Connaissance du vivant

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 

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FELTZ Bernard, « La science et le vivant. Introduction à la philosophie des sciences de la vie », éd. De Boeck, 2003, 220p. (Sciences, éthique, sociétés)

L'objectif principal de cet ouvrage est d'introduire aux enjeux philosophiques fondamentaux posés par les développements récents des sciences de la vie. Pour chaque thème abordé – la scientificité, la technologie, l'idéologie, le respect de la nature, la norme biologique, les enjeux éthiques, la spécificité de l'être humain... – référence est faite à un historique de la réflexion qui débouche sur une position contemporaine originale et rigoureuse.

Ce livre intéressera particulièrement les professeurs et étudiants en philosophie, en bioéthique, en sociologie, en droit, en médecine et en biologie ainsi que les philosophes, les médecins, les spécialistes des sciences et techniques du vivant.



FAURE Marie-Rose, « Connaissance du vivant », éd. Ellipses, 1996, 64p. (Philo-notions)

La connaissance du vivant est une aventure partagée entre les théoriciens et ceux qui par le monde, sur les mers, ou dans les amphithéâtres bravaient difficultés, interdits et luttes entre pays. Part de rêve génératrice de pouvoir ou de perte de certitudes, construction d'automates, élaboration progressive de systèmes théoriques, tout se mêle pour cerner la vie. Paradoxalement, on commença par étudier le mort avant de s'intéresser à l'être vivant. Quels obstacles épistémologiques fallait-il vaincre avant de voir éclater la connaissance en des secteurs spécialisés ? Quelles interrogations de morale, axées sur les moments privilégiés de la vie limitent la tentation de pouvoir ? Science et éthique sont là étroitement mêlées.



JACOB François, « Le programme. La structure visible. Extraits de La logique du vivant. Dossier réalisé par Stéphane Schmitt. Lecture d'image par Seloua Luste Boulbina », Gallimard / FolioPlusPhilosophie, 2009, 130p. (n° 176)

Dans Folioplus philosophie, le texte philosophique, associé à une œuvre d'art qui l'éclaire et le questionne, est suivi d'un dossier organisé en six points : 

ÐLes mots du texte  :  Vie, hérédité, évolution

ÐL'œuvre dans l'histoire des idées  :  Une histoire des sciences discontinue

ÐLa figure du philosophe  :  Scientifique et philosophe

ÐDeux questions posées au texte  :  Les êtres vivants sont-ils le produit du hasard ? Sommes-nous programmés par nos gènes ?

ÐGroupement de textes  :  La nature du vivant

ÐProlongements

BRACK André, « Et la matière devint vivante… », éd. Le Pommier, 64p. (Le collège de la cité n°7)

Il y a près de 4 milliards d’années sont apparues sur Terre des structures chimiques qui allaient bouleverser l’histoire de la planète : une fraction de la matière se mit à vivre. Les premières parcelles de terrain préservées, datant seulement de 3,5 milliards d’années, contiennent des organismes proches des bactéries modernes. Les chercheurs s’interrogent encore sur les étapes de l’évolution et de la transformation des premières cellules simples. Peut-être trouvera-t-on des réponses sur Mars. André Brack nous convie à une véritable enquête sur les traces du vivant.

André Brack, exobiologiste, étudie les origines de la vie terrestre. Il a créé l’équipe Exobiologie du Centre de biophysique moléculaire du CNRS à Orléans et assure la présidence de l’équipe scientifique de la mission européenne Mars Express.


BROSSAT Alain, « Droit à la vie ? », Seuil, 2010, 272p.

Si toutes les formes de vie se valent, plus rien ne vaut. Tels sont l’étrangeté et le paradoxe du « droit à la vie » aujourd’hui : bien davantage qu’un énoncé, une formule, il apparaît comme une force qui va et dont rien ne semble pouvoir arrêter l’expansion. Il couvre les domaines les plus variés, la santé, la procréation, l’ingénierie du vivant, la protection de l’enfance, la lutte contre la torture, la peine de mort, l’esclavage… Plus ce syntagme semble s’imposer comme une norme universelle et tous usages, plus il apparaît comme cette puissance qui soumet les pratiques humaines à ses conditions, et plus se multiplient les angles morts, les zones d’ombre, les « espaces autres » : là où ce n’est pas le « droit à la vie » qui règle les conduites et informe les sensibilités, mais une tout autre énergie ou pulsion, distinctement tournée, elle, vers la mort.


