Foi & engagement
Foi & engagement
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
PICON R., “Tous théologiens”, Van Dieren éd., 2001
Le souci de cette théologie ouverte à la participation de tous est de conquérir une liberté dogmatique et de rendre plus personnel notre rapport à la foi. Elle peut ainsi se comprendre comme l'expression d'une foi en un Dieu dont nous ne savons pas encore tout et qui épouse la diversité humaine dans toute sa complexité. (p.103)
« Si le livre de Raphaël Picon rejoint les défis et les questions de notre société, il constitue aussi une interpellation salutaire à tous nos contemporains et aux Églises afin qu'ils renouent avec la réalité, la passion et la culture du débat. [...] Le débat n'est pas une démarche accessoire, voire superflue, réservée à quelques intellectuels, il est une dimension constitutive et existentielle de la foi, une réalité intérieure et spirituelle que chaque chrétien porte en lui dès lors qu'il s'efforce de dire et de vivre ce qu'il croit dans son existence quotidienne. » (extrait de la Préface de Michel Bertrand)
PAROZ Pierre, « Le protestantisme vu par un adolescent. Itinéraire d'une protestation », Labor & Fides, 2001, 180p.
La culture protestante contient une dimension de protestation qui peut rencontrer l’adolescent sur un terrain familier. Ce livre s’en fait l’écho. Ecrit sur le mode de la fiction, il met en scène Vincent, adolescent représentatif de son âge, aux prises avec l’enseignement d’un catéchisme qu’il rejette non sans agressivité. Mais tout au long de son apprentissage de l’identité, Vincent parvient à identifier quelques vérités cinglantes de la foi derrière les faux-semblants de l’institution. Il est notamment aidé en cela par un pasteur qui propose aux catéchumènes de méditer et de rejouer des épisodes de l’histoire chrétienne où l’injustice et la violence mettent à mal les vérités toutes faites (l’affaire Callas, le martyre de Servet, la persécution des protestants du désert, ...). Pierre Paroz est Docteur en théologie et pasteur en Suisse. Il travaille à de nouvelles modélisations de l’enseignement religieux dont cet ouvrage traduit quelques options fondamentales.
GRONDIN Jean, « La philosophie de la religion », PUF, 2009 (Que sais-je ?, n°3839)
La religion propose les réponses les plus fortes, les plus anciennes et les plus crues à la question du sens de la vie. À ce titre, elle ne peut pas ne pas intéresser la philosophie dans sa propre quête de sagesse. L objet suprême de la plupart des religions, Dieu, représente pour sa part l une des meilleures réponses à la question philosophique de savoir pourquoi il y a de l être et non pas rien, l autre réponse consistant à dire qu il est né du hasard. Il y a là une réponse à la question du sens de l’existence, qui a toujours passionné, mais parfois aussi agacé la philosophie, de Platon jusqu à Bergson, Heidegger et Lévinas. Pourquoi vit-on ? La philosophie jaillit de cette énigme, sans ignorer que la religion cherche à y répondre. La tâche d une philosophie de la religion est de méditer le sens de cette réponse et la place qu elle peut tenir dans l existence humaine à la fois individuelle et collective. La philosophie de la religion se veut ainsi une réflexion sur la religion, sur son essence et ses raisons, voire sa déraison.
RAINOTTE G., « Dieu, Ado-naï, Allah et moi. Dvd », éd. Meromedia / Spirit of Event, 2009, 139 min.
c'est quoi...croire ? Vaste question à laquelle des jeunes, issus des trois religions monothéistes (musulmans, juifs, chrétiens catholiques et protestant) osent apporter leurs réponses.
Présentation sous forme de petits clips de 5 à 10 minutes où se croisent le témoignage de jeunes des 3 religions monothéistes et de courtes interventions d'adultes.
BRASSAC Pierre-Jean (dir), "Avec ou sans dieu. Vingt étudiants dans l’Europe des religions", éd. Autrement, 448 p.
Partagez les échanges par mails de vingt étudiants, filles et garçons de 18 à 26 ans, qui ont constitué un chat sur Internet autour de la question – très actuelle - du fait religieux en Europe. Qu’est ce qui est d’origine religieuse dans chaque pays, de la Pologne à l’Espagne ? Les églises protestantes sont-elles très différentes ? Quelle est la force de l’Eglise catholique dans les ex pays de l’Est ? Et que signifie exactement un Etat laïc ? etc.
Autant de questions que se posent ces jeunes, d’Agnieszka, une Polonaise de 26 ans, catholique pratiquante qui vit à Cracovie à Vicky, une Anglaise anglicane (23 ans) qui étudie les lettres romanes à Londres, de Gabriel, Français de 26 ans qui prépare un MBA – il est franc-maçon – à Søren, un Danois de 30 ans, étudiant en mathématiques et bouddhiste, etc. Les discussions par mail sont intenses, parfois véhémentes, toujours intéressantes, parfois émouvantes quand sont évoqués des souvenirs d’enfance. Les courriels s’intitulent : « Laïcité n’est pas idéologie », « Spiritual marketing », « Signes religieux », « Agnostique je suis », « Islam in Britain », « Sectes »…
Grâce à cet ouvrage, qui se lit très agréablement, vous découvrez l’imbrication du religieux dans la culture de chaque pays, vous avez les éléments pour réfléchir à l’actualité, tant en France où l’on débat de la laïcité et du port à l’école de signes religieux ostensibles, qu’en Europe où se discute l’ouverture à la Turquie.
Une approche originale par son aspect concret et incarné.
BENASAYAG Miguel, “Abécédaire de l'engagement”, Bayard, 2004
A comme Agir, B comme Belle âme, C comme Choix… un abécédaire pour retrouver le sens des mots de l’engagement. La tâche du philosophe est là pour Miguel Benasayag : rapprocher les concepts des pratiques concrètes. Contre un militantisme coupé de la réalité, Miguel Benasayag redonne aux mots leur substance, souvent très éloignée de l’usage courant. Notre époque s’est coupée de sa langue. Les mots dont elle dispose désignent de grands principes abstraits qui n’ont plus rien à voir avec des pratiques inventives (la laïcité, le féminisme, le néolibéralisme…). Notre époque n’a plus de mots pour l’engagement. La tâche du philosophe est là aujourd’hui : retrouver le sens de ces mots pour inventer un autre engagement, les mettre en relation avec des pratiques qui seules peuvent leur redonner de la substance, en les mettant au contact du réel. Cet abécédaire déroule ainsi les mots clefs de l’engagement et tente de retrouver leur signification, toujours très éloignée de leur usage contemporain, voire contraire : action, altermondialisme, responsabilité, violence, vote, militant… Ce livre s’oppose aussi à une forme d’engagement et de militantisme triste, illusoire et impuissant qui occupe tout l’espace (en tout cas médiatique) aujourd’hui. Il faut réinventer un engagement qui est une affirmation de la vie, dans sa multiplicité.
GAUTHIER François, PERREAULT Jean-Philippe, « Jeunes et religion au Québec », PU Laval, 2008, 186p. (Regards sur la jeunesse du monde)
Indifférence ? Sortie ? Retour ? Recomposition ? Nombreuses sont les conjectures sur la forme et le rôle de la religion dans les sociétés qui croyaient pourtant s’en être libérées. Au moment d’introduire une nouvelle approche d’enseignement culturel des religions à l’école au Québec, la complexité de la situation actuelle commande de multiplier et de croiser les regards, de jouer de nuances et de perspicacité, d’aller au-delà des lectures classiques qui mesurent la situation actuelle à l’aune de critères appartenant au passé. Tel est le défi que se sont lancés les chercheurs qui ont contribué à cet ouvrage : mettre à jour et interpréter, dans les lieux où ils affleurent, les rapports des jeunes à la religion et aux systèmes de sens. S’appuyant sur des travaux empiriques, les analyses et les prospectives proposées permettent de découvrir une jeunesse qui, héritière des transformations culturelles, sociales et religieuses des dernières décennies, est mise au défi de construire le sens de son existence à une époque où les gabarits des traditions, salutaires autrefois, semblent obsolètes. De ce portrait religieux éclaté – corollaire de la diversité de la jeunesse – pointent d’étonnantes constantes qui interrogent les compréhensions courantes de ce qu’est la religion. Les itinéraires de sens, la culture de la quête, l’ouverture aux questions religieuses, l’individualisme, les logiques du « marché du sens » correspondent-ils à une multiplication des systèmes de sens dont les religions sont une forme particulière ou, plutôt, à des axes d’une recomposition religieuse globale ?
