le sens léger du monde, et « l’esprit » une puissance douce et intérieure, l’intimité silencieuse de la liberté.


HENKY Danièle, HURLEY Robert (éds), « Traces de spiritualité chrétienne en littérature de jeunesse », éd. Peter Lang, 2009, 205p. (Recherches en littérature et spiritualité, 16)


Au XXe s., la société occidentale s'est progressivement laïcisée et sa culture semble aujourd'hui affranchie de l'influence du christianisme. Pourtant dès qu'on examine avec acuité les productions artistiques actuelles, on y rencontre de nombreux vestiges de la spiritualité chrétienne. Ainsi en littérature, par le biais de thématiques ou de personnages emblématiques, les marques de la tradition judéo-chrétienne sont aisément décelables. L'analyse de nombreuses productions francophones destinées à la jeunesse, qu'il s'agisse d'abécédaires, d'albums, de romans, ou encore de films a permis aux auteurs critiques de cet ouvrage collectif d'observer dans l'intrigue, par l'intermédiaire du comportement des héros ou de la mise en place du cadre spatio temporel, les différentes manifestations de cette culture judéo chrétienne et les effets produits sur le lecteur. Réunissant littéraires et théologiens, ce travail s'est avéré fécond et novateur en ce sens qu'il ouvre un chemin encore peu emprunté dans le champ de la critique contemporaine.

Contenu : Nicolas Brucker : Suivre Loupio à la trace : les stratégies d'effacement dans la bande dessinée chrétienne - Marie-Pierre Litaudon : « In principio erat Verbum » : abécédaires et quête du sens - Alice Delphine Tang : La valeur de l'interrogation dans les récits marqués par la spiritualité chrétienne destinés à la jeunesse - Joël Manchon : Traces chrétiennes dans L'Enfant Océan de Jean-Claude Mourlevat. Références bibliques dans la construction des valeurs et de la spiritualité des enfants du XXIe siècle - Annie Methot : L'aventure intérieure dans la trilogie « Marie-Lune » de Dominique Demers - Claire Le Brun-Gouanvic : Motifs et schèmes chrétiens dans les romans pour jeunes lecteurs de Sylvain Trudel - Suzanne Pouliot : Présence de la spiritualité chrétienne dans le roman policier Rouge poison de Michèle Marineau - Danièle Henky : Quels voyages pour les héros le cléziens en littérature de jeunesse ? - Guy Jobin : Le mal et le désenchantement en Terre du Milieu. L'apport d'une lecture « théologienne » du Seigneur des anneaux - Alexandra Pleshoyano : Payez au suivant... pour un monde meilleur. Un vestige du message évangélique dans les oeuvres cinématographiques contemporaines - Robert Hurley : Invitation à la kénose et au bonheur dans L'Arbre généreux de Shel Silverstein

Les responsables de la publication : Danièle Henky est maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Strasbourg. Membre du Celije (Centre de littérature jeunesse) de cette même université, chercheur associé à l'université Laval (Québec), elle consacre l'essentiel de ses publications à la littérature de jeunesse française et francophone du XXe siècle et contemporaine.
Robert Hurley est professeur des études néotestamentaires et de la catéchèse à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval, Québec. Il interprète des textes bibliques et les récits d'enfants à l'aide de l'analyse de la réponse du lecteur et de la narratologie, s'intéressant surtout aux effets de transcendance que certains textes produisent chez les lecteurs.


BOUYER Louis , « Histoire de la spiritualité chrétienne, III. La spiritualité orthodoxe et la spiritualité protestante et anglicane », éd. du Cerf, (1965) 2011, 312p. (Bibliothèque du Cerf)

1e partie : La spiritualité russe et la renaissance de la spiritualité grecque

introduction

Chapitre I. La spiritualité russe ancienne

Les vies des saints princes, 13. — Les anciens saints moines : Antoine et Théodose de Petchersk, 16. — Abraham de Smolensk et l'eschatologie, 22. — La spiritualité laïque et l'Admonition de Vladimir Monomaque, 24. — Saint Serge de Radoniège et saint Cyrille de Biélozersk, 28

