De quelques romans ...
De quelques romans ...
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
Pour tous les âges,
d’une grande variété
et dans un joyeux désordre ...
voir la page spéciale : « analyse » (romans chrétiens, romans spirituels)
DEMYTTENAERE Bart et GEYSEN Wim, "De toi à moi", Namur, éd. Mijade, 2007, 184p.
Denis‚ jeune universitaire‚ reçoit une lettre d'une jeune fille qu'il ne connaît pas : Béa. Au fil des lettres‚ ils se découvrent sans jamais se rencontrer‚ parlent de leurs visions de la vie‚ confrontent leurs idées‚ leur image du bonheur jusqu'à ce que Béa lui confie son dégoût du monde‚ la faillite de ses idéaux‚ son mal–être profond et son désarroi. Un roman qui aborde‚ de lettre en lettre‚ avec intelligence et gravité‚ la question du sens de la vie sous forme de débat d'idées et de prise de responsabilité.
Thèmes : Sentiments / Amitié / Partage / Solitude
exploitation pédagogique : le roman épistolaire et la réflexion philo
- repérer les stratégies argumentatives (démontrer, persuader, émouvoir)
-aborder les questions philo (sens de l'existence, bonheur, engagement, place de l'homme dans l'univers, croyance en Dieu) qui traversent les grands courants de pensées (épicurisme, existentialisme, Kierkegaard, Schopenhauer, ...)
ATTALI Jacques, " La confrérie des Eveillés ", Fayard / LP, 2004
Au XIIe s., à Cordoue où les trois monothéismes ont choisi de se respecter, de s'admirer, de se nourrir les uns les autres, un artisan énigmatique eut le temps, avant d'être torturé et pendu, de révéler à son neveu comment obtenir le livre le " plus important à avoir jamais été écrit par un être humain ". Lancé dans cette quête qui le mène à travers l'Europe et le Maroc, le jeune juif, Maïmonide, croise un jeune musulman, Averroès, entraîné dans la même recherche. L'un comme l'autre, qui deviendront des géants de la pensée, sont poursuivis par un groupe mystérieux qui semble décidé à tout faire pour les empêcher d'aboutir : la Confrérie des Éveillés. La plupart des personnages de ce roman ont vraiment existé. Si incroyables qu'ils soient, la plupart des événements politiques et personnels qu'ils traversent ont eu lieu. Les idées, les façons de vivre sont d'époque. Tout donne à penser qu'en ce moment crucial de l'histoire du monde, le plus grand des penseurs juifs et le plus grand des philosophes musulmans ont dialogué exactement comme ils le font ici. Tout, enfin, dans l'Histoire, s'est toujours déroulé et se déroule encore exactement comme si le complot évoqué dans ces pages avait vraiment eu lieu. Comme si les " Éveillés " étaient encore parmi nous, porteurs d'un secret essentiel pour l'avenir de l'humanité, mais à jamais perdu. À moins que...
BARTH John, « Le courtier de tabac », Poche, 2 vol. (700 + 700p.)
Unanimement considéré comme le chef-d'œuvre de John Barth, Le Courtier en tabac a acquis le statut d'un classique contemporain. Situé à la fin du XVIIe siècle, le roman raconte l'odyssée chaotique d'un jeune puceau maladroit et naïf,
Ebenezer Cooke, envoyé dans le Nouveau Monde pour veiller sur la plantation de tabac de son père et rédiger un poème épique sur les splendeurs du Maryland. Assisté d'un valet poltron et d'un mystérieux précepteur, notre infortuné poète est capturé par des pirates puis par des Indiens, se voit déposséder de ses biens par de grossiers imposteurs, tombe amoureux d'une prostituée, défend tant bien que mal sa précieuse virginité, et croise quantité de dangereux personnages qui ne cessent d'échanger leurs identités - il finit même par découvrir le " scabreux secret " de la mythique Pocahontas. A la fois parodie du genre picaresque et satire du roman d'apprentissage, fantaisie nihiliste et farce historique, hommage à Rabelais et Voltaire, Cervantès et Lesage, Swift et Sterne, Le Courtier en tabac est une monstrueuse machine romanesque sur le vice et l'innocence, écrite dans une langue savoureuse et drolatique.
BENOIT Michel, « Le secret du 13e Apôtre », Albin Michel / Poche, 2006, 411p.
Ceux qui ont tenté de percer l'énigme du treizième apôtre ne sont plus là pour en parler... Assassiné dans le train Rome-Paris, le père Andréi était sur le point de découvrir un secret que l'Eglise s'acharne, depuis sa fondation, à dissimuler. Avant sa mort, il avait eu le temps de se confier à un ami, le père Nil. A son tour, celui-ci se lance sur les traces d'une mystérieuse épître qui prouverait que Jésus n'est pas le fils de Dieu... Rome va tout faire pour l'en empêcher, Jérusalem et La Mecque aussi ; car c'est l'ordre du monde qui est en jeu. Meurtres, mensonges, manipulations... Des coulisses du Vatican aux grottes de Qumran, des mystères esséniens à ceux des Templiers, un fascinant thriller dans la lignée du Nom de la rose.
Ancien moine, Michel Benoît est théologien et docteur en biologie. Il a quitté les Ordres en 1984, l'Eglise désapprouvant ses recherches sur la vie et la personnalité du Christ. Il s'y est depuis consacré.
CLEMENT Catherine, "Le voyage de Théo", Seuil / Points, 1997, 721p.
Théo, quatorze ans, est atteint d'une maladie incurable. Sa tante Marthe, personnage excentrique, décide de le prendre sous son aile au cours d'un long périple. A travers l'Europe, l'Asie, l'Amérique et l'Afrique, Théo va faire le tour du monde des religions pour trouver sur place des réponses à la question de l'existence de Dieu. Curieux de tout, il interroge les rites, mythes fondateurs et cosmogonies des principales traditions. Le voyage de Théo, en même temps qu'il l'achemine vers un destin qui doit autant à la médecine qu'à l'amour, le conduit ainsi à la rencontre de sage qui ouvriront son esprit et apaiseront son coeur. Foisonnant d'informations, ce roman est une formidable initiation aux grands courants spirituels de l'humanité.
COMASTRI-MONTANARI Danila, « In corpore sano. Roman policier antique », 10/18, 2007, 274p.
La vie pourrait être douce pour Publius Aurélius Statius, éminent sénateur de l'Empire romain, séducteur invétéré et épicurien convaincu. Mais ce bon vivant possède aussi un sens aigu de la justice et un sérieux penchant pour les mystères criminels. Aussi, lorsque la fille de son vieil ami juif Mordechaï meurt dans d'étranges circonstances, apparemment victime d'un avortement raté, Aurélius soupçonne une réalité plus complexe qu'il n'y paraît. Avec l'aide du roublard Castor, son indispensable affranchi et de Pomponia, une pétulante matrone toujours partante pour se lancer sur la piste du crime, il enquête au cœur du quartier juif du Transtévère. Mais dans les sombres ruelles de la cité la plus puissante du monde antique, le mal peut prendre bien des visages. Entre un insaisissable fiancé, une vieille nourrice moins folle qu'elle n'en a l'air et un voyou assoiffé de vengeance, les suspects ne manquent pas pour l'infatigable Aurélius.
d’ORMESSON Jean, « La création du monde », Laffont/ Pocket, 2007, 210p.
Quatre amis – Edgar, un psychiatre ; André, un grand patron très subtil ; François, professeur de physique mathématique appliquée aux sciences de la vie ; et le narrateur – passent comme chaque année huit jours de vacances dans une île de la Méditerranée orientale. Edgar a apporté un manuscrit que lui a envoyé un certain Simon Laquedem. Il ne connaît rien de l’auteur. Le texte l’intrigue. Il voudrait savoir ce qu’en pensent ses trois amis. Le groupe décide d’en lire chaque jour quelques pages.
Dans son livre, Simon Laquedem raconte qu’il est la proie de rêves s’articulant les uns sur les autres au point qu’il n’arrive plus à les distinguer de la réalité… Un ange vient lui annoncer qu’il est le nouvel Abraham, le nouveau Moïse, le nouveau Mahomet et que Dieu insiste pour lui parler. Dieu lui apparaît et lui raconte successivement avec simplicité et clarté, parfois avec gaieté, à la stupeur des quatre amis, les origines de l’univers, le big-bang, l’espace et le temps, l’eau, l’air, la vie si tragiquement passagère des hommes, leur pensée et leur histoire, les dramaturgies du savoir, de l’ambition, de l’amour et du sexe.
Entre Bible et bande dessinée, entre texte sacré et canular, cette lecture quotidienne constitue une sorte d’odyssée risible de l’esprit qui provoque chez les quatre amis des réactions opposées. Pour Edgar, Simon est un fou dont les délires l’intéressent. Pour François, c’est un imbécile dont il combat les propos avec fureur. André s’en fiche un peu et le narrateur compte les coups. Au terme des huit jours, un double renversement – le groupe a été manipulé par le narrateur, mais le narrateur est peut-être manipulé par quelqu’un d’autre – donne comme un sentiment de vertige. Aux quatre amis d’abord. Et aussi au lecteur pour qui le livre tend à remplacer toutes les bibliothèques imaginaires et réelles.
DESPLECHIN Marie, « Et Dieu dans tout çà ? », Ecole des Loisirs, 1994, 128p.
Avec les dinosaures et le big bang, Dieu est la question qui passionne le plus Henri. Un jour, il décide de s'y intéresser à fond, et de commencer par interroger les adultes qui l'entourent. Sa mère a autant de mal à décider si elle croit en Dieu ou non qu'à savoir ce qu'elle va faire à dîner le soir-même, ce qui, croyez-en Henri, n'est pas peu dire. Mais elle considère qu'il faut connaître les récits de la Bible, tout comme il est indispensable d'avoir appris les Fables de La Fontaine. Le père d'Henri a un avis beaucoup plus tranché : il faut régler son compte à Dieu comme s'il s'agissait du Père-Noël. Sa grand-mère, elle, entretient d'excellentes relations avec Dieu, et serait ravie que son petit-fils fasse de même. Henri ne se sent pas très avancé. Peut-on prier Dieu pour avoir de bonnes notes en dictée? Pour que les notes de sa propre sœur connaissent une petite baisse ? Et surtout, est-il possible d'avoir une conversation véritablement enrichissante avec un adulte ?
DOODY Marguaret, « Aristote détective », 10/18, 1998, 348p.
A l'aube du mois de Boédromion, juste au déclin du solstice d'été à Athènes en 328 avant J.-C., un éminent citoyen est brutalement assassiné d'une flèche dans la gorge. Le jeune Stéphanos est rempli d'horreur devant ce spectacle, mais il est encore plus effrayé en écoutant la proclamation publique accusant son cousin Philémon de ce meurtre. Car, selon la loi athénienne, c'est à Stéphanos, plus proche parent mâle de l'accusé, que revient le redoutable honneur de défendre Philémon devant l'Aréopage. Dans son désarroi, il va chercher aide et assistance auprès de son vieux maître Aristote. En racontant son aventure, Stéphanos brosse un savoureux portrait d'Aristote et de ses excentricités, ses enthousiasmes, sa passion pour les poteries et le bon vin. Grâce au philosophe, notre héros fera éclater la vérité.
FERNANDEZ Dominique, " La course à l'abîme. roman ", Grasset / Livre de Poche, 2005, 790p.
Rome, 1600. Un jeune peintre inconnu débarque dans la capitale et, en quelques tableaux d'une puissance et d'un érotisme jamais vus, révolutionne la peinture. Réalisme, cruauté, clair-obscur : il bouscule trois cents ans de tradition artistique. Les cardinaux le protègent, les princes le courtisent. Il devient, sous le pseudonyme de Caravage, le peintre officiel de l'Eglise. Mais voilà c'est un marginal-né, un violent, un asocial ; l'idée même de " faire carrière " lui répugne. Au mépris des lois, il aime à la passion les garçons, surtout les mauvais garçons, les voyous. Il aime se bagarrer, aussi habile à l'épée que virtuose du pinceau. Condamné à mort pour avoir tué un homme, il s'enfuit, erre entre Naples, Malte, la Sicile, provoque de nouveaux scandales, meurt à trente-huit ans sur une plage au nord de Rome. Assassiné ? Sans doute. Par qui ? On ne sait. Pourquoi ? Tout est mystérieux dans cette vie et dans cette mort. Il fallait un romancier pour ressusciter, outre cette époque fabuleuse de la Rome baroque, un tempérament hors normes sur lequel on ne sait rien de sûr, sauf qu'il a été un génie absolu, un des plus grands peintres de tous les temps.
GIDE André, " Les nourritures terrestres ", Gallimard / Folio, 1964
André Gide, exalté, sensuel, lyrique. Les Nourritures Terrestres, oeuvre de jeunesse, est un hymne panthéiste. Il célèbre la vie, la nature, le désir.
Sa composition est kaléidoscopique. Les genres y sont mêlés : notes de voyages, fragments de journal intime, rondes et ballades, dictionnaire poétique, dialogues fictionnels. Toutes les formes d'écriture sont convoquées pour dire l'ardeur avec laquelle Gide tente d'exister. Il invite le lecteur à éduquer sa sensibilité : tendre vers une acuité de l'instant, du mouvement, du dénuement. Vers l'amour, libéré de ses contraintes morales ou religieuses.
Gide rend hommage à la Création toute entière et prône une vie nomade, sans attaches. Son style est à l'images de ses intuitions : libre, sauvage et intensément poétique.
HARPMAN Jacqueline, « Dieu et moi », éd. Mille et une Nuits, 1999
«Je mourus par un bel après-midi d'automne, m'épargnant ainsi l'hiver que j'ai toujours détesté.» Ainsi s'ouvre le récit au cours duquel l'héroïne va rencontrer... le Créateur en personne. Mais il en faudrait beaucoup plus pour impressionner cette athée convaincue ! Un débat s'engage...
HUXLEY Aldous, « Le meilleur des mondes », Poche / Pocket
Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d'œuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps. Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique.
KESHAVJEE Shafique, "Le roi, le sage et le bouffon", Seuil / Points, 2000, 262p.
Suite à d’étranges rêves, le Roi d’un pays lointain, conseillé par son Sage et son Bouffon, décide de convoquer le premier Grand Tournoi de la Vérité. Les concurrents sont des athlètes de haut niveau ; leurs disciplines sont l’athéisme et les grandes religions du monde. A la recherche de la Beauté éternelle et de la Sagesse véritable, ils mettront tout en œuvre pour se dépasser et communiquer le meilleur d’eux-mêmes. Mais que se passe-t-il quand un juif, un chrétien, un musulman, un hindou, un bouddhiste et un athée se rencontrent ? Qui sortira vainqueur de cette compétition ? Une fable brillante et pleine d’humour, où les religions sont au cœur d’un récit passionnant.
KLASS David, "Tu ne me connais pas (roman)", Seuil, 2009, 256p. (Karactère(s)
Ces mots que John adresse à sa mère ne sont pas tendres. Elle ignore que son fils de quatorze ans déteste sa vie et que « l’homme qu’est pas son père » le frappe dès qu’elle est absente. Mais John s’avère plein de ressources. Il encaisse les coups et démonte avec lucidité le monde qui l’entoure, le rendant plus supportable en s’inventant des histoires. Son tuba-crapaud et ses capacités d’autodérision suffiront-ils à tirer d’affaires cet ado à la dérive ?
LENOIR Frédéric, "L'oracle della Luna", Albin Michel / Poche, 2006, 738p.
Au cœur d'un XVIe siècle hanté par les querelles religieuses et philosophiques, le nouveau thriller historique de Frédéric Lenoir, directeur de la revue "Le monde des religions" et historien reconnu, nous entraîne des palais aux prisons de Venise, du mont Athos au bagne des corsaires d'Alger, de Jérusalem au ghetto de Chypre. Un grand roman d'amour et d'aventures où passion, mort, mystique chrétienne et soufie, astrologie et kabbale rythment la quête initiatique de Giovanni, le jeune paysan qui avait osé lever les yeux sur la fille des Doges ...
MAALOUF Amin, "Identités meurtrières", Grasset / Livre de Poche, 1998, 189p.
