Education interculturelle

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 

PRETCEILLE Martine, « L'éducation interculturelle », PUF/ Que sais-je ?, 2013, 128p. 

L’école face aux cultures. Notre modernité est marquée par une pluralité dans les formes de socialisation, de culture, d’éducation, de langage, de modes d’être au monde et aux autres… L’autre, l’étranger, l’étrangéité sont omniprésents et font partie de l’environnement proche et du quotidien. L’école est devenue un lieu de confrontation symbolique entre les différentes normes. Elle était déjà au cœur des enjeux politiques et sociaux, elle est désormais aussi au centre des enjeux culturels. Si la diversité culturelle s’impose dans les faits, l’éducation interculturelle se propose d’en maîtriser les effets et de la valoriser.


SCHEID John, « Les Dieux, l'État et l'individu, Réflexions sur la religion civique à Rome », éd. Seuil, 2013, 224p.

Au prisme d’une conception chrétienne de la religion, la relation que les Anciens entretenaient avec leurs dieux et la place qu’ils leur accordaient dans la cité paraissent déroutantes. Dans la religion de la Rome antique, il n’était question ni de Révélation ni de dogmes, pas même de transcendance. À tel point que les philosophes et les théologiens de l’époque romantique ont dénié à la piété romaine son caractère de « vraie foi ». Aux yeux de ses détracteurs, cette religion civique, indifférente à la relation émotionnelle et spirituelle qui se nouerait entre Dieu et l’homme, ne pouvait qu’occulter le « véritable sacré ».

Chose étonnante, bien que des décennies de recherches historiques aient documenté les cultes antiques au plus près de la manière dont les Anciens les pratiquaient, certains travaux contemporains continuent de voir en eux une « non-religion », par opposition à une « religiosité » supposée universelle. En s’attachant à réfuter ces théories, ce livre offre une réflexion sur le phénomène religieux et son inclusion dans la société dont la résonance avec les débats contemporains sur la laïcité n’est peut-être pas fortuite. C’est pourquoi la controverse ne met pas seulement aux prises une approche confessionnelle et une approche historique de la question ; elle met en jeu le droit à l’altérité en matière de religion.


DILHAC Marc-Antoine, GUERARD de LATOUR Sophie (éd), « Étant donné le pluralisme », Publications de la Sorbonne, 2013, 224p.

Le fait du pluralisme n'est pas une réalité sociale inédite et, au risque d'une généralisation contestable, on peut affirmer qu'il est une circonstance de toute vie sociale. Mais de quel pluralisme parle-t-on ? Le pluralisme est lui-même pluriel et porte tant sur les valeurs et les fins de la vie que sur les conceptions du juste, les sujets qui ont droit de cité, les cultures, ou encore les narrations constitutives de l'identité personnelle et collective. Ce pluralisme pluriel n'est devenu un problème philosophique que dans les formes contemporaines de la vie démocratique où il est une source de désaccords profonds. Il n'est pas le simple constat de la diversité mais détermine plutôt le regard que l'on doit porter sur la diversité. Le pluralisme est donc plus qu'une circonstance avec laquelle il faut composer politiquement, comme ce pouvait être le cas à l'aurore de la pensée politique moderne ; il constitue la norme qui définit les fondements d'une société juste. Ce volume rassemble neuf contributions qui, à la lumière des débats récents sur les théories de la justice et de la reconnaissance, explorent différentes pistes théoriques pour mieux cerner les désaccords moraux qui traversent les démocraties actuelles.


BACOT Jean-Pierre, « Une Europe sans religion dans un monde religieux », éd. du Cerf, 2013, 226p. 

Une vaste enquête statistique sur les effectifs religieux, les croyances et les pratiques en France, en Europe occidentale et en Amérique du Nord, tend à confirmer une hypothèse largement évoquée ces derniers temps : le déclin du christianisme (catholique, orthodoxe et protestant), mais aussi celui du judaïsme. Il n'est pas si facile de le reconnaître, ni même de l'envisager. Il est encore plus difficile de poser les constats qui déboucheront sur d'éventuels nouveaux types de présence ou de possibles comportements inédits qui prendraient acte de la déshérence en marche. Ce paysage postreligieux contraste avec deux autres univers religieux plus voyants, quoique incomparables terme à terme, à savoir l'Islam d'inspiration salafiste et le protestantisme sous sa forme évangéliste qui s'inscrivent pour une part dans les marges géographiques (banlieues) du monde postreligieux.


JOBIN G., « La foi dans l'espace public », Québec, PU Laval, 2004, 256p.

Comment penser la contribution des discours religieux dans une société pluraliste, démocratique et sécularisée ? C’est pour mieux comprendre la portée de cette question pour l’éthique théologique que l’auteur aborde l’œuvre philosohique de Jean-Marc Ferry. L’éthique théologique est en effet à la croisée de deux chemins. Elle est le discours réflexif d’une communauté de foi ouverte sur la société où elle s’inscrit. par ailleurs, cette éthique ne peut plus se couler dans le moule d’une nostalgie de la chrétienté, pas plus qu’elle ne doit s’abandonner à la séduction d’une morale purement individuelle. La notion de reconstruction proposée dans la philosophie morale de Jean-Marc Ferry ne peut que stimuler la réflexion sur la double responsabilité portée par une communauté de foi chrétienne : une responsabilité envers Celui de qui elle veut être disciple, une responsabilité envers ceux et celles qu’elle côtoie et prétend servir quotidiennement.