Chapitre II. La spiritualité russe du XVe au XVIIIe siècle

Saint Nil Sorsky, 32. — Saint Joseph de Volokolamsk, 37. — Le conflit de saint Nil et saint Joseph, 42. — Saint Corneille de Komel, 46. — Nikon et le Raskol, 47. — Les fous pour le Christ, 50. — Saint Dimitri de Rostov et saint Tykhon de Zadonsk, 53

Chapitre III. La Renaissance orthodoxe en Grèce et en Russie

Saint Nicodème l'Hagiorite et la renaissance orthodoxe, 59. Païssy Velitchkhovsky et le renouveau spirituel en Russie et en Roumanie, 66. — Théophane le Reclus, 70. — Saint Séraphin de Sarov, 71. — Les récits du pèlerin, 76

2e partie : La spiritualité protestante et anglicane

introduction

Chapitre I. Les principes spirituels des Réformateurs

Luther : son intuition fondamentale et l'expression qu'il lui a donnée, 89. — Luther et la mystique, 97. — Bible, catéchisme et liturgie dans le luthérianisme, 99. — La liberté chrétienne et la vocation individuelle, 106. — Le protestantisme réformé et Zwingli, 108. — La réaction calvinienne, 117. — La doctrine calviniste de la sanctification, 119. — Les sacrements calvinistes, 124. — L'Église calviniste et notre incorporation au Christ, 127. — La gloire de Dieu, 129. — Le protestantisme sectaire : les visionnaires apocalyptiques, 131. — Le mysticisme gnostique,134

Chapitre II. Le Protestantisme après les Réformateurs et les débuts de l'Anglicanisme

Johann Arndt (1555-1621) et son « Vrai christianisme », 137. — Johann Gerhard et Paul Gerhardt, 139. — Cranmer, le « Prayer Book » et les origines de la spiritualité anglicane, 143. — Richard Hooker (1554-1600), 150. — Les sermons et poèmes de Donne, 155. — Jeremy Taylor (1613-1667), 159. — Lancelot Andrewes (1555-1626), 161. — Trois laïcs anglicans : Izaak Walton, Sir Thomas Browne, Nicholas Ferrar, 166. — Poètes anglicans : Herbert, Vaughan, Traherne, Crashaw, 171. — Mystique puritaine : Francis Rous, 182. — Thomas Goodwin et le Sacré-Cœur, 190. — La théologie de l'alliance : de Perkins à Ames, 193. — Peter Sterry (1613-1672), 197. — La spiritualité des Cambridge Platonists : John Smith et Henry More, 201. — La méditation des puritains : Dent, Hall, Baxter, 209. — Bunyan et son « Pilgrim's Progress », 215. — George Fox et la Société des Amis, 216. — Jakob Boehme et sa théosophie, 221

Ch III : XVIIIe – XIXe s.

La naissance du piétisme : Spener, 226. — Le piétbme de Halle : Francke, 230. — Gottfried Arnold (1666-1714), 233. — Le piétisme wurtembourgeois, 235. — Les Frères moraves et Zinzendorf, 237. — L'anglicanisme du XVIIIe siècle et Wesley : Butler et Law, 246. — John Wesley et le méthodisme 250. — John et Charles Wesley et l'hymnographie méthodiste 259. — La spiritualité réformée en Hollande et Tersteegen 263. — La mystique de Gerhard Tersteegen (1697-1769), 265. — La fin du XVIIIe siècle et le tournant du XIXe, 270. — Le romantisme religieux, 272. — Le « Réveil » protestant du XIX siècle, 273. — La spiritualité du mouvement d'Oxford, 276. — La redécouverte de l'Église à travers le protestantisme au XIXe siècle, 280

CCL


SANCHEZ P., « Les croyances collectives », PUF / Que sais-je ?, 2009, 128p.