" Depuis que j'ai quitté le Liban Pour m'installer en France, que de fois m'a-t-on demandé, avec les meilleures intentions du monde, si je me sentais " plutôt français " ou " plutôt libanais ". Je réponds invariablement : " L'un et l'autre ! " Non par quelque souci d'équilibre ou d'équité, mais parce qu'en répondant différemment, je mentirais. Ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre, c'est que je suis ainsi à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles. C'est cela mon identité... " Partant d'une question anodine qu'on lui a souvent posée, Amin Maalouf s'interroge sur la notion d'identité, sur les passions qu'elle suscite, sur ses dérives meurtrières. Pourquoi est-il si difficile d'assumer en toute liberté ses diverses appartenances ? Pourquoi faut-il, en cette fin de siècle, que l'affirmation de soi s'accompagne si souvent de la négation d'autrui ? Nos sociétés seront-elles indéfiniment soumises aux tensions, aux déchaînements de violence, pour la seule raison que les êtres qui s'y côtoient n'ont pas tous la même religion, la même couleur de peau, la même culture d'origine ? Y aurait-il une loi de la nature ou une loi de l'Histoire qui condamne les hommes à s'entre-tuer au nom de leur identité ? C'est parce qu'il refuse cette fatalité que l'auteur a choisi d'écrire les Identités meurtrières, un livre de sagesse et de lucidité, d'inquiétude mais aussi d'espoir.
MAES Marie-Claire, « Où tu iras, j’irai … », Magny-les-Hameraux, éd. Soceval, 1999
En l’an 30 de notre ère, à Jérusalem, carrefour du monde romain et du judaïsme, au moment où naît le christianisme, Marcus Valerius, jeune centurion de l’armée romaine, rencontre Abigaïl, dernière fille d’Eléazar, éminent scribe juif. Un amour fou les embrase ! Cet amour qui les unit pourra-t-il les aider à surmonter ce qui les sépare : leur personnalité, leur culture, leur religion ?
MENDOZA Eduardo, « Sans nouvelles de Gurb », Seuil / Points, 2006, 125p.
Deux extraterrestres débarquent pour une mission d'étude. Le lieu : la terre. Sujet : les hommes. L'auteur de ce journal a la responsabilité de cette mission. Croyant bien faire, il envoie son subalterne Gurb au contact de la zone et de la "faune autochtone", métamorphosé pour l'occasion en une forme qu'il imagine totalement passe-partout : Madonna. Il ne lui faudra pas plus de 20 heures pour qu'il disparaisse et que, sans nouvelles de lui, le narrateur se voit contraint de partir à sa recherche et à la découverte de Barcelone et des habitudes terrestres. Notre héros se retrouve alors à son insu au centre d'aventures pour le moins désopilantes.Mais enfin, de qui parle-t-on ici ? De nous bien sûr ! De notre société, de ses moeurs et de ses coutumes, de son arrogance et de sa lâcheté. De ses bons côtés aussi, de ce qui fait que nous sommes parfois vils ou valeureux. Et si souvent, à la lecture de ce petit livre, un rire salutaire et incontrôlable vous secoue comme un prunier, il s'en faut aussi de peu parfois pour qu'il nous inspire la terreur de nous-mêmes. Car l'humour délirant d'Eduardo Mendoza est ainsi dosé qu'il recèle toujours une part certaine de férocité. Ainsi, par moments, on en viendrait presque à s'écrier : pauvres extraterrestres perdus dans ce monde de fous !
MENDOZA Eduardo, « Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus », Seuil / Points, 2009, 217p.
Le village de Nazareth est très agité: Joseph est accusé de meurtre. Or, en sa qualité de charpentier, il est le seul à pouvoir construire la croix sur laquelle il doit être cloué. Voilà qu'arrive le philosophe Pomponius, errant aux confins de l'Empire romain en quête d'eaux miraculeuses. Moyennant finances, il accepte d'aider Jésus, convaincu de l'innocence de son père, à démasquer le vrai coupable.
MILLET Richard, "L'Orient désert (roman)", Gallimard / Folio, 2009, 219p.
Ce que je suis : un écrivain en route dans sa langue. C'est dans la langue qu'on chemine, autant que dans le paysage. Parfois je m'arrête en plein vent : mes mots aussitôt ravalés, comme le voile blanc sur la bouche des femmes druzes, comme un souffle d'homme sur la soie protégeant un sexe humide de femme. Je marche un peu seul sur la route de Hermel. Le chauffeur s'est endormi dans la voiture. Pas de secret à découvrir ou à livrer : je suis en mouvement sur la terre rouge de la Bekaa, entre deux chaînes de montagnes. Peut-être ne suis-je là que pour oublier ce qu'une femme a fait de moi : un être hors de lui, condamné à marcher, penser, parler seul (trois langues à la bouche et nulle envie qu'elles s'ébruitent dans l'après-midi poussiéreuse).
NESBO Jo, “Le Sauveur. Une enquête de l'inspecteur Harry Hole”, Gallimard / Folio policier, 2009, 669p.
En plein hiver à Oslo, l'Armée du Salut met les bouchées doubles pour aider les exclus. Un concert de charité organisé en présence du Premier ministre tourne pourtant au drame lorsqu'un bénévole s'écroule, un petit trou bien net dans le front. Ex enfant soldat de Vukovar, héros de guerre qui slalomait la nuit entre les lignes serbes pour placer des bombes sous les chars, le tueur s'est enfui. Mais, bloqué à l'aéroport par une tempête de neige, ce spécialiste de l'élimination des criminels de guerre et des pédophiles réalise qu'il s'est trompé de cible et décide de rester pour achever son travail. Que sa véritable proie soit un membre influent de l'Armée du Salut, promis aux plus hautes fonctions, ne l'arrête pas. Il sait que l'habit ne fait pas toujours le moine. Tandis qu'Harry Hole entre à son tour dans la danse, le jeu sanglant du chat et de la souris ne fait que commencer...
PAASILINNA Arto, « Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen », Gallimard / Folio, 2008, 366p.
Le pasteur Oskari Huuskonen traverse une mauvaise passe. Sa foi vacille, son mariage bat de l'aile, ses prêches hérétiques lui attirent les foudres de l'Eglise. Même la pratique du javelot ascensionnel, sport a priori inoffensif, lui cause des ennuis. Comme si cela ne suffisait pas, il va s'attacher à un ourson orphelin, prénommé Belzéb, offert par ses ouailles. Il lui construit une tanière en prévision de l'hiver, l'y rejoint en compagnie d'une charmante biologiste, s'y adonne à des plaisirs peu platoniques. Il n'en fallait pas moins pour que sa femme et son évêque le congédient... Huuskonen et Belzéb vont partir à l'aventure. Un long périple qui les mènera de la mer Blanche à Odessa, Haïfa, Malte ou Southampton, en quête d'un sens à leur existence.
PAASILINNA Arto, « Le fils du dieu de l’Orage », Gallimard / Folio, 1995, 293p.
« Rutja, velu, la stature imposante, se leva. Il portait une cape en fourrure d'ours, une coiffure de plumes de rapace et un gourdin noueux à la ceinture. Il regarda calmement son père et les autres dieux puis dit d'une voix puissante "Je suis prêt à tout. [...] Absolument tout !"» Et c'est ainsi que le fils du dieu de l'Orage descend aujourd'hui du ciel jusqu'en Finlande avec pour mission de reconvertir les Finnois à la vraie foi de leurs ancêtres. Tel un Candide venu du fond des âges, il découvre avec stupéfaction les mystères de la condition humaine et les méandres incompréhensibles de la civilisation. Son apparence ayant de quoi terroriser les populations, il se réincarne en un paisible propriétaire terrien mais n'hésite pas à frapper de la foudre quiconque lui déplaît. Réussira-t-il à atteindre son objectif ? C'est ce que nous conte avec son humour habituel Arto Paasilinna dans ce nouveau roman, détonant mélange de fable sociale et d'épopée mythologique...
PAASILINNA Arto, « Prisonniers du paradis », Gallimard / Folio, 1998, 208p.
Un avion qui fait un amerissage forcé avec à son bord des sages-femmes et des bûcherons - à proximité quand même d'une île - cela n'existe que chez Paasilinna. Voici les naufragés qui s'organisent, chacun retrouvant vite ses habitudes : les Finlandais distillent de l'alcool et ouvrent le " Café de la jungle ". Les Suédoises mettent sur pied un centre de planning familial - n'oublions pas qu'il y a vingt-huit hommes et vingt-six femmes échoués sur la plage. Une plage de sable blanc bordée de cocotiers et où finalement, entre chasse, pêche et culture, la vie ne va pas être désagréable du tout. Au point que certains n'auront aucune envie de retrouver la " civilisation " quand un navire américain s'approche et que son commandant veut évacuer les joyeux naufragés. Des problèmes aigus vont alors se poser et il faudra tout l'humour de Paasilinna pour tenter de les résoudre.
PAROZ Pierre, « Le Protestantisme vu par un adolescent », Labor & Fides, 2001, 191p.
Vincent est un adolescent « modèle ». Au sortir d'une période d'instruction religieuse, tiraillé entre les impératifs de sa formation et ses aspirations à l'indépendance, il tente de se frayer un chemin à travers les contradictions de son âge et de son époque. Au cours de cette fiction dans laquelle maints adolescents ou parents se reconnaîtront, l'auteur développe un petit traité d'éducation chrétienne où branchés et ringards ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Jetant sans hésitation son jeune héros dans des situations fragiles - amours difficiles, tensions familiales ou scolarité pénible - l'auteur montre comment le protestantisme peut orienter de façon constructive les protestations et les hésitations de l'adolescence. Pierre Paroz est Docteur en théologie et pasteur en Suisse. Il travaille à de nouveaux modèles d'enseignement religieux dont cet ouvrage traduit quelques options fondamentales.
PRATCHETT Terry, « Le livre des gnomes. 3 vol. », J’ai Lu, 2001
Lorsque Masklinn, seul chasseur dune tribu de gnomes pénètre dans le grand magasin Arnold frères, quelle n'est pas sa surprise de découvrir que ses rayonnages abritent des centaines de ses congénères, invisibles au regard des hommes !
Son arrivée crée, cependant la panique, car pour les résidents, le "dehors" n'est pas censé exister. De plus l'intrus est venu avec le truc, un objet doué de parole qui prétend connaître l’origine du petit peuple. Et qui fait surtout cette révélation : le magasin est sur le point d'être détruit ! Il n'y a dès lors plus qu'une solution : l'exode. Tâche titanesque pour des êtres de dix centimètres de haut, dont Masklinn est devenu le prophète involontaire ...
PUJADE-RENAUD Claude, "Un si joli petit livre", Actes Sud / Babel, 1999, 179p. (Babel n° 389)
Ces onze nouvelles parlent de la vie, de l’enfance à la mort, pour évoquer une seule et unique obsession, le douloureux sentiment de l’inachevé.
PUJADE-RENAUD Claude, "Le désert de la grâce", Actes Sud / Babel, 2009, 240p. (Babel n° 959)
Avec une très grande probité historique dans la fiction, le roman de Claude Pujade-Renaud fait revivre un lieu mythique de foi et de résistance au pouvoir temporel : Port-Royal-des Champs.
SERROR Frédéric et SABOGA Herio, "L'Échelle de Monsieur Descartes", éd. Le Pommier poche, 2006 (Roman & Plus)
En 1648, alors que la Fronde bouleverse Paris, un curieux assassinat est commis par une puissance surhumaine, mettant en cause deux malheureux jeunes gens. Lors de son dernier voyage dans la capitale, René Descartes se voit mettre au défi de résoudre l'énigme en expliquant cette force aussi prompte à agir que rapide à disparaître. Armé d'un crayon, de quelques feuillets, notre chevalier de la raison triomphante promu détective tente de résoudre ce mystère au cours d'une enquête criminelle où se croisent personnages réels et imaginaires. En quelques jours, parmi les médecins, les savants, les juges et la maréchaussée, il donne une leçon de philosophie active et met en oeuvre l'efficacité de son doute, la puissance de ses intuitions et la finesse de ses déductions, fruits de sa fameuse méthode.
SERROR Frédéric, "Mystère Pascal. La mort du Père Noël", éd. Le Pommier, 2001, 419p. (Roman & Plus)
1656, la bataille des Lettres provinciales vient de s'engager quand on découvre le cadavre d'un père jésuite dans la maison où se cache Blaise Pascal. Est-ce un épisode de plus dans la guerre acharnée que se livrent jésuites et jansénistes ? Ou bien une provocation montée par Mazarin ? Faut-il y voir une coïncidence au moment où justement un miracle vient déliver la propre nièce du philosophe d'un mal guérissable ? Ebranlé par ce meurtre et enchanté par le miracle, Pascal charge son secrétaire d'enquêter sur l'assassinat, tandis qu'un voyageur, chasseur de prodiges, débrouille l'enchevêtrement des faits qui ont conduit à la guérison "miraculeuse". Au croisement de ces deux mystères, Pascal révèlera sa personnalité, la tournure de sa pensée et sa rage d'emprunter les chemins les plus détournés pour gagner des vocations. C'est encore au centre d'une intrigue historique, philosophique et criminelle au coeur du XVIIe siècle, que Frédéric Sessor a choisi de nous emmener. Après L'Echelle de Monsieur Descartes, écrit avec Herio Saboga, ce second roman jette un éclairage surprenant sur l'affaire des Provinciales et les moeurs de Port-Royal.
SCHMITT E-E, « Oscar et la dame en rose », Albin Michel / Poche, 2002, 99p.
Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par Maorie Rose, la dame rose qui vient lui rendre visite à l'hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d'Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d'amour, ces douze jours deviendront légende.
SCHMITT Eric-Emmanuel, « Théâtre. La nuit de Valognes / Le Visiteur / Le bâillon / L’école du diable », livre de Poche, 2002, 242p.
« Le Visiteur » : C'est la rencontre à Vienne en 1938 entre Freud et... Dieu, peut-être ? 3 hommes, 1 femme / durée : 1 h 30
SCHMITT Eric-Emmanuel, « La part de l’autre », Albin Michel / Poche, 2003, 503p.
Le fameux Smoking, no smoking d'Alain Resnais l'a illustré naguère au cinéma, la scientifique "théorie du chaos" déclinée par Lorenz le vérifie tous les jours auprès de l'enchaînement des événements naturels : il suffit parfois d'un rien, d'un chouïa, d'une relation causale infime pour que tel phénomène, inattendu, surgisse tandis qu'on ne l'attendait point. Inversement, pour que telle situation se profile alors qu'elle n'était aucunement escomptée. Ainsi en est-il du 08 octobre 1908 selon Éric-Emmanuel Schmitt : recalé ce jour-là par d'intransigeants censeurs de l'École des Beaux-Arts de Vienne, le candidat Adolf Hitler va s'acheminer vers une existence pétrie de ressentiment, de refus de compassion mâtiné d'une folle soif du pouvoir. Chacun en connaît les conséquences historiques : la Seconde Guerre mondiale, le nazisme, les camps de concentration, le génocide, deux bombes atomiques, cinquante cinq millions de morts…
Mais que se serait-il passé, qu'aurait-il donc pu advenir, si au contraire Hitler avait été reçu aux Beaux-Arts comme apprenti peintre méritant ? À partir de cette question, de cette infime infinie possibilité, bascule l'Histoire dans son entier. S'ouvrent le doute, l'espoir, l'incertitude. L'imaginaire surtout, en la matière de cet étonnant roman où, fidèle à ses habitudes, l'auteur parvient – sur une idée plutôt convenue – à filer une trame aussi haletante que vertigineuse. Alternées tour à tour, défilent en effet sous nos yeux deux vies que tout oppose, en fonction de causes initiales radicalement opposées. D'un côté le clochard, le caporal à la Croix de fer, le dirigeant du parti national-socialiste fan de l'opéra wagnérien Rienzi, le dictateur misanthrope dément dont le romancier développe une biographie dûment renseignée. De l'autre, Adolf H., jeune homme soigné par Freud pour ses troubles sexuels (une belle rencontre, sur laquelle plane en clin d'œil le fantôme de la célèbre pièce de Schmitt : Le Visiteur !), peintre de l'école surréaliste du légendaire Montparnasse parisien, ardent défenseur du sionisme…
On passe d'un Adolf à son double comme on verse du rire aux larmes, du sérieux à la plaisanterie, de la paix à la guerre (à noter : une belle symétrie croisée lors des descriptions des ravages de la guerre de 14-18). Au carrefour de ces trajectoires où se rejoignent comédie et tragédie, l'écrivain laisse place à de seyantes définitions philosophiques (pays/nation ; amour/amitié ; égoïsme/égocentrisme) qui éclairent dialectiquement la part d'ombre abritée par le cœur humain. En vérité, qu'elle soit "maudite" ou divine, savoir admettre "la part de l'autre" dans la constitution de l'image ou du destin de chacun, c'est toujours privilégier l'ouverture du dialogue par essence démocratique sur le repli du monologue totalitaire. Une leçon que l'humanité (hélas ? tant mieux ?) n'a pas fini de méditer. --Frédéric Grolleau
STIERS Luce, « Vers le Nouveau Monde. Histoire d’une colonie française à New York au XVIIe s. », L’Harmattan, 2009, 221p.