MOTTU Henry, « Dieu au risque de l'engagement. Douze figures de la théologie et de la philosophie religieuse au XXe s. », Labor & Fides, 2005, 292p. (Pratiques, n°22)
Douze théologiens et philosophes emblématiques de la théologie du XXe s. sont présentés dans ce livre. Le professeur Henry Mottu introduit à la pensée de ces auteurs de manière accessible, en partant chaque fois de leur engagement ecclésial, social ou politique. Une lecture pédagogique de grands textes de chacune de ces personnalités est proposée. Ce livre est en somme une façon d’hommage à la théologie du vingtième siècle, puisqu’il restitue sa richesse philosophique, mais aussi politique, sociale, mystique et géographique. Les penseurs étudiés sont successivement Karl Barth, Paul Tillich, Dietrich Bonhoeffer, Jürgen Moltmann, Hans Jonas, James Cone, Gustavo Gutiérrez, Leonardo Boff, Dorothée Sölle, Choan Seng Song, Kä Mana et Martin Luther King.
FUCHS Eric, “Et c'est ainsi qu'une voie infinie... Un itinéraire personnel”, Labor & Fides, 2009, 160p.
Dans ce petit essai personnel, Eric Fuchs invite le lecteur à méditer sur la foi à partir d'expériences personnelles et de considérations sur les grands textes de la tradition biblique et chrétienne : le Credo et le Notre Père. Pour l'auteur, le retour au texte, la méditation spirituelle et la rencontre de l'autre sont les trois ressorts de l'attitude croyante mise à l'épreuve par le doute nécessaire et la souffrance inévitable. Avec la simplicité et la profondeur d'un style qui vaut à Eric Fuchs d'être l'un des théologiens protestants les plus lus en francophonie, ce livre en forme de bilan constitue, derrière d'anecdote et les considérations intellectuelles, un précis de foi chrétienne pour tous ceux qui veulent repenser sans artifices la manière dont on peut être pleinement croyant dans un monde souvent illisible. Cet itinéraire convie le lecteur au voyage intérieur : "Et c'est ainsi qu'une voie infinie est appelée le lieu du voyageur, et que cette voie est Dieu" (Nicolas de Cues).
FREYBURGER Gérard, “Fides. Étude sémantique et religieuse depuis les origines jusqu'à l'époque augustéenne”, Les Belles Lettres, 2009, 364p.
La fidélité à la foi jurée, ce que le latin exprimait par le terme fides, était une valeur fondamentale à Rome. Dans le domaine privé, elle garantissait les relations entre individus, comme celles établies par les liens d'hospitalité ou le mariage que la poignée de mains(dextrarum iunctio) alors échangée entre les partenaires venait sanctionner. Mais l'économie ne pouvait fonctionner sans la fides : c'est elle qui fondait les contrats commerciaux. Et elle était même un principe essentiel de la politique romaine, ou du moins défendu comme tel : les Romains ont toujours affirmé respecter scrupuleusement tous les traités qu'ils avaient souscrits, quitte à user d’une casuistique complaisante pour justifier d’évidents manquements à cette règle.
GOUNELLE André, « Penser la foi », Van Dieren éd., 2009
Fidèle à la tradition protestante libérale qui fut aussi celle de Albert Schweitzer, André Gounelle a toujours, tant dans ses activités de pédagogue que de pasteur, fait sienne cette phrase célèbre du théologien et médecin alsacien : "Le Christianisme a besoin de la pensée". Cet ouvrage en est un exemple remarquable.
« Figures libres », Réveil Publications, 2002, 220p.
Ce ne sont pas de grandes figures de l'Histoire ou du protestantisme, mais des êtres de chair et de sang, de force et de faiblesse, comme nous. C'est leur foi que les auteurs mettent en scène dans ces récits. Une foi qui tour à tour hésite et résiste, fait traverser des frontières, fait naître la musique, pousse à la révolte et proclame l'espérance. Dans ces esquisses, deux mouvements : d'abord, raconter des passages de l'histoire des protestants ; ensuite, découvrir leur théologie et formuler un sens. Parmi les narrations : Réforme met en relation le projet de reforme religieuse de Josias, vers le 7e siècle avant Jésus-Christ, et celui de Luther au l6e « siècle, la quête d'une religion libérée et libérante... »Martin, Luca Manu, Zaza et les autres, qui manifeste la suspicion protestante face à l'image religieuse. Quand la foi fait pousser les pierres, elle voit croître des temples, tel celui de Sainte-Marie-aux-Mines en 1634.La répétition dévoile les coulisses de l'inspiration théologique et musicale du maître Jean-Sébastien Bach dans les années 1740. La Pécole, la dernière-née d'une famille protestante cévenole, ne sait rien de la persécution qui a dévasté sa famille une nuit de 1760.Le visiteur, en route sur les chemins du Ban de la Roche vers 1783, pour rejoindre Jean-Frédéric Oberlin, pasteur, mais aussi un peu instituteur, agriculteur, innovateur. Il chargera ses anges de te garder en tous tes chemins, le quotidien rude du missionnaire François Coillard et de sa femme Christina, au Lesotho entre 1858 et 1876.Tonton Tom, le colporteur de la parole de Dieu, envoyé par la Mission Baptiste sur les chemins païens et catholiques de la Bretagne du début de ce siècle. En 1933, l'Eglise brune qui se voulait blonde, récit qui manifeste la part d'ombre, le péché de l'Eglise, et suscite le combat pour revenir à la fidélité de sa proclamation. La reconnaissance est le fil conducteur d'un film sur la vie d'Albert Schweitzer (1875-1965), figure mythique à démythifier. Le Noël du pasteur, ce n'est pas vers un enfant qui naît, mais vers un enfant qui meurt que conduit l'étoile !L'autre moi-même et Peine de vie, diptyque final qui reformule la justification par la grâce pour l'an 2000." Richard Gossin, Claude Mourlam, Pierre Prigent, Elisabeth Parmentier, Bettina Schaller, Edmonde Stussi, Thomas Wild
COBB John B., « Thomas pris de doute. Roman théologique », Van Dieren éd., XXXX, 112p. (Petite bibliothèque théologique)
Thomas, jeune étudiant en théologie est bouleversé par le discours de la femme pasteur dont il doit devenir l'assistant. Ses propos semblent mettre en cause la divinité de Jésus. Est-elle chrétienne? Est-elle croyante? Thomas veut savoir!
Il va rencontrer et interroger un étudiant coréen chrétien, des jeunes chrétiens convertis au bouddhisme, des professeurs d'histoire de l'Église et de théologie comparée… Il sort de ce parcours libéré des formules toutes faites, ouvert à des idées nouvelles. Il est devenu un chercheur de vérité.
NOUIS Antoine, « Lettre à mon gendre agnostique pour lui expliquer la foi chrétienne. Pour lui expliquer la foi chrétienne », Labor & Fides, 2010, 104p.
Le gendre de l’auteur, scientifique, est agnostique, considérant que l’absolu demeure inaccessible à l’être humain. Son beau-père, théologien, aimerait lui expliquer pourquoi il croit en Jésus-Christ et comment ses convictions se nourrissent de la Bible et de la tradition. D’abord, l’auteur rappelle à Thomas ce que la Bible dit de l’humain, particulièrement sur les questions de la création, chapitre sensible dans la relation entre un scientifique et un croyant. Puis il évoque ce que la Bible dit de Dieu avant de préciser les conditions d’une existence chrétienne, traduite dans les catégories de la foi comme don, protestation et confiance. Dans cette lettre qui n’est jamais comminatoire, Antoine Nouis dit l’essentiel d’un catéchisme chrétien, mais avec des mots et des exemples accessibles à tous, loin de la langue de bois et sans écarter les défis posés par d’autres courants de pensée. On y lit également des exemples tirés de la vie courante et des petites histoires stimulantes permettant de mettre en scène une argumentation en faveur de la foi. Cette lettre offre une petite introduction simple et intelligente à la foi chrétienne, pour ceux qui la rejettent, mais aussi pour quiconque veut l’approfondir.
