Regard philosophique
Regard philosophique
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
Recourir à l’exercice de la raison rend l’homme responsable, adulte, autonome et libre ! Libre de devenir ce qu’il choisit d’être. Responsable de ses choix pour lui-même, pour les autres, pour aujourd’hui et demain. Adulte et autonome, c’est-à-dire capable de forger sa propre opinion sur une réflexion personnelle. En somme, devenir un individu à part entière qui sait qui il est, pourquoi il pense ceci plutôt que cela, et comment il veut mener sa vie et pourquoi.
Dans la démarche protestante, ce libre exercice de la raison n’est nullement incompatible avec la reconnaissance d’une dimension inconditionnelle et mystérieuse de l’existence, d’un au-delà. Si la raison nous dessine une liberté objective, extérieure, elle pose aussi les limites de la connaissance et, par ce fait, nous révèle notre ignorance. La foi, quant à elle, vérité intérieure, nous révèle un tout autre qui nous porte vers l’ineffable.
Cfr la présentation du parcours philosophique dans le Programme, p. 133-146 et Page thématique de 5e - 6e
SASSEVILLE Michel, « La pratique de la philosophie avec les enfants » 3e éd., PU Laval, 2009, 276p.
Ce livre s’adresse à tous ceux et celles qui, de près ou de loin, s’intéressent aux droits et libertés des enfants. Il y est question des principes et des moyens qu’une approche éducative – la philosophie pour les enfants – met en œuvre afin de leur permettre d’apprendre à penser par et pour eux-mêmes.
Tantôt pédagogiques, tantôt philosophiques, la plupart du temps les deux à la fois, tous les chapitres de ce livre présentent un ou des aspects d’une pratique de la philosophie avec les enfants qui, s’enracinant dans la longue histoire de l’éducation, se développe rapidement depuis une trentaine d’années, au point d’être présente maintenant sur tous les continents. Notre modernité, préoccupée des moyens qui peuvent favoriser un dialogue entre les peuples, semble avoir besoin d’instruments qui permettent d’éduquer les enfants (et les adultes) à l’ouverture, à la reconnaissance des différences et à la volonté de vivre paisiblement avec les incertitudes que ces différences peuvent engendrer.
LIPMAN M. et DECOSTRE Nicole, “A l’école de la pensée. Enseigner une pratique holistique”, De Boeck, 2006
Avec cette seconde édition de À l’École de la pensée, Lipman fonde la grande aventure maïeutique. Ce livre constitue une vision passionnante de ce que peut et doit être l’éducation, en même temps qu’une présentation réaliste du combat que doivent mener ceux qui souhaitent réaliser cet objectif.
La première édition de À l’École de la pensée constituait une tentative d’introduire la réflexion à tous les niveaux d’enseignement en injectant de la pensée critique dans toutes les disciplines. Matthew Lipman, éminent théoricien de l’éducation, y proposait des moyens permettant aux élèves de tous niveaux de devenir plus réfléchis, plus raisonnables, aptes à mieux juger, tant à l’école que dans la vie. Au cours des douze années qui séparent cette première édition de la seconde, l’auteur a élargi son approche de l’enseignement de la pensée. Si la pensée critique garde pour lui toute son importance, elle ne suffit pas : les élèves doivent développer tout autant une pensée créative et une pensée vigilante. Cette nouvelle édition propose des moyens d’intégrer des émotions, des actes mentaux, des habiletés de pensée, à repérer les sophismes informels, de manière à aboutir à un meilleur raisonnement et à un meilleur jugement. On y voit aussi comment la communauté de recherche peut aider à réduire la violence au sein d’une classe et à améliorer l’éducation des enfants à risque. Lipman intègre le sensible et l’affectif dans l’élaboration des jugements raisonnables. Aujourd’hui, l’apport original et décisif de la philosophie pour enfants est de mieux en mieux reconnu dans une quarantaine de pays.
BUZAN Tony, "Mind Map - Dessine-moi l'intelligence", Editions d'Organisation, 2003, 326p. (Les Guides Buzan)
Et si vous pouviez améliorer votre mémoire, votre créativité, votre concentration ? Et si vous saviez mieux communiquer, mieux penser, mieux apprendre ? En un mot... et si vous deveniez plus intelligent ?