En 1598, la famille protestante de Jesse de Forest quitte Avesnes-Sur-Helpe (de nos jours dans le Nord de la France) et le sud des Pays-Bas afin de fuir les persécutions religieuses. Après un passage à Sedan, principauté gagnée à la religion calviniste, les parents de Jesse de Forest se réfugient en Hollande. Quant à Jesse, il entreprend en 1601 l'exploitation d'une teinturerie à Montcornet. Il doit, à son tour, quitter la Thiérache vers 1615 pour s'installer à Leyde en Hollande. Là-bas, il assiste en 1620 au départ d'un groupe d'émigrants qui va rejoindre "les Pères pèlerins" du Mayflower qui s'embarquent vers le Nouveau Monde. Jesse décide alors de fonder une colonie en Virginie avec des familles wallonnes et hennuyères qu'il recrute mais la Compagnie anglaise des Indes occidentales le décourage. Persévérant et tenace, il s'adresse alors à une nouvelle compagnie, celle des Indes occidentales créée par des Hollandais ; il désire implanter une colonie à l'embouchure de l'Hudson dans le but de développer un commerce de fourrure avec les Indiens...
Née en Belgique d'un père français et d'une mère belge, Luce Stiers est particulièrement attachée aux notions de francophonie, et revendique son double héritage culturel. Elle a vécu à Paris puis en Afrique. Elle enseigna les Lettres Modernes dans la région parisienne puis à Maubeuge. Actuellement en retraite elle s'adonne à l'Histoire et à l'Ecriture, participant ainsi à la découverte des racines de la région Sambre / Avesnois.
TOURNIER Michel, « Vendredi ou les limbes du Pacifique. roman + dossier », FolioPlus Classiques
Tous ceux qui m'ont connu, tous sans exception me croient mort. Ma propre conviction que j'existe a contre elle l'unanimité. Quoi que je fasse, je n'empêcherai pas que dans l'esprit de la totalité des hommes, il y a l'image du cadavre de Robinson. Cela suffit - non certes à me tuer - mais à me repousser aux confins de la vie, dans un lieu suspendu entre ciel et enfers, dans les limbes, en somme... Plus près de la mort qu'aucun autre homme, je suis du même coup plus près des sources mêmes de la sexualité.
nombreuses analyses dont une aux éd. Ellipses
TOURNIER Michel, « Le Coq de bruyère », Folio
Comment le Père Noël donnerait-il le sein à l'Enfant Jésus ? L'Ogre du Petit Poucet était-il un hippie ? Un nain peut-il devenir un surhomme ? Est-il possible de tuer avec un appareil de photographie ? Le citron donne-t-il un avant-goût du néant ? A ces questions - et à bien d'autres plus graves et plus folles encore - ce livre répond par des histoires drôles, navrantes, exaltantes et toujours exemplaires.
TOUSSAINT Yvon, « Le manuscrit de la Giudecca », Livre de Poche, 2003, 442p.
Ce livre de mémoire raconte "avec impudeur et méchanceté" les principales séquences d’une vie tumultueuse révélée par un manuscrit oublié. Aleandre, grand commis de l’Église, va servir quatre papes, fréquenter un Empereur, une poignée de rois et la plupart des humanistes qui illuminent la Renaissance. Il est à Bruxelles pour convaincre un Charles Quint d’à peine vingt ans de rester fidèle à l’Église face à la Réforme. Il est à la Diète de Worms pour prononcer un violent réquisitoire contre Luther. Il est à la bataille de Pavie, à côté de François Ier... Cependant, il aura été recteur de la Sorbonne, chancelier de l’évêque de Liège Erard de la Marck, préfet de la Bibliothèque Vaticane, nonce à Venise et, malgré une syphillis opiniâtre, amant comblé d’une belle Romaine qui lui donnera un fils. Mais la grande passion de sa vie, la seule peut-être, c’est ... Érasme. L’érudit le plus célèbre de son temps a rencontré Aleandre à Venise en 1508, chez l’imprimeur Aldo Manuzio, et ils ont vécu plusieurs mois ensemble "dans la même chambre et le même lit". À chaque fois qu’ils se reverront, ce sera la même déflagration d’amour-haine dont leurs correspondances portent des traces irréfutables. Jérôme Aleandre est emblématique de l’époque effervescente qu’il traverse. Humaniste fiévreux, reconnu par ses pairs , il contribue notamment, par ses travaux d’helléniste, à l’exhumation des trésors de l’Antiquité, à la régénération des lettres et des arts, et à la mise en place d’un nouveau système de valeurs qui se substitue à la pensée médiévale -bref, à cette "Renaissance" qui va submerger l’Europe.
VERCORS, " Les animaux dénaturés ", Albin Michel / Livre de Poche, (1952) nombreuses rééd.
En Nouvelle-Guinée, une équipe de savants auxquels s'est joint le journaliste Douglas Templemore cherche le fameux " chaînon manquant " dans l'évolution du singe à l'homme. En fait de fossile, ils trouvent une colonie, bien vivante, de quadrumanes, donc de singes. Mais a-t-on jamais vu des singes troglodytes et enterrant leurs morts ? Tandis que les hommes de science s'interrogent sur la nature de leurs " tropis ", un homme d'affaires voit en eux une potentielle main-d'oeuvre à bon marché. La seule parade aux noirs desseins du sieur Vancruysen est de prouver l'humanité des tropis. Pour obtenir la preuve nécessaire, Doug risquera sa tête pour notre plus vif divertissement et notre édification. Sous le rire de cette satire allègre se pose la grave question de ce que nous sommes, nous les " personnes humaines ", animaux dénaturés.
LEWIS Roy, « Pourquoi j’ai mangé mon père », Pocket
Ta saloperie de feu va vous éteindre tous, toi et ton espèce, et en un rien de temps, crois-moi ! Yah ! Je remonte sur mon arbre, cette fois tu as passé les bornes, Edouard, et rappelle-toi, le brontosaure aussi avait passé les bornes, où est-il à présent ? Back to the trees ! clama-t-il en cri de ralliement. Retour aux arbres !
Lorsqu'on se penche sur la préface de ce texte, écrite par Vercors, également traducteur de ce livre, on ne peut douter de ce que sera notre état à la lecture de Pourquoi j'ai mangé mon père : au pire, la mort par le rire, au mieux un divertissement total et entier. Vercors a ri, Théodore Monod a ri, tout le monde salue l'humour dévastateur et ethnologique de Roy Lewis. Utilisant avec réussite le principe ancien qui consiste à transposer dans une époque (la préhistoire), la pensée d'une autre (la nôtre), Roy Lewis nous conte les efforts de nos ancêtres les demi-singes dans leur lutte acharnée pour la survie et la prospérité de l'espèce. Voilà que nos ancêtres sont à la croisée des chemins, face à une nature hostile et à une foule de prédateur. Un tournant de l'évolution qu'il est crucial de négocier en douceur, sous peine d'extinction. Or, voilà qu'Edouard, hominien à l'esprit éclairé, découvre le feu. Une trouvaille qui sauve la famille certes, mais déplaît fort à son frère Vania, qui prédit la fin du monde, milite pour la viande crue et le retour dans les arbres... Roy Lewis fait ici de l'anachronisme sa seule loi et revisite avec brio les grands thèmes de société : l'éducation, le rôle de la femme ou l'éternel combat entre progressistes et réactionnaires. Il aborde également l'écologie, la famille et pose la question cruciale de la maîtrise du progrès technique par le biais de cette fresque grandiose, hilarante et moderne. --Hector Chavez
YOURCENAR Marguerite, « L’oeuvre au noir », Gallimard / Folio
En créant le personnage de Zénon, alchimiste et médecin du XVIe siècle, Marguerite Yourcenar, l'auteur de Mémoires d'Hadrien, ne raconte pas seulement le destin tragique d'un homme extraordinaire. C'est toute une époque qui revit dans son infinie richesse, comme aussi dans son âcre et brutale réalité; un monde contrasté où s'affrontent le Moyen Age et la Renaissance, et où pointent déjà les temps modernes, monde dont Zénon est issu, mais dont peu à peu cet homme libre se dégage, et qui pour cette raison même finira par le broyer.
GOUGAUD Henri, "Les 7 plumes de l'aigle", Seuil / Points, 2002, 280p.
Luis A. n’est pas un personnage de roman mais un homme vivant, même s’il tient à rester anonyme. Ce livre raconte son histoire, de sa lointaine enfance argentine, où sévissait la misère, aux évènements qui l’ont conduit en France. Un jour, le hasard a voulu qu’il rencontre un Chaman, un sorcier. Ce dernier l’a instruit, puis l’a poussé vers d’autres lieux, à la poursuite des pierres vivantes et des sept plumes de l’aigle où sont les sept secrets de la vie.
Ce roman est une magnifique recherche sur le sens de la vie, sur la sagesse.
KUPFERMAN Sigrid, « La nuit des dragons », Livre de Poche Jeunesse, 2007, 247p.
Chez les Mazel, comme tous les soirs, on lit la Bible protestante. Mais brusquement, les dragons du Roi Louis XIV font irruption avec toute leur violence. Le roi ne veut plus de protestants en France : la conversion ou la mort. Le jeune Antoine réussit à s'échapper et rencontre Cornélius, médecin aux allures de charlatan, dont il devient l'assistant. Parti sur les routes, il délaisse finalement son ami Cornélius pour soigner des enfants protestants et leur faire passer la frontière suisse. C'est à Joux qu'il rencontre la jeune Marie, qui ne quittera plus son coeur.
Pascale Hoyois, « La Chênaie à Jacinthes - Les dissidents du 16ème siècle », Brx, éd. Parler d’Etre, 2009, 198p.
Une forêt idyllique : la chênaie à jacinthes du Bois de Hal, dans le Brabant du 16ème siècle. Lisbeth, fille d’une guérisseuse et petite-fille d’une érudite, est séduite par la pensée humaniste d’Erasme et par les idéaux de la Réforme. Sauvera-t-elle les premiers luthériens de Bruxelles, ville impériale où siège Charles-Quint, où sévit la sanglante Inquisition ?
http://www.umsc.be/spip.php?article13
MORGENSTERN Susie, « Les Treize tares de Théodore. Roman 12-16 ans », éd. Ecole des Loisirs, 2001, 154p.
On aimerait bien pouvoir faire autrement, vous dire que Théodore est un garçon comme les autres. Seulement voilà: il est roux, il n'a pas de mère, il fait les choses à deux à l'heure, il consacre 94% de son temps à penser aux filles, il n'a pas la moindre envie de devenir Président de la République ou polytechicien, il préfère apprendre l'hébreu afin de pouvoir lire la Bible en v.o., il adore les grands projets et a décidé de monter un boysband humanitaire, il a souvent tendance à couper les cheveux en quatre, en huit, voire en seize et demi, il se pose trente six mille questions auxquelles les adultes ont du mal à répondre, il est totalement contre les sujets tabous mais affectionne les secrets de famille... Bref: Théodore a pas mal de tares. Treize en tout. On vous aura prévenus.
ZITELMANN Arnulf, « Hypatia », Roman 12-16 ans », éd. Ecole des Loisirs, 1990, 154p.
Hypatia est une femme philosophe vivant à Alexandrie au début du christianisme, dans les années 400 après J.-C. C'est une personne très cultivée, dans la tradition grecque, et très influente. A cette époque, Alexandrie est une capitale intellectuelle et économique, un centre culturel de la Méditerranée, un carrefour, gouverné par des aristocrates gréco-byzantino-romains lettrés. Mais c'est la fin d'une époque, la crise prend la forme de l'agitation provoquée par les chrétiens, et Hypatia ne comprend pas.
à lire en regardant « Agora », film d’Amenabar, 2009
ENDO Shûsaku, « Silence. Roman », Gallimard / folio, 2010, 304p. (n°5140)
Japon, 1614. Le shogun formule un édit d’expulsion de tous les missionnaires catholiques. En dépit des persécutions, ces derniers poursuivent leur apostolat. Jusqu’à ce qu’une rumeur enfle à Rome : Christophe Ferreira, missionnaire tenue en haute estime, aurait renié sa foi. Trois jeunes prêtres partent au Japon pour enquêter et poursuivre l’œuvre évangélisatrice…
Dans ce roman encensé par la critique internationale, Shûsaku Endô éclaire une part méconnue de l’histoire de son pays. Ce roman d’aventures se fait réflexion sur le caractère universel des religions et le sens véritable de la charité chrétienne, témoignage étonnant des relations complexes entre Japon et Occident.
PANCHARD Georges, « Forteresse. Roman SF », LPoche, 2009, 508p.
Adrian Clayborne dirige la sécurité de Haviland Corporation, une des plus importantes compagnies de la planète. En 2039, Clayborne apprend que l'Union des Etats bibliques américains a décidé d'assassiner Brian Mannering, le puissant président de Haviland, dans sa forteresse andalouse de Castell One, un des sanctuaires les mieux protégés du monde. Il ignore tout des modalités de l'opération, mais il connaît son nom de code : Ghost. Fantôme. Lorsqu'il apprend qu'un système offensif indétectable vient d'être dérobé dans un laboratoire suédois et que ce système a été baptisé Fantôme par son concepteur, il fait le rapprochement. Mais quelle relation cela peut-il avoir avec le suicide, deux ans plus tôt, d'un modeste peintre d'Oklahoma City, spécialisé dans l'imagerie biblique, et obèse comme quatre-vingt-neuf pour cent de ses compatriotes ? Le danger est-il vraiment là où il semble ? Un thriller haletant dans un avenir dur, noir et brillant.
DELIUS Friedrich Christian, « Le dimanche où je suis devenu champion du monde. Roman », éd. Fayard, 2008, 156p.
Le 4 juillet 1954, dans un village perdu de Hesse, à un jet de pierre de la "zone soviétique", un gamin de 11 ans, fils de pasteur, est réveillé comme tous les dimanches par les cloches du temple voisin qui sonnent à toute volée pendant un quart d'heure et l'arrachent régulièrement au refuge de ses rêves. Mais ce dimanche-là n'est pas comme les autres : le 4 juillet 1954, l'équipe nationale allemande de football va disputer contre la Hongrie la finale de la coupe du monde. Dans la République fédérale d'Adenauer, confrontée à un passé encore proche et plongée dans son effort de reconstruction morale et économique, le quotidien de ce petit garçon est réglé par toute une série d'interdits et de devoirs contraignants. Dans cette finale se joue une rédemption : pour le narrateur d'abord, qui, avant et pendant le match - suivi à la radio -, se libère du monde en vase clos qui l'entoure, de la toute-puissance de son père et de l'hypocrisie de sa religion ; pour l'Allemagne ensuite, cette Allemagne vaincue qui, neuf ans après la fin de la guerre, se retrouvera dans le camp des vainqueurs.
HART Maarten, « L’échelle de Jacob. Roman », Actes Sud, 1990, 264p.
Sous le signe du tragique et de la faute, la rencontre d'un jeune garçon et du milieu méconnu du fondamentalisme protestant et de ses sectes.
ROSZAK Theodore, «Le Diable et Daniel Silverman. thriller », LP, 2007, 477p.
Daniel Silverman, un romancier dont le dernier succès remonte à près de vingt ans, est invité par le collège évangélique d'une petite ville perdue du Minnesota : on lui demande de faire une conférence. Lorsqu'il arrive à destination, il découvre que les membres du collège en question sont des fondamentalistes chrétiens, dont le mode de vie et la vision du monde sont plutôt déroutants. Quel intérêt présente alors à leurs yeux Daniel Silverman, juif athée et homosexuel, autrement dit l'incarnation quasi parfaite de l'Antéchrist ? Alors que le blizzard se déchaîne, Daniel va de surprise en surprise et vit un véritable cauchemar. On retrouve ici le ton inimitable et l'intelligence proprement diabolique de l'auteur de La Conspiration des ténèbres, qui nous livre un roman aussi palpitant qu'effrayant.
GASKELL Elizabeth, « Nord et Sud. Roman », Points, 2010, 685p.
Après une enfance passée dans un village riant du Hampshire, Margaret Hale, fille de pasteur, s'installe dans une ville du Nord. Témoin des luttes entre ouvriers et patrons, sa conscience sociale s'éveille. John Thornton, propriétaire d'une filature, incarne tout ce qu'elle déteste : l'industrie, l'argent et l'ambition. Malgré une hostilité affichée, John tombera sous son charme.
VAN CAUWELAERT Didier, « L’Evangile de Jimmy », Livre de Poche, 2006, 407p.
Je m'appelle Jimmy, j'ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m'annoncer que je suis le clone du Christ. " D.V.C.
VAN CAUWELAERT Didier, « Cloner le Christ ? », Livre de Poche, 2007, 183p.
