Ethique
Ethique
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
DECOSTRE Nicole (traduction, adaptation), LIPMAN Matthew, « Lisa (récit philosophique) », éd. Peter Lang, 2011, 117p.
Pomme ! Fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et aussi le fruit de notre recherche éthique. Une recherche que Lisa, jeune adolescente, curieuse et volontaire, entreprend tout au long de ce roman. À l'âge où tous les possibles se dessinent, où naissent tous les espoirs, Lisa pose des questions justes pour trouver sa voie dans la forêt sociale et pour se perfectionner. Car elle est aussi soucieuse du bien public, comme ses condisciples qui tentent d'y voir clair dans leur présent comme dans leur avenir. Avec Lipman, nous vivons une « éthique de responsabilité » à la Max Weber, la seule vraiment digne du citoyen. Un manuel, Lisa, Recherche éthique, est édité en parallèle, à l'usage de tous ceux qui souhaiteraient explorer les pistes de réflexion de ce roman (ci-dessous).
DECOSTRE Nicole (traduction, adaptation), LIPMAN Matthew, SHARP Ann Margaret, « Lisa. Recherche éthique (manuel) », éd. Peter Lang, 2011, 398p.
« Cultivons notre jardin ! » écrivait Voltaire. Notre jardin éthique en particulier, car l'éthique s'invite au coeur de notre vie quotidienne comme dans les grands problèmes de l'Humanité, en tous temps, en tous lieux, en toutes circonstances. La méthode ici exposée cherche à donner des pistes d'interrogation et de travail sur la recherche éthique. Sous la forme d'un manuel, cet ouvrage donne les clés nécessaires pour appréhender toute problématique éducative, en famille comme à l'école, au travail comme dans les loisirs. On trouvera une illustration de la recherche éthique à travers le roman Lisa (ci-dessus), qui rend compte des aventures d'une jeune adolescente curieuse et volontaire.
Contenu : Éthique - Éducation à l'éthique - Enseignement des cours philosophiques - Citoyenneté - Autonomie - Esprit critique - Responsabilité - Esprit démocratique - Comportement démocratique.
CANTO-SPERBER Monique (dir), « Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale. Coffret », PUF, 2004, 2 vol. (Quadriges dico poche)
Enracinée dans une tradition historique et philosophique qui remonte à l'Antiquité, l'éthique partage avec la philosophie morale la volonté de rendre intelligibles les multiples aspects de l'action humaine. Œuvre de mémoire, de réflexion et de savoir, ce dictionnaire veut ainsi contribuer à enrichir la compréhension que l'homme contemporain a de lui-même et de son monde. Une somme indispensable... La référence pour le monde d'aujourd'hui... Un outil fondamental pour comprendre notre monde... Tels étaient les commentaires lors de la première publication en 1996. Le succès de ce dictionnaire, dont la 3e édition remise à jour a été publiée en 2001, incite l'éditeur à proposer cette édition, dans une version " Dicos-poche ", augmentée de plusieurs nouveaux articles : Accouchement sous X, Crime contre l'humanité, Développement durable, Diagnostic preimplantatoire, Honte, Juge, Obscénité et pornographie... Plus de 275 auteurs français et étrangers, parmi les meilleurs spécialistes de chaque domaine, participent à cette nouvelle édition accessible à un plus grand nombre de lecteurs.
OGIEN Ruwen et TAPPOLET Christine, « Les concepts de l'éthique. Faut-il être conséquentialiste ? », éd. Hermann, 2009 (L'AVOCAT DU DIABLE)
Qu’est ce qui justifie des normes comme « Tu ne tueras point » ou « Nul ne peut être soumis à la torture » ?
C’est autour de cette question fondamentale que se sont constituées les trois grandes théories morales : l’éthique des vertus (inspirée d’Aristote), l’éthique des devoirs (mise en forme par Kant) et l’éthique des conséquences (matrice de l’utilitarisme). Qu’est-ce qui distingue ces trois approches ? Y a-t-il des raisons décisives d’en préférer une ? Dans ce livre, Ruwen Ogien et Christine Tappolet montrent que, pour trancher ce débat, il faut clarifier les deux concepts-clés de l’éthique et analyser leurs relations : les normes (qui posent des obligations, des interdictions, des permissions) et les valeurs (qui disent ce qui est bien ou désirable). Ils proposent une hypothèse simple, mais iconoclaste : si pour justifier les normes, il faut nécessairement faire appel à des valeurs, c’est que, contre Kant et Aristote, il faut être conséquentialiste. Ruwen Ogien est directeur de recherches au CNRS. Il s’occupe principalement de philosophie morale et de philosophie des sciences sociales.
Christine Tappolet est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éthique et méta-éthique et professeur titulaire au Département de philosophie de l’Université de Montréal.
OGIEN Ruwen, « L’éthique d'aujourd'hui. Maximalismes et minimalismes », Gallimard / Folio, 2007, 252p.
Imaginez un monde dans lequel vous pourriez être jugé "immoral" pour vos actions non seulement à l'égard des autres, mais aussi de vous-même. Qui aimerait vivre dans un tel monde, où rien de ce qu'on est, pense ou ressent, où aucune de nos activités, fût-elle la plus solitaire, n'échapperait au jugement moral!? C'est pourtant ce que propose aujourd'hui l'éthique, largement ralliée aux thèses maximalistes d'un Aristote, qui nous recommande tout un art de vivre et pas seulement un code de bonne conduite en société, et de Kant, pour qui nous avons des devoirs moraux à l'égard d'autrui comme de nous-mêmes. C'est oublier les éthiques alternatives, minimalistes, pour lesquelles le monde moral, moins envahissant, se limite au souci d'éviter de nuire délibérément à autrui. Toute l'histoire de l'éthique aujourd'hui est l'histoire de l'opposition entre maximalistes et minimalistes.
SAVATER F., Ethique à l’usage de mon fils », Seuil / Points essais, 2007, 180p.
Ce livre n'est pas un catalogue de réponses moralisatrices aux problèmes que nous rencontrons tous les jours dans le journal ou dans la rue, de l'avortement à l'objection de conscience en passant par les préservatifs. L'éthique n'a jamais permis de trancher un débat, même si son rôle est de les ouvrir tous. Il ne prétend pas être autre chose qu'un livre personnel et subjectif, comme les rapports existant entre un père et son fils ; et par là même universel, comme la relation père-fils la plus ordinaire. Son objectif n'est pas de fabriquer des esprits bien-pensants mais de stimuler une pensée libre.