La technique présentée dans cet ouvrage vous permettra de développer considérablement et de façon harmonieuse vos facultés intellectuelles. Elle se fonde sur l'utilisation des Mind Maps®, listes de mots structurées et organisées en arborescence pour représenter une idée, un concept, un projet, un plan... Les auteurs vous expliquent comment les dessiner et les exploiter selon les circonstances : en réunion de brainstorming, pour prendre une décision, pour résoudre des problèmes, en famille, avant un exposé, pour prendre des notes, ...
De nombreux exercices stimulants ainsi qu'une série de photos et de Mind Maps® originaux illustrent la technique tout au long du livre.
ANZIEU Annie et PASSONE SESTO Marcello (dir), « Des images pour la pensée », éd. In Press, 2010, 150p.
L’imagerie, dans la diversité de ses formes, envahit notre perception. Mais comment comprendre les images dans un contexte psychanalytique ? Comment se construisent-elles ? Quelle est leur influence ? Les psychanalystes réunis dans cet ouvrage s’intéressent à l’image comme support spécifique du fonctionnement mental. À partir de cas cliniques où les images ont eu un rôle déterminant, ils s’interrogent sur l’origine et le sens de ce matériel « iconique ». C’est à travers les rêves que ces images émergent bien souvent : signes concentrés, entrelacés, à déchiffrer, qui constituent autant de fils rouges pour le travail analytique. S’inscrivant dans les perspectives ouvertes par Freud, les auteurs de ce livre insistent sur l’importance du vécu corporel dans la construction des images : elles se rattachent à la condensation des perceptions qu’elles enrichissent de sens. Dans le travail analytique avec les enfants, le jeu et le dessin fournissent un matériel proche du rêve. Des images sont reconstruites par l’évocation de perceptions sensorielles primaires communes à l’enfant et à l’analyste. Pensée et imagination, sensorialité et symbolisation sont au centre de cet ouvrage qui met au coeur de sa réflexion la construction de l’image comme substrat de la pensée.
HABERMAS J., « L'éthique de la discussion et la question de la vérité. Discussion animée par P. Savidan », Grasset, 2003, 88p. (Nouveau collège de Philosophie).
Jürgen Habermas est né en 1929, et il est un des représentants majeurs de la philosophie contemporaine. Son œuvre se déploie dans tous les registres de la philosophie : épistémologie, philosophie de l'histoire, philosophie du langage, philosophie morale et politique, théorie sociale, psychologie. Dans chacun de ces registres, il a introduit de très profondes innovations, tout particulièrement à la faveur du fameux " changement de paradigme " qu'il place au principe de ses travaux. Dans cet ouvrage, Habermas revisite magistralement la question de la vérité, afin de répondre à quelques-unes des objections qui furent adressées à son " éthique de la discussion "...
PARRET Herman, « La voix et son temps », De Boeck, 2002, (Le point philosophique)
La communication, avant d'être écrite, est avant tout question de parole et d'écoute. L'intensité et l'efficacité d'une interaction communicative dépend de l'intérêt, de la sympathie même dont les interlocuteurs témoignent les uns pour les autres. La qualité séduisante des voix augmente le plaisir de l'être-ensemble.
L'auteur construit une esthétique de la voix, en déterminant les critères de la qualité de la voix et les composantes de la sonorité vocale. Le son et le silence de la voix sont analysés par le biais de plusieurs disciplines, comme la sémiotique, la psychologie de la perception, la rhétorique, la musicologie. Un chapitre est consacré à la voix dans l'art contemporain. Il est surtout démontré comment la voix est implantée dans le corps - un corps-fait-voix - et comment la voix est génératrice du sentiment de communauté. La voix, énonçante et modalisée, est toujours marquée par le temps de la mélodie, des tempi, du rythme.
La voix et son temps est un essai qui combine l'argument scientifique et l'évocation poético-philosophique.
BOURGEOIS Etienne, CHAPELLE Gaëtane, « Apprendre et faire apprendre », PUF, 2006, 297p.