C'est la plus grande énigme du monde, ou la plus belle arnaque de tous les temps. De la quête du Saint Graal aux manipulations génétiques, le sang de Jésus n'a jamais nourri autant de fantasmes qu'à notre époque, où certains voudraient remplacer l'eucharistie par le clonage. Mais quelle réalité se cache derrière ces fantasmes ? Le même sang imprègne-t-il vraiment les reliques de la Passion - Linceul de Turin, Suaire d'Oviedo, Tunique d'Argenteuil ? Si elles sont authentiques, comment s'explique l'incroyable conservation des globules rouges et blancs que les biologistes y ont découvert ? L'ADN attribué à Jésus est-il réellement exploitable ? Et quel est le but de ceux qui, aujourd'hui, tentent le diable en voulant réincarner Dieu ? Quand j'écrivais L'Évangile de Jimmy, en 2004, j'ignorais à quel point le sujet de mon roman était déjà devenu réalité.
MACLEAN Norman, « La rivière du 6e jour », éd. Rivages Poche, 1997,
Quand on a la chance d'être né, avec son frère, dans le Montana, pays des Rocheuses et des grandes rivières à truites de l'Ouest américain, la pêche à la mouche, c'est un peu comme le tir à l'arc pour les Japonais : une leçon de vie, une façon méticuleuse d'ajuster ses gestes et de participer à la beauté du monde. Cela prend du temps, de la patience - comme toute forme de perfection. Le frère du narrateur était, dans les années 30, un magnifique lanceur qui semblait prendre les poissons au lasso. C'était aussi un mauvais garçon, un joueur de poker imprudent que sa famille aimait sans le comprendre. Cette précision et ce talent qu'il faut pour tromper un animal aussi malin que la truite, Norman Maclean les a pour capturer dans son récit la lumière bénie des jours disparus qui, à jamais, vous hantent. Ce roman autobiographique est devenu un classique de la littérature américaine. En 1991, Robert Redford en fait un film : Et au milieu roule une rivière".
JACOBS A.J., « L'année où j'ai vécu selon la Bible », éd. J. Chambon / Actes Sud / Babel, (2008) 2010, 509p.
Ne vous y trompez pas : A. J. Jacobs n'est pas un religieux. C'est un juif new-yorkais tout ce qu'il y a de plus laïque qui, au départ de cette aventure, ne sait pas grand-chose de la Bible. Mais frappé par la résurgence de la foi et le nombre croissant d'Américains déclarant prendre les Ecritures au pied de la lettre, il s'est mis à douter. Serait-il possible qu'il passe à côté d'une expérience humaine essentielle ? Pour en avoir le coeur net, il va lire la Bible et tenter de la suivre aussi littéralement que possible. Observer les dix commandements. Aimer son prochain. Mais aussi ne pas se raser les coins de la barbe, jouer de la harpe à dix cordes, lapider les adultères, dire la vérité en toute circonstance... au grand dam de ses proches. Empreint de respect autant que d'irrévérence, le voyage spirituel qui découle de cette expérience et des rencontres qui la jalonnent est à la fois drôle et profond, personnel et universel. Que vous soyez croyant, agnostique ou athée, il pourrait bien changer votre regard sur le livre le plus influent de l'Histoire.
MASSAROTTO Cyril, « Dieu est un pote à moi », Pocket, 2009, 213p.
L'un a une barbe de quelques jours, l'autre de millions d'années. L'un vit sur terre, l'autre dans les nuages. L'un est vendeur dans un sex-shop, l'autre a un métier qui réclame le don d'ubiquité. L'un n'a pas beaucoup d'amis, l'autre aimerait parfois se faire oublier d'eux... Vous ne voyez toujours pas de qui il s'agit ? Et si Dieu avait décidé de faire de vous son meilleur ami ?
SOJCHER Jacques, « Le professeur de philosophie », Editions Labor / Espace Nord, 1999, 237p.
Si la culture n'est pas souffle, renversement, création, si le savoir est lourdeur, esprit de sérieux, ennui, alors il faut désapprendre, oublier, rêvager. C'est la leçon du Professeur de philosophie, qui nous invite à régresser vers l'enfance, où la parole est la joie de la nomination, la pensée le mot incarné, la création l'ouverture au monde, la musique de la rencontre, sans définition, sans idoles, sans Dieu. Le livre de Jacques Sojcher, qui a aujourd'hui plus de 20 ans, est un manifeste d'insoumission et d'affirmation incertaine - la seule que l'on peut soutenir en cette fin de siècle de pensée unique et d'universel reportage.
DE COSTER Charles, « La légende de Ulenspiegel », éd. Luc Pire, rééd., 2010, 708p. (Espace Nord)
La Belgique, elle aussi, peut se prévaloir d'avoir un héros folklorique national : le fameux Thyl Ulenspiegel, appelé également Thyl l'espiègle. Écrite en 1867, La Légende d'Ulenspiegel est une œuvre exceptionnelle : mélange de genre, de style, de tons, elle est parfaitement inclassable. Écrite dans une langue truculente, inspirée de Rabelais, La Légende d'Ulenspiegel met en scène un personnage de farceur (Thyl Ulenspiegel) issu du folklore flamand. Né le même jour que Philippe II, empereur d'Espagne et des Pays-Bas, il est aussi joyeux et drôle que l'autre est sinistre et mortifère. Le joug espagnol asservit la Flandre et la Zélande. Ulenspiegel le subit dans sa chair lorsque son père, Claes, est brûlé comme hérétique et quand sa mère, Soetkin, meurt des suites de la torture pour avoir voulu garder une fortune à son fils. Il va alors incarner l'esprit frondeur et libre face à l'oppression exercée par Philippe II et le duc d'Albe. Dans toutes les villes de Flandre et de Zélande, Ulenspiegel sème la révolte : « Debout ! disent ceux de Bruxelles ; Debout ! disent ceux de Gand ! » Au terme d'aventures héroïques, accompagné du bon et honnête Lamme Goedzak, il libérera la Flandre.
ENQUIST Per-Olov, « Le départ des musiciens. Roman », Actes Sud/ Babel, 2006, 384p.
Au début du XXe s., dans le Nord de la Suède, une famille de paysans-ouvriers employés dans les scieries vit dans une misère noire aggravée par le froid, la neige, la forêt... et l'obscurantisme d'une religion qui considère comme un péché tout ce qui relève de l'art ou du plaisir. Les malheureux tentent de constituer une association ouvrière, et même de faire grève. Ils vont de déceptions en échecs. Certains seront poussés au suicide, envisageront l'exil vers l'Amérique, tandis que d'autres se tourneront peu à peu vers une forme de foi paraissant plus clémente que le protestantisme : le socialisme. Vies, morts, espoirs collectifs ou personnels, Per Olov Enquist raconte avec une profonde empathie l'histoire du pays de son enfance, dont certains membres de sa famille sont les acteurs. Et l'on retrouve dans ce qui est l'un des premiers romans de l'auteur des thèmes qu'il développera tout au long de son oeuvre : l'homme magnétiseur des foules, la peur de la douleur, la trahison par honnêteté ...
BRADFER Philippe, « Le masque de l’espérance », éd. Luce Wilquin, 2007, 63p.
Emerveillés par le tableau du XVIe s. qu’ils découvrent d’une manière totalement inattendue, un professeur et son jeune assistant sollicitent la participation de leurs étudiants pour percer le mystère de sa signification. Entraînant ceux-ci de surprises en découvertes, l’œuvre révèle peu à peu sa véritable nature, pour finalement délivrer son message d’espérance dans l’affirmation d’une identité européenne riche de sa diversité culturelle et résolument enracinée dans le terreau des valeurs humanistes.
FERRERE Fabienne, « Car voici que le jour vient. Roman », éd. 10/18, 2011
Dans le Paris de 1595, une série de meurtres d'une rare sauvagerie ensanglantent le quartier de la Grande-Boucherie. Après le père Vuillard, dont la dépouille est retrouvée dans un tonneau, vient le tour d'Hugues Rivière. A chaque fois, des bêtes pour bourreau, et, à chaque fois, la mort frappe sous la forme la plus redoutée par les victimes... Secondé par son fidèle page Pique-Lune, Gilles Bayonne mène l'enquête sur un assassin aux méthodes aussi horribles qu'inventives. Talonné par les sicaires du chancelier, menacé par les commissaires du Châtelet, le chevau-léger au service de Sa Majesté Henri IV ira de mensonge en trahison avant de pouvoir regarder la vérité en face : et si le meurtrier qu'il traque n'était pas le monstre qu'on dit ?
SARAMAGO José, « Caïn. Roman », éd. Seuil, 2011
Victime de l'injustice de Dieu qui préfère les offrances d'Abel aux siennes, Caïn, condamné à l'errance, part à l'aventure dans l'espace et le temps bibliques. Amant de l'insatiable Lilith, il est tantôt témoin tantôt protagoniste d'événements qui le révulsent et contre lesquels il s'insurge. Il arrête le bras d'Abraham, regarde épouvanté les enfants périr dans le brasier de Sodome, assiste impuissant à la colère de Moïse passant son propre peuple au fil de l'épée, observe les massacres de Jéricho, tente d'adoucir les souffrances de Job.Et lorsqu'il monte dans l'arche de Noé, il prend une décision drastique qui met fin aux agissements inconsidérés de ce Dieu rancunier, cruel et corrompu.
Vingt ans après l'Evangile selon Jésus Christ, José Saramago livre un roman à l'humour corrosif sur la guerre millénaire entre l'homme et Dieu, entre le créateur et sa créature.
TUNSTRÖM Göran, « La parole du désert. Roman », Actes Sud, 1993, 201p.
Songeant à ce que l'histoire sainte a laissé dans l'ombre, Göran Tunström met en scène deux figures dissemblables et complémentaires : Jean le Baptiste, qui dès l'enfance a découvert la puissance de la révolte ; et Jésus, plus paisible, mais depuis toujours étonné du respect que lui-même inspire à ses proches... Les chemins des deux adolescents se séparent : ils vont se rejoindre au-delà du désert, dans la connivence d'un peuple épris de prophéties auquel l'un, ascète aux conceptions radicales, rebelle à l'occupation romaine, prédit la venue du libérateur, tandis que l'autre, acceptant enfin une vocation qui le dépasse, cherche une voie médiane entre violence et soumission. A travers la dimension épique et lyrique où prend naissance chez Tunström l'intelligence même du mystère, ce roman de formation propose donc un scénario magnifiquement humain de l'aventure du Messie. Comme si, par l'imaginaire et l'affabulation, l'écrivain s'était juré de la rendre plausible.
ENGEL Vincent, « Oubliez Adam Weinberger. Roman », Poche, 2004, 316p.
Avant, c'est la longue enfance d'Adam Weinberger dans un monde qui ne devine pas encore la menace qui pèse sur lui. Enfance d'un amoureux des illusions, qui rêve de changer le monde et de libérer ses proches du poids d'une tradition qu'il juge insupportable. Adolescence d'un jeune garçon qui ne sait comment traduire son amour pour Esther, son admiration pour son oncle, sa tendresse pour sa mère. L'impuissance d'un jeune homme qui constate que le rêve et la fiction ne peuvent enrayer la destruction de ce monde et de ses habitants. Après, ce sont des fragments de récits, le miroir brisé où se reflète, par des intermédiaires plus ou moins attentionnés, la fuite de cet enfant devenu homme, qui ne croit plus au rêve, qui ne croit plus aux mots. Qui s'est réfugié dans les gestes - ceux de son métier, la médecine, ceux de son ultime passion, la construction de bateaux en bouteilles. Et qui fuit les mots et les êtres jusqu'à la perte de son identité. Entre les deux, il y a là-bas, dont on ne parle pas. Et puis, à la fin, après l'oubli, au terme de toutes les fuites, il y a l'enfance qui revient par-delà la mort, et l'unique vérité d'une fiction - d'un récit de vie.
ENGEL Vincent, « La peur du Paradis. Roman », éd. Lattès, 2009, 420p.
L'Italie au lendemain de la Première Guerre. Entre mer et forêt, au coeur des Pouilles, se niche le village de San Nidro où grandissent Basilio et Lucia. Née de parents inconnus, Lucia est différente et les villageois s'en méfient : enfant presque sauvage, elle est l'amie des signes envoyés par la nature. Basilio, lui, vient de perdre son père. Pour conjurer le chagrin, il oscille entre deux mondes, sa vie de pêcheur sous la voile du sage Luigi, l'univers magique et inspiré de la petite fée des bois. Liés par le destin, Lucia et Basilio s'aiment et se jurent fidélité sans même se l'avouer. Mais un acte irréparable (un bûcher dressé par les enfants pour incinérer le corps du vieux Filippo, qui avait pris Lucia sous sa protection) va faire basculer ces amours enfantines dans le cours tragique de l'Histoire. Sur ordre des fascistes, Lucia est enfermée dans un couvent de Bari. Elle parvient à s'enfuir et se retrouve à Rome. Basilio, désespéré, fera tout pour la retrouver. Une quête faite d'espoirs et de rendez-vous manqués à l'heure où l'Italie mussolinienne pactise avec le diable. Une destinée à mille lieues du « paradis » de San Nidro attend les deux jeunes gens au cours de ce roman envoûtant. Après sa période toscane, Vincent Engel nous emporte dans une géographie sauvage et romantique où affleure toute l'âpreté d'un Sud qui échappe au temps.
ENGEL Vincent, « Les angéliques. Roman », Poche, 2006, 253p.
13 juillet 1788 : un terrible orage secoue la France du sud au nord, semant la désolation dans un pays déjà éprouvé par la sécheresse, la famine et les incuries de la Cour. Au fond d'un val perdu, le tyrannique vicomte Baptiste de Ruspin, châtelain de la Follye, tue l'un de ses paysans. Son fils Népomucène, jeune homme nourri de la lecture des philosophes, saisit aussitôt ce prétexte pour l'arrêter et mettre en place la société démocratique à laquelle il aspire. Entouré de quelques amis sûrs, il proclame, le 14 juillet 1788, la République d'Avau. Mais il est difficile de donner aux hommes ce qu'ils ne peuvent ou ne veulent pas recevoir. Durant cinq ans, sous 1'œil méprisant de son père emprisonné, Népomucène se bat contre tous, jusqu'à ce que la France républicaine découvre cette Follye isolée dans sa vallée, et la prenne sous son aile froide et sanglante...
KENNEDY Douglas, « Au pays de Dieu. Récit », Pocket, 2010, 340p.
Bienvenue au pays de Dieu, cette " ceinture de la Bible " qui enserre tout le Sud des Etats-Unis. Intrigué par ce phénomène, Douglas Kennedy prend la route, en observateur scrupuleux. Le résultat ? Cet édifiant carnet de voyage, d'une terrifiante actualité. Mafieux reconvertis en vendeur d'indulgences, des Hosannah version heavy metal, des porte-feuilles exponentiels : intégrisme, sur-médiatisation et abus de confiance comme Sainte Trinité... Sous la plume alerte d'un Douglas Kennedy plus mordant que jamais, l'état des lieux se révèle glaçant. Baptêmes en blanc et billets verts... On rit jaune.
ZWEIG Stéphane, « La guérison par l’esprit », LP, 2003, 380p.
On connaît l'intérêt passionné du romancier d' Amok et du Joueur d'échecs pour les zones inexplorées et obscures de l'esprit humain. Biographe érudit et passionnant, il évoque ici trois figures historiques qui ont été parmi les premières à s'y aventurer. A la fin du XVIIIe siècle, le magnétiseur Mesmer s'intéresse à l'hypnose. Un siècle après, Mary Baker-Eddy, une Américaine, fondatrice d'une secte, prétend guérir par l'extase de la foi. Dans le même temps, à Vienne, Freud donne naissance à la psychanalyse. Trois expériences auxquelles l'histoire et la science devaient donner leur juste place, mais qui toutes trois marquèrent leur temps. Dans ce livre trop méconnu, témoignage de son inlassable curiosité intellectuelle, le grand écrivain autrichien nous convie à une réflexion fondamentale sur les pouvoirs de l'esprit.
ZWEIG Stéphane, « Les prodiges de la vie », LP, 1996, 94p.
Cette nouvelle, l'une des premières de Stefan Zweig, se déroule à Anvers, à la veille de la guerre d'indépendance des Pays-Bas. Articulé autour de la création et de la destruction d'un tableau religieux, ce récit poétique raconte comment un vieux peintre, chargé de faire le portrait d'une madone pour une église, la voit s'incarner sous les traits d'une jeune juive. L'élaboration du tableau est difficile. Pour la jeune fille, réchappée d'un pogrome et restée à l'écart de la vie réelle, il s'agit d'une véritable initiation. Saura-t-elle y faire face ?La plupart des thèmes chers à Stefan Zweig sont déjà présents dans ce texte qui est également une réflexion métaphysique sur ce que certains nomment le hasard, et, d'autres, le destin. Présentation et notes d'Isabelle Hausser.