MORIN Edgar, « La méthode 6. Ethique », Seuil / Points, 2006, 288p.
Présentation de l'éditeur Le sixième volume de " La Méthode " constitue le point d'arrivée de la grande œuvre d'Edgar Morin, traduite dans de nombreux pays. Cette œuvre a fait de la complexité un problème fondamental à élucider; au fil du temps, elle a fait école et suscité un mouvement pour " réformer la pensée ". Cet ultime volume, le plus concret et, peut- être, le plus accessible, s'attelle à la crise contemporaine, proprement occidentale, de l'éthique, la soumettant à un examen à la fois anthropologique, historique et philo- sophique. Si le devoir ne peut se déduire d'un savoir, le devoir a besoin d'un savoir. La conscience morale ne peut se déduire de la conscience intellectuelle, mais elle appelle la pensée et la réflexion. D'où la pertinence du précepte moral de Pascal: " travailler à bien penser ". Faire son devoir n'est souvent ni simple ni évident, mais incertain et aléatoire: c'est pourquoi l'éthi- que est complexe. Au-delà du moralisme, au-delà du nihilisme, l'auteur, plutôt que de céder à la prétention classique de fonder la morale, cherche à en régénérer les sources dans la vie, dans la société, dans l'individu, l'humain étant à la fois individu, société et espèce. Il traite des problèmes permanents mais sans cesse aggravés de la relation entre éthique et politique, science et éthi- que.
RICOEUR Paul, « Ethique » et « Liberté » dans « Encyclopaedia Universalis », 2007
de DIEU Jean, Liambi Moleka, « La poétique de la liberté dans la réflexion éthique de Paul Ricoeur », L’Harmattan, 2007, 458p.
Présentation de l'éditeur La réalisation libre de soi pré- suppose chez Ricœur une juste articulation des notions d'autonomie et de dépendance dans les registres multiples d'une existence fragile, vulnérable et mortelle. Pour fonder en raison cette affirmation, l'auteur s'emploie à reconstruire la compréhension particulière de l'être du soi présidant à la réflexion éthique de Paul Ricœur.
FUCHS Erich, « L'éthique chrétienne du Nouveau Testament aux défis contemporains », Labor & Fides, 2003, 149p. (le champ éthique 40)
Il n'y a pas une seule éthique mais plusieurs modèles moraux qui s'enracinent dans la Bible. Comment s'y retrouver afin de proposer une conduite et des paroles claires et motivantes à tous ceux qui réclament des orientations dans le monde incohérent d'aujourd'hui ? Dans une première partie, Eric Fuchs propose une exégèse des textes du NT et procède à une évaluation précise de ce qui peut compter aujourd'hui dans ce domaine ; puis, l'auteur évalue les lieux actuels sur lesquels l'éthique chrétienne peut apporter sa note décisive. Eric Fuchs est professeur honoraire d'éthique de l'Université de Genève. Il a notamment publié «L'éthique protestante».
FUCHS Erich, « Tout est donné, tout est à faire. Les paradoxes de l'éthique théologique », Labor & Fides, 2000.
"Tout est donné, tout est à faire", voilà le paradoxe au centre de la réflexion chrétienne en matière d’éthique. Dès ses débuts, le christianisme a affirmé la priorité de la promesse et du don de Dieu sur les oeuvres humaines tout en défendant avec force l'exigence de la responsabilité morale. Dans ce livre, Eric Fuchs analyse ce paradoxe et les formes qu'il a prises dans les écrits du NT, de la Réforme et aujourd'hui dans notre société sécularisée. Puis il propose une réflexion originale sur les trois modes de l'intervention théologique en matière de morale : prophétique, sapiential et sacerdotal.
WALZER Michael, « La révolution des Saints », éd. Belin, 1987, 408p. (Littérature et politique)
Les "saints" puritains, ce sont les hommes, d'abord isolés, voire exilés, dont la pensée, la parole et l'action furent décisives dans le déclenchement et l'orientation de la Révolution anglaise du XVIIe siècle. Ils furent aussi, selon M. Walzer, les artisans d'une profonde transformation de la société anglaise, les modèles et les éducateurs d'un nouveau type d'homme : libéré des anciennes solidarités féodales ou corporatives, consciencieux, entreprenant, discipliné ; cet homme qui, militant révolutionnaire, homme d'affaires ou fonctionnaire, a le sentiment d'agir pour répondre à un appel, à une vocation. En lui s'unissent le besoin de mettre sa conscience en repos, d'échapper à l'angoisse de la Chute, et le sentiment qu'il faut intervenir dans le monde, et ne pas le laisser livré au Malin. C'est Max Weber qui, le premier, dans L"Éthique protestante et l’esprit du capitalisme", a lancé l'hypothèse d'un lien entre calvinisme et sociétés modernes ; mais la thèse de Walzer, tout en s'élaborant dans le sillage de celle de Weber, se distingue d'elle. Car ce n'est pas l'esprit d'entreprise des capitalistes, mais plutôt l'interventionnisme en matière politique que Walzer cherche à expliquer. Au-delà des polémiques que "La Révolution des Saints", comme le livre de Weber, a suscitées, sa documentation fouillée, ses qualités d'imagination et d'analyse font de lui un ferment durable de la recherche historique et de la réflexion politique.
MULLER Denis, "L'éthique protestante dans la crise de la modernité", Cerf- Labor & Fides, 1999
L'éthicien Denis Müller présente ici une généalogie, une critique et une reconstruction théologique de l'éthique protestante. Dans un premier moment, l'auteur réfléchit à la transformation considérable qui semble affecter aujourd'hui la situation de l'éthique théologique. Dans un deuxième temps est abordée la problématique de la post-modernité dans sa dynamique de déconstruction qui affecte évidemment les modèles éthiques antérieurs. Dans une troisième partie, coeur de l'ouvrage, Denis Müller propose un modèle de reconstruction de l'éthique théologique où sont abordées des questions centrales pour toute sensibilité protestante et chrétienne: la tradition, la signification de l'herméneutique, l'usage de la Bible.