Comment expliquer, malgré les multiples démentis apportés par les faits, que des croyants s’obstinent à attendre une fin du monde… qui tarde à venir ? Comment est-il possible de croire qu’un chant, qu’une danse, certes scrupuleusement réalisés, s’avèrent capables de produire une pluie bienfaitrice et attendue par toute une communauté ? Pour quelles raisons des individus, scolarisés et éduqués dans un monde dominé par la science et la technique, accordent-ils un crédit à l’astrologie ? La production de croyances collectives est un fait universel. Cet ouvrage fait la synthèse des recherches menées en sciences sociales pour tenter d’analyser avec rationalité cet irrationnel collectif, et décrypter les raisons ou les causes profondes de la remarquable persistance de ces superstitions partagées.


BINOCHE Bertrand, « Religion privée, opinion publique », éd. Librairie Vrin, « Moments Philosophiques ». 240 p.


Ce livre a pour but de corréler l’apparition de l’« opinion publique » au refoulement de la croyance religieuse dans l’espace privé. Comme Bayle le vit aussitôt, cela posait le problème de savoir alors comment définir ce qui permet aux hommes de vivre ensemble à peu près pacifiquement. Est-ce encore une orthodoxie, mais laïque – quelque chose comme une morale naturelle, un catéchisme du citoyen? Ou cela ne peut-il pas être une institutionnalisation du désaccord telle que celui-ci, au lieu de représenter un obstacle à la paix, devienne le ressort même du destin collectif? L’opinion publique fut le nom disputé de ce programme grandiose, mais peut-être aussi vain, celui d’une société effectivement athée.



GISEL P. (dir), « Les constellations du croire. Dispositifs hérités, problématisations, destin contemporain », éd. Labor & Fides, 2009, 208p.


Croire ou ne pas croire. Personne n’échappe aujourd’hui à cette interrogation censée définir l’adhésion aux religieux, aux valeurs, aux représentations collectives. Il y a une manière occidentale de croire... il y en a d’autres, antiques, orientales ou post-modernes. Croire recouvre tout un univers de significations contrastées, et cet ouvrage s’attache à définir quelques constellations desquelles le terme inscrit ses ambivalences...



SAGESSER Caroline, Les cours de religion et de morale dans l’enseignement obligatoire dans « Courrier hebdomadaire du CRISP », n° 2140-2141, juin 2012, 59p.


Le droit des élèves à recevoir un enseignement de religion ou de morale, est affirmé dans la Constitution. Les établissements du réseau officiel offrent le choix entre l’enseignement d’une des religions reconnues et celui de la morale non confessionnelle, soit, en Flandre, jusqu’à neuf options possibles. Sauf exception, les écoles du réseau libre ne proposent que l’enseignement de la religion correspondant à leur projet pédagogique. Ce système pose divers problèmes, notamment d’ordre pratique : difficultés d’organisation des horaires, surcoûts financiers, etc. Plus fondamentalement, nombreux sont ceux qui estiment qu’il n’est plus adapté à la réalité contemporaine. Leurs principales critiques portent sur le fait qu’il empêche l’enseignement de valeurs communes à l’ensemble des élèves et qu’il ne comporte pas de cours d’initiation à la philosophie ou aux principales traditions religieuses. C’est pourquoi, tant en Communauté française qu’en Communauté flamande, des réformes sont actuellement étudiées. Du côté francophone, il s’agit du projet présenté en janvier 2012 par la ministre Marie-Dominique Simonet, visant à l’élaboration d’un tronc commun. Avant d’étudier le contenu de ces projet de réforme et les ambitions qui les sous-tendent, Caroline Sägesser analyse le cadre législatif et réglementaire des cours de religion et de morale, dans chacune des trois communautés du pays et tant pour le réseau officiel que pour le réseau libre. Elle livre également les statistiques récentes de fréquentation de ces enseignements.

BINOCHE Bertrand, « Religion privée, opinion publique », éd. Vrin, 2011, 240 p. (Moments Philosophiques)


Ce livre a pour but de corréler l’apparition de l’« opinion publique » au refoulement de la croyance religieuse dans l’espace privé. Comme Bayle le vit aussitôt, cela posait le problème de savoir alors comment définir ce qui permet aux hommes de vivre ensemble à peu près pacifiquement. Est-ce encore une orthodoxie, mais laïque – quelque chose comme une morale naturelle, un catéchisme du citoyen? Ou cela ne peut-il pas être une institutionnalisation du désaccord telle que celui-ci, au lieu de représenter un obstacle à la paix, devienne le ressort même du destin collectif? L’opinion publique fut le nom disputé de ce programme grandiose, mais peut-être aussi vain, celui d’une société effectivement athée.