DAVID Catherine, « L'Homme qui savait tout : Le roman de Pic de la Mirandole », Seuil / Points, 2007, 527p.
Pic de la Mirandole, c'est d'abord un nom chargé de poésie et de mystère, derrière lequel on trouve la silhouette d'un jeune prodige, étoile filante du Quattrocento italien, comblé de tous les dons. Mais il disparaît à trente et un ans dans des circonstances étranges, au moment même où la cité de Florence, où il s'est épanoui, bascule dans le chaos, entraînant avec elle la première Renaissance. Catherine David imagine ses derniers jours au fond d'une cellule du couvent de San Marco, où les souvenirs de sa vie éclatante se mêlent à l'angoisse : il attend son vieil ami, le moine Savonarole, pour le mettre en garde contre les excès de sa foi. Mais Savonarole est en train de conquérir Florence et il a d'autres projets... Un roman de lumière et d'ombres où le drame du héros et celui de Florence se rejoignent.
HOOPER Mary, « La messagère de l’au-delà. roman pour ado », éd. Les grandes personnes, 2010, 240p.
Oxford, 1650. Anne Green, une jeune servante accusée d’infanticide, vient d’être pendue haut et court. Son cadavre est livré à l’université afin d’y être disséqué. Robert, étudiant en médecine, assiste à cette leçon d’anatomie. Mais, à sa grande surprise, il décèle bientôt chez la jeune fille des signes de vie...
Cet excellent roman est construit à partir d’un fait divers réel qui défraya la chronique de l’Angleterre puritaine, après l’avènement de Cromwell : une jeune fille, accusée d’infanticide, fut pendue mais survécut à son supplice. L’auteur fait alterner dans la construction de son récit les pensées de la présumée morte et celle d’un étudiant en médecine de l’université d’Oxford qui doit assister à la dissection de son cadavre. La jeune fille se remémore ce qui précède sa pendaison et le jeune homme, une scène tragique de son enfance ; chacun des deux protagonistes porte un secret, clef de cette histoire, qui nous est ainsi dévoilée par degrés, et nous maintient en haleine de bout en bout. L’histoire de l’Angleterre, une réflexion sur la condition des femmes du petit peuple à cette époque, les progrès de la médecine et les questions posées par la dissection des cadavres...sont autant de thèmes tissés les uns aux autres avec habileté et finesse, sans jamais tomber dans le sensationnalisme du fait divers ou la complaisance. Au contraire, le monologue intérieur de la jeune condamnée est d’autant plus poignant que sa solitude et ses interrogations sont universelles.
D’autres romans peuvent faire écho à celui-ci et portent eux aussi sur les procès en sorcellerie, les balbutiements de la médecine et le long combat de la science pour s’émanciper de la tutelle religieuse et de ses imprécations ...
CUSHMAN Karen, « Matilda Bone. roman », éd. Ecole des Loisirs, 2005, (Medium)
Thèmes : Croyance / Religion , Femme ( image de la ) , Grande-Bretagne , Moyen Age , Savant / Homme de science / Inventeur , Sorcellerie , Transmission du savoir
Pendant quatorze ans, la vie de Matilda a été peuplée de livres, de prières en latin, des saints du paradis et des certitudes du père Leufredus, son protecteur, sur le Bien et le Mal. Et la voilà contrainte de quitter le douillet manoir où elle étudiait pour débarquer dans la ruelle du Sang et de l'Os, où le petit peuple de l'Angleterre médiévale vient se faire saigner, herboriser et rafistoler. Peg la Rousse, la rebouteuse, cherche une assistante. Matilda pense qu'elle se retrouve en enfer. Elle commence par regretter sa vie solitaire et sereine et à maudire les personnages hauts en couleur qui chamboulent sa nouvelle existence à coups de mots crus et de pratiques barbares. Et puis, de conversation en rencontre, de soin en apprentissage, elle découvre que les humains avec leurs failles ne sont pas moins dignes d'amour que les saints du paradis. Au contraire.
Dans les murs de l'abbaye du Thoronet vibrent à jamais le génie et la foi. Un moine bâtisseur construisit, au XIle siècle, ce chef-d'œuvre cistercien. Son journal de bord raconte les difficultés techniques infinies, la faiblesse et le courage des hommes, et aussi les doutes qui l'assaillent. Il partage ses angoisses, ses réflexions, et s'émerveille de la rencontre scellée entre l'art et Dieu.
BOYLE T.C., « L’enfant sauvage. Roman », éd. Grasset, 2011, 182p.
Un soir d'automne en 1797, des chasseurs capturent un garçon errant, nu, sale et hirsute, dans une forêt du Languedoc. Tout le pays est en émoi, fasciné par la découverte de ce "prodige", qui semble aussi dépourvu d'âme et de raison qu'une bête. Qui est cet "enfant sauvage", vivant défi au siècle des Lumières ? Traîné d'orphelinats en salons mondains tel un monstre de foire, il sera bientôt abandonné par ses tuteurs à son incurable sauvagerie. Seul le jeune docteur Itard, de l'Institution des sourds et muets à Paris, s'entête à croire que de cet "animal" il saura faire un homme. Des années durant, l'enfant sauvage, rebaptisé Victor, va subir l'apprentissage de la civilisation sous la férule de son maître. Dans ce bref et intense récit, l'un des plus flamboyants écrivains américains s'empare de la célèbre histoire de Victor de l'Aveyron. Une magistrale leçon de littérature.
« (…) L’intérêt du livre de Boyle est d’éviter toute philosophie pour privilégier les émotions possibles de Victor qui ne demandait que de continuer à vivre libre dans la forêt. Il ne voulait pas entrer dans ce monde, dit civilisé, qui l’effrayait. Ou alors, il n’en était plus capable puisqu’on dit que ce qui n’a pas été acquis dans les premières années (la langue, le lien social) ne revient plus ensuite. Peu importe, en réalité, car Victor était bien un de nos frères. Le "nous" de l’humanité inclut l’enfant sauvage. Il suffit de voir - et Boyle le montre bien - comme il peut souffrir, aimer, avoir des plaisirs et des craintes, faire des choix, nouer des liens privilégiés, pour se dire qu’il était un homme qu’on n’a pas pu laisser libre ni ramener dans le giron d’une société trop formatée. On ne peut s’empêcher d’étendre cette ode à la différence, à la question actuelle de ces animaux, si proches de l’homme, et à qui on refuse obstinément un traitement "humain". (dans le supplément Lire du journal La Libre, lu 20 juin 2011) ».
WILKERSON D., «La croix et le poignard. roman», rééd. (1963),
FORMAN Gayle, « Si je reste. Roman », Pocket, 2010, 196p.
Mia a 17 ans. Un petit ami, rock star en herbe. Des parents excentriques. Des copains précieux. Un petit frère craquant. Beaucoup de talent et la vie devant elle. Quand, un jour, tout s'arrête. Tous ses rêves, ses projets, ses amours. Là, dans un fossé, au bord de la route. Un banal accident de voiture. Comme détaché, son esprit contemple son propre corps, brisé. Mia voit tout, entend tout. Transportée à l'hôpital, elle assiste à la ronde de ses proches, aux diagnostics des médecins. Entre rires et larmes, elle revoit sa vie d'avant, imagine sa vie d'après. Sortir du coma, d'accord, mais à quoi bon ? Partir, revenir ? Si je reste.
Gayle Forman est une journaliste réputée, primée pour ses articles. Elle vit à Brooklyn avec son mari et leur fille. Si je reste est déjà un phénomène d'édition, avec une sortie mondiale dans plus de vingt pays et une adaptation cinématographique en cours par les producteurs de Twilight.
WEULERSSE Odile, Beaujard Yves (illu), « Le serment des catacombes », Livre de Poche Jeunesse, 2007, 281p.
En 177, pendant le règne de Marc Aurèle, une jeune fille de quinze ans arrive à Lyon. C'est le début de la persécution contre les chrétiens. Les Romains ont horreur de ces impies qui refusent leurs divinités et vénèrent un Dieu unique. Toutilla fait partie de ces croyants persécutés. Son seul soutien est son amoureux, gladiateur et champion de course en char. Mais peut-elle lui faire confiance ?
LYON Annabel, « Le juste milieu. Roman », La Table Ronde, 21011, 336p.
Aristote était un être de chair et de sang, et Alexandre le Grand, un adolescent plein de doutes et d'arrogance. Lorsqu'en 342 avant Jésus-Christ, le philosophe devient précepteur du futur roi de Macédoine, la relation qui s'établit est aussi singulière et enrichissante pour l'un que pour l'autre. Par ses démonstrations très concrètes sur une table de dissection, comme par ses réflexions éthiques et métaphysiques, Aristote transmet à son jeune élève la notion de « juste milieu », point d'équilibre entre deux extrêmes, si difficile à atteindre. De son côté, le fougueux Alexandre, qui désire déjà ardemment «ouvrir la gueule pour avaler le monde entier», offre des perspectives au maître peu aventureux que son père lui a choisi. Des cahutes enfumées aux chambres du palais, Annabel Lyon lève le voile sur deux hommes illustres dont l'admiration réciproque et l'intelligence ont transformé le monde. Au fil de dialogues incisifs et souvent très crus, elle explore avec finesse et jubilation des thèmes aussi universels que la transmission du savoir, les rapports filiaux, les conflits de génération, les jeux de pouvoir.
VAN DAMME Guido, « Le parlant silencieux », éd. Edde ?, 2011, 160p.
Le héros de ce roman philosophique rencontre sur sa route un mystérieux interlocuteur qui refuse de donner sa véritable identité. Ce personnage est là à des moments imprévisibles et il réagit étonnamment. Mais le narrateur se retrouve seul à des moments essentiels "qu'il faut toujours résoudre seul". Est-il un double du narrateur ou, comme il le laisse supposer, l'hologramme de ce que nous avons de meilleur en nous ?
McCALL SMITH Alexander, "Le club des philosophes amateurs. Roman policier", éd. 10/18, 2006, 300p.
Pour Isabel Dalhousie, la présidente du Club des philosophes amateurs d'Edimbourg, une soirée à l'opéra est toujours un moment de repos et de sérénité. Mais lorsqu'à la fin de la représentation, un jeune homme en tombant d'un balcon meurt à ses pieds, elle sait que ce n'est pas pour ses beaux yeux. Toujours prête à s'interroger sur l'éthique de ses actes et de ceux de ses contemporains, cette adepte de la vérité ne croit pas un instant à la thèse de l'accident. Miss Dalhousie va alors découvrir que même la tranquille capitale écossaise est désormais gagnée par les appétits modernes, aussi voraces qu'immoraux.
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exemples :
devoirs envers l'autre ou comment définir un voisin au sens éthique ? (p. 84-85)
se complaire dans des songeries malveillantes, p. 92-93
Y aurait-il du "Eve" p. 101-102 ?
AUDREN, « Puisque nous sommes toi », éd. Ecole des Loisirs, 2008
« Depuis que je suis née, je dois me débrouiller partout, en toutes circonstances. Il paraît qu’ainsi je suis armée pour la vie. Dans la bouche de mes parents, la vie d’adulte est une guerre pour laquelle il faut s’entraîner de bonne heure. S’armer, se blinder. » Milana y a cru. Ses parents l’ont tellement félicitée de ne pas être une godiche comme ses amies, qu’elle était certaine d’être supérieure. Mais il suffit d’une semaine de vacances chez les non dégourdis pour qu’elle comprenne : rien n’est extraordinaire dans la débrouillardise, au contraire, l’enfance peut être une délicieuse bulle sur laquelle flotter, l’enfance peut signifier être protégée, câlinée et dorlotée. Milana décide alors de s’inventer l’enfance qu’elle n’a pas eue avant qu’il ne soit trop tard. Mais ni ses parents, ni son frère ne la prennent au sérieux. Milana trouve autre chose, elle va partir, prendre un train, plonger directement dans l’adultance. Commence alors un voyage qu’elle n’aurait pas pu imaginer, où elle fait d’étranges rencontres, si étranges qu’elle se demande si elles sont bien réelles. Et si elles le sont, Milana pourrait-elle être en danger ?
Thèmes : Affirmation de soi, Amour / Premier amour, Apprentissage de la vie, Relation enfant adulte
UBAC Claire, « Ne sois pas timide », éd. Ecole des Loisirs, 2007,
Oskar vit dans un monde à lui depuis son déménagement à Marseille. Au lycée, il ne parle à personne, il n’a pas d’amis, il passe ses journées dans son coin. Et à la maison, ce n’est pas mieux. En attendant le retour de sa mère, il observe son furet Korn, silencieusement, tristement. Tout est toujours si normal et identique. Sauf qu’un jour, dans les toilettes, il surprend une conversation entre deux filles, Arielle et Mélissa. Malade de timidité. Autiste. Voilà les mots qui lui tombent dessus et pèsent encore plus lourdement que le silence. Sa tête bourdonne de tristesse et de honte. Oskar ne veut plus être cette chose dont tout le monde se moque, il veut devenir quelqu’un. Sur Internet, il télécharge un jeu vidéo payant, Flingue-complexe. Il est maintenant Vishnou, le conquérant, le bagarreur, l’aventurier sans peur et avec un but : améliorer sa personne. Mais, dans ce nouveau monde, tout a un prix.
Thèmes : Affirmation de soi, Informatique / Internet, Isolement / Solitude , Timidité , Jeux vidéo / informatique
GUALTIERO Catherine, « Western spaghetti », éd. Ecole des Loisirs, 2008,
Dans la tête d’Enzo, c’est le cinéma permanent. Pendant les cours, son esprit s’échappe pour tourner des films. C’est bien là le problème : à la fin de la journée, il a vu plein de films, mais jamais les mêmes que les autres. La prof de maths suspecte même des tendances autistes. Enzo s’en moque. Plus tard, il sera cinéaste. Il n’y peut rien, c’est de famille. Chez lui, on est artiste italien de père en fils. Personne ne comprend Enzo, excepté Maé Coblence, la prof de cinéma, qui a le physique d’une actrice et une voix grave qui donne la chair de poule. Pour les beaux yeux de Maé, Enzo décide de passer à l’action. Il n’est qu’en sixième, mais Spielberg n’avait-il pas 12 ans quand il a tourné son premier film ? Enzo va réaliser un vrai western, un western spaghetti comme ceux de Sergio Leone, son idole. Tout est prêt dans sa tête, il ne reste plus qu’à faire le film
Thèmes : Cinéma, Italie , Imagination / Fabulation
MORGENSTERN Susie, « L’Amerloque », éd. Ecole des Loisirs, 1992,
Mathilde avait espéré qu'elle échapperait à une 13e fille au pair, mais sa mère ne l'a pas entendu de cette oreille. La nouvelle s'appelle Elsie, elle est américaine, et pour Mathilde comme pour sa famille, c'est un sérieux choc.
Thèmes : Argent de poche / Petits boulots, Baby-sitting, prise de responsabilité
De PONCHEVILLE Alice, « Je suis l'arbre qui cache la forêt », éd. Ecole des Loisirs, 2004,
George, la mère, se débrouille de façon plus ou moins légale pour faire bouillir la marmite de la famille. Elle répare le four cassé à coups de pompe à vélo. Elle prétend qu'il s'agit d'être aussi inventive que la panne. Forcément, il y a des bonnes âmes pour la traiter de sorcière. Trick et Tin, les petits frères jumeaux de cinq ans, parlent entre eux dans une langue bizarre. C'est de la cryptophasie, et il paraît que c'est courant. Élisabeth, dite Éli, elle, s'évade parfois dans la forêt de cette vie trop originale et pas toujours facile, en rêvant à Marcellin Loiret. Elle se demande pourquoi les autres ne peuvent pas les aimer comme ils sont : «Dans le monde, il faut bien des sorcières et des petits jumeaux et une adolescente amoureuse de son professeur de mathématiques. Pourquoi pas ?» Mais le jour où elle entend pour la première fois la vérité sur ses racines, Élisabeth a le souffle coupé par la révélation. Et les jambes. Au point de soudain ne plus pouvoir marcher. Marcher, ça veut dire avancer, fonctionner ou être dupe. C'est son tour, à présent, de devoir se montrer aussi inventive que la panne.
