Mythe, science et philosophie

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 

LAGARDE Alain, « Le mythe, la science et la philosophie », éd. Ellipses, 2001, 128p. (Philo-notions)

L'aspiration à la vérité ne se confond pas avec l'exigence de sens. Ainsi le mythe est-il doué d'une exubérance sémantique qui lui permet sans doute de répondre à l'exigence sans pour autant satisfaire notre goût pour la vérité. Inversement la science démystifie les mythes et leurs prolongements métaphysiques, mais ce qu'elle paraît gagner sur le plan de la précision semble se perdre sur le plan de l'expressivité. Être fidèle à l'une sans renoncer à l'autre, tel est peut-être le pari difficile de la philosophie.

• Du mythe à la philosophie • De la philosophie à la métaphysique • Métaphysique ou philosophie • Philosophie et science • Textes commentés : Platon – Mythe et mystification • Descartes – L'arbre de la connaissance • Hume – Métaphysique et imagination • Quine – Le mythe des objets physiques • Russell – Valeur de la philosophie • Dissertations : La raison peut-elle avoir raison du mythe ? • La philosophie est-elle la somme des insuffisances de la science ? • Y a-t-il un mythe de la science ?


JOLIVET Michel, e.a., « Pourquoi faut-il raconter des histoires ? Tome 1 », éd. Autrement, 2005 ; Tome 2 (conteurs), 2006

Pourquoi avons-nous tant envie de raconter ou d’entendre des histoires, courtes ou interminables, drôles ou effrayantes, que nous connaissons par cœur ou dont nous ignorons tout ? A quelles aspirations, à quelles nécessités, à quelles obligations répondons-nous en cédant à ses paroles conteuses ? Serait-ce une réponse à notre besoin de dialoguer, de rencontrer, de réfléchir, de méditer, de rêver, de chercher en commun ; une réponse à notre besoin de nous situer dans le temps, de nous relier au passé et à l’avenir, de nous libérer du contingent, de nous exprimer dans une langue accessible à tous avec dignité ? Après que les conteurs traditionnels ont presque complètement disparu de notre monde, de nouveaux conteurs sont apparus ces dernières années, de plus en plus nombreux, attirant de plus en plus de monde lors de leurs performances. 46 intervenants qui se sont rencontrés le 19 octobre 2004 au Théâtre du Rond-Point à Paris lors d’une journée mémorable où raconter et réfléchir allaient ensemble. Ils ont confectionné pour vous un bouquet de 100 histoires et témoignages que vous trouverez dans cet ouvrage, et qui ne demandent qu’à s’envoler plus loin avec vous.


CUVILLIER Élian et CAUSSE Jean-Daniel (dir), « Mythes grecs, mythes bibliques. L'humain face à ses dieux », éd. du Cerf, 2007, 192 pages (Lire la Bible » N° 150)

Perçu sans lien avec l'histoire et dénué de toute vérité, le mythe est souvent identifié à une fable ou une légende. Les auteurs de cet ouvrage, en se distinguant de cette manière de voir, comprennent le mythe comme rapport singulier à la vérité. Les grands récits de la Bible, comme aussi les textes majeurs de la Grèce antique, sont traversés par la question centrale de savoir comment dire l'origine : l'origine des dieux, du monde, du mal, de la mort, de l'humanité, de l'histoire de chaque individu. Le mythe y répond par un récit, mais un récit qui indique que l'origine n'a pas de commencement chronologique repérable et qu'elle échappe au pouvoir de la langue. C'est pourtant l'impossible à dire que le mythe entend dire, non pour en annuler le caractère indicible, mais pour le saluer et recueillir ses multiples effets imaginaires et langagiers. Quelle fonction attribuer aux mythes ? Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Comment opère le mythe biblique dans l'Ancien Testament et dans le Nouveau Testament ? La résurrection du Christ appartient-elle – et si oui, comment – au registre du mythe ? En quoi le mythe est-il le langage d'un événement qui fait origine pour un être humain ? Telles sont quelques-unes des questions traitées, ici par Jean-Daniel Causse, Elian Cuvillier, Patrick Guyomard, Dany Nocquet, Catherine Salles et Pierre Sauzeau.


HUSTON Nancy, « L’espèce fabulatrice », Actes Sud / Babel, 2008, 199p.