JOBIN Guy, « La foi dans l'espace public », PU Laval, 2004, 256p.

Comment penser la contribution des discours religieux dans une société pluraliste, démocratique et sécularisée ? C’est pour mieux comprendre la portée de cette question pour l’éthique théologique que l’auteur aborde l’œuvre philosohique de Jean-Marc Ferry. L’éthique théologique est en effet à la croisée de deux chemins. Elle est le discours réflexif d’une communauté de foi ouverte sur la société où elle s’inscrit. par ailleurs, cette éthique ne peut plus se couler dans le moule d’une nostalgie de la chrétienté, pas plus qu’elle ne doit s’abandonner à la séduction d’une morale purement individuelle. La notion de reconstruction proposée dans la philosophie morale de Jean-Marc Ferry ne peut que stimuler la réflexion sur la double responsabilité portée par une communauté de foi chrétienne : une responsabilité envers Celui de qui elle veut être disciple, une responsabilité envers ceux et celles qu’elle côtoie et prétend servir quotidiennement.


ESTIVALEZES Mireille, LEFEBVRE Solange, « Le programme d'éthique et culture religieuse. De l'exigeante conciliation entre le soi, l'autre et le nous », PU Laval, 2012, 224p.

Le programme d’éthique et culture religieuse (ECR), implanté dans les écoles du Québec en septembre 2008, s’inscrit à la fois dans le processus de déconfessionnalisation de l’école québécoise et dans un contexte de pluralisation culturelle et religieuse croissante de la société, ce qui ne va pas sans susciter de vifs débats politiques, juridiques, sociaux et médiatiques sur la gestion de cette diversité. Célébré par les uns, mais considéré comme trop religieux pour certains, pas assez pour d’autres, ou trop multireligieux pour d’autres encore, le programme ECR devient parfois le bouc émissaire de questionnements profonds sur l’identité religieuse et politique du Québec. Dans ce contexte, il est fort utile d’apporter des éléments d’analyse informés sur les origines, le contenu et les finalités du programme d’éthique et culture religieuse. C’est le but que s’est donné cet ouvrage, en proposant une réflexion rétrospective sur le contexte sociohistorique qui a mené à ce nouveau cours, mais aussi sur les changements de paradigmes politiques, sociaux, culturels, religieux et éducatifs dont il témoigne. En faisant appel à l’expertise de spécialistes, philosophes, sociologues, théologiens, juristes, historiens et éducateurs, ce livre permet de mieux comprendre comment le programme d’éthique et culture religieuse entend relever le défi essentiel qui est désormais celui de toute société démocratique : la conciliation entre le soi, l’autre et le nous. La mise en perspective du modèle québécois avec d’autres expériences nationales d’enseignement sur les religions à l’école permet d’apprécier combien le choix québécois, qui suscite beaucoup d’intérêt dans plusieurs pays, est à la fois ambitieux et original. Ce livre vise à nourrir la réflexion sur le programme d’éthique et culture religieuse lui-même, mais se veut aussi une contribution aux débats sur des questions de société aussi essentielles que les modèles de gestion politique et éducative de la diversité religieuse, les notions de neutralité, de laïcité et de sécularité, ainsi que les valeurs culturelles que doit privilégier le Québec.


TILLICH Paul, « Dynamique de la foi », Labor & Fides, 2012, 144p.

Quand on parle de la « foi », de quoi s’agit-il exactement ? Ce mot, qui semble simple et que tout le monde croit comprendre, donne pourtant lieu à quantités de contre-sens et de malentendus. Il embrouille plus qu’il ne facilite la communication et la réflexion. Dans ce petit traité nourri par une réflexion, une culture et une expérience personnelles d’une exceptionnelle qualité, le théologien et philosophe Paul Tillich (1886 – 1965) analyse, explique et clarifie ici ce qu’est la foi. Le grand théologien américain Reinhold Niebuhr a qualifié Dynamique de la foi de « petit classique », à la fois subtil, profond et clair. Tillich y expose une pensée complexe de manière relativement simple et ce livre passe pour être une des meilleures introductions à son œuvre. Il est aussi un ouvrage de spiritualité qui apporte beaucoup à ceux qui entendent approfondir et clarifier leur foi. Il est également un livre philosophique qui aide à cerner la nature et les aspects essentiels du religieux.