MULLER Denis, "Les passions de l'agir juste. Fondements, figures, épreuves", Fribourg - Paris, PU - Cerf, 2000
L'éthique, en particulier dans sa version théologique, est exposée aujourd'hui à des mises à l'épreuve redoutables. Sans cesse sollicitée par le public et les médias, elle engage une intelligence de la foi, une capacité analytique, une mobilisation de la raison et une implication des émotions. Le présent ouvrage entend conjoindre trois exigences : théorique, figurative et pratique. L'exigence théorique reprend à nouveaux frais la question des fondements de l'éthique, à l'interface de la rationalité, de la foi et de la théologie. L'exigence figurative, non sans rapport avec la démarche généalogique, précise les enjeux du dialogue que le théologien mène avec différentes formes de réflexion philosophique. L'exigence pratique, enfin, renoue les fils, jamais perdus de vue, avec l'expérience et l'existence des humains et des sociétés, sur la base de plusieurs cas exemplaires d'éthique appliquée : statut de l'embryon, compréhension de la maladie et de la santé, définition de la mort, transplantation d'organes, engagement social, toxicomanie, ...
MEYER David et de BOURQUENEY Jean-Marie, « Le minimum humain. Réflexions juive et chrétienne sur les valeurs universelles et sur le lien social », éd. Lessius, 2010, 224p.
Lorsque Noé sortit de l'arche, Dieu lui donna les préceptes qui allaient permettre à l'humanité de prendre un nouveau départ. Selon la tradition juive, tandis que la Loi confiée à Moïse vaut pour le seul peuple de l'alliance, les sept préceptes reçus par Noé contiennent le minimum humain indispensable à la constitution du lien social dans les sociétés multiculturelles.
Comment la pensée chrétienne comprend-elle cette tension entre l'universel et le singulier ? N'a-t-elle pas succombé plus d'une fois à la séduction d'un universel centrifuge qui, de proche en proche, coloniserait tout l'espace ? Certes, l'Évangile est une "bonne nouvelle" plutôt qu'une Loi ; les Béatitudes suggèrent toutefois un art de vivre l'universel comme un don et comme une éthique de la responsabilité.
Le débat s'élargit finalement à l'islam, avec Farid EL ASRI, musulman, coordinateur du Centre interdisciplinaire d'études de l'islam dans le monde contemporain (CISMOC) et à l'humanisme laïque, avec Paul Danblon, humaniste laïque et journaliste à la RTBF (Radio télévision belge) pendant quarante, a qui l'on doit plusieurs émissions scientifiques et culturelles. Chacun des quatre partenaires présente sa manière propre de nouer des valeurs proposées comme universelles avec le message singulier qu'il désire faire entendre. Les points de rencontre ou d'écart ne sont pas toujours là où on pouvait les attendre.
SCHWEITZER Albert, « Une pure volonté de vie. La religion devant les résultats de la théologie historico-critique et des sciences de la nature », Van Dieren Editeurs, 2002, 80 p. (Petite bibliothèque théologique)
En février 1912, Albert Schweitzer, s'apprêtant déjà à partir pour Lambaréné, donnait à la Faculté de théologie de l'Université de Strasbourg ses derniers cours. Il avait choisi d'analyser les rapports possibles entre les sciences et la religion. Un sujet qui traversera le siècle. On sera peut- être étonné, en le lisant, par la franchise et la radicalité de ses propos, leur modernité. Plus la science s'étend et devient précise, mieux elle nous montre la contingence (le hasard) et le mystère de l'existence. De là, déjà, le sentiment éthique de «!respect pour la vie », mélangé de crainte et de vénération. De là, et par la seule réflexion, une religiosité élémentaire, noyau de toutes les « religions historiques ». Les notes et les commentaire de Jean-Paul Sorg, fondateur en 1990 de la revue Études schweitzeriennes, permettent de comprendre ce texte comme une sorte de confession philosophique du jeune Schweitzer, à la lumière de la totalité de son œuvre et de la totalité de son existence. À la fin il est dit qu'« aucune volonté de vie ne peut subsister dans la liberté sans action ».
LELEUX Claudine, « Pour une didactique de l'éthique et de la citoyenneté. Développer le sens moral et l'esprit critique des adolescents », éd. De Boeck, 2010, 308p. (Action !)
Cet ouvrage est destiné aux personnes enseignant la morale, l’éthique ou le cours d’éducation civique par compétences.
Il décrit et justifie les objectifs propres à ces disciplines selon les quatre phases d’un déroulement pédagogique socio-constructiviste. Il offre également une méthode de préparation de leçons qui permet de cibler l’objectif (moral et citoyen) de la leçon. Enfin le modèle didactique s’accompagne d’une vingtaine de leçons à destination des élèves du secondaire.
Présentation
Chapitre 1 - Spécificité d'une didactique de la morale et de la citoyenneté
Préliminaires
Un modèles de formation par compétences
Déroulement pédagogique
1.Phase d'intéressement
2.Phase informative
3.Phase formative
4.Phase d'intégration
5.Moment d'évaluation
Chapitre 2 - Étapes de la préparation d'une leçon
Description des rubriques de l'EPL
Illustration didactique à propos du thème de "La mode"
Déroulement pédagogique possible
Chapitre 3 - Le développement du jugement moral et citoyen
La théorie de Jean Piaget
La théorie de Lawrence Kohlberg
1.Le dispositif expérimental kohlbergien
2.Caractéristiques du développement
Pertinence de la théorie kohlbergienne
Conclusions pédagogiques
Chapitre 4 - Les valeurs
La valeur sous son aspect logique
Sous son aspect pragmatique
Genèse des valeurs
Le relativisme des valeurs
Le pluralisme des valeurs
Le(s) conflit(s) personnel(s) de valeurs
Toutes les valeurs se valent-elles ?