Pourquoi et comment l'histoire de l'individu et celle du roman s'entrelacent-elles dans ce noeud qu'est la fiction ? Voilà la question à laquelle répond Nancy Huston dans cet ouvrage mené avec une joyeuse impertinence et une grande liberté d'esprit. "Pour nous autres humains, la fiction est aussi réelle que le sol sur lequel nous marchons. Elle est ce sol. Notre soutien dans le monde. (...) La conscience humaine est une machine fabuleuse et intrinsèquement fabulatrice." Grande lectrice, la romancière évoque les pouvoirs du roman et célèbre la diversité que la littérature peut introduire au coeur de l'individu en ouvrant sans cesse la porte à de nouvelles identifications. Au fil de thèmes qui lui sont chers - l'identité, le temps, la mémoire, le langage, le sens -, elle mène une réflexion inédite et captivante. Et c'est avec un enthousiasme communicatif qu'elle démontre magistralement que nous sommes tous des êtres de fiction.


CHRETIEN Jean-Louis, « Sous le regard de la Bible », éd. Bayard, 2008, 144p. (Bible et philosophie)

La lumière d’intelligence que nous découvrons dans les livres nous découvre en retour à nous-mêmes autrement. C’est le thème ancien du livre comme miroir où m’apparaît mon vrai visage. Quand il lit ce qui le regarde intensément, le lecteur lui-même est lu, déchiffré. Nous ne revenons pas intacts de la lecture des grands livres. Cela vaut à plus forte raison du Livre par excellence, la Bible.

Qu’en est-il du présent vivant de cette lecture où du neuf nous arrive depuis des écrits du passé ? De quel avenir pour nous lire est-il lourd ?

Comment l’Esprit vient-il à notre rencontre à travers les signes sur la page ? Et comment faire de cette lecture une écoute de la Parole ?


GRAVES Robert et PATAI Raphaël, « Les Mythes hébreux », Fayard, 1987

Après le formidable succès des Mythes grecs, Robert Graves décidait de s'associer à Raphael Patai pour raconter les mythes hébreux: ceux du livre de la Genèse. Mythes s'entend ici au sens de récits fondateurs dont certains sont largement historiques. Le principe de l'ouvrage est le même que celui des Mythes grecs: un récit met en scène Dieu, des héros et des hommes; les notes explicatives qui suivent chaque histoire mettent en situation la dimension symbolique de chaque élément grâce à la comparaison avec d'autres récits légendaires ou historiques de civilisations contemporaines et au rappel de tous les commentaires auxquels donnent lieu chez les Juifs les épisodes originaires de la Genèse. Il s'agit, en réalité, à travers les Mythes hébreux, d'une des plus fortes synthèses sur la tradition du judaïsme.


SOULE Yves, TOZZI Michel, BUCHETON Dominique, « La littérature en débats. Discussions à visée littéraire et philosophique à l’école primaire », éd. Sceren, CRDP Montpellier, Collection Argos, 2008.

Dans la déjà longue liste des écrits que Michel Tozzi a consacrés à la pratique de la philosophie avec les enfants, le présent ouvrage ouvre une voie à la fois innovante et fructueuse. Faire appel à des supports littéraires pour initier la réflexion des élèves n’est certes pas totalement nouveau. Matthew Lipman, qui a fortement impulsé ces pratiques il y a déjà presque trente ans aux Etats-Unis, a mis en place un dispositif à partir d’ouvrages qu’il avait lui-même écrits et qui permettent d’introduire des problématiques métaphysiques complexes. Sauf que les ouvrages de Lipman, écrits spécifiquement dans un but didactique, sont d’une littérarité très pauvre et sont mal adaptés à nos petits élèves d’aujourd’hui. S’associant ici avec Dominique Bucheton et Yves Soulé, spécialistes du français et de la didactique de la littérature, Michel Tozzi propose ici de creuser le lien entre des discussions à visée philosophique et la lecture d’œuvres tirées à la fois du patrimoine (comme les contes, les fables ou les mythes) mais aussi et surtout ici de l’édition contemporaine (comme les albums, genre actuellement particulièrement créatif et proliférant). En ce sens, cet ouvrage est dans la continuité logique de son ouvrage paru en 2006 : Débattre à partir des mythes. A l’école et ailleurs (Chronique sociale, coll. « Pédagogie et formation).