Thèmes : Conditions sociales , relation avec la mère, Recherche de ses origines , prise de responsabilité, Secrets de famille
SEFTON Catherine, « Tu comprendras plus tard », éd. Ecole des Loisirs, 1989,
« Par une nuit étoilée... " C'est ainsi que commencent les histoires que la tante Rose raconte à la petite Imelda. Des histoires de princesse, ou de n'importe quoi d'autre. Kathleen, 14 ans, qui s'occupe très souvent de la petite fille, est, elle aussi, une spécialiste de "nuits étoilées. " Mais cet été, elle a trop de soucis: à Kiltarnagh, en Irlande, où elle vit depuis toujours, rien ne va plus. La tante Rose est bizarre et pleure tout le temps, les adultes murmurent d'un air grave dès que Kathleen tourne les talons, l'usine à savon a fermé et il n'y a plus d'argent. En plus la maison s'écroule, au propre comme au figuré. Kathleen en a marre qu'on lui dise qu'elle comprendra mieux quand elle sera grande. Mais un jour, elle comprend. Et le ciel lui tombe sur la tête. Il y a des secrets qu'on aimerait mieux ne pas découvrir.
Thèmes : Cohabitation, Conditions sociales, Fanatisme, Irlande , recherche de ses origines
BLUME Judy, « Dieu tu es là ? C'est moi Margaret », éd. Ecole des Loisirs, 1984
Margaret a deux soucis dans la vie : son appartenance religieuse indéfinie, qui laisse ses copines perplexes, et son tour de poitrine qui se refuse, pour l'instant, à évoluer. A qui peut-on parler de ce genre de problèmes sans crainte ? Pourquoi pas à Dieu ?
Thèmes : transformation du corps / Puberté, Croyance / Religion, Grands-parents
ENQUIST Anna, « Les Porteurs de glace. Roman », Actes Sud / Babel, 2006, 144p.
Nico et Lou Desbrogé cachent un drame familial au monde extérieur : leur fille adoptive a quitté la maison. Puisqu'elle est majeure, ils ne l'ont pas fait rechercher, mais son absence accentue l'incompréhension et le silence qui depuis longtemps brisent leur couple. Psychanalyste, Nico vient d'obtenir la direction d'un hôpital où il se heurte bientôt à de graves conflits sociaux. Il s'attache alors à une jeune stagiaire, Eva, et s'octroie une escapade avec elle. Mais à l'aube, malgré son acharnement à ne rien laisser paraître, il l'abandonne et part au hasard en voiture. Après avoir tenté de joindre Lou par téléphone, il perd le contrôle de son véhicule... Dans ce roman, Anna Enquist retrace avec une grande justesse la dérive psychologique de ses personnages. Leurs sentiments, subtilement déviants, sont les clefs d'un univers familier et inquiétant, baigné de culpabilité protestante et de freudisme implicite.
Brenda VANTREASE, « Le marchand d’indulgences. Roman historique », Pocket, 2010,
Prague, 1410. L'heure est à l'autodafé. À la traque, à la corruption. On ne brûle encore que des livres - bientôt, les hérétiques les suivront dans les flammes... Parmi ces révoltés, Anna Bookman n'est pas la moins active. Outre l'enluminure, cet art divin hérité de son grand-père, elle traduit la Bible en anglais : car le peuple ne sait pas le latin, volontairement laissé dans l'ignorance et trompé par de prétendus serviteurs de l'Église. Bientôt chassée de Bohème, Anna gagne l'Angleterre ou la Réforme a trouvé ses plus nombreux partisans. Et ses plus farouches adversaires... Sous des allures d'agneaux, les loups sont partout. Et le marchand flamand Van Cleve, dont Anna s'éprend bien vite, n'est autre que frère Gabriel, espion papiste et marchand d'indulgences. En ce siècle écartelé, le destin mettra à dure épreuve leur amour et leur foi...
MEUR Diane, « Les Villes de la plaine. roman », Sabine Wespieser éditeur, 2011, 384p.
Dans une civilisation antique imaginaire, mais qui éveille en nous un curieux sentiment de familiarité, le scribe Asral se voit chargé de produire une copie neuve des lois. Grâce aux questions naïves de son garde Ordjéneb, il s’avise bientôt que la langue sacrée qu’il transcrit est vieillie et que la vraie fidélité à l’esprit du texte consisterait à le reformuler, afin qu’il soit à nouveau compris tel qu’il avait été pensé quatre ou cinq siècles plus tôt. Peu à peu, cependant, le doute s’installe. Qui était Anouher, législateur mythique dont on a presque fait un dieu ? Ces lois qui soumettent à un contrôle de chaque instant la vie publique, les relations privées et jusqu’au corps des femmes, sont-elles toutes de sa main ? Et Asral a-t-il plus de chances de le savoir un jour que de se faire aimer de Djinnet, un jeune chanteur du faubourg des vanniers ? C’est tout le talent de Diane Meur que de nous faire réfléchir aux grandes questions de la religion et de nos systèmes politiques par le biais de ce récit haletant, où souffle un vent de liberté jubilatoire et contagieux. Nous suivons Asral dans sa quête, et Ordjéneb dans sa progressive initiation, avec le même plaisir que nous voyons se déliter l’un après l’autre les traditions et les rituels de cet ordre social rigide. Les suivrons-nous jusqu’au bout ? Ou préférerons-nous retomber en proie à la fascination du mythe, comme ces archéologues prussiens que nous découvrons, vers 1840, en train d’exhumer les premiers vestiges de la ville disparue ?
Entre drame et satire, roman d’amour et fable rationaliste un peu folle, se trouve ici campé un univers qu’on quitte à regret ...
Alexander McCALL SMITH, « Amis, amants, chocolat Roman policier éthique », éd. 10/18, 2007, 254p.
Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas.À Édimbourg, la rédactrice en chef de la Revue d'éthique appliquée, Isabel Dalhousie, a de bonnes raisons de méditer cette pensée... Un homme hanté par un visage inconnu, depuis qu'il a subi une greffe du coeur, est persuadé que la douleur que lui provoquent ses visions finira par le tuer si Isabel n'en découvre pas l'origine. Cartésienne convaincue, celle-ci préfère mettre de côté les théories sur la mémoire cellulaire et concentrer son enquête sur la mort suspecte du donneur. Par ailleurs, la vie amoureuse de sa nièce, si peu avisée en matière d'hommes, interfère de manière inattendue dans son travail. Isabel devra faire appel à tout son sens commun pour affronter les élans du coeur qui semblent secouer la capitale écossaise !
Alexander McCALL SMITH, « L’importance d’être reconnaissant. Roman policier éthique », éd. 10/18, 2011, 297p.
Directrice de la fameuse revue d'éthique appliquée, Isabel Dalhousie cultive la fâcheuse mais délicieuse habitude de s'occuper des affaires des autres... Que ce soit pour aider une vieille ennemie ou se mêler des fiançailles à haut risque de sa nièce, elle est là, riche de conseils avisés. Mais quand le professeur Dove l'accuse de plagiat, Isabel sort ses griffes ! McCall Smith foule aux pieds les conventions, pourfend les clichés et bouscule les idées toutes faites !
Shalom AUSLANDER, « Attention Dieu méchant. roman », éd. 10/18, 2010, 157p.
Y a-t-il là-haut quelqu'un qui m'aime? Cette question hante Bloom depuis qu'il a failli mourir. Mais face à l'inefficacité de Lucifer et de la Mort, en grand débat sur les méfaits des défibrillateurs, Dieu descend sur terre finir le travail lui-même... Deux hamsters, Donut et Beignet, attendent Joe, leur maître. Confiant dans la bonté de son dieu nourricier, Donut se met à prier. Affamé, Beignet commence à douter... Après une nuit de rêves impurs, Motty se réveille avec une poitrine velue et une furieuse envie de bricoler. Que vont penser les siens de son nouveau corps de chef de chantier goy ?
Après La Lamentation du prépuce, Shalom Auslander signe des nouvelles jubilatoires et délicieusement blasphématoires.
PEARS Ian, « Le Songe de Scipion. Roman », Pocket, 2004, 587p.
Avec Le Songe de Scipion, il récidive et prouve que son immense talent se situe bien au-delà des recettes et des ficelles romanesques. Une intrigue qui tient le lecteur en haleine en entrecroisant savamment les destins de trois protagonistes – Manlius, un païen philosophe converti au catholicisme au Ve siècle, Olivier, un poète de la Renaissance et Julien, un jeune professeur qui traverse la Seconde Guerre mondiale. Ces trois-là se trouvent intimement liés à un texte, le fameux Songe de Scipion attribué à Cicéron, qui livre, pour qui sait le lire, les clefs du bonheur tant individuel que collectif. Mais il faudra attendre les dernières pages pour connaître la vraie nature de ce texte. Car, auparavant, Iain Pears nous invite à suivre le cheminement, les affres et les doutes de ses héros, prisonniers qu'ils sont des déterminations historiques de leur époque respective. Avec une parfaite maîtrise, Pears déploie son roman sur trois temporalités différentes. Rentrent aussi au fil de la narration, subrepticement, comme dans un chœur d'orchestre, trois femmes juives, une pour chacun des héros (Sophia, Rebecca et Julia), qui soulignent les bégaiements de l'histoire et qui permettront à ces hommes d'éprouver ce qu'est la connaissance par le cœur et le véritable amour.
HATZFELD Rémi, « Mort d'une paroisse. Roman », éd. K hein ? K Ah !, 2008, 146p.
Comment un conflit mineur peut-il dégénérer aujourd'hui au point de mettre en péril toute une paroisse protestante ? C'est ce dont témoigne non sans humour son organiste. Car voir se déchirer entre eux ceux qui se déclarent animés de l'amour du prochain est à la fois comique et cruel. Mais au-delà de ce savoureux portrait de groupe avec pasteur ne se dessine-t-il pas une fable sur le déclin qui guette toute société incapable de se renouveler ?
GILMORE Mikal, « Un long silence. roman », Seuil / Points, 2012, 611p.
Gary Gilmore est l'un des condamnés à mort les plus célèbres des Etats-Unis. Emprisonné à perpétuité pour homicides en juillet 1976, il demande la peine capitale, alors abolie depuis dix ans, et provoque l'étonnement du pays. Il sera fusillé cinq mois plus tard. Véritable contestataire, son histoire est aussi celle d'une famille, marquée au sang par le mormonisme et dont le destin est digne des plus grandes tragédies grecques : les Atrides de l'Amérique au XXe siècle.
BEINHART Larry, « L'évangile du billet vert. Roman policier », Folio policier, 2012, 432p.
Certaines affaires usent les nerfs d’un privé, d’autres peuvent ébranler ses convictions les plus profondes. Carl Vanderveer, ex-flic à la dérive, repenti en chrétien radical, va l’apprendre à ses dépens. Nathaniel MacLeod, professeur de philosophie, athée et prosélyte, a été assassiné. Un de ses étudiants, Ahmad Nazami, musulman d’origine iranienne, a avoué. La police pense tenir son coupable, mais c’est sans compter sur Manny Goldfarb, avocat juif et tenace, fermement convaincu de l’innocence de son client et déterminé à la prouver. Pressé par sa femme et les leaders de la communauté évangélique à qui il doit son salut, Carl ne sait plus à quel saint se vouer. Homme de parole, le privé ne peut se résoudre à baisser les bras. Au risque de tout perdre, y compris sa foi. Une immersion aussi inquiétante que réaliste au cœur de l’Amérique post-11-Septembre.
CUNEO Anne, « Le Maître de Garamond. roman », LP, 2004, 640p.
Le 24 décembre 1534, place Maubert, pendant que chacun s’apprête à fêter Noël, un imprimeur, suspect d’hérésie, est pendu. Son corps et ses livres sont brûlés. Homme de lettres, érudit, Antoine Augureau a connu les intellectuels les plus brillants des débuts de la Renaissance, à Fontenay-le-Comte où il a passé son enfance à l’ombre du couvent qui accueillait François Rabelais, à Poitiers durant son apprentissage, et enfin, rue Saint-Jacques où il a travaillé puis s’est installé à une époque où elle abritait plusieurs imprimeurs par maison. C’est là qu’il a publié François Villon ou Clément Marot, là qu’il a inventé l’usage des accents et de la cédille, là qu’il a gravé et transmis les carac-tères typographiques qui ont modelé ceux dont nous nous servons encore de nos jours.
Comment cet humaniste est-il parvenu à s’attirer les foudres des théologiens de la Sorbonne ? La publication du Miroir de l’âme pécheresse de Marguerite de Navarre, sœur du roi François Ier, a-t-elle été la vraie cause de sa perte ? Parce qu’il s’indigne autant qu’il cherche à comprendre, Claude Garamond, le plus célèbre de ses disciples, entre-prend de raconter son histoire. C’est l’histoire passionnante et bouleversante d’un être généreux, ennemi de tout fanatisme, mais prêt à mourir pour défendre ses idées. Comme dans Le Trajet d’une rivière (prix des Libraires 1995), Anne Cuneo, dans une éblouissante mise en scène romanesque, dévoile un personnage hors du commun et lui rend justice.
NATAF Eric, « Les pérégrinations d’un prophète au pays des ziggourats. Roman », éd. O. Jacob, 2012, 208p.
Fuyant Ur et les hommes de Nimrod, roi de Sumer et d’Akkad, le jeune Abram doit s’enfoncer dans une suite d’épreuves qui le mèneront aux confins du désert et de lui-même. Pourquoi est-il ainsi poursuivi par la vindicte babylonienne ? Le dieu unique qu’il prie dans ce monde idolâtre existe-t-il bien ? Traqué, méprisé, rejeté, Abram retrouvera Noé et les siens, qui lui révéleront le sens de sa quête, avant de revenir affronter Nimrod, « le roi de l’horreur profonde » (V. Hugo), dans un ultime défi scellant sa destinée. Alors, il pourra avoir une descendance et devenir Abraham, père du monothéisme. Quand le roman nous révèle ce que la Bible ne dit pas des premiers temps du monothéisme !
DUANER Marguerite Boudon, « Bernard Palissy, le potier du roi. Roman historique », éd. La Cause, 1999, 116p.
Bernard Palissy : l'image d'Épinal, colportée à travers les siècles, qui le représente comme un artiste fou, même dans les manuels d'histoire, fait injure à l'homme de la Renaissance et de la Réforme, dont Agrippa d'Aubigné écrit : "Il eût été préférable que le roi fût potier et que le pôtier fût roi". Marguerite Boudon-Duaner nous convie, dans le présent ouvrage à une rencontre avec un homme de science et de foi, témoin et victime des vicissitudes de son époque. Fontenelle sut rendre témoignage à cet autodidacte, précurseur de la pensée scientifique moderne, agronome, géologue, hydrologue, toujours en quête d'observations nouvelles. L'auteur fait revivre cet esprit indépendant, épris de beauté et de vérité, qui s'engagea pour la cause de la Réforme, organisa l'Église de Saintes, fut emprisonné pour sa foi à Bordeaux et qui, après avoir connu les faveurs des grands, mourut à 80 ans, de misère et de mauvais traitement, aux cachots de la Bastille, menant jusqu'à la mort le combat pour l'Évangile qu'il avait découvert en Saintonges.
LUIZ Lucie, « Le sixième commandement. roman historique », éd. La Cause, 2006, 575p.
En 1702, exaspérés par des années d'humiliations, de brimades et de persécutions, une poignée d'hommes et de femmes du petit peuple protestant cévenol se soulève et se révolte contre un pouvoir injuste qui l' opprime. À travers l'histoire d'une jeune femme, Éléonore de Sailer, c'est l'épopée historique, la plus véridique possible, de ces camisards qui nous tient en haleine de bout en bout. Comment réagiront-ils face à l'oppression… en filigrane, une réflexion autour du 6e commandement : "Tu ne tueras point".
MELCHIO Catherine, « Le chemin de Cabrières. roman historique », éd. La Cause, 2007, 330p.
Ce roman historique retrace, à travers l'histoire mouvementée d'un jeune peintre catholique, le massacre des Vaudois du Lubéron, en 1545. Partant du comté de Tende où il est né, alors que les troupes de François Ier et Charles Quint ravagent la région, Martin suivra un parcours étonnant pour découvrir les secrets de l'art de la fresque. Sa route, semée d'embûches, le conduira de l'école de peinture de Nice à celle d'Avignon, jusqu'à une réalité qui le bouleverse, celle de ses origines vaudoises. Les "Pauvres du Christ" appelés Vaudois par l'Inquisition, furent déclarés hérétiques par l'Église dès la naissance de ce mouvement au XIIe siècle ; ils durent subir plusieurs vagues de persécutions tant de la part de l'Église que des autorités. Ralliés à la Réforme en 1532, ils font partie des nombreux martyrs de la foi.
BOSHUNG Nathalie, « Quand souffle l'Esprit sur la plaine. Roman docu », éd. La Cause, 2008, 306p.
Charlotte, une jeune étudiante helvétique, part retrouver son oncle d'Amérique, dans le Dakota du Sud. Des événements inattendus la conduiront au cœur d'une réserve indienne. Bien loin des clichés occidentaux et d'une vision idyllique de l'Amérique, elle sera très vite confrontée aux problèmes que rencontre ce peuple, tiraillé entre deux cultures et en proie à de nombreuses difficultés quotidiennes. Entre la quête spirituelle de Sean, un jeune sioux militant, la dérive de June, l'amitié sincère des Yellow Eagle et l'innocence de Chris, Charlotte empruntera des sentiers qu'elle ne soupçonnait pas et sa vie en sera bouleversée à jamais.
