des romans ... analyses
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Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
RAINOTTE Guy, « Voyage au fil des mots. itinéraire spirituel dans la littérature contemporaine. Dossier de documentation de la Formation continuée », CF, 09/12/2006
THIOUNE Birahim, « Les nouveaux romanciers chrétiens. Code biblique et code de l'écrivain », L’Harmattan, 2010, 184p.
Dans la production littéraire du XXe s., un mouvement de renouvellement de la conscience lié aux transformations de la société réelle s'est développé. Cette évolution est perceptible dans le roman laïc et garde la même prégnance dans la littérature romanesque produite par les écrivains chrétiens. Les nouveaux romanciers chrétiens ont apporté une contribution remarquable à l'approfondissement de la conscience en littérature. Ainsi, en explorant les univers romanesques créés par Luc Estang et Paul-André Lesort, ce livre révèle-t-il une extraordinaire richesse, tant du point de vue de la complexification du personnage que des techniques narratives.
HENKY Danièle, HURLEY Robert (éds), « Traces de spiritualité chrétienne en littérature de jeunesse », éd. Peter Lang, 2009, 205p. (Recherches en littérature et spiritualité, 16)
Au XXe s., la société occidentale s'est progressivement laïcisée et sa culture semble aujourd'hui affranchie de l'influence du christianisme. Pourtant dès qu'on examine avec acuité les productions artistiques actuelles, on y rencontre de nombreux vestiges de la spiritualité chrétienne. Ainsi en littérature, par le biais de thématiques ou de personnages emblématiques, les marques de la tradition judéo-chrétienne sont aisément décelables. L'analyse de nombreuses productions francophones destinées à la jeunesse, qu'il s'agisse d'abécédaires, d'albums, de romans, ou encore de films a permis aux auteurs critiques de cet ouvrage collectif d'observer dans l'intrigue, par l'intermédiaire du comportement des héros ou de la mise en place du cadre spatio temporel, les différentes manifestations de cette culture judéo chrétienne et les effets produits sur le lecteur. Réunissant littéraires et théologiens, ce travail s'est avéré fécond et novateur en ce sens qu'il ouvre un chemin encore peu emprunté dans le champ de la critique contemporaine.
Contenu : Nicolas Brucker : Suivre Loupio à la trace : les stratégies d'effacement dans la bande dessinée chrétienne - Marie-Pierre Litaudon : « In principio erat Verbum » : abécédaires et quête du sens - Alice Delphine Tang : La valeur de l'interrogation dans les récits marqués par la spiritualité chrétienne destinés à la jeunesse - Joël Manchon : Traces chrétiennes dans L'Enfant Océan de Jean-Claude Mourlevat. Références bibliques dans la construction des valeurs et de la spiritualité des enfants du XXIe siècle - Annie Methot : L'aventure intérieure dans la trilogie « Marie-Lune » de Dominique Demers - Claire Le Brun-Gouanvic : Motifs et schèmes chrétiens dans les romans pour jeunes lecteurs de Sylvain Trudel - Suzanne Pouliot : Présence de la spiritualité chrétienne dans le roman policier Rouge poison de Michèle Marineau - Danièle Henky : Quels voyages pour les héros le cléziens en littérature de jeunesse ? - Guy Jobin : Le mal et le désenchantement en Terre du Milieu. L'apport d'une lecture « théologienne » du Seigneur des anneaux - Alexandra Pleshoyano : Payez au suivant... pour un monde meilleur. Un vestige du message évangélique dans les oeuvres cinématographiques contemporaines - Robert Hurley : Invitation à la kénose et au bonheur dans L'Arbre généreux de Shel Silverstein
Les responsables de la publication : Danièle Henky est maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Strasbourg. Membre du Celije (Centre de littérature jeunesse) de cette même université, chercheur associé à l'université Laval (Québec), elle consacre l'essentiel de ses publications à la littérature de jeunesse française et francophone du XXe siècle et contemporaine.
Robert Hurley est professeur des études néotestamentaires et de la catéchèse à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval, Québec. Il interprète des textes bibliques et les récits d'enfants à l'aide de l'analyse de la réponse du lecteur et de la narratologie, s'intéressant surtout aux effets de transcendance que certains textes produisent chez les lecteurs.