GOMBEAUD Adrien, "L'Homme de la place Tiananmen", éd. du Seuil, 2009
Pékin, 5 juin 1989. Une colonne de blindés quitte la place Tiananmen. Soudain, une silhouette jaillit. Droit, seul au milieu de l'avenue, un homme en chemise blanche, deux sacs de supermarché au bout des bras, immobilise le monstre d'acier. Depuis les balcons de l'hôtel Beijing, quatre reporters saisissent l'instant. L'image emblématique du "printemps de Pékin", symbole de l'opposition pacifique, est prise alors que le massacre des étudiants est achevé. Pourquoi ces images se sont-elles fondues, dans notre mémoire, en un seul cliché? Quel a été leurs parcours jusqu'à nous et le destin des reporters qui les ont prises? Adrien Gombeaud a retrouvé les auteurs à Londres, Hong Kong et Bali. Voici l'histoire de cette image inoubliable, l'histoire de quatre journalistes à la fois rivaux et liés à jamais par un instant mythique, l'histoire de semaines historiques où la Chine a failli basculer. L'histoire d'un célèbre inconnu, "l'homme de la place Tiananmen".
ROBERT Marie-Hélène, MATTHEY Jacques, VIALLE Catherine (dir), « Figures bibliques de la mission. Exégèse et théologie de la mission. Approches catholiques et protestantes Par l’Association francophone œcuménique de missiologie », éd. du Cerf, 2010, 272p. (« Lectio Divina », n° 234)
Pour élaborer une théologie de la mission à caractère œcuménique au XXIe s., l'approfondissement biblique est crucial. C'est la parole de Dieu, en effet, qui fonde la mission chrétienne, personnelle et communautaire, même si, dans chaque contexte, l'accent est mis sur telle figure biblique qui stimule l'engagement. C'est pourquoi l'Association francophone œcuménique de missiologie (AFOM) présente ici des études au croisement de l'exégèse biblique et de la réflexion théologique sur la mission. La première partie, « Geste de Dieu », renvoie à une interprétation de la présence, de la volonté et de l'action de Dieu dans le monde, ce que les missiologues nomment la mission de Dieu. Précédant tout engagement humain ou en Église, Dieu façonne et transforme la réalité de toute la création, il appelle des hommes et des femmes à s'engager pour édifier des communautés où règnent l'amour, le respect et le partage, et pour contester ce qui s'oppose à la justice et à la paix. « Figures missionnaires » évoque des exemples de réponse humaine à un appel de Dieu à coopérer à sa mission. Il y est question de personnes s'engageant à la suite de Jésus Christ, mais aussi de formes que peut prendre la mission dans des contextes particuliers, des choix requis pour un service, fidèle à l'intention d'origine indiquée dans la Bible. Les « réceptions » doivent aussi être « communautaires ». Les auteurs cherchent ici à comprendre pourquoi et comment l'Évangile s'incarne dans des formes de vie communautaire (paroles, actions, prières) qui pourront devenir des noyaux de transformation de la société et des espaces de vie nouvelle.
AUGERON Mickaël, Didier Poton, Bertrand Van Ruymbeke (dir), « Les Huguenots et l'Atlantique. Pour Dieu, la Cause ou les Affaires », éd. Les Indes Savantes, 2009, 564p.
Fruit d’une collaboration internationale, cet ouvrage en deux volumes offre pour la première fois une vaste synthèse sur les relations que les protestants français entretiennent avec le monde atlantique depuis le XVIe s. De l’Europe au Brésil, de l’Amérique du Nord à l’Afrique du Sud, les huguenots ont marqué de leur empreinte bien des territoires, laissant des traces patrimoniales durables, tant dans les paysages que dans les mémoires. Monuments historiques, sites touristiques, collections archivistiques ou muséographiques, plaques commémoratives, patronymes, recettes culinaires, noms d’écoles, de localités ou de rues, contribuent à rappeler, d’un rivage à l’autre, cette histoire commune – une histoire qui transcende les cadres nationaux. Les centaines de documents iconographiques réunis ici en témoignent et permettent d’appréhender cette présence huguenote dans toute son étendue spatiale et temporelle. Le premier volume s’attache plus particulièrement au rôle et à la place des huguenots dans l’expansion maritime et coloniale européenne. Qu’ils aient été pirates, corsaires ou pêcheurs, marchands, soldats ou pasteurs, planteurs, artisans ou modestes colons, ils ont certes fait frémir les puissances catholiques, mais ils ont également contribué au développement et à la prospérité des premières colonies françaises. Sait-on par exemple que Henri de Navarre, futur Henri IV, a encouragé la guerre maritime à l’encontre des « papistes » à la veille de son accession au trône ? Que ces huguenots ont exercé un rôle fondamental dans l’aventure canadienne ? Que la ville de São Luis, au Brésil, a été fondée au début du XVIIe s. par l’un d’entre eux ? Que ces mêmes huguenots avaient la haute main sur le commerce sucrier ? Que la marine du roi ne pouvait se passer de leurs services, même après la révocation de l’édit de Nantes (1685) ? Que le monde des affaires faisait le plus souvent fi des conflits confessionnels ? Et si beaucoup ont finalement choisi l’exil pour pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté, ils ont tissé par la même occasion de véritables passerelles économiques et culturelles entre leur pays d’origine et les sociétés qui les accueillirent.
CANEROT Marie-Françoise, Michèle Raclot, “Julien Green. Littérature et spiritualité”, L’Harmattan, 2009, 182p.
Ces textes mettent en valeur la richesse du rapport de Julien Green à la foi chrétienne faite de sensibilité mystique, d'expérience de la vie intérieure, et de culture religieuse. Son sens du divin fait de cet écrivain un "élévateur d'âmes". Il y eut en lui dès l'enfance une rencontre de l'extase mystique, sous l'aspect d'un amour et d'un bonheur indicibles dont l'expérience fut vraiment fondatrice, et dont la sublime poésie ne lui a plus jamais permis de se satisfaire des contingences de la vie humaine. La dimension spirituelle de son oeuvre est fondamentale.
BASSET Lytta, « Culpabilité, paralysie du cœur. Sentiment, ambivalence et émancipation de la culpabilité - La guérison du paralysé (Luc 5, 17-26) », Labor & Fides, 2003, 128p.
La culpabilité est au cœur de la problématique chrétienne. Des siècles de moralisme, tant protestant que catholique, ont fini par faire croire que le message chrétien visait à convaincre l’être humain d’une culpabilité fondamentale pour mieux l’obliger à mendier le pardon divin. Cette lecture du christianisme a engendré de très nombreux dégâts alors qu’il existe d’autres manières, non culpabilisantes, de lire et comprendre le discours judéo-chrétien sur la faute et le mal. C’est ce que propose Lytta Basset: en analysant la scène de la guérison du paralysé dans l’évangile de Luc et en discutant les grandes orientations de la pensée protestante sur la culpabilité, la célèbre théologienne et philosophe propose une manière de libérer l’individu des angoisses suscitées par une vision moralisante du péché.
VENNER Fiammetta, "Dieu revient. La confessionnalisation des esprits", Seuil, 2007, 240p.
Des Français qui se disaient jusqu’ici d’origine arabe ou maghrébine se définissent désormais comme musulmans. D’autres, jusqu’ici non croyants, se redécouvrent juifs par attachement à une tradition religieuse. Des citoyens athées ou areligieux se retrouvent regardés comme chrétiens, dans un climat politique qui oppose désormais paroissiens anti et pro-Vatican II. Dans le monde de l’après 11 septembre, l’identité de chacun est plus que jamais renvoyée à sa dimension confessionnelle, qu’il s’agisse d’une assignation due au regard des autres ou d’une démarche personnelle, revendiquée. Quelle est l’ampleur de ce phénomène ? S’agit-il véritablement d’un retour à la religion ? Ce sera l’objet de cette enquête, au cœur des statistiques inexploitées et de récits nous permettant de mesurer la place qu’occupe désormais la confession dans la relation de chacun à son identité et à celle des autres. Ainsi que son impact sur la société et sur la citoyenneté.