Les auteurs saisissent la conjonction de préoccupations de deux disciplines, pourtant trop longtemps et souvent en concurrence dans le système éducatif français : alors que l’enseignement de la philosophie soufre d’une grave crise de sens (discipline considérée par les élèves comme hermétique et élitiste, notation jugée arbitraire), l’enseignement de la littérature, lui, veut échapper aux dérives formalistes qui ont conduit à des approches technicistes et dévitalisante des textes (comme le dénonce Tzvetan Todorov dans son excellent essai. La littérature en péril. Paris : Flammarion, 2007). Or justement, les programmes de littérature à l’école primaire, depuis 2002, ont insisté sur le sens et la portée des œuvres étudiées. L’enjeu essentiel est de provoquer une rencontre affective et intellectuelle entre les jeunes lecteurs et les textes. S’inspirant explicitement des théories de la Réception et des réflexions de Paul Ricœur sur la littérature comme « expérience de pensée », les programmes demandent d’insister sur l’interprétation des textes et de mettre en place des débats sur leurs enjeux « esthétiques, psychologiques, moraux, philosophiques » (Documents d’application, 2002, p. 6). On a donc vu se mettre en place dans les classes des « discussions à visée littéraire » sur les implicites des récits, implicites soulevant souvent des questions d’ordre existentiel et métaphysique. Les auteurs en donnent un certain nombre d’exemples convaincants et frappants, comme pour l’énigmatique et troublant album de Nadine Brun-Cosme et Anne Brouillard, Entre fleuve et canal.


ESPINOZA Miguel, « La science : les mathématiques, l'expérience, la logique », éd. Ellipses, 1996, 64p. (Philo-notions)


Les textes qui composent ce petit volume abordent des problèmes relatifs à trois sujets du programme de philosophie des classes terminales : les mathématiques, l'expérience et la logique. On y trouvera un aperçu de l'évolution de ces concepts, depuis la naissance de la pensée rationnelle dans l'Antiquité grecque jusqu'à nos jours. Notre siècle a été victime d'une éducation fourvoyée qui place "les scientifiques "d'un côté et" "les littéraires" de l'autre. C'est pourquoi ces textes, écrits à rebours de la tendance actuelle, constituent un argument visant à restaurer les liens intimes entre le monde externe et la pensée, ainsi qu'entre la science et la philosophie.


BELMONT Nicole, « Mythe, conte et enfance. Les écritures d'Orphée et de Cendrillon », L’Harmattan, 2010, 348p.


Les folkloristes du XIXe siècle comprenaient les contes comme des formes dégénérées des mythes. Or l'auteur compare la légende d'Orphée et Eurydice à La fille du diable, rapproche Cendrillon de Hestia et observe que la ligne de partage entre populaire et savant, que la dichotomie mythe/conte devait tracer, perd de son évidence. De même elle montre que "les enfants ne sont pas assez vieux pour les comprendre". Comment expliquer sinon que les éditeurs publient des versions édulcorées des contes lorsqu'ils s'adressent aux enfants ?


GARAT Anne-Marie, « Une faim de loup : Lecture du petit chaperon rouge », éd. Actes Sud / Babel, 2008, 232p.

Du conte de Perrault, le plus célèbre du répertoire français, Anne-Marie Garat propose une interprétation subtile qui en restitue les sens occultes. Le dialogue intime qu'est la lecture -ici celle d'un écrivain - l'éclaire tour à tour par l'histoire littéraire et l'histoire tout court, l'étymologie, la stylistique, la psychanalyse, dans une langue virtuose. D'où il ressort que le loup n'est pas qui l'on croit, la galette et le chaperon non plus, ni les mères et mères-grand ; que cette histoire reste saignante en notre mémoire et d'une actualité tragique. Ce texte érotique et barbare relate le ravissement et l'effroi sans pareil de l'enfant dans sa rencontre avec le Mal et par sa magistrale brièveté, sa pureté de langue, nous enseigne la suprématie de l'art dans toute transmission.


SCHNEYDER Peter, BOLLACK Jean, BACKES Jean-Louis, BEL Jacqueline, “Métamorphoses du mythe : Réécritures anciennes et modernes des mythes antiques”, éd. Orizons, 2008, 922p.


Cet ouvrage propose un panorama de la survie des mythes antiques : roman, théâtre, poésie et cinéma, peinture, musique, réflexion théorique sur la constante métamorphose du matériau mythique. Visites du cadastre : manifestations primitives, avatars anciens et récents, nouvelles interprétations. L'articulation de l'ensemble est thématique et chronologique : de Jupiter et Hélios à Mithra le tauroctone, de Psyché à Hermaphrodite, du gracieux Adonis au courageux saint Sébastien. Visites des " laboratoires " du mythe que furent le Moyen Âge, la Renaissance, les siècles suivants, et surtout le XXe siècle. L'étude de noyaux mythiques, redéployés avec un grand art du détail, permet au lecteur de ressentir cette jubilation constante que renferme le travail sur le mythe.

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