La psychologie scientifique peut-elle aider les enseignants et formateurs du XXIe siècle ? Les auteurs de cet ouvrage sont unanimes pour répondre que la science ne peut répondre à toutes les interrogations mais peut aider à identifier les conditions nécessaires pour "apprendre et faire apprendre". On ne parle plus en effet d'apprentissage mais de "faire apprendre" ce qui sous-entend une implication de l'apprenant lui-même mais aussi de celui qui transmet les connaissances et les compétences. Cet ouvrage pluridisciplinaire est fondé sur les travaux les plus récents dans différents pays francophones.
MOREAU D., "Les Voies du salut. Un essai philosophique", Bayard / Le Centurion, 2010
Le salut est-il, aujourd'hui, une notion périmée ? L'enquête menée ici tend à prouver qu'il est loin d'avoir perdu toute actualité. Le mot est bien présent dans le langage quotidien, et dans des usages parfois surprenants. Et le thème lui-même, à y chercher de près, n'est pas absent des grandes philosophies de la modernité. Qu'est-ce que le salut ? De quoi aurions-nous à êtres "sauvés" ? Comment cet éventuel salut s'opère-t-il ? Et que faire alors de nos interrogations sur la mort, sur les fautes, sur la foi et sur une victoire, une libération possibles ? Ces questions difficiles et essentielles sont ici prises au sérieux, de façon claire et raisonnée, par une réflexion de nature philosophique (où l'on croise notamment Épicure, Pascal, Spinoza, Nietzsche et Heidegger) et en dialogue avec le christianisme.
BOUQUIAUX Laurence, LECLERCQ Bruno, « Logique formelle et argumentation », éd. De Boeck, 2009, 272p. (Démarches de pensée)
Née en même temps que la philosophie et la science, la logique est l’étude des contraintes de cohérence, de consistance et de conséquence qui pèsent sur la pensée rationnelle. Cette discipline s’est donné pour tâche de dégager les grands principes théoriques permettant de distinguer les raisonnements corrects des raisonnements fallacieux. Au cours de son histoire, elle a forgé des outils d’analyse de plus en plus précis et rigoureux. Ces efforts ont abouti aux divers systèmes formels de la logique symbolique dont nous disposons aujourd’hui. Il est désormais possible de traiter les raisonnements comme de simples calculs dont la validité est assurée par le seul respect de règles d’inférence préalablement établies. Mais l’entreprise formaliste ne constitue pas l’unique voie d’accès à la rationalité argumentative. La question du caractère correct ou non de nos raisonnements suppose aussi que l’on envisage des critères de pertinence et de légitimité, que l’étude des sophismes permet de dégager a contrario. En outre, il importe de prendre en compte les dimensions dialectique et rhétorique de l’argumentation quotidienne, c’est-à-dire la manière dont les raisonnements interviennent dans les débats et y sont présentés de façon plus ou moins convaincante pour tel ou tel auditoire. Parce qu’il envisage l’étude des raisonnements sous ces différents aspects, ce livre constitue véritablement une introduction générale à la logique.
GOLEMAN Daniel, « Cultiver l'intelligence relationnelle. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Claude-Christine Farny », Editions Robert Laffont, 2009, 432p.
Cultiver l’intelligence relationnelle, ou l’art de se construire à travers sa relation aux autres. Dans son précédent ouvrage, L’Intelligence émotionnelle, le psychologue Daniel Goleman défendait une thèse révolutionnaire : la réussite dépend moins du quotient intellectuel que de la capacité à comprendre, maîtriser et cultiver les émotions qui sont en nous. Ayant largement contribué à populariser ce nouveau concept, Goleman élargit aujourd’hui son champ de recherches au domaine de nos relations avec les autres. Pour quelles raisons deux cerveaux entrent-ils si facilement en relation et en résonance ? De quelle manière y sommes-nous intrinsèquement prédisposés ? Quel impact les échanges quotidiens ont-ils sur notre intelligence relationnelle ? Cet étonnant voyage scientifique à la découverte du « cerveau social » apporte les réponses à ces questions et à de nombreuses autres. En éminent spécialiste et vulgarisateur de talent, Daniel Goleman nous fait pénétrer les arcanes des neurosciences de manière claire et vivante. Nourri de très nombreux exemples portant sur tous les domaines des relations sociales (professionnel, amical, amoureux…), Cultiver l’intelligence relationnelle constitue un guide pratique remarquable pour tous ceux qui aspirent à une meilleure connaissance d’eux-mêmes.