FRIDLUND Patrick (Chercheur post-doctorant en philosophie des religions), « Dialogue et conversion : une bataille d’éthique » dans la revue « Histoire, monde et cultures religieuses », 2012/3 (n° 23), p. 35-58

La théologie chrétienne est favorable au dialogue interreligieux. En même temps, toutes les institutions religieuses semblent vouloir convertir ceux qui leur sont « extérieurs ». Ce conflit entre dialogue et conversion va loin, il a des racines profondes. Redéfinir simplement « dialogue » ou « conversion » ne suffit pas à effacer la tension ; il est même impossible de l’effacer totalement. La question à poser est plutôt à quoi, quand, comment, pourquoi et sous quelles conditions conversion et prosélytisme deviennent-ils acceptables voire louables. L’auteur donne quelques pistes pour une réflexion approfondie à partir d’une lecture de la philosophie de la religion féministe.


GIRA Dennis, « Le dialogue à la portée de tous ... (ou presque) », éd. Bayard, 2012, 300p.

Dennis Gira a passé de longues années à étudier et surtout à pratiquer le dialogue interreligieux. Dans ce nouveau livre, Dennis Gira entend mettre son expérience très originale du dialogue au profit de tous. Que le dialogue soit interreligieux, interculturel (il est lui-même entre plusieurs cultures, plusieurs langues et religions), mais aussi politique, philosophique, et jusqu'au dialogue dans le couple, l'amitié, etc. Sans être simplement une méthode, ce livre part d'exemples précis et vécus pour nous faire entrer dans la démarche originale du dialogue avec l'autre. Exemples souvent déroutants, parfois pleins d'humour, qui illustrent ce qui aide et construit le dialogue et ce qui peut le bloquer et le détruire parfois. Et pourquoi. On découvre les règles d'or du dialogue, ses bonheurs mais aussi ses écueils, ses drames. L'auteur donne 5 règles d'or pour construire un dialogue réel, il dénonce 5 ennemis du dialogue et en présente 5 amis qui le favorisent et l'enrichissent.


Bertrand Forclaz (éd), « L'expérience de la différence religieuse dans l'Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècles) », éd. Alphil, 2013, 412p.

Cet ouvrage collectif aborde les thématiques de la coexistence confessionnelle et du dépassement des frontières religieuses dans l'Europe des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Il entend ouvrir de nouvelles pistes de discussion à l'échelle européenne, par le biais d’un dialogue entre des chercheurs s’inscrivant dans des traditions nationales bien différentes (France, Pays-Bas, Suisse, Allemagne). Il s’agit dans les contributions rassemblées ici d’analyser les possibilités et les modalités des contacts interconfessionnels, en prenant comme point de départ l’expérience de la différence religieuse : l’expérience vécue d’acteurs sociaux très divers – ecclésiastiques, magistrats, lettrés ou bourgeois – mais aussi l’expérience tentée par les autorités politiques. Les approches utilisées sont diverses : étude de trajectoires individuelles, histoire intellectuelle et culturelle, histoire sociale et politique. Les recherches présentées, dans leur diversité, s’inscrivent dans un contexte historiographique marqué par la remise en cause des paradigmes insistant sur l’étanchéité des frontières confessionnelles.


GADAMER Hans-Georg, « La philosophie herméneutique », PUF, 1996, 264p. (Epiméthée)

A l'heure où la prétention hégémonique de la science occidentale se trouve mise en question, l'herméneutique se recommande comme une pensée du dialogue et de l'écoute. Car son seul principe est que le dialogue se fonde sur l'idée que c'est peut-être l'autre qui a raison. Suivant Socrate, elle rappelle que toute sagesse repose sur la reconnaissance de sa propre ignorance. Cet ouvrage rassemble quelques textes parmi les plus décisifs de H.-G. Gadamer, depuis ses années d'apprentissage auprès de Heidegger, jusqu'à ses derniers écrits.

Table des matières

Avant-propos

I -- Autoprésentation (1973, 1990) : 1 -- 1918-1968 2 -- 1968- , Philosophe itinérant. Penser avec le langage 3 -- Herméneutique et philosophie pratique

II -- La vérité dans les sciences humaines (1953)

III -- Du cercle de la compréhension (1959)

IV -- Herméneutique classique et philosophique (1968)

V -- L'histoire des concepts comme philosophie (1970)

VI -- Destruction et déconstruction (1985)

VII -- Déconstruction et herméneutique (1988)

VIII -- Les limites du langage (1985)

IX -- Le mot et l'image - "autant de vérité, autant d'être" (1992)

X -- L'Europe et l'oikoumenè (1993)

Glossaire allemand/français -- français/allemand -- Index des noms


voir bien sûr la page « Autres cultures & convictions »