CUVILLIER Elian, STEFFEK Emmanuelle, « De Jésus à Jean de Patmos », éd. Olivetan, 2010
Annoncer l’Evangile est constitutif du Nouveau Testament. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Cet ordre du Ressuscité à ses disciples semble contenir les racines de la dynamique missionnaire du christianisme naissant. Aujourd’hui on ne compte plus les analyses exégétiques, théologiques, historiques ou pastorales qui tentent de cerner la compréhension de la mission chrétienne. Et pourtant, le terme de « mission » est absent du Nouveau Testament !
Partant de ce constat, E. Cuvillier et E. Steffek analysent successivement les textes bibliques de cette période. En relisant Paul, les quatre évangélistes, l’Apocalypse de Jean et bien sûr Jésus, ils mettent en lumière ce qui fait chez chacun le cœur même de l’annonce de l’Evangile – de la mission dirions-nous aujourd’hui.
Et au fur et à mesure des pages, le lecteur découvre sous la plume de chaque auteur du Nouveau Testament les opinions, les débats, parfois les conflits qui ont agité les Eglises primitives. Et étonnamment, il prend conscience que nous sommes encore héritiers de ces opinions, de ces débats et de ces tensions.
Une analyse historique pour nous aider à mieux comprendre ce que nous vivons, et surtout d’en venir à l’essentiel : à interroger notre annonce d’un événement, le Christ, la parole.
ROUART Jean-Marie, « Libertin et chrétien », Desclée de Brouwer / LP / biblio essais, 2008, 224p.
« Je crois parfois, la nuit… » avoue ici Jean-Marie Rouart – et cela ne manquera pas de surprendre de la part d’un biographe du duc de Morny et du cardinal de Bernis. Pourtant, par-delà le parfum de galanterie qui signale ses romans, l’auteur de cette confession-méditation a toujours été hanté par la question spirituelle et sa quête perpétuelle d’absolu. C’est donc de Dieu qu’il s’agit dans cet ouvrage qui, en vérité, n’est guère éloigné des préoccupations ordinaires de son auteur. Car Dieu – mais aussi le christianisme considéré comme un éclairage fondamental de la sensibilité et de la culture –n’est jamais très loin du romanesque des passions, de la littérature, du pouvoir, du suicide, de la justice, de l’amour…
ROBERT Marie-Hélène, « Israël dans la mission chrétienne. Lectures de Romains 9—11 », éd. du Cerf, 2010, 320p. (Lectio Divina)
Vigoureux appel à l'unité entre juifs et gentils comme condition à la mission chrétienne, la « Lettre aux Romains » de Paul est à même de fonder de nouvelles relations entre juifs et chrétiens. L'analyse exégétique de l'ensemble de la « Lettre aux Romains » permet à l'auteur de montrer que pour Paul, apôtre des gentils, Israël a toujours un rôle clef. Paul a-t-il été cependant entendu dans l'histoire ? Le rapport à la tradition pesant d'un grand poids dans le dialogue judéo-chrétien, M.-H. Robert explore la réception diversifiée de Rm 9—11 au fil des siècles et dans différents contextes confessionnels. Entre ignorance envers Israël, déni, refoulement, intérêt, bienveillance, débats, engouements, la gamme est large. Au XXe siècle, les Églises ont promu un nouveau regard sur Israël, mais dans les discours et les priorités, la mission se passe du rapport à Israël. Pourtant, bénéficiant de l'appel sans repentance de Dieu (Rm 11,29), Israël a une mission particulière dans le monde, que l'Église rejoint, dans le cadre d'une mission commune, par sa propre mission. Fruit d'une thèse novatrice, le livre ouvre des perspectives très stimulantes pour la missiologie.
DEYOUNG Curtiss Paul, « Mystiques en action. Trois modèles pour le XXI e siècle : Dietrich Bonhoeffer, Malcolm X, Aung San Suu Kyi », éd. Labor & Fides, 2010,
Dietrich Bonhoeffer, Malcolm X et Aung San Suu Kyi sont des acteurs éminents de la résistance à l’oppression et du progrès social. Cet essai propose de comprendre les ressorts de l’activisme de ces prophètes du XXe s. qui ont payé de leur vie ou de leur liberté un engagement résolu pour la justice et la réconciliation. Chrétien, musulman et bouddhiste, Bonhoeffer, Malcolm X et Suu Kyi ont commis des actes de résistance à partir d’un très profond engagement spirituel dans leur tradition. Cet ouvrage raconte leur destinée en montrant comment s’est développée une foi religieuse permettant d’abattre les frontières qui maintiennent des populations entières dans l’injustice et la discrimination : face à la tyrannie nazie, le racisme blanc ou la dictature militaire, un fort investissement dans la foi donne le courage de s’exposer en faveur des valeurs universelles. Les portraits et réflexions de ce livre dressent ainsi le profil des activistes dont le monde a besoin pour révolutionner des comportements qui mènent au chaos. Ce livre passionnant évoque dans ce contexte d’autres figures tels Martin Luther King, Mgr Romero ou Nelson Mandela.
CHALIER Catherine, « Le Désir de conversion », éd. Seuil, 2011,
Comment pourrait-on venir au Bien ou à Dieu par ses propres forces s’ils n’avaient avec le soi humain un lien immémorial ineffaçable, fût-il fragile et souvent oublié, voire méprisé ? Depuis l’Antiquité grecque et biblique, philosophes et spirituels ont médité cette interrogation pour penser la conversion. Au cœur de l’histoire tragique du XXe s., malgré l’impuissance du Dieu biblique à se manifester par des signes immédiatement secourables, les penseurs étudiés dans ce livre ont continué de veiller sur ce lien. Se convertir, dans les circonstances tourmentées et parfois abyssales de ce temps-là, ce fut en effet pour eux résister à la fatalité du mal, à l’absurdité et à la défaite humaine. Que leur itinéraire soit essentiellement philosophique avant de s’ouvrir à la mystique (Henri Bergson), qu’il s’accompagne d’une méditation ininterrompue des livres juifs (Franz Rosenzweig) et chrétiens (Simone Weil, Thomas Merton) ou des deux (Etty Hillesum), ils discernent ainsi, peu à peu, comment le plus profond ? l’âme ou le soi humain ? est habité par le plus haut. Venir à Dieu serait donc bien revenir à Lui dont l’appel en chacun reste vivant, même quand il reste longuement en souffrance. Dans l’optique biblique toutefois, ce revenir ne ressemble pas au retour philosophique de l’âme vers une patrie perdue, il se produit comme un advenir et une promesse.
HENDRIKSE Klaas, « Croire en un Dieu qui n’existe pas. Manifeste d’un pasteur athée », Labor & Fides, 2011, 240p.