CHRETIEN Jean-Louis, « Conscience et roman. I. La conscience au grand jour II. La conscience à mi-voix », Ed. de Minuit, 2009-11, 288 + 336p.
I. Nous ne pouvons connaître les autres hommes que par leurs gestes, leurs paroles et leurs actes. Depuis deux siècles, le roman ne s'en est plus satisfait, et s'est voué, avec une intensité toujours croissante, à nous montrer la conscience au grand jour. Ce qu’elle a de plus secret, et parfois pour elle-même, vient sous nos yeux dans le moindre récit. Et ce que la Bible réservait à Dieu, sonder les reins et les cœurs, est devenu l’attribut commun des romanciers.
Quel est le sens de cette transformation radicale ? Comment a-t-elle eu lieu ? Quels chemins a-t-elle suivis, et quelles formes a-t-elle produites ? De quelle compréhension de la conscience est-elle lourde ? Ce volume se concentre sur le monologue intérieur, en se tenant au plus près de ses usages variés, conversations intimes des héros de Stendhal, fulgurations décisives de Balzac, « tempêtes sous un crâne » de Victor Hugo. L’exploration se poursuit avec Virginia Woolf (Les Vagues), William Faulkner (Lumière d’août), et Samuel Beckett (L’Innommable).
II. Renouvelant profondément la présentation de la conscience, Gustave Flaubert et Henry James ont ouvert au roman des régions jusqu'alors inconnues, et donné à ce genre au XXe siècle la mesure de sa tâche et de son exigence. Le jugement moral sur les personnages s"atténue ou se suspend, au bénéfice d’une description aussi fine qu’ambiguë. Et cette descente dans les abîmes intérieurs délaisse désormais la trop nette articulation du monologue intérieur (étudié dans La Conscience au grand jour) pour une approche plus subtile, notamment grâce au style indirect libre, dans une parole à mi-voix. Comment les mouvements et les glissements de la conscience en viennent-ils à prendre une force dramatique plus intense que les événements même du monde ? Pourquoi son « intime aventure » occupe-t-elle à présent le centre ? En quoi ce qui faillit seulement avoir lieu peut-il avoir autant d’effet que ce qui se produisit ? Par quels modes du style le secret peut-il être suggéré comme tel, avec tout le non-dit qu’il suscite ? Pourquoi la vie quotidienne se fait-elle ce qu’il y a de plus lourd d’un sens inépuisable ? Et quel jour neuf se lève-t-il alors sur notre relation aux choses et aux lieux, comme sur les rapports de force qui ordonnent nos multiples liens avec les autres consciences, nœuds de notre identité ? Comment montrer avec rigueur le règne en nous du faux, de l’illusion, du clair-obscur ? Ce volume présente les conclusions du diptyque sur la vision que le roman des deux derniers siècles a prise de l’humaine conscience dans toutes les nuances de sa fragilité.
JOSSUA Jean-Pierre, « La Passion de l'infini. Littérature et théologie — Nouvelles recherches », éd. du Cerf, 2011, 528p.