Le jugement évaluatif et expressif
Chapitre 5 - Typologie des normes et des discussions de la raison pratique
Chapitre 6 - Morale laïque
Chapitre 7 - Méthodes et dispositifs
Méthodologie de la discussion
Le dispositif de la discussion à visée philosophique
Méthodologie de l'écrit
Méthodologie de la coopération
Chapitre 8 - Portfolio de leçons
Leçon n° 1. Un seul type de "vérité" ? par Claudine Leleux
Leçon n°2. Baisser les bras ? par Chloé Rocourt
Leçon n°3. "Je n'y peux rien, je suis comme ça !" par Chloé Rocourt
Leçon n°4. Ami ou copain ? par Claudine Leleux
Leçon n°5. Toutes les valeurs sont-elles bonnes à prendre, à défendre ? par Claudine Leleux et Chloé Rocourt
Leçon n°6. Toutes les valeurs sont-elles bonnes à prendre, à défendre ? par Caroline Dewit
Leçon n°7. Toutes les valeurs sont-elles bonnes à prendre, à défendre ? par Daniel Luciani
Leçon n°8. Mes valeurs, une richesse ? par Leïla Mebarki et Chloé Rocourt
Leçon n°9. Quelle morale choisir ? par Claudine Leleux
Leçon n°10. Obéir à la loi : une perte de liberté ? par Caroline Dewit
Leçon n°11. Que faire face à un dilemme ? par Caroline Dewit
Leçon n°12. Qu'est-ce qu'être juste ? par Claudine Leleux
Leçon n°13. Se libérer de nos pulsions ? par Claudine Leleux
Leçon n°14. Représentation ou démocratie directe ? par Claudine Leleux
Leçon n°15. Quelle répartition des richesses ? par Claudine Leleux
Leçon n°16. Laïcité, libre examen : une autre philosophie ? par Caroline Dewit et Claudine Leleux
Leçon n°17. Les vieilles recettes des charlatans, des astrologues, marchent toujours ! Parfois, je suis tenté ! par Leïla Mebarki
Leçon n°18. Signes du destin ? par Chloé Rocourt
Leçon n°19. Bioéthique : nouveaux enjeux moraux ? par Chloé Rocourt
Bibliographie
Index des pistes pédagogiques par dispositif
DUCOMMUN - NAGY Catherine, « Ces loyautés qui nous libèrent », éd. J.-Cl. Lattès, 2006, 257p.
Qu’est-ce que la loyauté ? Ce terme évoque la fidélité, l’obéissance aux règles, la capacité à tenir ses engagements. On pense à Corneille, à ses personnages rongés par leurs codes d’honneur et leurs choix impossibles. Et pourtant : loin du XVIIe siècle, nos sociétés actuelles sont plus que jamais soumises à des conflits de loyauté. Nous sommes tous, dans une certaine mesure, des Rodrigue ou Des Chimène. Dans nos cellules familiales, avec nos amis, au travail, chaque fois, la loyauté s’en mêle. Comment s’exerce-t-elle ? Et surtout, qui mérite notre loyauté ? Pourquoi restons-nous loyaux envers une mauvaise mère, ou envers un ami toujours plus exigeant ? En dehors de toute considération morale, l’auteur montre que loin de faire obstacle à notre liberté, la loyauté est au contraire une force. Une force à apprivoiser. Les liens tissés avec notre entourage peuvent permettre à chacun d’entre nous de se construire, de s’affirmer, d’exister.
BADIOU Alain, « Saint Paul. La fondation de l'universalisme », PUF, 1998, 128p. (Collège international de philosophie)
Pourquoi saint Paul ?... Quel usage prétendons-nous faire du dispositif de la foi chrétienne, dont il semble proprement impossible de dissocier la figure et les textes de Paul ? Pourquoi invoquer et analyser cette "fable" ?... Le geste inouï de Paul est de soustraire la vérité à l'emprise communautaire, qu'il s'agisse d'un peuple, d'une cité, d'un Empire, d'un territoire ou d'une classe sociale... Car la question de Paul est exactement la nôtre : quelles sont les conditions d'une singularité universelle ?
Table des matières
I. Contemporanéité de Paul II. Qui est Paul ?, III. Textes et contextes, IV. Théorie des discours, V. La division du Sujet, VI. L’antidialectique de la mort et de la résurrection, VII. Paul contre la loi, VIII. L’amour comme puissance universelle, IX. L’espérance, X. Universalité et traversée des différences, XI. Pour conclure
KUNG Hans, « Projet d’éthique planétaire. La paix mondiale par la paix entre les religion », Seuil, 1991
http://www.global-ethic.org/dat_fra/indx_0fr.htm
« Pas de survie sans éthos planétaire. Pas de paix mondiale sans paix religieuse. Pas de paix religieuse sans dialogue entre les religions. » Ce sont les premières phrases de ce livre, et elles annoncent le « programme » dont il traite. Pas de survie sans éthos planétaire : mais comment fonder une telle éthique? La raison n'est-elle pas suffisante pour cela? Quel peut être l'apport des religions, et particulièrement du christianisme, pour fonder des valeurs universelles, admises par tous? Pas de paix mondiale sans paix religieuse : Les défaillances des religions au cours de l'histoire sont bien connues. Elles ont besoin d'une critique, et plus encore d'une autocritique, qui prendrait pour critère ce qui est vraiment humain ou le plus grand bien de l'humanité. Pas de paix religieuse sans dialogue entre les religions : comment les religions peuvent-elles dialoguer en vérité? Que peuvent-elles affirmer en commun tout en demeurant fermes dans leur vérité propre? Ce sont quelques-unes des questions posées par Hans Küng dans ce livre. Elles justifient l'urgence de la réflexion sur les conditions d'une éthique universelles.
THEVENOT Xavier, THIEL Marie-Jo, « Pratiquer l'analyse éthique. Étudier un cas. Examiner un texte », éd. du Cerf, 1999
Comment distinguer chemins d'humanisation et voies sans issue dans des domaines ou les questions éthiques deviennent de plus en plus complexes ? L'ouvrage ne propose pas de réponses toutes faites ou de recettes ; ni même des séries de cas qui pourraient faire école. Il invite a entrer dans un travail de discernement de type systémique. Dans ce but, il élabore plusieurs grilles de questions qui servent de guides pour apprendre à pratiquer l'analyse éthique, tant dans l'étude d'un cas que dans l'examen d'un texte, tant du point de vue de l'éthique philosophique que de l'éthique théologique. Les différentes questions s'appellant mutuellement, selon le propre d'une approche systémique. Elles ménagent des ponts et dynamisent la réflexion. Tenant compte des sciences humaines, elles permettent de lever l'indétermination d'une situation et autorisent un agir plus lucide. Intégrant l'herméneutique contemporaine, elles apprennent à interroger le texte de façon neuve, invitant le lecteur à découvrir des implications éthiques insoupçonnées. L'ouvrage donne à réfléchir sur la méthodologie éthique, sur l' articulation entre éthiques fondamentale et sectorielles, sur les présupposés axiologiques et normatifs de la décision éthique... Outil d'analyse, il est aussi ouvrage de synthèse dans lequel sont abordés les grands thèmes de la réflexion morale. Méthode d'apprentissage aidant à progresser vers des jugements éthiques toujours plus nuancés, il peut aussi constituer un manuel de formation à l'éthique philosophique et théologique.
