Philo & sciences
Philo & sciences
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
FELTZ Bernard, « La science et le vivant. Introduction à la philosophie des sciences du vivant », éd. De Boeck, 2003, 220p.
L'objectif principal de cet ouvrage est d'introduire aux enjeux philosophiques fondamentaux posés par les développements récents des sciences de la vie. Pour chaque thème abordé – la scientificité, la technologie, l'idéologie, le respect de la nature, la norme biologique, les enjeux éthiques, la spécificité de l'être humain... – référence est faite à un historique de la réflexion qui débouche sur une position contemporaine originale et rigoureuse.
Ce livre intéressera particulièrement les professeurs et étudiants en philosophie, en bioéthique, en sociologie, en droit, en médecine et en biologie ainsi que les philosophes, les médecins, les spécialistes des sciences et techniques du vivant.
GRISON François, « Les sciences autrement. Éléments de philosophie à l'usage des chercheurs curieux », éd. Quae, 2011, 168p.
A partir des travaux des philosophes des sciences, l’auteur montre que la science, née dans une culture, en est l'expression ou le visage. Construit pour sensibiliser les chercheurs à la réflexion philosophique, l’ouvrage présente pas à pas les liens entre la science et la société humaine qui la conçoit. Il invite le lecteur à assumer son savoir scientifique dans la société qui est la sienne et à le dépasser.
Peut-on concevoir une connaissance organisée et efficace qui ne réponde pas aux critères scientifiques ? Les sciences sont utilisées dans tous les pays. Leur histoire les relie étroitement aux sociétés qui les ont produites. Dans son ouvrage, l’auteur invite les scientifiques et tous les « mordus » de sciences à en explorer aussi la dimension humaine. À partir de l’histoire et des travaux de quelques penseurs contemporains (Michel Serres, François Julien, Edgar Morin…), il nous guide vers une compréhension plus large et plus humaine des savoirs scientifiques. En acceptant aussi d’écouter des savoirs dont la rationalité est différente de la nôtre, nous enrichissons notre perception du monde ; celle-ci n’est pas seulement limitée à une connaissance scientifique, nous avons aussi avec le monde une relation de connivence, d’un tout autre ordre. Conçu à partir de séminaires de formation en philosophie des sciences, destinés à des chercheurs, la démarche de l’auteur est délibérément pédagogique. Il nous présente pas à pas les liens entre la science et la société humaine qui la conçoit. Il invite le lecteur à assumer son savoir scientifique dans la société qui est la sienne et à le dépasser en élargissant peu à peu son cadre de pensée.
E.J. Wagner, « La science de Sherlock Holmes. Roman & Plus », éd. Le Pommier, 2011, 336p.
Si Holmes est avant tout un grand détective, il s'est aussi révélé un grand scientifique, qu'il se mêle de poison, de cendres de tabac ou de traces de pneus. E. J. Wagner explore cet aspect fascinant de sa carrière en montrant combien ses enquêtes reposaient sur les dernières découvertes scientifiques de l'époque, notamment dans le tout jeune domaine de la science criminelle (la criminalistique), aux ramifications aussi diverses que la médecine légale, l’expertise des écritures, la balistique, l’analyse des empreintes digitales ou la toxicologie... Médecin et grand lecteur de faits divers, Arthur Conan Doyle était en effet particulièrement averti des progrès de la police scientifique de son époque ; ses intuitions se sont d’ailleurs souvent avérées fort justes dans ce domaine… Dans cet ouvrage particulièrement bien documenté, l’auteur part, à chaque fois, d’une citation tirée d’une des aventures de Sherlock Holmes, et en profite pour développer, dans chaque domaine de la police scientifique, l’état de la science à l’époque du Maître et une ou plusieurs affaire(s) ayant défrayé la chronique et ayant été réglées grâce aux connaissances de l’époque. Le livre constitue ainsi une introduction de qualité aux différents domaines de la police scientifique. À noter qu’un chapitre conclusif traitera des outils (principalement génétiques) dont disposerait aujourd’hui Sherlock Holmes pour mener ses enquêtes. L’auteur en sera Patrick Rouger, commandant de police, chef de la division Police Technique au SRPJ de Toulouse.
E. J. Wagner est historienne du crime. Mystery Writers of America, une association très importante aux États-Unis, qui regroupe de très nombreux auteurs et lecteurs de romans policier a, en 2007, distingué La Science de Sherlock Holmes.
Russell Stannard, « Approchons-nous des limites de la science ? », éd. De Boeck, 2011, 168p.