Peut-on être pasteur et athée ? Klaas Hendrikse revendique avec éclat ce paradoxe. Il en fait une condition pour parler avec honnêteté de la foi chrétienne. Son livre est une démonstration qui veut convaincre nombre de déçus des Eglises. Pour l’auteur, celles-ci fonctionnent sur des schémas anachroniques auxquels plus personne n’arrive à s’identifier. A l’origine, Dieu se produit dans les relations humaines et n’a rien à faire avec la création du monde, avec des systèmes de croyances métaphysiques bien éloignées de son terreau judéo-chrétien. Il n’a pas d’existence dans ce contexte, mais il surgit dans toutes les situations où l’expérience humaine dépasse l’ordinaire : dans la douleur, l’émerveillement, dans le cheminement de toute quête humaine vers le dépassement de soi. Renvoyant dos à dos chrétiens traditionnels et athées, ce pasteur propose une nouvelle voie qui tranche avec toutes les tentatives actuelles de profiler les Eglises sur les attentes en matière de spiritualité. Avec humour et tonicité, en évitant tout jargon religieux et théologique, Klaas Hendrikse offre un essai décoiffant permettant de nourrir le débat autour de l’avenir de la foi dans un monde en pleine mutation. Klaas Hendrikse (1947) est pasteur à la paroisse hollandaise de Middelburg. Son livre ici traduit en français et vendu à plus de 40000 exemplaires en Hollande l’a fait largement connaître. Des foules nombreuses se pressent à ses cultes.
extrait:
Avant de déterminer s’il est possible de croire en un Dieu qui n’existe pas, il faut d’abord expliciter ce qu’on entend par « croire ». Pour moi, ce mot renvoie beaucoup plus à la vie qu’à Dieu ou à la religion. La conduite de vie d’un croyant est caractérisée par la façon dont il se comporte par rapport à ce qui lui arrive et à ce qui se passe autour de lui. Je parlerai à ce propos de capacité à transformer un événement en expérience. J’introduis la notion de « dépendance mature » pour traduire le fait que ces expériences peuvent nous amener à prendre conscience que nous sommes dépendants de situations sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir et que ce qui a véritablement de la valeur dans notre vie ne peut, en définitive, que nous être donné. Ces expériences nous font également prendre conscience qu’à cet égard, les autres se trouvent logés à la même enseigne que nous. Dès lors, au moment où s’ébauche le rapport ou la relation avec autrui, s’établit un lien « religieux », et l’on peut dire que l’on « croit », c’est-à-dire au sens littéral ou originel du mot, qu’on « fait confiance ». C’est sur la base d’expériences acquises qu’on accorde sa confiance à quelqu’un. Il faut d’abord que tout cela ait été dit pour qu’il puisse être question de Dieu, comme l’un des noms possibles pour désigner ces expériences.
GODARD Philippe, « Cinq discours pour penser libre. Malcolm X, Martin Luther King, Che Guevara, Gandhi, Arundhati Roy », éd. Syros, 2010, 253p.
Cinq discours pour penser libre. Cinq discours percutants qui nous disent que le futur n'est pas une simple prolongation du présent. Il doit se rêver d'abord, et puis se construire. Malcolm X, Martin Luther King, Ernesto Guevara ou Mohandas Gandhi ont, chacun à leur manière, exhorté les foules qui les écoutaient à se saisir de leur destinée. Le cinquième discours constitue une sorte de synthèse de trois expériences politiques : Gandhi en Inde, Mandela en Afrique du Sud et Martin Luther King aux États-Unis. C'est l'écrivaine indienne Arundhati Roy qui tire ce bilan de leurs expériences politiques. Ces cinq discours incontournables, qui font partie de notre héritage, sont autant d'outils pour penser librement le monde actuel et construire notre avenir. Loin du "No Future", ils démontrent à l'inverse que la politique est, plus que jamais, à l'ordre du jour. Chacun est suivi d’un dossier documentaire.
AURIOL Philippe, Marie-Odile Vervisch, « 50 exercices pour apprendre à s'engager », éd. Eyrolles, 2010, 117p.
Marie-Odile Vervisch est docteur en ethnologie et co-auteur de Manager coach paru citez Dunod. Philippe Auriol est diplômé de Sup de Co et coauteur de Parler vrai, sorti chez ESF Editeur. Associés au sein du cabinet Safran et co, ils sont tous deux formés aux méthodes de coaching. Ils sont aujourd'hui sollicités par des groupes internationaux, des associations et des collectivités locales pour apprendre aux équipes à travailler de façon plus responsable et plus coopérative.
BORREL Marie, « 81 façons d'oser s'engager », Editeur Guy Tredaniel, 2007, 127p.
Certaines personnes ont du mal à s'engager dans leur vie, notamment dans la relation amoureuse. Elles ont peur de perdre leur liberté, craignent de trop investir, comme si cela risquait de leur enlever une part essentielle d'elles-mêmes. Pourtant, c'est en osant s'engager que l'on peut vraiment apprendre à se connaître à travers les autres. L'être humain est un être de lien. En dehors des relations avec nos semblables, nous n'existons pas. Ou si peu...Ce livre propose 81 conseils simples pour accompagner ceux qui résistent sur le chemin merveilleux de la vie.
Bénédicte Havard-Duclos, Sandrine Nicourd, « Pourquoi s'engager ? Bénévoles et militants dans les associations de solidarité », éd. Payot, 2005, 212p.
Quelques chiffres : il existe en France 800.000 associations ; ces dernières années, il s’en crée 70 000 par an ; elles concernent 12,6 millions de bénévoles ; 8 Français sur 10 se disent concernés par la vie associative ; l’action sociale représente 14 % du temps bénévole ; 60 % des associations emploient plus de 50 bénévoles, 7 % plus de 700. Quels sont aujourd’hui les ressorts de l’engagement ? Pourquoi vient-on dans une association ? Pour y passer du temps, agir pour les autres ? Et pourquoi y reste-t-on, alors que les bénévoles ou militants auraient mille autres occupations ? Expliciter les raisons, mais aussi les difficultés et les failles de la fidélité associative, tel est l’enjeu principal de ce livre. Il s’agit de montrer la manière dont les associations, composées de volontaires et donc toujours susceptibles de se vider de leurs membres, parviennent ou pas à fidéliser les individus, à les intéresser suffisamment pour qu’ils se mobilisent en leur sein, à les inciter à leur consacrer du temps et de l’énergie. Le discours médiatique, à force d’insister sur la fin des idéologies et du militantisme, sur l’affaiblissement des grandes organisations politiques ou religieuses, sur le repli individualiste et sur la versatilité des engagements, fait presque oublier que les personnes qui s’engagent le font généralement dans la durée. La « motivation » ou le « manque de motivation » de nos contemporains à s’engager est une piste insuffisante pour comprendre comment la fidélité ou la versatilité dans l’engagement se construisent. Pour que l’activité bénévole soit justifiée et se maintienne dans la durée, les associations doivent entretenir les vocations, limiter les défections, donc répondre aux bénévoles et militants sur quatre registres : l’utilité sociale, le sens de l’engagement pour la trajectoire personnelle, le plaisir apporté par une sociabilité et un statut satisfaisants, la légitimité de l’engagement au regard des normes sociales dominantes.
FRANGUIADAKIS Spyros, ION Jacques, VIOT Pascal, « Militer aujourd'hui », éd. Autrement, 2005, 138p.
Militer. Ce verbe a-t-il encore un sens dans le monde d'aujourd'hui, déserté, rappelle-t-on à l'envi, par les grandes idéologies qui structuraient, hier encore, notre espace politique ? En dépit des augures qui, à intervalles réguliers, annoncent la fin des militants, on s'engage encore aujourd'hui, mais peut-être plus comme hier. De l'écologie à l'humanitaire, de la mobilisation des malades à celle des chômeurs et des "sans", par-delà la diversité des causes, se dessine un objectif commun : faire évoluer les choses à court terme. Autrement dit, l'action immédiate est devenue centrale et modèle les formes d'organisation : les militants se mobilisent dans des opérations "coups de poing", font du bruit, médiatisent leurs causes pour obliger la sphère politique à parer à l'urgence, à changer le droit. Car l'idéal d'un avenir meilleur n'a pas forcément disparu. Oui, militer a encore du sens aujourd'hui, d'autant qu'on s'engage rarement pour une seule cause : on peut être syndicaliste, adhérent d'un parti politique et membre d'ATTAC, manifester avec les comités de chômeurs et s'attaquer aux OGM, se battre avec les Restos du cœur ou se mobiliser contre le SIDA; et s'investir différemment dans chacun de ces lieux. Le verbe militer se conjugue désormais au pluriel. Les auteurs de cet essai dressent un état des lieux des formes de l'engagement, s'intéressant prioritairement à la façon dont on est militant aujourd'hui, au comment plutôt qu'au pourquoi. Une enquête précise et éclairante, qui bat en brèche nos idées toutes faites sur un monde qui serait promis au désenchantement.
CROZIER Michel, FRIEDBERG Erhard, « L'acteur et le système : Les contraintes de l'action collective », Seuil Points essais, 1992, 500p.