Le mal, le salut, l’éthique dans LENOIR Fr. (dir), « Encyclopédie des religions. Tome 2. Thèmes », Bayard, 2000, p. 1733-1862
DEWITTE Jacques, « La manifestation de soi. Éléments d'une critique philosophique de l'utilitarisme », La Découverte, 2010
Pourquoi les oiseaux chantent-ils, le paon se pavane-t-il ? Pourquoi le lion ou le tigre ont-ils une livrée aussi somptueuse ? Mais aussi : pourquoi édifie-t-on des monuments sur les places publiques de nos villes ? Pourquoi les hommes ressentaient-ils jadis le besoin de s'exhiber en uniformes rutilants sur les champs de bataille ? Pourquoi les objets d'usage courant ont-ils le plus souvent été ornementés ? Bref, pourquoi cet étalage de formes ? À ces questions, on répond le plus souvent par diverses explications utilitaires et fonctionnelles : la vie animale comme la vie humaine serait régie en dernière instance par l'exigence de la survie et de la conservation. Or, un examen sans préjugés montre que le principe d'utilité n'a qu'une validité limitée. Pour des fins purement utilitaires, des moyens réduits auraient largement suffi. Il est donc nécessaire, par fidélité au réel, d'élaborer un horizon élargi où ces laissés-pour-compte éclatants puissent devenir intelligibles sans cesser d'être partiellement énigmatiques. En effet, n'y a-t-il pas, non seulement chez l'homme, mais dans la vie animale et végétale, une tendance à manifester ce que l'on est, à paraître au lieu de simplement être ? Comme si l'être simple se redoublait dans un paraître sans fonction immédiate. La réflexion menée dans cet ouvrage sur la merveille de l'apparaître n'est pas sans analogie profonde avec celle qui se rapporte au cycle du donner-recevoir-rendre. Car l'une comme l'autre montrent, en termes philosophiques, qu'il y a une contingence des formes sociales comme des formes naturelles, qui excède tout principe de nécessité et d'utilité. Même si on peut s'apercevoir ensuite qu'il existe quelque chose comme une utilité de l'inutile.
BAUMARD Nicolas, « Comment nous sommes devenus moraux. Une histoire naturelle du bien et du mal », éd. Odile Jacob, 2010, 320p.
Qu’est-ce que la morale ? Pourquoi agissons-nous de manière morale ? D’où viennent nos idées sur le bien et le mal ? Face à ces questions, les philosophes ont longtemps développé deux stratégies. Certains ont cherché à ramener nos jugements moraux à quelques principes : l’équité, le bien-être, la vertu, etc. Nous agirions ainsi de manière équitable, comme si nous avions passé un contrat avec autrui. D’autres se sont penchés sur les origines de nos jugements moraux. Constatant que la morale ne résulte pas d’un calcul égoïste, ils ont postulé l’existence d’un sens moral inné. Pour eux, nous serions moraux de la même façon que nous avons deux bras et deux jambes. Ces deux stratégies demeurent insatisfaisantes : d’où vient ce contrat imaginaire que nous semblons respecter ? Pourquoi sommes-nous équipés d’un sens moral ? Jusqu’à présent, la controverse était restée théorique. Mais voilà que de nombreuses recherches ont démontré l’existence d’une disposition naturelle à se comporter moralement. Encore faut-il expliquer pourquoi la morale adopte la « logique de l’équité » qui semble être la sienne. C’est ce que propose ce livre.
METAYER Michel, « Petit guide d'argumentation éthique », PU Laval, 2010, 164p. (Quand la philosophie fait pop!)
La discussion éthique publique a connu un essor spectaculaire dans les dernières décennies. Elle s’est même démocratisée, au point de devenir une sorte de « sport » alimenté par des médias à l’affût de toutes les controverses à saveur éthique : scandales politiques, ratés du système judiciaire, fraudes, faits divers et phénomènes de société choquants. L’argumentation éthique n’est certes pas une science et les grands débats éthiques sont généralement des débats ouverts. Mais il serait erroné d’en conclure qu’en ce domaine « tous les arguments se valent ». Il est possible d’évaluer avec rigueur les arguments qui composent les débats éthiques et de déterminer s’ils sont valides, cohérents, forts, faibles ou nuls. C’est du moins le pari que fait l’auteur de ce livre qui poursuit deux objectifs : mettre en relief les caractéristiques propres à l’argumentation éthique et surtout aider le lecteur à perfectionner ses capacités en la matière en lui fournissant des outils d’analyse, des procédés et des stratégies pour évaluer et critiquer les arguments éthiques. L’ouvrage fourmille d’exemples d’arguments variés qui appartiennent à la culture éthique populaire. La plupart ont été puisés dans les quotidiens et dans Internet et proviennent de plusieurs pays : Québec, Canada, France, États-Unis, Chine, Belgique ou Burundi. Ils touchent des thèmes variés comme l’abolition de l’esclavage, les accommodements raisonnables, l’avortement, la transmission du sida, l’euthanasie ou l’activisme pédophile. Les analyses de l’auteur sont menées sur un ton léger, parfois ironique, et formulées dans un langage clair et accessible. L’ouvrage propose aussi au lecteur quelques exercices stimulants, histoire de lui permettre de tester et d’aiguiser ses propres capacités argumentatives.
HOTTOIS Gilbert, e.a., « Nouvelle encyclopédie de bioéthique », éd. De Boeck, 2001, 922p.
Multidisciplinaire et pluraliste, la Nouvelle encyclopédie de bioéthique se veut un outil à la fois pédagogique et critique au service d'une culture plurielle articulée autour de deux grands axes. D'une part, la Recherche et le Développement technoscientifiques qui nécessitent l'acquisition et la mise à jour régulière d'une culture scientifique et technique, clé d'un rapport aux sciences et aux techniques à la fois informé et critique. D'autre part, le multiculturalisme, la diversité des traditions, des histoires, des mentalités, des croyances, des positions philosophiques et éthiques qui co-constituent nos sociétés. C'est cette diversité, avec son potentiel conflictuel, qui explique la majeure partie des « problèmes bioéthiques ». Il est donc indispensable d'acquérir et de propager une sorte de métaculture, la culture du multiculturalisme, clé d'une compréhension suffisante de l'autre, de « l'étranger moral », ainsi que du dialogue et de la résolution non violente des différends. Autour de ces deux axes, gages d'une intégration différenciée et pacifique pour l'humanité, cet ouvrage propose une vue très complète et nuancée du champ de la bioéthique, de ses problèmes, de son langage, de ses enjeux. Il offre au lecteur des entrées clairement structurées et rédigées dans une langue accessible. Chaque entrée comprend trois parties : la définition, l'historique et l'exposé des problèmes éthiques. Corrélats, bibliographies et index complètent cette encyclopédie qui allie la rigueur scientifique à une présentation didactique.