COTTIN J. et MEYER J-M (dir), « Catéchèse protestante et enseignement religieux. État des lieux et prospectives », Labor & Fides, 2013, 248p.

Pour la première fois, une réflexion collective est proposée sur les questions catéchétiques et pédagogiques dans le protestantisme européen francophone et dans l’enseignement religieux scolaire. Cette synthèse se déploie autour de quatre axes : Une prise en compte des expériences de transmission autour du protestantisme de tradition luthérienne et réformée, dans les trois pays francophones d’Europe : la Belgique, la France et la Suisse. Une attention spécifique aux deux types de pédagogie que sont la catéchèse d’Église et l’enseignement religieux scolaire là où il est dispensé. On sera attentif aux différences et complémentarités entre elles, ainsi qu’à leurs évolutions respectives. Une mise en regard de ces perspectives catéchétiques et pédagogiques protestantes, avec des apports de spécialités extérieures que sont l’histoire, la philosophie, la sociologie ou encore la transmission analogue qui se fait dans le catholicisme. Enfin, un recentrage sur des notions qui se sont petit à petit éloignées du champ de la théologie, ce qui implique aussi une réflexion sur le statut actuel de cette dernière, inconfortablement située entre les pratiques ecclésiales déclinantes et les enjeux scientifiques de la recherche universitaire. Cette réflexion veut être à la fois ciblée sur les questions religieuses et de foi, attentive aux fragilités des Églises, et ouverte à la complexité de la situation culturelle et religieuse contemporaine. Elle a pour ambition de redynamiser, par un éclairage le plus actuel possible, les questions de transmission et de pédagogie, qui ne sont pas séparables des contenus même de la transmission.


RUOLT Anne, « LOUIS-FRÉDÉRIC FRANÇOIS GAUTHEY (1795-1864), PASTEUR ET PÉDAGOGUE. Pour une pédagogie naturelle et panathropique », L’Harmattan, 2013, 302p.

Ne serait-il pas judicieux de salarier les élèves pour les motiver à l'étude ? Que faire des questions religieuses introduites à l'école par les élèves ? Ces interrogations contemporaines, trouvent déjà des réponses dans les écrits de Gauthey. C'est à la fois en théologien et en pédagogue qu'il a bâti une théorie de l'éducation engageant le développement de l'homme dans sa complétude, et où le religieux « non confessionnel » et sans « rites » avait toute sa place.


PASQUA Hervé (dir), « Education et éducateurs chrétiens », L’Harmattan, 2013, 270p.

La transmission d'un savoir qui n'est pas au service du vrai est manipulation et endoctrinement et Hannah Arendt l'a montré : le mensonge est le fondement de tous les totalitarismes. Il y a un vrai savoir qui est un savoir du vrai et qui rend libre. L'étude des grandes éducateurs chrétiens - Jean-Baptiste de La Salle, Don Bosco, François de Sales, Josémaria Escriva, John Henry Newman, Edith Stein - permet d'approfondir la véritable nature de l'éducation.


Hans Gerbard KIPPENBERG, « A la découverte de l’histoire des religions », éd. Salvator, 1999, 339p.

Depuis les lumières, les sciences religieuses se sont séparées de la théologie et des églises. La théorie des religions ne sont alors succédé en soulignant au départ l’aspect primitif, obscur, aliénant du fait religieux. Puis, au fur et à mesure où les sciences religieuses étendaient leurs savoirs et leurs découvertes, la théorie anthropologique de la religion s’est complexifié et a conduit à une considération de la religion comme donné anthropologique constitue de l’humain, de telle sorte que l’homme moderne lui-même n’est vraiment compréhensible que si on intègre la religion dans le champ de son histoire. En effet, la société moderne a une histoire religieuse, tout comme elle a une histoire politique, sociale et économique. Les chercheurs en sciences religieuses sont des théoriciens classique d’une modernité où la religion a encore un avenir. L’homme moderne, à la recherche de soi-même, est toujours engagé, quoi qu’on en dise, dans une attitude religieuse. Ce livre, qui est déjà un succès en Allemagne, en prend acte et relance le débat sur la religion.