La liberté des acteurs est un fait ; l'existence de systèmes organisés et cohérents en est un autre. Comment ces deux réalités s'articulent-elles ? Michel Crozier, l'auteur du Phénomène bureaucratique, associé à Erhard Friedberg, montre, contre tous les mirages d'une rationalité totalitaire, le caractère essentiellement " opportuniste " des stratégies humaines et la part irréductible de liberté qui existe dans toute relation de pouvoir.
FOURNIER Claude-Alexandre, « S'engager dans la vie religieuse : Entre psychologique de 16 vocations monastiques », Labor & Fides, 2010, 402p.
Seize moines et moniales se sont confiés à l'auteur dans le cadre d'une recherche menée sur l'identité. Aujourd'hui, la rupture avec son milieu ou les traditions obligent l'individu à justifier ses révolutions personnelles auprès d'instances très diverses. L'enracinement communautaire et familial ayant perdu de sa profondeur, la compréhension de soi se développe au gré de processus de plus en plus aléatoires. Dans ce contexte, le récit de vie permet d'explorer son identité, et de façon particulièrement favorable lorsque le religieux est à l'oeuvre dans un changement radical d'existence. A partir d'un travail minutieux relatif au statut des récits de vie, convoquant principalement la psychologie mais aussi la philosophie, Claude-Alexandre Fournier explore les apports de telles confidences pour la compréhension du rôle endossé par le religieux dans une construction de soi. Au-delà de la mise en évidence des ressorts d'une vocation, place de Dieu ou expériences spirituelles, cette recherche montre que raconter sa vie permet d'en dévoiler des dimensions cachées.
JORDAN Tim, « S'engager : Les nouveaux militants, activistes, agitateurs », éd. Autrement, 2003, 180p.
Non, le monde occidental ne verse pas dans l’apathie. Les formes de contestations sont multiples et se manifestent partout : la manifestation monstre traditionnelle, l’appel au boycott citoyen, les actions-manifestes des éco-activistes, les rassemblements secrets de ravers, ou encore les rassemblements spontanés qui répondent à l’actualité, où les banderoles des organes traditionnels côtoient la pancarte improvisée d’une famille. Ce sont aussi les pétitions par mail qui font le tour du monde ou l’activité pirate des hackers qui repousse les limites de l’espace physique. De ces phénomènes, Tim Jordan tente de tirer un sens du militantisme aujourd’hui.
DENIS Benoît, « Littérature et engagement », Seuil / Points, 2000, 316p.
La question de la littérature engagée a constitué un axe majeur du débat littéraire au cours du XXe siècle. Plus qu'une histoire politique des écrivains, ce livre cherche à décrire et comprendre comment se sont négociés, à travers l'engagement, les rapports entre littérature et politique. Partant de la doctrine sartrienne, le livre s'articule en trois volets : une réflexion sur la notion de littérature engagée et sur ses implications tant esthétiques qu'idéologiques ; une présentation de quelques-unes des grandes figures tutélaires de l'engagement (Pascal, Voltaire, Staël, Hugo, etc.) ; une histoire enfin de l'engagement littéraire, des suites de l'affaire Dreyfus à nos jours. Il existe de nombreux ouvrages sur les intellectuels ; quelques-uns aussi sur des moments ou auteurs particuliers de la littérature d'engagement. Mais c'est la première fois qu'un ouvrage se consacre, à travers quatre siècles et de grands exemples, à toute la tradition des écrivains qui "prennent parti".
SINGER Chr., « Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? », Livre de Poche, 2003, 152p.
Je fuis, tu fuis, nous fuyons… Qui aujourd'hui ne court pas, ignorant après quoi, sans savoir où, mais toujours plus vite dans une société érigeant la mobilité en culte et fustigeant l'archaïsme de ceux qui rechignent à sacrifier aveuglément ce qui est au nom de ce qui sera. Difficile de ne pas suivre le mouvement. Difficile de ne pas déposer sur la rive croyances et espoirs, de ne pas plonger dans le fleuve, oubliant ses rives et laissant se noyer toute soif d'absolu.
VOITURIEZ Tancrède, « L'engagement. Roman », éd. Grasset, 2007, 337p.
Sculpteur commercial spécialisé dans le lion de marbre géant et le Poséidon de salle de bains, le narrateur jouit d'une situation confortable dans la Californie d'aujourd'hui. Lors d'une soirée à Berkeley, il rencontre Ferenczi, artiste inventif qui pratique le lancer de prunes et la sculpture de tas, activités qui lui valent l'estime d'un petit nombre d'admirateurs. Le narrateur découvre que Ferenczi est également un des dirigeants clandestins du " Mouvement ", réseau d'activistes contestataires. Sous l'influence de Ferenczi, il rompt avec son ancienne vie. Fini, le marbre. Fini, les amours égoïstes. Il s'engage, affronte un monde d'ambitions et de combats. Mais à l'intérieur du Mouvement, la contestation gronde... Un roman fascinant sur l'art, l'engagement, la révolution.
GISEL Pierre, « L’excès du croire. Expérience du monde et accès à soi », éd. DDB, 1990, 192p.
Croire marque un excès ; qui résiste à toute assimilation ou à toute normalisation. C'est que croire renvoie à Dieu ou à l'absolu. En même temps, croire cristallise ce qui, au plus intime de l'homme, est le plus personnel, là où je réponds, comme sujet, de moi-même et du monde. Croire marque un excès, mais - sauf déviations! - ne vit pas d'un espace préservé : un espace d'Eglise ou de piété. Croire se noue au contraire dans l'exposition maximale au monde, au réel et au corps, là où je fais l'expérience du poids des choses et où se donne, du coup, un accès à soi : une naissance proprement humaine et rigoureusement spirituelle. Croire requiert ainsi une méditation théologique. Par-delà les jeux divers et parfois camouflés du " religieux ". S'y joue un rapport original à l'histoire, aux traditions et à la mémoire, ainsi qu'au cosmos et au temps. Mais si la méditation ici proposée est, théologique en son fond, elle a aussi à coeur d'esquisser une théorie globale du croire, de pertinence culturelle et sociale large. La modernité s'y trouve concernée au premier chef. Frappée d'" analphabétisme religieux " et d'une dénégation du croire et de l'absolu, elle en appelle en effet, en creux, à une réflexion théologique, à la fois pour percer à jour son identité cachée et pour prendre en charge ce qui, en elle, demeure en friche ou foncièrement inaccompli.
TETAZ Jean-Marc, « le christianisme comme réalisation du sujet pratique. La réception critique de Fichte dans l’œuvre de Schleiermacher » dans «Divinatio» (Sofia), 15, 2002, p.177-203
GAULTIER Abraham, « Réponse en forme de dissertation à un théologien sur le sentiment des sceptiques. Présentation par Olivier Bloch », éd. Encres marines, 152p.
Sur un ton évoquant de loin les Provinciales de Pascal, sous un titre et sur un thème évoquant de plus près Bayle, ses propres Réponses aux questions d’un provincial, et son Dictionnaire historique et critique, cette Réponse que donne quant à lui en 1714 le médecin protestant niortais Abraham Gaultier (vers 1650-1720) à l’interrogation d’un théologien fictif qui, s’il n’était pas aussi obtus que notre auteur se plaît à le supposer, devrait s’en scandaliser, expose non sans ironie, sous le couvert d’un « scepticisme » commode, une doctrine qui, en même temps que le Mémoire du curé Meslier, et d’une autre façon que lui, inaugure le matérialisme français du XVIIIe siècle : dans ces années de la « crise de la conscience européenne » avec laquelle coïncide exactement l’itinéraire intellectuel de Gaultier, elle fait figure d’un des liens qui unissent la tradition libertine du XVIIe siècle aux Lumières Radicales du siècle suivant.
LACROIX Roland, « La foi chrétienne », éd. de l’Atelier, 2010, 116p.