FOER J.S., « Faut-il manger les animaux ? », Seuil / Points, (2011) 2012, 388p.
Etre carnivore est-il moralement légitime? Comment traitons-nous les animaux que nous consommons ? Avant de se lancer dans une vaste enquête, Jonathan Safran Foer convoque souvenirs d'enfance, données statistiques et arguments philosophiques pour interroger nos comportements vis-à-vis des animaux. Il dénonce ainsi l'abomination actuelle des pratiques d'élevage et d'abattage, tout en se penchant sur les derniers vestiges d'une civilisation qui respectait encore l'animal. Choquant, drôle et inattendu.
PAROZ Pierre, « La reconnaissance. Une quête infinie ? », Labor & Fides, 2011, 264p. (Lieux théologiques n°42)
La reconnaissance est facteur d’identité. Depuis Hegel, plusieurs penseurs ont cherché à définir le rapport à soi et au monde à partir du lien de réciprocité établi entre l’être humain et ses vis-à-vis inscrits dans des processus de mises en valeur mutuelles : «Dis-moi qui je suis, je te dirai qui tu es. » Un des grands penseurs de la reconnaissance, Axel Honneth, la définit selon trois axes de déclinaison sociale de la personne : l’amour, facteur de confiance en soi, le droit et la justice qui génèrent le respect de soi, et le travail, aux sources de l’estime de soi. Pierre Paroz reprend ici les analyses de cet héritier de l’école de Francfort pour les étendre sur un axe plus vertical, à l’enseigne de ce que disent les religions sur la reconnaissance de soi par des figures transcendantes. En sollicitant une saga nordique, l’épopée de Gilgamesh, Kierkegaard, le Coran oula Baghavad-Gita aussi bien que les lettres de Paul et d’autres textes bibliques, l’auteur montre qu’il existe dans la pensée religieuse un moment du dépassement de la reconnaissance par des tiers seuls, dégageant d’une quête épuisante d’identité par les seuls recours au rapport mondain et horizontal. Dans ce contexte, le christianisme représente un lieu particulièrement abouti, privilégié et critique, où la quête de reconnaissance sociale se voit allégée par une promesse divine de justification inconditionnelle.
ARISTOTE, « Éthique à Eudème. Introduction, traduction, notes par Olivier Bloch et Antoine Leandri », éd. Encres marines, 2011, 192p.
Olivier Bloch et Antoine Léandri proposent ici une nouvelle traduction de l'Éthique à Eudème d'Aristote, qu’ils ont effectuée d’après la dernière édition critique de l’ouvrage, celle de Richard Walzer et Jean Mingay (Oxford Classical Texts, 1991), non sans s’en écarter lorsque cela leur a paru nécessaire, comme ils s’en expliquent dans les notes. Il est question ici de choses aussi bizarres et désuètes que le bonheur, le courage, ou l’amitié, et par raccroc le plaisir, l’intelligence, la santé, la justice, la politique, le divin, etc. L’Introduction précise la nature de l’œuvre, et les problèmes qu’elle pose, par son titre, par ses rapports avec l’autre « Éthique » aristotélicienne, la plus notoire, l’Éthique à Nicomaque, du point de vue de leur ton, de leur contenu, de leur structure (les deux ouvrages comportent trois livres communs, lesquels, comme c’est la règle éditoriale, ne sont pas traduits ici), de leur différence et de l’interprétation qu’il faut en donner (question, en particulier, de l’évolution prêtée à la pensée d’Aristote par nombre de commentateurs). Elle se termine sur un aperçu concernant l’établissement du texte. Ces préliminaires, comme la traduction elle-même, les notes de bas de page critiques et explicatives qui l’accompagnent, et la bibliographie sélective qui s’y ajoute, s’adressent à la fois à l’amateur éclairé, auquel ils devraient rendre l’ouvrage accessible, et aux spécialistes, dont on espère qu’ils pourront y trouver intérêt dans leurs enseignements et leurs recherches.
OGIEN Ruwen, "L’influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale", éd. Grasset, 2011 (essai).
La plupart des philosophes prétendent que, si l’on s’intéresse à la pensée morale, il faut commencer par lire et relire les grands textes de l’histoire des idées pour avoir des « bases solides ». Il n’est pourtant pas évident que le meilleur moyen d’inviter le lecteur à la réflexion éthique soit de lui donner le sentiment qu’il peut se reposer tranquillement sur les doctrines élaborées par les « géants de la pensée ». Partant de ce principe, Rowen Ogien propose, dans un livre qui se présente comme une sorte d’anti-manuel de philosophie, une série de problèmes concrets, de dilemmes, de paradoxes, afin de mettre à l’épreuve les jugements du lecteur. Nous y trouvons des expériences de pensée dont les conclusions nous font douter de la robustesse ou de l’universalité de nos intuitions morales. Ces matériaux forment le corpus d’une philosophie morale expérimentale qui nous aide à comprendre que rien dans les concepts et les méthodes de la philosophie morale n’est à l’abri de la contestation et de la révision. Pourquoi en effet faudrait-il « fonder la morale » sur un principe unique et inaltérable ? Qui a besoin d’une telle « sécurité » ? Telle est la question que ce livre alerte, drôle et profond, nous invite à poser.
THOMASSET Alain , « Interpréter et agir. Jalons pour une éthique chrétienne », éd. du Cerf, 2011, 432p.