Ce que l'auteur appelle théologie littéraire, c'est à la fois une lecture théologique de la littérature — qu'elle soit née d'écrivains croyants ou agnostiques — pour en déceler la quête d'absolu, les affinités et les différences avec le christianisme, et une écriture littéraire de la foi et de la réflexion chrétiennes. C'est plus précisément sur le premier de ces versants que se situe le présent ouvrage où, en vingt-cinq études portant sur des auteurs majeurs, Jean-Pierre Jossua fait le point sur l'attitude religieuse de ceux-ci, évoque leur quête et livre l'expérience de l'infini qu'ils ont faite par le seul moyen de la poésie. Citons Leopardi, Kierkegaard et Baudelaire ; Mauriac, Grosjean et Bernanos ; Char, Bauchau et Bonnefoy. À cela s'ajoutent quelques études sur des genres littéraires comme le journal, le roman, les réécritures bibliques, le langage mystique et le langage poétique. « La Passion de l'infini » fait suite aux quatre volumes parus chez Beauchesne, entre 1985 et 1998, sous le titre « Pour une histoire religieuse de l'expérience littéraire »
BESSIERE Jean, « Questionner le roman », PUF, 2012, 288p. (L’interrogation philosophique)
Relire et reconstruire les grandes théories du roman. Le roman a suscité d’importantes théories, celles de Lukács, de Bakhtine, d’Auerbach. Les romanciers ont apporté leurs contributions. Les réflexions sur le récit et la fiction ont modifié ces théories. Ce vaste ensemble présente des thèmes à peu près constants : le roman, le monde, l’auteur, le narrateur, les voix du récit, la représentation, la fiction, le temps… Typologie qu’il convient de discuter. Ainsi doit-on identifier une représentation temporelle propre au roman (celle de la transition) qui associe des identités (celles des personnages, des lieux, etc.) fixées à leur indifférenciation. Tout type de roman se caractérise alors selon l’alliance contradictoire et constante d’un jeu de prédications – les identités – et de la notation du changement – la transition. Cette alliance invite à mettre en évidence les perspectives anthropologiques dont sont indissociables les personnages du roman. Elle permet de reconstruire, selon le questionnement qu’elle porte, l’histoire du roman, et d’expliquer que celui-ci soit devenu aujourd’hui un genre littéraire global.
Michel Despland, « Destinée et salut Essai de théologie poétique sur deux romans de Joseph Conrad », rééd., Van Dieren éd., 64p.
Michel Despland est un historien des idées et des mentalités dont on peut citer deux ouvrages livres importants dans ce domaine : Les hiérarchies sont ébranlées (Fides, 1998) et L’émergence des sciences de la religion (L’Harmattan, 1999) qui rendent attentif aux tournants pris au XIXe siècle avec de nouveaux chantiers intellectuels qui s’ouvrent et avec les relations sociales et familiales qui évoluent. Ces études ne sont pas uniquement historiques; elles ont une dimension philosophique et religieuse et l’érudition de Despland lui sert à nourrir une réflexion de fond. La connaissance du passé sert à mieux comprendre les problèmes que de tous temps les hommes se sont posés comme ceux qui les préoccupent plus particulièrement aujourd’hui. Le présent essai porte sur deux romans de Conrad (Lord Jim et Nostromo) et il relève de ce que Paul Tillich appelle la « théologie de la culture » ou de la « poésie ». Il ne faut pas se méprendre sur cette expression. Elle ne signifie pas seulement ni principalement que la culture est ou doit être un objet d’étude pour la théologie. Elle entend surtout indiquer et souligner que la culture est un des lieux où s’élabore une réflexion théologique. La littérature, la peinture, la musique, l’architecture, etc. traduisent une perception et une compréhension des choses qui portent sur ce qu’est le monde, ce qu’est l’être humain et ce qu’est Dieu. L’art a une portée symbolique, non pas parce qu’il renverrait à une vérité transcendante extérieure à lui-même, mais parce qu’il porte en lui et exporte (au sens d’exprime) une vérité fondamentale. Le rôle du spécialiste de l’histoire des idées et de la théologie est de faire voir au lecteur et de le rendre conscient ce qu’il lui est dit et donné à travers une oeuvre, dont il a une spontanément une perception plus intuitive que réfléchie. En l’occurrence, il n’y a pas de réflexion féconde sans intuition préalable, et c’est parce qu’on a été marqué dans sa sensibilité que la pensée se déploie.
Basile de Césarée, « Aux jeunes gens. Comment tirer profit de la littérature grecque », Les Belles Lettres, 59p. (Classiques en poche)
Les païens n'ont pas eu le monopole de l'hellénisme. Contrairement à une idée reçue, la culture grecque n'est pas morte sous les coups du christianisme pour être ressuscitée à la Renaissance. Bien que critiques, les auteurs chrétiens n'en ont pas moins sélectionné ce qu'ils estimaient recevable et compatible avec la foi dans les productions de l'hellénisme traditionnel, en particulier dans les domaines de la littérature et de la philosophie. Ouvrage célèbre et emblématique de l'âge d'or de la patristique grecque — on y a même vu un humanisme avant l'heure —, l'opuscule Aux jeunes gens de Basile de Césarée est un texte indispensable pour qui veut comprendre quelle est, au IVe siècle, la pratique chrétienne de la littérature grecque profane.