Lorsque l’on parle de la foi chrétienne, les réactions se font souvent négatives : catalogues de croyances étranges, morale dépassée, dogmes incompréhensibles, catéchisme indigeste et ennuyeux. Alors qu’est-ce que la foi chrétienne ? Sert-elle à quelque chose ? Peut-on l’expliquer ? Et plus important encore, la foi chrétienne demande-t-elle que l’on adhère entièrement à son message ? Dans cet ouvrage, Roland Lacroix reprend les vingt-cinq questions qui fâchent et explique dans un langage sans détour sur quoi repose la foi des chrétiens.
ZIZEK Slavoj, « De la croyance », Actes Sud, 2011, 320p.
Les spiritualités new age si en vogue aujourd'hui, derrière lesquelles se dissimule une recherche futile et païenne de la perfection, constituent le supplément d'âme idéologique idéal pour le néo-libéralisme qui régit nos sociétés. Slavoj Zizek, qui leur préfère de beaucoup les grandes traditions monothéistes, défend ici l'idée d'imperfection.
KAPFERER Catherine, « Écartez de nous la tentation de haine. Journal, poèmes et lettres — 1941-1946 », éd. du Cerf, 2011, 328p.
Ni un roman, ni un essai, ni une chronique… Couvrant la période de 1941 à 1946 voici le journal authentique et les poèmes écrits par une jeune étudiante française de famille juive et chrétienne, à Paris et en Normandie. De 17 à 22 ans elle a écrit ces pages qui font écho à ses activités, à ses émotions et à celles de ses amis et qui témoignent de ses rencontres et de sa foi pendant la Seconde Guerre Mondiale. Cachant volontairement jusqu’en 1942 les aspects les plus noirs de l’Occupation — parce qu’elle a peur — elle se contente de relater le plus calmement possible les petits faits de sa vie quotidienne (un exposé d’histoire à préparer pour la Sorbonne, la police allemande dans le métro, la cueillette des mûres dans un chemin forestier, les premiers pas d’un bébé dont le père, résistant, mourra déporté…). Jusqu’en 1942, Dieu paraît absent et l’angoisse est cachée. Mais dès le mois d’avril 42, alors que l’étreinte et l’horreur de l’Occupation nazie s’amplifient, Dieu devient le premier interlocuteur, le confident et l’allié qui sait pardonner. Les cris et les silences étouffés deviennent des flammes dans des pages et des poèmes presque mystiques. Au lendemain de son baptême dans la nuit de Noël 1943, elle quitte Paris sous une fausse identité, et c’est près de Nemours, au sud-est de Fontainebleau, travaillant dans une Maison-Refuge d’enfants de la banlieue parisienne bombardée, qu’elle verra les premiers tanks du débarquement et dansera avec les soldats américains. Enfin en 1945, ce sera pour elle la découverte de la réalité des camps et du difficile retour à une vie qui ne qui ne pourra jamais ressembler à la vie d’avant-guerre.
MANSIR Jean, « L'Évangile et la religion », éd. du Cerf, 2011, 224p.
L'Évangile et la Religion : un mariage de passion ou un mariage de raison ? Tant que l'on parle de cette relation profonde qui unit le croyant à son Dieu, de l'engagement de Dieu dans l'histoire des hommes culminant dans l'Incarnation, de ce que la Bible nomme l'Alliance, la passion est bien ce qui unit l'Évangile et la Religion depuis que Jésus de Nazareth a annoncé et déployé la Bonne Nouvelle dans une étroite relation à Dieu, son Père. Mais que l'on en vienne à évoquer l'histoire mouvementée de la socialisation du christianisme à partir de l'empereur romain Constantin (IVe siècle), de sa progressive structuration en une institution, voire d'un système, alors apparaissent les tensions et parfois même les contradictions entre Évangile et Religion. Le souffle de nouveauté et de liberté du premier se trouve progressivement contraint et souvent contrarié par les besoins d'ordre, de stabilité, d'identité sociale, de sécurité et de conservatisme de la Religion en tant qu'institution sociale hiérarchique de pouvoir et de savoir, de rites et de dogmes. Ce que l'on peut interpréter comme un affaissement, voire une dégradation, était pourtant nécessaire. Les croyants sont des hommes et, comme tels, ils ne sont pas de purs esprits. L'« incarnation de l'Évangile » était inéluctable. Mais il reste au croyant à apprendre à faire la part des choses et à vivre son christianisme, sa foi, de façon dialectique et harmonieuse. Mariage de passion et de raison : apprendre à vivre sa relation intime à Dieu et aux frères, avec sa marque propre et son originalité, autrement dit sa « religion personnelle », à travers les adhésions de l'esprit et la participation aux manifestations symboliques que suscitent la communauté des croyants et l'Église instituée qui la structure pour lui permettre de vivre et de durer dans la fidélité à l'Évangile.
ORFALI Birgitta, « L'adhésion. Militer, s'engager, rêver », De Boeck, (Le point sur... Psychologie)
En être ou ne pas en être… Telle est la question que l’on se pose lorsqu’on décide d’adhérer à un groupe, un parti politique, une association. Mais pourquoi choisit-on d’adhérer à tel ou tel groupe en particulier ? Que signifie cette démarche au sein de nos sociétés démocratiques contemporaines ? L’adhésion est-elle le fruit d’une longue réflexion ou le produit complexe d’une situation qui, combinée à un état psychologique particulier, conduit à choisir un groupe pour l’image qu’il propose, parce que ses membres sont sympathiques, intelligents, etc. ?
L’adhésion propose des réponses à ces questions tout en élargissant l’investigation et analyse les mécanismes qui mènent des prémisses de l’adhésion à la conversion finale, engageant l’individu dans une forme d’activisme à la fois contraignant et gratifiant. Les contradictions inhérentes à l’adhésion sont ainsi considérées afin de dégager les éléments principaux d’un processus qui pousse l’individu à participer à des degrés plus ou moins intenses à la sphère publique, à se défaire d’affiliations antérieures pour s’investir dans de nouveaux groupes ou de nouvelles idées.
DUPUY Jean-Pierre, « La marque du sacré », GF, 2010 (Champs essais)
Nous sommes tous religieux sans le savoir. Pire encore : parce que nous ne voulons pas le savoir ! C'est cet aveuglement paradoxal qui fonde la raison contemporaine. Ce livre, conçu comme un polar métaphysique et théologique, traque la marque du sacré dans des textes ou des arguments qui se prétendent uniquement rationnels. Avec la rigueur du logicien, mais aussi la passion du polémiste, Jean-Pierre Dupuy réveille les esprits empêtrés dans leur idéologie. La catastrophe (écologique, nucléaire, biotechnologique...) a commencé, mais notre refus du religieux nous empêche de la voir. Seule une perspective apocalyptique nous permet de comprendre que c'est le sacré qui nous a constitués. La désacralisation du monde nous apparaît ainsi pour ce qu'elle est : un processus inouï qui peut nous laisser sans protection face à notre violence, mais également déboucher sur un monde où la raison ne serait plus l'ennemie de la foi. Autobiographie intellectuelle, mais aussi analyse lucide des détraquements en cours, ce livre s'ouvre par une interprétation de la panique financière de 2008 ; il se poursuit par une démystification des grandes formes de la rationalité moderne, incapables de gérer ce sacré qu'elles refoulent ; il se clôt, enfin, dans une mise en abyme vertigineuse, sur une méditation autour de Vertigo, le chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock.
CORDELIER Jérôme, « Rebelles de Dieu. Du Dc Albert Schweitzer à Geneviève de Gaulle-Anthonioz. 12 héros de notre temps », Flammarion, 2011,
Ce recueil propose quinze récits d'engagements dictés par un idéal chrétien, au profit de l'humanité et contre les idées recues : M. Delbrêl à Ivry-sur-Seine, A. Schweitzer, E. Michel, monseigneur Saliège, le pasteur A. Trocmé, les théologiens H. de Lubac et Y. Congar, le dominicain R.-L. Bruckberger, etc.
CLAVIER Paul, « Dieu sans barbe », éd. La Table ronde, 2002, 189p.