Qu'est-ce que l'agir chrétien ? Comment rendre compte de la vie morale des hommes et des femmes de ce temps, qui veulent être disciples du Christ ? Cet ouvrage vise à mettre à la disposition des lecteurs les outils essentiels pour l'élaboration d'un jugement moral dans le cadre de la tradition chrétienne. Ces « jalons d'éthique chrétienne », issus d'un enseignement donné depuis une dizaine d'année au Centre Sèvres, constituent un manuel de théologie morale fondamentale, destiné à tous ceux qui veulent s'informer ou se former dans la manière chrétienne de faire des choix éthiques. Les différents chapitres sont autant d'éléments à considérer ou de dimensions à examiner pour parvenir à un agir juste. Sont ainsi abordés : la place et l'usage de l'Écriture dans le raisonnement moral ; les enseignements de l'histoire et de la tradition ; la pertinence de la loi naturelle ; la place de la raison et de la Révélation ; la notion de personne humaine ; le dialogue de la loi et de la conscience ; les vertus ; les relations entre morale et spiritualité ; les dimensions ecclésiales et sociales de l'agir chrétien. Tous ces jalons sur le chemin de la vie bonne ne sont pas simplement juxtaposés : ils prennent place au sein d'une architecture systématique qui en donne le sens. Pour l'auteur, la théologie morale se conçoit comme un art de l'interprétation et de la décision : agir selon l'Esprit du Christ suppose de mettre en œuvre une triple herméneutique conjointe de la Parole de Dieu, de la tradition chrétienne et de l'existence croyante en situation, avec pour centre le discernement de la conscience éclairée de la personne. C'est dans le mouvement d'interprétation d'une raison inspirée par la foi qu'il est possible de parler du jugement moral d'un chrétien dans son action.
RACHLINE François, « La Loi intérieure », éd. Hermann, 2010, 170p.
La Bible hébraïque n’est pas seulement le texte fondateur des plus grandes religions monothéistes, c’est aussi un ouvrage qui se laisse lire indépendamment de toute croyance et de toute piété. Telle est l’approche développée ici par François Rachline. Une lecture fidèle de ce qu’il est convenu d’appeler l’Ancien Testament conduit l’auteur à identifier dans ce chef d’œuvre la construction d’une éthique de l’intériorité. Dans cette perspective, plutôt que de prescrire un modèle d’organisation sociale requérant une divinité transcendante et régulatrice, le texte biblique met en scène un débat interne, propre à chaque femme et à chaque homme. Cet essai invite à découvrir la Bible autrement, comme un ouvrage de philosophie morale.
MERKER Anne, « Une morale pour les mortels. L'éthique de Platon et d'Aristote », Les Belles Lettres, 2011, 412p.
Une morale pour les mortels est une étude d'ensemble de l'éthique de Platon et d'Aristote, à partir de la problématique philosophique qui lui donne corps: la mortalité de l'être humain, source de ses désirs et de leur perpétuelle insatisfaction. Par contraste avec une morale du devoir, on découvre ici une morale qui s'exprime par un « il faut » (δεί, χρή), poussant vers une fin qui puisse répondre au manque (ένδεια) et au besoin (χρεία) qui marquent la condition humaine. À partir de cette problématique sont repris et éclairés tous les concepts et thèses classiques de l'éthique ancienne: la question de la mesure et de l'harmonie, la vertu dans son unité et sa pluralité, le bonheur, le bien, le plaisir, l'amitié, l'amour de soi, la volonté et les autres désirs, l'intention, l'action, et surtout la vérité du paradoxe « nul n'est méchant de plein gré », dont sont exposées la résistance face aux critiques d'Aristote et les conséquences dans le domaine pénal. L'ensemble met en valeur la spécificité de l'être humain décelée par les Anciens: qu'il soit un être tout à la fois désirant et pensant.
DE CONINCK Fr., BAUDIN Fr., e.a., « Pour une éthique biblique », éd. Je Sème, 2004, 192p. (Dossier vivre, 22)
Les grands thèmes éthiques que sont la justice, la paix, la liberté, le respect de la personne humaine et l’environnement traités par des professants dans une optique résolument éclairée par la Bible, parole de Dieu.
THEISSEN G., « Le mouvement de Jésus : Histoire sociale d'une révolution des valeurs », éd. du Cerf, 2006, 364p.
Fin connaisseur du cadre historique, social, économique et culturel dans lequel se sont inscrits la prédication et l'action de Jésus, Gerd Theissen s'intéresse ici au " mouvement de Jésus ". Qui étaient ces gens qui suivaient Jésus ? Comment vivaient-ils ? Qu'attendaient-ils du prédicateur de Nazareth ? Inscrivant ce mouvement de " charismatiques itinérants " parmi les autres mouvements de renouveau que connaissait alors le judaïsme, faisant apparaître leurs similitudes et leurs différences, l'auteur montre comment les adeptes de Jésus ont opéré une révolution des valeurs, des normes et des convictions religieuses par quoi le " mouvement de Jésus " est entré dans l'histoire comme une religion nouvelle. Car le " mouvement de Jésus " est à distinguer du christianisme primitif ultérieur - qui vénère Jésus élevé à la condition divine et qui refoule le caractère charismatique des commencements. Pourquoi le mouvement de Jésus a-t-il échoué dans la société judéo-palestinienne ? Pourquoi a-t-il rencontré le succès dans la société romano-hellénistique et, par ce passage au monde grec, a-t-il permis l'universalisation des valeurs juives ? Comment est-il devenu un mouvement cultuel ? C'est à comprendre ces glissements cruciaux que s'attache l'auteur. Gerd Theissen porte à maturité dans une grande synthèse les thèmes qu'il travaille depuis longtemps. Il signe là un apport important à la connaissance des " origines du christianisme " et du " christianisme des origines ".
LEMOINE Laurent, GAZIAUX Éric et MULLER Denis (dir), « Dictionnaire encyclopédique d'éthique chrétienne. Sous la direction de », éd. du Cerf / Centre national du Livre, 2013, 2176p.
La Règle d'or : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes. » [Jésus] « La vie éthique ou morale est une exigence d'humanité. Elle naît du désir des personnes de donner sens à leurs actes et d'agir en vue du bien. Composée de règles d'action, de normes, de valeurs, de vertus, de représentations du bien ou de ce qui est sensé, elle vise à rendre la vie plus humaine, et met en œuvre la liberté des personnes dans leur relation avec les autres, avec elles-mêmes, avec la nature et avec Dieu. On appelle généralement "éthique" la science des comportements moraux humains » [extrait de l'article « Éthique »]. Avec quelque 200 articles rédigés par plus de 100 spécialistes venus de divers horizons (théologiens, philosophes, historiens, sociologues, psychanalystes, scientifiques, etc.), ce « Dictionnaire encyclopédique d'éthique chrétienne » embrasse l'ensemble des différentes notions liées à l'éthique et à la réflexion morale chrétienne. Par son approche historique, interdisciplinaire et œcuménique, il offre une meilleure compréhension des débats sociétaux actuels (famille, euthanasie, clonage, communautarisme, écologie, mondialisation, etc.). Sont aussi traitées des notions fondamentales du christianisme comme la grâce, la joie, l'amour, l'espérance, la foi... Tout lecteur, initié ou non, tirera profit de la consultation de cet ouvrage d'une ampleur sans précédent.