BENOIT Claude & Fabrice, « Les vallées de l'éternel. roman historique », éd. La Cause, 2007, 330p.
Dès 1532, on cherche à incendier une imprimerie à Neuchâtel. À Genève, une servante tente d'empoisonner un groupe de théologiens réformés. Des bandes armées montent à l'assaut d'un plateau piémontais. Des écrits provocateurs font allumer des bûchers à Paris. Le plus grand hébraïsant de l'époque meurt par le poison à Rome. "La Bible d'Olivétan" est-elle à ce point redoutée qu'elle soit la cible de ces attaques répétées ?
Ces actes sont-ils isolés les uns des autres ? Sont-ils voulus par des puissances cachées, fomentés par un maître d'œuvre occulte et efficace ? À travers les bruits et les fureurs qui précèdent les guerres de religion à la moitié du XVIe siècle, les assauts contre les "Vallées", le massacre des Vaudois du Lubéron, sont la répétition générale des conflits qui vont suivre. À la recherche de la tolérance et de la conciliation, puis forcés à prendre les armes, le narrateur et les siens vivent, de 1532 à 1545, les déchirements et les convulsions de l'époque.
CHABROL Jean-Paul, « Elie Marion, le camisard aux semelles de vent », Nîmes, éd. Alcide, XXXX, 120p.
Émouvante et terrible histoire que celle d'Élie Marion, chef camisard qui sacrifia la promesse d’un parcours professionnel remarquable à son engagement pour la liberté de penser. Camisard instruit, fait peu commun, il nous rapporte un témoignage saisissant sur les dramatiques conditions de vie que furent celles de ses compagnons d’armes. Figure emblématique du prophétisme cévenol, mouvement équivoque et controversé, il tentera de diffuser ses convictions à travers toute l’Europe. Mais cette tentative, aussi vaine que pathétique, n’est-elle pas le témoin du long étouffement de la plus originale des révoltes populaires du royaume de France ?
La collection Découverte-Histoire : des récits de vies singulières et exceptionnelles évoquent avec éclat une mémoire qui fait la richesse du territoire cévenol.
CHABROL Jean-Paul, « François Vivens, prédicant au Désert », Nîmes, éd. Alcide, XXXX, 120p.
François Vivens (1664-1692) En octobre 1685, Louis XIV révoque l'édit de Nantes : les temples protestants sont détruits, les pasteurs quittent en masse le royaume. Dans ce contexte dramatique, des femmes et des hommes refusent de se soumettre. Apparaissent les premières assemblées clandestines, dans lesquelles on prie et on chante les psaumes. Elles se tiennent la nuit, au « Désert », en mémoire du désert du Sinaï parcouru par les Hébreux au temps de l'Exode. Dans des grottes, des forêts et des ravins, de simples laïcs, appelés prédicants, animent des cultes au péril de leur vie. À travers la vie de François Vivens, figure de proue de cette première résistance, Jean-Paul Chabrol dresse un magistral panorama de cette période qui annonce la guerre des Camisards. La collection Découverte-Histoire : des récits de vies singulières et exceptionnelles évoquent avec éclat une mémoire qui fait la richesse du territoire cévenol.
MEUR Diane, « La Vie de Mardochée de Löwenfels écrite par lui-même. Roman », Ed. Sabine Wespieser, 2003, 624p.
Les noms sont souvent un destin : celui de Mardochée, ainsi baptisé selon le vœu imprudent d’un de ses aïeux lors de la troisième croisade, le mènera bien loin du duché familial dont il semble un temps promis à reprendre la succession. Dans le récit haut en couleurs de ses apprentissages, où se superpose, à la mélancolie narquoise du narrateur vieillissant, l’ironie tragique de l’histoire, on découvre un XIVe siècle très détaché des conventions du genre historique. Sans doute y voit-on se dérouler aventures de grand chemin, scènes de liesse et complots politiques ; sans doute y croise-t-on, parmi d’autres figures réelles ou inventées, maître Eckhart, Guillaume d’Ockam et Marsile de Padoue. Mais toujours le pittoresque le cède à la fantaisie désinvolte de l’auteur, les truands y sont bons pères de famille, les théologiens athées, les rejetons d’empereur républicains… Sur fond de heurts et d’échanges entre les trois religions du Livre, dans un Saint-Empire germanique tiraillé entre guelfes et gibelins, Mardochée, humaniste avant l’heure, relate ses errements amoureux, son initiation aux doctrines hétérodoxes, son progressif éveil à un monde violent et inique ; tandis que déjà se profile, avec la grande peste, une première catastrophe de la raison.
HESSE Hermann, « L'ornière. Roman », LP
Pourquoi lui avait-on « inoculé l'idéal vulgaire et creux d'une ambition sordide et épuisante » ? Ainsi s'interroge le héros de Hermann Hesse, Hans Giebenrath, un adolescent aux dons et à l'intelligence exceptionnels mais que le protestantisme et des méthodes d'enseignement impitoyables et orgueilleuses vont broyer sans remords. Hans ressemble comme deux gouttes d'eau à l'écrivain. Comme lui, il éprouve une attirance pour la nature, l'évasion et le rêve, et la nostalgie du monde lumineux d'autrefois. C'est un artiste. Il est aussi de la race des rebelles et des exaltés qui refusent l'embrigadement, l'insertion forcée dans un cadre de vie. Récit bouleversant et pathétique, encore empreint d'un certain romantisme, L'Ornière (1906) symbolise le drame et la détresse de l'« incompréhension ». Après ce grand et tragique roman d'éducation, après un séjour en Inde et la découverte du bouddhisme, Hermann Hesse (1877-1962), poète, romancier, philosophe, deviendra le maître spirituel et le maître en écriture de toute une génération. En 1946, il avait reçu le prix Nobel de littérature.
GOUNELLE Laurent, “Dieu voyage toujours incognito. roman », éd. Carriere Anne / Pocket, (2010), 2011, 424p.
Imaginez. Un homme vous sauve la vie, en échange de votre engagement de faire tout ce qu il vous demande... pour votre bien. Le dos au mur, vous acceptez et vous vous retrouvez embarqué dans une incroyable situation où tout semble vous échapper. Vous n êtes plus le maître de votre vie et pourtant... à bien des égards, elle est plus excitante qu auparavant ! Mais peu à peu, le doute s installe en vous : quelles sont les intentions réelles de cet homme qui s est immiscé dans votre existence ? Qui est-il vraiment ? Et qui sont ces personnages énigmatiques dans son entourage ? Les découvertes que vous faites n ont rien pour vous rassurer. Cette histoire, qui nous plonge dans l atmosphère envoûtante d un été parisien, ouvre la voie de la plus belle des réflexions sur nous-mêmes : qu’est-ce qui peut nous permettre de dépasser nos inhibitions, nos peurs et nos conditionnements, pour sortir du chemin tout tracé de notre vie lorsque celle-ci ne nous apporte pas pleinement satisfaction ?
MONTALBETTI Christine, « Western. Roman », éd. POL, 2005, 211p.
L'aube semble se lever comme à l'ordinaire sur la petite ville de Transition City où, sous l'auvent, notre trentenaire se berce sur une chaise de fortune en considérant les progrès de la lumière. Pourtant voyez, dans la mollesse rêveuse de son œil, n'y a-t-il pas une lueur qui perce ? Que signifie cette lueur ? Quel projet sourd ainsi en le for intérieur de cet homme ? Quelle histoire secrète porte-t-il en lui, que ni Dirk ni Ted n'ont apprise. Et que signifie l'arrivée de Georgina, flanquée du jeune Jonathan ? Cette journée qui commence donnera-t-elle l'occasion d'obtenir la réparation qu'on attend ?
RENDELL Ruth, « Le Pasteur détective, roman policier », éd. du Masque (1967) 1997, 188p.
Charles et Tess sont jeunes, beaux et ils s'aiment. Mieux, ils veulent se marier et avoir une ribambelle d'enfants. Intention louable, certes, et pourtant le père de Charles n'est pas d'accord. Tess est charmante bien sûr, mais elle a le défaut d'être la fille d'un criminel expédié au gibet des années auparavant pour le meurtre d'une vielle dame. De là à s'imaginer qu'elle cache dans ses gènes une tendance au meurtre, il n'y a qu'un pas. Alors l'idéal, pour laver Tess de cette tâche originelle, serait d'innocenter son père. Seulement voilà. A l'époque, c'est l'inspecteur Wexford qui menait l'enquête. Et il sait fort bien qu'on n'a pas pendu un innocent...
YALOM Irvin-D, « Le problème Spinoza. Roman », éd. Galaade, 2012, 656p.
Le 10 mai 1940, les troupes nazies d’Hitler envahissent les Pays-Bas. Dès février 1941, à la tête du corps expéditionnaire chargé du pillage, le Reichsleiter Rosenberg se rue à Amsterdam et confisque la bibliothèque de Spinoza conservée dans la maison de Rijnsburg. Quelle fascination Spinoza peut-il exercer, trois siècles plus tard, sur l’idéologue nazi Rosenberg ? L’œuvre du philosophe juif met-elle en péril ses convictions antisémites ? Qui était donc cet homme excommunié en 1656 par la communauté juive d’Amsterdam et banni de sa propre famille ? Nourri de son expérience de psychothérapeute, Irvin Yalom explore la vie intérieure de Spinoza, dont on connaît si peu, ce philosophe au destin solitaire qui inventa une éthique de la joie, influençant ainsi des générations de penseurs. Parallèlement, l’écrivain cherche à comprendre quel fut le développement personnel d’Alfred Rosenberg qui joua, aux côtés d’Hitler, un rôle décisif dans l’extermination des juifs d’Europe. Le Dr Yalom aurait-il pu psychanalyser Spinoza ? ou Rosenberg ? Le cours de l’histoire en aurait-il été changé ? Dans la lignée de son bestseller Et Nietzsche a pleuré, ce nouveau roman d’Irvin Yalom, à la fois incisif et palpitant, nous tient en haleine face à ce qui fut de tout temps Le Problème Spinoza.
YALOM Irvin-D, « La méthode Schopenhauer. roman », Seuil Points, 2008, 478p.
Quand Julius Hertzfeld, un célèbre psychiatre de San Francisco, apprend qu'il n'a plus que quelques mois à vivre, que fait-il ? Il contacte l'un de ses anciens patients, l'arrogant Philip Slate, accro au sexe, rigide, asocial et manipulateur, le plus grand échec de sa carrière, devenu depuis psychothérapeute. Au centre de cette relation : Schopenhauer...
YALOM Irvin-D, « Le Jardin d'Épicure. Regarder le soleil en face. Roman », éd. Galaade, 2009, 320p.
« Deviens qui tu es. »
« Je me souviens qu’à la fin de la séance vous ne vouliez pas lâcher ma main quand j’ai essayé de déguerpir de votre cabinet. Je vais vous dire une chose, je vous suis reconnaissante de ne pas avoir lancé d’ultimatum. Je vous aurais quitté. » Quand Amelia, SDF accro à l’héroïne et prostituée, choisit d’entamer une nouvelle et rencontre le docteur Yalom, qu’arrive-t-il ? Dans la lignée du Bourreau de l’amour, La Malédiction du chat hongrois ou Dans le secret des miroirs, Le Jardin d’Épicure est le fruit de toute une vie passée à explorer l’existence humaine.
LEJEUNE Hugo, « Les épines de la Couronne. roman », éd. Luce Wilquin, 2012, 400p.
En 1685, Louis XIV révoque l’Édit de Nantes. Le protestantisme n’est désormais plus toléré dans le Royaume de France, mais les conversions forcées sont souvent de façade. Une génération plus tard, une révolte éclate dans les Cévennes: de jeunes paysans et artisans, élevés dans l’intolérance, prennent les armes pour recouvrer la liberté de leur conscience. Parmi eux, le cadet d’une famille de laboureurs s’illustre tout particulièrement: Jean Cavalier. Stratège inspiré, il donne à la cause huguenote de nouvelles heures de gloire. Cette guerre terrible et fratricide, menée au nom de principes supérieurs, laisse peu de place aux sentiments. Et pourtant…
À travers les failles et les contradictions d’un personnage historique, un cri de révolte face à notre monde désenchanté.
Sélection Prix des Lycéens (Belgique) 2012-2013
LE NINEZE Alain, « Agla. Le premier évangile. roman », Actes Sud, 2012,
En 1535, l’érudit Guillaume Postel est envoyé par François Ier en mission à Constantinople auprès de Soliman le Magnifique. De ce voyage, il ramène un évangile apocryphe de l’apôtre Jacques qu’il publiera en 1551. Commence alors une quête de manuscrits anciens révélant des aspects inconnus de la vie de Jésus, qui le mènera à Venise, Rome, Vienne et Londres, à travers une Europe en proie à la montée des fanatismes religieux. Catholique fervent, professeur de latin, de grec, d’hébreu et d’arabe, Guillaume Postel est aussi un grand connaisseur de la kabbale dont il tente d’appliquer les méthodes à l’interprétation du Nouveau Testament. Avec Pic de la Mirandole en Italie et Jean Reuchlin en Allemagne, il est l’un des initiateurs de ce courant mystique que l’on appellera la “kabbale chrétienne”. Son aventure nous fait découvrir la face cachée de la Renaissance, où imprimeurs et libraires – ces artisans méconnus de l’immense renouveau des idées qui soulève alors l’Europe – côtoient érudits, savants, alchimistes, astrologues, gnostiques et illuministes en tout genre…
L’enquête sur Jésus menée par Guillaume Postel prend une troublante actualité à la lumière des manuscrits récemment découverts à Nag-Hammadi et au monastère de Saint Pacôme en Egypte.
TUNSTROM G., « Le voleur de Bible. Roman », Actes Sud, 2001, 482p.
Voici l’histoire de Johan, issu d’un milieu misérable et dépravé, qui deviendra l’un des plus savants érudits de son temps pour avoir conçu l’invraisemblable projet de dérober la Bible d’Argent.
Petit-fils de ferrailleur, Johan naît dans les bas-fonds de la petite ville suédoise de Sunne, où il décide qu’il sera voleur. Quand il s’introduit dans la maison pleine de livres d’un vieux professeur, c’est la culture qu’il vole, qui allume en lui un formidable appétit de connaissance. Plus tard, il partira à la recherche de la Bible d’Argent, ce livre-relique aux capitales gothiques enluminées…
Un voyage au cœur de l’absurdité et de la folie, porté par une inspiration splendide.
LINDGREN Torgny, « La Bible de Gustave Doré. Roman », éd. Actes Sud, 2008, 240p.
Parlant devant un micro car il ne sait ni lire ni écrire, le narrateur de ce récit nous dit que, enfant, il était fasciné par les histoires développées par Doré sous forme de gravures dans sa Bible illustrée. Plus tard, placé dans une institution pour déficients mentaux, le jeune homme a de très fortes capacités à comprendre les situations et à poser des questions, mais reste un être à part, un garçon qui, dès la puberté, se laisse pousser une barbe de prophète. La région du lointain Nord de la Suède qui sert de cadre au récit est celle où sévit un journaliste – rencontré dans Fausses nouvelles – capable d’inventer personnages et situations pour remplir les colonnes de faits divers. On y croise aussi cette femme qui, venue faire des conférences sur les saints, fut témoin de la haine entre deux hommes, les protagonistes de Miel de bourdon. Considéré comme analphabète, le narrateur passe sa vie entière à interpréter le monde et les êtres à partir des gravures célèbres. Ces images étant les seuls éléments qui vaillent d’être dits ou vus de la vie : la Genèse, l’Expulsion du paradis, la Destruction, la Grâce, le Mensonge… Et, peut-être : le Père. Pour Torgny Lindgren, mettre l’écrit de côté est une manière d’aborder les limites de l’écriture, celles de l’écrivain, coincé par les lettres, les mots, la “vérité” du texte. La Bible de Gustave Doré est ainsi une réflexion pleine d’esprit et d’humour sur le mensonge qui étoffe continuellement nos vies.
DUTEURTRE B., « L’été 76. Roman », Folio, 2013,
«Il y avait pour moi quelque chose d'incompréhensible et de fascinant chez cette fille, seule au milieu de la cour de récréation : elle me ressemblait mais elle ne souriait guère ; elle avait les mêmes taches de rousseur mais les yeux plus ténébreux ; elle ne lisait pas des livres de prêtres engagés sur l'Évangile (les lectures préférées de ma famille) mais des brûlots anarchistes appelant au soulèvement général ; elle ne voulait pas avoir l'air moderne en enfilant des pantalons mais portait une jupe, dégagée de tout mimétisme masculin. À part cela je ne savais rien d'elle, sauf pour avoir entendu, de loin, prononcer son prénom : Hélène.» Une adolescence provinciale dans la chaleur de 1976 : Benoît Duteurtre, en jeune gauchiste à cheveux longs, y découvre avec enthousiasme la musique, l'amour et la poésie.