Diplômé de Harvard en psychologie clinique et développement personnel, Daniel Goleman a couvert pendant douze ans pour le New York Times les sciences du comportement. Auteur de L’Intelligence émotionnelle, tomes 1 et 2 (Robert Laffont, 1997 et 1999), et de Surmonter les émotions destructrices, un dialogue avec le Dalaï-Lama (Robert Laffont, 2003), il est membre de la prestigieuse Association américaine pour le progrès de la science.
http://www.danielgoleman.info/blog/
BENTOLILA Alain, « Le Verbe contre la barbarie. Apprendre à nos enfants à vivre ensemble », Odile Jacob, 2008, 224p.
L’apprentissage de la langue conditionne le destin scolaire et social de chacun de nos enfants. Qui sait parler, lire et écrire, sait penser par lui-même, mais aussi réfléchir avec les autres, accepter l’autre, trouver sa place en société. Or tout se joue très tôt dans cet apprentissage fondamental de la langue, qui est aussi celui de la différence. « À nos enfants, nous devons apprendre que la langue n’est pas faite pour parler seulement à ceux que l’on aime, mais qu’elle est faite surtout pour parler à ceux que l’on n’aime pas. C’est en leur transmettant avec autant de bienveillance que d’exigence les vertus pacifiques du verbe que l’on peut espérer qu’ils en viennent aux mots plutôt qu’aux mains. » A. B.
Professeur de linguistique à l’université Paris-V-Sorbonne, conseiller scientifique de l’Observatoire national de la lecture et de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, Alain Bentolila est l’auteur de plusieurs ouvrages qui font autorité, parmi lesquels Tout sur l’école. Le Verbe contre la barbarie a reçu le prix Essai France Télévisions.
TOZZI Michel, "Apprendre à philosopher par la discussion. Pourquoi ? Comment ?", éd. De Boeck, 2007
Cet ouvrage pose la question de l’apprentissage par les enfants et les adolescents, plus généralement par les adultes, d’une réflexion visant à « penser par soi-même ».
L’originalité de l’ouvrage est double :
- montrer que c’est possible et même souhaitable avec des enfants et des adolescents, pour « grandir en humanité » en tant qu’homme, et éduquer les élèves à une « citoyenneté réflexive » ;
- développer l’idée que cet entraînement à une pensée rigoureuse peut se faire par la discussion, et pas forcément par des cours, l’étude de grands textes ou la rédaction de dissertations, dès lors que l’on constitue le groupe-classe en « communauté de recherche » (Lipman), avec une « éthique discussionnelle » (Habermas), et que l’animateur fasse preuve de vigilance intellectuelle pour garantir une « visée philosophique » des échanges.
Ce livre s’adresse à ceux qui s’intéressent à l’enfance, éducateurs, enseignants, parents, puisqu’il explore les possibilités de réflexion de jeunes élèves, enfants, adolescents. Mais aussi ceux qui s’intéressent à la philosophie, et à l’apprentissage du philosopher ainsi qu’à la discussion, puisqu’il présente celle-ci comme une des modalités de l’apprentissage.
« La philosophie à petits pas » dans le journal La Croix, 10 / 11 / 2010
Grâce aux ateliers philo proposés dans les écoles, la philosophie pour enfants se développe, confiante dans la capacité des petits à explorer les questions qui les habitent.
TREMBLAY Julie, « La philosophie comme solution au mal de vivre », Québec, PU Laval, 2013, 242p.
Il y a, à la source du mal de vivre, une profonde division interne, un conflit intérieur qui peut se propager jusqu’à devenir un conflit avec la vie elle-même. J’étais morte, mais pas enterrée, et c’est la philosophie qui m’a ramenée à la vie. Comme une mère, elle m’a non seulement donné la vie en me donnant accès à ma vie intérieure par l’élargissement de ma conscience, mais elle m’a également appris à vivre, c’est-à-dire comment agir au mieux dans la vie quotidienne. Tout au long de ses réflexions et de son témoignage, l’auteure affirme haut et fort que la philosophie peut sauver des vies, car elle rend possibles la conversion du regard et la prise en charge de sa propre liberté.