+ Julien Ries + C. Clément


Guillaume Cuchet, "Faire de l'histoire religieuse dans une société sortie de la religion", Publications de la Sorbonne, 2013, 240p.

Cette interrogation de fond, qui traverse mon travail, il me semble qu'on peut la résumer sommairement de la manière suivante : comment la société française, qui est l'une des plus sécularisées du monde, mais qui a été par le passé si profondément façonnée par le catholicisme, en est aujourd'hui très largement « sortie », au sens où Marcel Gauchet parle de « sortie de la religion », c'est à-dire comme cadre structurant de sa vie collective, de ses lois, de ses moeurs, de ses valeurs et de sa culture ? À quels rythmes, selon quelles voies, jusqu'à quel point, moyennant quelles compensations et décompensations ?

DROIT P, « Les Religions expliquées à ma fille », Seuil, 2013, 64p.

Quand ma fille a eu treize ans, je me suis rendu compte qu'elle n'avait pas reçu la moindre éducation religieuse. J'ai été surpris par les points de repère qui lui manquaient : la Bible, Dieu, le Coran, la signification du sacré... L'unité et la diversité des religions, personne ne lui en avait clairement parlé. Pourtant, il est indispensable d'avoir sur ces questions des points de repère. Dans tous les pays voisinent désormais des gens de croyances différentes qui doivent apprendre à se connaître. Les religions sont un élément essentiel de l'expérience humaine. Si nous n'en parlons pas à nos enfants, des trésors d'humanité risquent de leur échapper.


Quel cours ? Dans quel esprit ? (extraits du Programme)

Tout autant que les autres cours de religion et de morale, le cours de religion protestante a le devoir de proposer à chaque élève  « des points de repère pour son devenir personnel, des grilles d’analyse pour ses choix quotidiens. Ces cours permettent aux jeunes de se structurer et de vivre de manière réfléchie et responsable. Ils mettent en oeuvre une éducation globale qui est avant tout recherche de sens et interpellation en référence aux héritages et aux contextes culturels, qu’ils soient religieux ou laïques. Ces derniers constituent des sources d’inspiration et de créativité philosophiques et spirituelles. En assurant une réflexion ouverte sur la recherche de sens et une information rigoureuse sur ces données, les cours de morale et de religion stimulent des démarches qui développent une approche cohérente des valeurs.

L’objectif d’un cours de religion protestante n’est pas d’offrir aux jeunes le miroir d’une confession particulière pour qu’ils s’y conforment mais de les aider, par une démarche pédagogique qui lui est propre, à devenir autonomes dans leurs choix philosophiques et religieux et à entrer en dialogue avec leurs condisciples qui se revendiquent d’autres convictions ou se définissent par d’autres appartenances identitaires. Par une approche qui lui sera spécifique, le cours de religion protestante doit préparer les élèves qui auront choisi de suivre ce cours « à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures » (Décret Missions, article 6) et d’accéder aux richesses de notre diversité culturelle, tout en favorisant la reconnaissance et le respect de la pluralité.

Le cours de religion protestante vise donc à accompagner l’élève, de la (pré-)adolescence à l’aube de l’âge adulte, dans la construction de sa personnalité à travers ses dimensions psychologique, culturelle, sociale et intellectuelle autant que spirituelle et religieuse par l’acquisition de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être en utilisant des données et des outils réflexifs qui touchent à des domaines aussi variés que la Bible, la philosophie, la théologie et l’histoire (en privilégiant les apports du protestantisme), la psychologie, les arts et la culture, afin de les aider à se construire, vivre, penser par eux-mêmes et à tenir compte de l’autre dans une société marquée par la différence et la diversité. Seule une action éducative cohérente et respectueuse de la différence peut aider les élèves à se construire à l’écart de tout fanatisme, de tout dogmatisme, de toute intolérance ».