Après avoir fait couler beaucoup d'encre, de larmes et de sang, l'existence de Dieu est devenue un sujet qui ennuie. C'est encore un sujet qui divise. Pour apaiser l'atmosphère, on a cru pouvoir trouver un arrangement : " Si tu crois en lui, il existe ; si tu n'y crois pas, il n'existe pas. " L'existence de Dieu serait une affaire strictement personnelle. Mais cela ne règle pas la question. Car si Dieu n'existe pas, la croyance n'est qu'un pieux mensonge, une illusion douce ou nocive. Et si Dieu existe, l'athée passe bel et bien à côté de quelque chose, ou de quelqu'un. Il faut, si c'est possible, en avoir le cœur net. Comment ? En affrontant les objections, en accueillant les résistances, en partageant les difficultés. En examinant les raisons d'admettre et celles de refuser. C'est ce que font ici deux loyaux interlocuteurs, qui, sous les noms d'Athésouhaits et de Théopoil, discutent joyeusement de ce grave sujet. Renouer le dialogue, sans s'abriter systématiquement derrière la foi ou l'incroyance, les convictions athées ou les appartenances confessionnelles. Reparler de Dieu. Sans barbe.
FONTAINE D., «La foi des chrétiens racontée à mes amis athées», éd. de l’Atelier, 2006, 144p.
" J'aimerais comprendre ce à quoi vous croyez, vous les chrétiens ! " L'interpellation lancée comme un défi par Thierry à l'auteur est le point de départ de cet ouvrage. Durant plusieurs mois, Dominique Fontaine, prêtre de la Mission de France, va répondre aux questions pertinentes ou impertinentes de Thierry et de sa famille. Que signifie " avoir la foi " ? Existe-t-il quelque chose après la mort ? Que peut-on dire de la résurrection de Jésus ? Comment croire en la virginité de Marie ? Les Evangiles disent-ils vrai ? La liberté de ton du dialogue, sa légèreté parfois, ne sont rendues possibles que par la qualité des liens unissant les interlocuteurs et leur volonté d'aller au plus profond de ce qui fonde leurs convictions réciproques. Un livre accessible à des jeunes et des moins jeunes n'ayant pas de références religieuses et désirant découvrir la foi des chrétiens.
CLOAREC Erwan, « Foi et politique. De quoi je me mêle ? », éd. Croire / Pocket, XXXX, 79p.
Foi et politique nous renvoient à une série de questions importantes sur le vivre-ensemble, sur l'engagement du chrétien dans la société. Ce livre s'ouvre sur un extrait d'athéologie de Michel Onfray et se conclut avec le discours de Martin Luther King. Se déploient au milieu un équilibre à trouver entre l'engagement politique et la religion.
Shimbi Kamba Katchelewa, « L'humanitaire. Un univers à réhabiliter », PU Laval, 2011, 192p.
Voici un livre qui regroupe, selon une formule inédite, de riches résultats d’activités scientifiques en réseaux menées par académiques et autres professionnels intéressés par les enjeux de l’humanitaire. L’ouvrage porte sur les questions touchant particulièrement aux principes de droit et aux impératifs moraux que sont supposés invoquer les cas des conflits internationaux des trois dernières décennies. Il résulte des colloques et autres cadres d’échanges où chercheurs et représentants d’institutions internationales (en provenance d’Amérique du Nord, d’Afrique et d’Europe) rendaient compte des insuffisances de l’action humanitaire. Selon l’ensemble des textes qui constituent ce volume, la voix de la raison 1) appelle à la responsabilité globale face à la souffrance et aux déséquilibres humains, 2) condamne les politiques qui font de l’armée l’unique outil d’intervention alors que la force ne devrait valoir que comme un dernier recours et 3) dénonce le refus de prévenir ou les dissimulations dans les agissements qui visent à retarder l’intervention jusqu’au moment où la vie et la mort ne dépendent plus que des moyens massifs de tuer.
BARROT Jacques, Christophe Bellon, « De l'indignation à l'engagement. Foi et Politique », éd. du Cerf, 2012, 176p.
Face à une vie politique parfois menacée par le populisme, le manichéisme, la tentation des coups médiatiques, beaucoup d'entre nous souhaitent un exercice du pouvoir plus vrai, plus tolérant, plus proche. En étudiant les relations entre foi et politique, en éclairant ce propos par la vie de quatre grands humanistes chrétiens, (Germaine Poinso-Chapuis, Eugène Claudius-Petit, André Diligent et Joseph Fontanet), ce livre se veut un appel à éveiller les consciences. De nombreux défis et chantiers passionnants attendent l'action d'humanistes authentiques. Une action pour plus de croissance, plus de justice et plus de paix dans le tourbillon de la mondialisation. Au moment où l'Europe traverse une crise sans précédent, au moment où la France est plongée dans un grand débat démocratique, l'humanisme d'inspiration chrétienne ne doit pas rester silencieux ! Au-delà de l'indignation, nous devons nous engager et agir. Afin de bâtir, pour et avec l'autre, une vie pour demain.
TILLICH Paul, « Dynamique de la foi », Labor & Fides, 2012, 144p.
Quand on parle de la « foi », de quoi s’agit-il exactement ? Ce mot, qui semble simple et que tout le monde croit comprendre, donne pourtant lieu à quantités de contre-sens et de malentendus. Il embrouille plus qu’il ne facilite la communication et la réflexion. Dans ce petit traité nourri par une réflexion, une culture et une expérience personnelles d’une exceptionnelle qualité, le théologien et philosophe Paul Tillich (1886 – 1965) analyse, explique et clarifie ici ce qu’est la foi. Le grand théologien américain Reinhold Niebuhr a qualifié Dynamique de la foi de « petit classique », à la fois subtil, profond et clair. Tillich y expose une pensée complexe de manière relativement simple et ce livre passe pour être une des meilleures introductions à son œuvre. Il est aussi un ouvrage de spiritualité qui apporte beaucoup à ceux qui entendent approfondir et clarifier leur foi. Il est également un livre philosophique qui aide à cerner la nature et les aspects essentiels du religieux.
RABOURDIN David, « Pascal. Foi et conversion », PUF, 2013, 168p.
Pascal veut conduire l’incroyant vers la foi par un chemin très précis de conversion, un chemin qui fait intervenir le tout de l’homme dans une sincérité maximale, et dont l’étude ici faite pour la première fois permet de renouveler le commentaire des Pensées en plusieurs de leurs thèmes les plus « classiques ».
Pascal et ses Pensées peuvent-ils « donner » la foi ? Si celle-ci est d’abord grâce, don d’un Dieu libéral et qui s’en réserve l’initiative, alors le projet apologétique ne peut manquer d’être interrogé, et sans doute radicalement compromis : à quoi bon convaincre l’incroyant de se mettre en ordre de recherche, à quoi bon lui proposer un chemin de conversion, s’il ne lui appartient pas de trouver ce qu’il cherche, cette foi qui demeure à distance du pouvoir de l’homme ? Loin d’être ignorée de Pascal, cette objection radicale, discrète dans la lettre des fragments, joue au contraire un rôle majeur dans le projet général des Pensées. La présente étude propose de mettre en lumière cette objection souvent oubliée, afin d’examiner la manière dont Pascal y répond : il propose à son interlocuteur un véritable itinéraire de conversion, concret, qui fait intervenir le corps comme l’esprit, l’intérieur comme l’extérieur, dans une sincérité qui se veut maximale. L’attention portée à cette réponse permet d’éclairer de manière renouvelée des thèmes devenus « classiques » : le texte du Pari, les trois ordres, la critique des philosophes et le scepticisme de Pascal, la relation de l’homme à Dieu, le rôle des prophéties et l’histoire du salut, les rapports entre la nature, la liberté et la grâce.
Joël GAUBERT, « Quel engagement : travail, œuvre, action ? », Editions M-Editer, 2012
Si s’engager c’est, pour l’homme, s’ouvrir au monde en compagnie des autres pour y engendrer des changements, quelles sont les conditions de possibilité, les modalités et les finalités de cet engagement, et relèvent-elles toutes de l’agir proprement dit ? N’est-il pas nécessaire ici de distinguer et d’articuler, notamment, le travail, l’œuvre et l’action, pour restituer à l’agir sa véritable signification, surtout dans un monde qui a de plus en plus tendance à réduire toutes les activités humaines au travail, voire à l’œuvre elle-même ?