HENRY Michel, « Sur l'éthique et la religion », PUF, 2004, 304p. (Epiméthée)
« Si l'on suppose que toute communauté humaine repose sur une vie phénoménologique omniprésente dont elle reçoit sa force et sa certitude, la mise à l'écart de la phénoménologie sera celle de cette vie cachée et toute-puissante. Dès lors son reflux de la culture laisserait place à la spéculation traditionnelle, à une philosophie du langage coupée de ce soubassement de la Vérité, libre de dérouler sans fin ses intentions verbales et ses jeux de mots. » Par ces mots, Michel Henry donne à penser que ce serait pour faire obstacle à ce reflux possible, à cette philosophie qui joue sur les mots, au déni de ce soubassement de Vérité sur quoi reposent l'existence et le développement de toute communauté humaine, qu'il a été amené à prendre la parole en marge et commentaire de son œuvre publiée et à poser à ses contemporains la question qui mérite le plus d'être posée : « Qu'est-ce que cela que nous appelons la vie ? » Au lendemain de sa mort en juillet 2002, il devenait nécessaire, voire urgent, de rassembler la plupart de ses essais, études, articles et conférences publiés dans des revues ou restés inédits. Tel est l'enjeu des quatre volumes de Phénoménologie de la vie, qui marquent une étape décisive dans la constitution de ses « Œuvres complètes ». Les textes ici rassemblés permettent de mieux comprendre la dernière évolution de la phénoménologie de la vie, celle qui a, peut-être, le plus marqué le public : trouver dans l'éthique, mais finalement dans le christianisme et même l'« archi-christologie », l'accomplissement de l'auto-affection.
QUANTIN Jean-Louis, Le rigorisme chrétien, Éd. du Cerf, 2001, 161 p
La dialectique de la rigueur et de l'indulgence en christianisme est inévitable dès lors que cette religion est devenue celle d'un grand nombre tout en continuant de réclamer l'exigence d'une radicale conversion et de la manifester en certains de ses membres. Jean-Louis Quantin aborde un domaine peu exploré de nos jours, par une méfiance qui est devenue ignorance. Tout en distinguant soigneusement le rigorisme, qui est une doctrine de théologie morale à l'âge classique, des autres courants de la sévérité chrétienne, c'est bien tout un versant de l'univers théologique et spirituel de l'Occident qu'il a ainsi observé à travers les siècles. S'appuyant sur les recherches les plus récentes, en ayant mené lui-même un bon nombre, il montre bien le lien qui lie le rigorisme à la morale sécularisée. Soit qu'elle rebute, soit qu'elle attire (surtout pour les autres), la rigueur chrétienne demandait cet exposé historique aussi informé que perspicace.
Michel Meyer, « Principia moralia », éd. Fayard, 2013, 320p.
Y a-t-il une seule et unique morale dont on puisse se prévaloir aujourd’hui ? Les réflexions philosophiques sur la morale se sont toujours combattues, remplacées, démenties au fil du temps, tout en étant chacune valable. Le stoïcisme, la morale de la vertu, le recours à la loi morale, l’utilitarisme sont autant de courants qui irriguent encore notre façon de penser. Mais laquelle de ces « visions » choisir ? Et pourquoi choisir celle-là plutôt qu’une autre ?
Michel Meyer opère ici un retournement de la pensée traditionnelle sur l’éthique. C’est parce que l’homme est un problème pour l’homme qu’il y a des réponses qu’on appelle la morale. Michel Meyer ne part plus des sujets éthiques (Moi, l’Autre) comme référents moraux, mais de la distance, plus ou moins grande, entre les individus. C’est la variation de cette distance qui influence nos choix quant au bien et au mal, à ce que l’on recherche ou à ce que l’on veut fuir ou éviter, et qui fera qu’on sera tantôt stoïcien, tantôt utilitariste ou kantien. Le positionnement des sujets les uns par rapport aux autres conduit à agir de telle ou telle manière, donc à adopter tel ou tel type de conduite morale et à juger ce qui est bien ou mal de façon différente. Le problème moral, c’est l’Autre comme problème, auquel il convient de répondre selon la distance qui nous sépare, nous divise ou nous rapproche, et auquel on répond toujours d’ailleurs, parce qu’il constitue une menace, un appel à l’aide, ou encore la nécessité de coopérer.
Sans chercher à édicter de nouvelles règles ou de nouveaux préceptes, Michel Meyer replace les grandes théories morales, comme celles d’Aristote, de Kant, de Mill ou encore de Hume, dans un espace philosophique virtuel qui est leur espace de validité. Avec le concept de distance entre les êtres, il nous offre ainsi une approche nouvelle et synthétique de la morale.
MULLER D., « La Gauche, la droite et l'éthique. Jalons protestants et œcuméniques face aux défis de la laïcité », éd. du Cerf, 2012, 128p.
Être de gauche ou de droite implique-t-il automatiquement des positions progressistes ou conservatrices en éthique ? Comment maintenir une distinction au moins partielle entre nos préférences politiques et nos options éthiques sans succomber à une certaine schizophrénie ? Et quel rôle joue, dans ces débats, la compréhension de la foi chrétienne dans ses différentes expressions confessionnelles ? Le catholicisme est-il le seul à défendre le mariage, la famille, la filiation ? Le protestantisme n'a-t-il pas lui aussi son mot à dire dans cette discussion cruciale pour l'avenir de nos sociétés démocratiques et de la laïcité elle-même ? Cet essai original et provocant tente de dénouer les nœuds gordiens qui nous empêchent de penser et de croire librement. La gauche et la droite existent bel et bien, mais ne sont pas des positions figées et fermées ; le christianisme est clairement du côté des plus vulnérables et des plus pauvres, la gauche n'ayant certes pas le monopole de la solidarité et de la justice. Il importe d'oser aborder de front et sans préjugés des questions délicates et controversées, comme le mariage homosexuel ou l'euthanasie. L'auteur discute les textes romains, mais aussi, plus près de nous, les idées de Vincent Peillon et de Judith Butler. Un christianisme libre est tout le contraire d'une pensée politiquement ou éthiquement correcte.