Bon nombre de scientifiques font exagérément confiance à la portée et au pouvoir du raisonnement scientifique, en prétendant que la science fournira en fin de compte la réponse complète à toutes les questions qui se posent. Et cependant, Russel Stannard - qui est lui-même un éminent physicien spécialisé dans les hautes énergies - désapprouve totalement ce discours. Dans cet ouvrage, Stannard rétorque qu'en définitive - peut-être dans quelques décennies, voire quelques siècles - la science fondamentale atteindra la limite de ce qu'elle est capable d'expliquer. Et ce jour-là, l'âge de la science, au même titre de la pierre ou l'âge du fer auparavant, arrivera à sa fin.
En vue de mettre l'accent sur les limites de la compréhension scientifique, Stannard emmène les lecteurs dans une promenade passionnante visant à découvrir les questions les plus fondamentales auxquelles la science se trouve confrontée aujourd'hui: ayant trait au problème de la conscience, du libre arbitre, de la nature de l'espace, du temps et de la matière, de l'existence d'une vie extraterrestre, etc.
En tant que scientifque, Stannard garde l'espoir que l'on puisse un jour trouver la réponse à certaines questions soulevées dans ce livre. Mais d'autres énigmes resteront probablement à tout jamais incomprises. L'auteur nous rassure toutefois en affirmant que nous découvrirons de nouvelles applications liées à nos connaissances scientifiques. La technologie ne s'arrêtera jamais. Quant à la science fondamentale elle-même - même si des nouvelles découvertes quant à la manière dont l'Univers fonctionne sont faites -, elle ne pourra probablement que s'immobiliser, tel un train, dans un grincement de freins.
Introduction
1. Cerveau et conscience
2. La création du cosmos
3. Les lois de la Nature
4. Le principe anthropique
5. La taille du cosmos
6. La vie extraterrestre
7. La nature de l'espace
8. La relation existant entre l'espace et le temps
9. La nature du temps
10. La physique des hautes énergies
11. Le monde quantique
12. La gravité quantique et la théorie des cordes
13. Conclusion et remarques finales
Index
Alexandre Moatti, « Alterscience. Postures, dogmes, idéologies », éd. O. Jacob, 2013, 336p.
Remise en cause de la théorie d’Einstein, de celle de Darwin, créationnisme et fondamentalismes, cosmologies païennes, mouvements technofascistes, idéologies radicales anti-science… Pourquoi des personnes formées à la science en viennent-elles à adopter une attitude en opposition virulente à la science de leur époque ? Comment mobilisent-elles leur capacité de raisonnement au service de dogmes et d’idéologies sans rapport avec la science ? Peut-on tirer un fil historique entre ces postures depuis la naissance de la science moderne au XVIe siècle ? De nos jours, quel est l’impact sur les rapports entre science et société de ces attitudes, diffusées et multipliées par le canal de l’Internet ? Rejet de la science contemporaine, de la spécialisation et de l’abstraction mathématique ; appel au bon sens et à une science globale ; vitupération pouvant aller jusqu’à l’invocation de la théorie du complot ; instrumentalisation de la science à des fins idéologiques ou religieuses : voilà les principales caractéristiques des mouvements ou des individus étudiés dans cet ouvrage.
Theodor W. Adorno, Max Horkheimer, « La Dialectique de la Raison: Fragments philosophiques », éd. Gallimard / Tel, 1983, 281p.
Les auteurs partent d'une constatation : au XXe siècle le progrès scientifique et technique était suffisamment avancé pour qu'un monde sans famine, sans guerre et sans oppression cessât d'appartenir au domaine de l'utopie. S'il en fut rien, c'est, selon les auteurs, parce que les grandes innovations de l'ère moderne ont été payées "d'un déclin croissant de la conscience théorique". Le progrès a porté à un degré jamais atteint la domination de la société sur la nature, mais s'est accompagné d'autre part d'une évolution qui n'attache de prix qu'à ce qui est immédiatement utilisable, techniquement exploitable. Cela revient à dire que les principes de vérité, de liberté, de justice, d'humanité ont perdu leur réalité pour devenir de simples mots. Du même coup, l'ambition de réaliser ces principes dans le monde social s'est vidée de sa substance : celui qui ne sait pas ce qu'est la liberté n'est pas non plus en mesure de lutter pour elle sur le plan politique. Les idéaux du progrès ont été l'élément essentiel de la philosophie bourgeoise des Lumières qui s'avance sous la bannière de la Raison. Horkheimer et Adorno analysent comment ce mouvement tend à éliminer ses propres valeurs avant même qu'elles aient donné lieu à une pratique sociale, selon un processus qui constitue ce qu'ils appellent la "dialectique de la Raison". Ils montrent que cette autodestruction de la Raison ne peut que se poursuivre à l'avenir et engendrer de nouvelles formes de totalitarisme, si l'ambiguïté qui réside au cœur de la notion de progrès n'est pas clairement reconnue et sans cesse surmontée.
Voir aussi les pages spécifiques « Connaissance du vivant » et « créationnisme »