MAARTEN Johan, « Le village sur la montagne. Roman », éd. Les Bergers & Les Mages, 1999, 120p. (Petite bibliothèque protestante)
A la veille de la dernière guerre, les habitants du paisible petit village allemand de Lindenkopf et leur pasteur n'auraient pas imaginé un instant que ce qu'ils vivaient sonnait l'alerte d'un cataclysme dont ils seraient bientôt les victimes. Quand leurs yeux finirent par s'ouvrir, il était déjà bien tard, trop tard !Beaucoup plus concrète qu'une analyse idéologique ou qu'un manifeste antiraciste de plus, l'histoire vécue de petit village éclaire la nécessaire prise de conscience... avant qu'il ne soit trop tard. Préface de Stephane Hessel ambassadeur de France, ancien Déporté Introduction de Jacques Maury, ancien président de la Fédération protestante de France."
HESSE H., “Narcisse et Goldmund”. Roman”, LP, 1975, 250p.
C'est dans l'Allemagne du Moyen Age qu'Hermann Hesse, prix Nobel de Littérature, a situé l'histoire du moine Narcisse et de Goldmund, enfant très doué qu'on lui a confié et auquel il s'attache. Il sent que sa vocation n'est pas le cloître et l'aide à choisir sa voie. C'est alors pour Goldmund la vie errante, les aventures galantes ; il se décide, par sagesse, à devenir sculpteur : l'art sera une façon de chercher le beau. Philosophe autant que poète et romancier, Hermann Hesse aspire à une civilisation idéale où il y ait équilibre entre spiritualité et animalité : toute son œuvre est imprégnée de ce désir de conciliation. Rien ne peut arrêter l'errance de Goldmund, aucune femme, pas même la misère, la peste ou la mort qu'il côtoie en chemin. Assoiffé de plaisir, avide de beauté féminine, inlassablement, il reprend cette route où chaque rencontre est l'épreuve du plus beau et du plus noir de l'humanité. Dans cet esprit candide et généreux perce une révolte née de l'injustice, de la cruauté des hommes, où seuls l'art et la création allègent le poids de cette humanité déchue qui pèse sur lui. Pourtant, renoncer à la plénitude de l'existence, à son indéfectible attachement à la liberté pour accomplir son destin de créateur est un dilemme que Goldmund se refuse à tenir. Seule permanence : Narcisse, son ange tutélaire, qui, dans son amour désintéressé l'avait conduit sur les chemins du coeur. Narcisse et Goldmund, plus qu'un récit initiatique, est une ode à la vie fugitive à travers la quête du beau et de "l'Ève éternelle" : la mère.
HESSE Hermann, « Demian. Roman », LP, 1979, 219p.
Demian. Histoire de la jeunesse d'Émile Sinclair est le roman d'une adolescence, un roman d'initiation, de formation, et l'un des chefs-d'oeuvre du genre. Demian enseigne à Émile Sinclair à ne pas suivre l""exemple de ses parents, à se révolter pour se trouver, à s'exposer à la fois au divin et au démoniaque, à traverser le chaos pour mériter l'accomplissement de sa destinée propre.Trois des romans de Hermann Hesse, Demian (chronologiquement le premier), Siddhartha et Le Loup des steppes offrent autant de variations sur le thème de l'étranger qui ne doit pas craindre de se séparer de la société, de « vivre en dehors ».
HESSE Hermann, « Siddhartha. Roman », LP, 1975, 224p.
Siddhartha semble avoir jailli des doigts de Hesse comme une eau limpide coule peu à peu d'un glacier. Car les étapes de la vie de Siddhartha, fils de brahmane et enfant, adulte et vieillard en quête de pureté, sont autant de perles d'un cycle, celui d'une vie apparaissant aussi logiquement fluide qu'un torrent qui, quels que soient ses remous, finit dans la mer de l'accomplissement. De la spiritualité sans limites au matérialisme le plus corrupteur, Siddhartha, tour à tour apprenti brahmane, ascète fuligineux ou commerçant jouisseur, foule un chemin qu'il croit pouvoir choisir. Mais, création née de la rencontre de l'éducation protestante de Hesse avec les philosophies orientales, notamment le bouddhisme, le chercheur itinérant devra connaître une rédemption toute chrétienne avant d'accéder à la plénitude. Écrivain confirmé (il a 45 ans quand paraît le roman), Hesse accorde son style, une épure généreuse, à la volonté de purification obstinée de son héros. Rendant ainsi son court roman aussi cristallin que les velléités de Siddhartha sont contradictoires, il procure à ses pages une atemporalité expliquant leur succès jamais démenti. Car, même au milieu d'une mer traversée de courants, l'eau du glacier reste claire, la jeunesse occidentale faisant de Siddhartha le miroir transparent et naïf de ses aspirations désordonnées à l'absolu. Profession de foi individualiste, rejet de toutes les doctrines, condamnation du monde de la puissance et de l'argent, éloge de la vie contemplative dans le cadre d'une Inde recréée à merveille, Siddhartha est un roman initiatique devenu au fil du temps un texte " sacré ".
Hermann Hesse, « Le Jeu des perles de verre. Roman », LP, 2002, 693p.
Qu'adviendrait-il si, un jour, la science, le sens du beau et celui du bien se fondaient en un concert harmonieux ? Qu'arriverait-il si cette synthèse devenait un merveilleux instrument de travail, une nouvelle algèbre, une chimie spirituelle qui permettrait de combiner, par exemple, des lois astronomiques avec une phrase de Bach et un verset de la Bible, pour en déduire de nouvelles notions qui serviraient à leur tour de tremplin à d'autres opérations de l'esprit ? Cette extraordinaire mathématique, c'est celle du jeu des perles de verre, que manie parfaitement Joseph Valet, héros fascinant et ludi magister jonglant avec tous les éléments de la culture humaine. Récit d'anticipation, roman d'éducation intellectuelle et religieuse, utopie pessimiste, Le Jeu des perles de verre est une des plus amples et savantes constructions littéraires d'Hermann Hesse.
JOSSE G., « Les heures silencieuses. Roman », éd. J’ai Lu, 2012, 88p.
Delft, le 12 de ce mois de novembre 1667. Je m'appelle Magdalena Van Beyeren. C'est moi, de dos, sur le tableau. Je suis l'épouse de Pieter Van Beyeren, l'administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft, et la fille de Cornelis Van Leeuwenbroek. Pieter tient sa charge de mon père. J'ai choisi d'être peinte, ici, dans notre chambre où entre la lumière du matin. Nous avançons vers l'hiver. Les eaux de l'Oude Delft sont bleues de gel et les tilleuls, qui projettent au printemps leur ombre tachetée sur le sol, ne sont aujourd'hui que bois sombre, et nu. Pour oiseaux, nous n'avons que corbeaux et corneilles, ils sont les seuls à se plaire par ce temps. Leur cri me glace et il me tarde de revoir sur les bords du canal cette couleur tendre de vert mêlé de jaune, celle des premières feuilles du printemps. La traversée de l'hiver demande patience. Ce n'est qu'une saison à passer, mais je remarque, et chaque année davantage, combien l'angoisse m'étreint, sitôt disparue l'ardeur des rouges et des ors de nos mois d'automne. Cet aveu m'apaise, car nous abritons en nous quantité de souvenirs et de réflexions ; il ne se trouve personne pour les entendre, et le coeur s'étouffe à les contenir.
PARRIS S.J., « Le temps de la prophétie. Roman », éd. 10/18, 2013, 504p.
En l'an de grâce 1583, l'Angleterre tremble dans l'attente de la Grande Conjuration prédisant la mort de la reine Elisabeth. Et alors que les partisans de Marie Stuart s'allient en secret, le corps d'une demoiselle d'honneur de la reine est découvert dans l'enceinte du palais, un symbole astrologique gravé sur le coeur. Mais pour Giordano Bruno, philosophe-espion au service de Sa Majesté, derrière chaque mystère se cache la main de l'Homme... « Éclairé à la bougie, ce thriller gothique brille par son usage inventif de la paranoïa, son érudition accessible et ses pointes d'humour salvatrices.
VERHULST Dimitri, "L’entrée du Christ à Bruxelles. Roman", éd. Denoël, 148 p.
Par une journée grise et ordinaire, une brève nouvelle apparaît sur Internet : Jésus-Christ va bientôt faire son entrée à Bruxelles. Les Belges accueillent l'information avec sérieux et sérénité. Leur pays est une destination favorite de la Sainte Famille et la Vierge y est plus d'une fois apparue. Les questions se posent cependant : qui aura le privilège d'accueillir le Christ? À qui donnera-t-il ses premières interviews? En quelle langue? Une fièvre de préparatifs s'empare des habitants de la ville, toutes communautés et religions confondues. Seuls les catholiques paraissent inquiets... En quatorze «stations» qui sont autant d'humoristiques examens de soi, de la Belgique et finalement du monde contemporain, Dimitri Verhulst nous embarque dans une fable d'une irrésistible drôlerie.
Jean de Léry, « Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil. Roman », LP classiques, 1994, 672p.
Ce livre est un enchantement. C'est de la littérature. Qu'on laisse l'ethnologie aux ethnologues et que le public lise l'Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil comme une grande oeuvre littéraire. Et aussi comme un extraordinaire roman d'aventures. Faites le bilan de ce que raconte Léry : pendant un an et demi, ça n'arrête pas. Au cours du voyage aller, qui dure près de trois mois, ce ne sont que tempêtes, arraisonnements, canonnades, pillages. Au retour, c'est plus terrible encore [...] Quant au séjour brésilien, le témoignage émerveillé de Léry vaut les plus folles aventures.
Claude Lévi-Strauss.
Militant calviniste par vocation, ethnographe par accident, Jean de Léry (1534-1613) a juste vingt-trois ans quand il débarque au Brésil. Avec d'autres, il vient prêter main-forte à la colonie protestante, installée dans l'île de Villegagnon, face à l'actuelle Rio de Janeiro. Le récit de son séjour, qu'il publie en 1578, brosse un saisissant tableau de l'humanité primitive. Anecdotes savoureuses, observations passionnées, rien ne manque à sa description de la vie des Indiens qu'il aura côtoyés neuf mois durant : le milieu, l'existence quotidienne, les relations familiales, les moeurs, les croyances religieuses, les habitudes culinaires, les scènes de guerre, l'anthropophagie... Une oeuvre d'une étonnante modernité.
HERMANY-VIEILLE Catherine, « Lord James. Roman historique », LP, 2008, 544p.
Il est séduisant, d’une folle bravoure, éperdument attaché à son Écosse natale. Dans un pays déchiré par les guerres de religion, le protestant James Hepburn a choisi son camp : celui des catholiques. Dénoncé, calomnié, il part en exil et rejoint la cour de France. Cette existence tumultueuse le conduira jusque dans les bras de sa souveraine, la troublante et fragile Marie Stuart. Un amour fou qui les mènera à leur perte. Passionnée par l’Histoire et ses destins tragiques, Catherine Hermary-Vieille, l’auteur du Crépuscule des rois, réhabilite un homme longtemps décrit comme un aventurier sans foi ni loi. Alternant les pires revers et les plus éblouissantes fortunes, dans ce XVIe s. aussi fascinant que sanglant, Lord James s’impose enfin comme le digne compagnon d’une grande reine.
LINK Charlotte, « Les Trois Vies de Margareta. Roman historique », LP, 2012, 624p.
Bavière, XVIIe s. Margareta a été élevée dans un couvent, à l'abri de la faim, de la misère et de la guerre. Les espoirs de sa famille reposent sur elle, la plus jolie et la plus brillante des trois filles von Ragnitz. Sa mère envisage pour elle un beau mariage. Mais Margareta a d'autres rêves. Une nuit, elle s'enfuit avec le séduisant Richard von Tscharnini, fils unique d'une famille protestante influente de Prague. En pleine guerre de Trente Ans, catholiques et luthériens se livrent une guerre sans merci, et l’union des jeunes gens se révèle impossible. Margareta doit alors se résigner à épouser Maurice, un homme qui l'a protégée lorsque tous l'avaient abandonnée. Jusqu’au jour où Richard croise de nouveau son chemin…
CRONIN Archibald Joseph, « Les Vertes Années. Roman », Albin Michel / LP, 1975, 448p.
Robert Shannon n'a pas huit ans quand la mort de ses parents le déracine d'Irlande pour le transplanter en Écosse, à Levenford, chez ses grands-parents maternels. Orphelin pauvre et, de plus, « papiste » comme on appelle les catholiques dans cette petite ville à majorité protestante, les débuts dans la vie du petit Robie ne sont pas faciles et il lui faudra faire face à beaucoup d'épreuves et de tourments. A ces Vertes Années où résonne l'écho de ses propres souvenirs d'enfance, le célèbre romancier anglais A. J. Cronin a donné une suite dans Le Destin de Robert Shannon.
BARRIERE Michèle, « Meurtres à la pomme d'or. Roman », LP policier, 2008, 320p.
An de grâce 1556 : François, étudiant en médecine à Montpellier, n’a qu’une idée en tête : devenir cuisinier. Aux dissections, il préfère l’étude du safran, de la cardamome, du gingembre, du macis et autre maniguette sous la houlette de l’apothicaire Laurent Catalan. Mais une série de morts suspectes sème le trouble dans la ville. Un mystérieux breuvage distribué par un apothicaire ambulant en est la cause. Laurent Catalan, en raison de ses origines juives et de ses sympathies pour les protestants, est accusé de complicité et jeté en prison. François mène l’enquête jusqu’à Bologne. Parviendra-t-il à sauver Catalan ? Assorti d’un guide de la tomate, Meurtres à la pomme d’or propose également un carnet de recettes de la Renaissance.
BRAMLY Marine, « Festin de miettes. roman », LP, 2009, 320p.
Elle traversa le vestibule sur la pointe des pieds, s’appliquant comme par le passé à ne marcher que sur les cabochons noirs du carrelage en damier, moins par superstition que par crainte de laisser des traces de son passage sur le marbre blanc. Elle retrouvait ses vieux réflexes. De peur que les Rausbœrling ne se lassent de sa présence […]. Sophie la provinciale, la mal-aimée, idolâtrait Deya, fille de grands bourgeois protestants, décadents et singuliers. Puis Sophie a été chassée du paradis. Les années ont passé, et soudain ce coup de fil de Deya… Roman d’amour et d’amitié, de démence et de ténèbres, ce Festin de miettes nous entraîne de Saint-Germain-des-Prés à la brousse sénégalaise, dans une épopée contemporaine haletante.
José Rodrigues dos Santos, « L'Ultime Secret du Christ. Roman », HC Editions, 2013, 496p.
Rome, Bibliothèque vaticane. Patricia Escalona, éminente paléographe, est retrouvée égorgée alors qu'elle étudiait l'un des plus anciens exemplaires de la Bible : le "Codex Vaticanus". Un message a été déposé près de son corps, première pièce d'un puzzle théologique déconcertant. Tomàs Noronha est aussitôt convoqué par la police romaine. Pourquoi est-il la dernière personne à avoir été en contact avec la victime ? Que signifie ce message codé ? D'abord suspecté, l'historien va très vite devenir indispensable aux enquêteurs. Ses talents de cryptologue et sa connaissance érudite des Saintes Écritures vont l'entraîner dans une affaire qui va prendre une tout autre dimension. Car les meurtres se succèdent selon le même rituel et le puzzle commence à prendre forme, poussant Tomàs Noronha à une analyse des textes bibliques de plus en plus troublante. Une quête de la vérité qui va le conduire jusqu'en Israël, sur les traces de la plus grande figure de l'humanité : le Christ. Au fil d'une enquête haletante, José Rodrigues dos Santos aborde la vie de Jésus-Christ sous un angle historique, quasi scientifique.
José Rodrigues dos Santos, « La formule de Dieu. Roman », Pocket, 2013 720p.
Le Caire, de nos jours. Le cryptologue portugais Tomás Noronha se voit confier le décryptage d'un manuscrit original. Son nom ? Die Gottesformel, la Formule de Dieu. Son auteur ? Albert Einstein lui-même. L'enjeu ? Le mode d'emploi d'une bombe nucléaire surpuissante. Précipité malgré lui au coeur d'une affaire d'espionnage international, Noronha plonge dans les secrets de l'atome... et dans un mystère bien plus grand encore