MORANGE Michel, « La Vie expliquée ? », éd. Odile Jacob, 2010, 272p.

« Il y a plus de cinquante ans, Francis Crick et James D. Watson découvraient la structure en double hélice de l’ADN, constituant des gènes, support de l’hérédité. Ils pensaient avoir ainsi, selon l’expression même de Francis Crick, percé le “secret de la vie”. Le premier objectif de ce livre sera de prolonger cette histoire au-delà de la double hélice et d’en interpréter les évolutions récentes par les transformations intervenues en biologie pendant les cinquante dernières années. Ces transformations sont souvent passées inaperçues auprès du grand public, comme si la biologie moléculaire était restée figée autour de la double hélice. Mais le retour de la question «Qu’est-ce que la vie ?» est aussi le fruit d’événements extérieurs à la biologie, d’une évolution générale des idées que nous essaierons d’esquisser. » M. M.


MAURY Jean-Pierre, « Comment la Terre devint ronde », Découvertes Gallimard, 2005, 128p. (n°52)

Il y a bien longtemps, la Terre n'était pas ronde. Elle était plate comme une assiette, ceinturée par le fleuve Océan et chapeautée par la voûte céleste. Au VIe siècle av. J.-C., en Grèce, cette image n'a plus que quelques années à vivre. Sous l'impulsion d'une poignée d'hommes, tout à la fois philosophes, géomètres et astronomes, la vision du monde va changer. Thalès de Milet puis Anaximandre posent les bases d'une compréhension rationnelle de l'univers. Pythagore affirme que la Terre est ronde comme une boule. Au carrefour de l'histoire, de la mythologie, de la philosophie et de la science, ce récit mené par le physicien Jean-Pierre Maury est celui d'une aventure humaine, dont l'ampleur s'apparente à une véritable re-création du monde.


MAURY Jean-Pierre, « Galilée. Le messager des étoiles », Découvertes Gallimard, 2005, 128p. (n°10)

Rome, 1633. Un homme comparaît devant le tribunal de l'Inquisition, accusé d'avoir soutenu que la Terre tourne autour du Soleil. Lors de quelques nuits claires de l'hiver 1610, à travers la lunette astronomique qu'il a lui-même mise au point, le mathématicien Galilée a observé les montagnes de la Lune, les phases de Vénus, les satellites de Jupiter... Le ciel n'est donc plus cette sphère parfaite, lisse et immuable que l'on croyait ; le ciel et la Terre se sont rejoints ; la Terre n'est plus le centre du monde, mais une planète tournant autour du Soleil, parmi d'autres, accompagnées elles aussi de lunes semblables à notre satellite. Copernic avait raison. Mais toutes ces idées sont incompatibles avec les dogmes de l'Église, d'autant plus sourcilleuse qu'elle est à peine remise des tumultes engendrés par la Réforme. Aux prises avec un clergé intolérant, des universitaires qui refusent de voir, lâché par le plus éminent de ses défenseurs au moment où celui-ci accède à la papauté, Galilée, à qui l'on a montré les instruments de la torture, abjure. Qu'importe, une révolution scientifique est en marche... Physicien et conteur hors pair, Jean-Pierre Maury fait resurgir l'aventure d'un savant impétueux, père de la science moderne.


LEPELTIER Thomas, « Univers parallèle », Seuil, 2010, 288p. (Science ouverte)

Et si nous vivions dans un univers... parmi d’autres ? Sachez, lecteur, que vous vivez peut-être en ce moment même un grand nombre d’histoires parallèles dans d’autres univers. C’est en tout cas une possibilité découlant de recherches parmi les plus novatrices de la physique moderne sur l’infiniment grand et l’infiniment petit. Dans le sillage des réflexions sur le « principe anthropique », l’idée que notre univers ne serait que l’un parmi une multitude d’autres a récemment fait une entrée en force dans la cosmologie. Une interprétation de la mécanique quantique en vogue suggère aussi que tous les dénouements possibles d’un événement se réalisent dans autant d’univers parallèles. De quoi remettre au goût du jour d’anciens débats théologiques et philosophiques sur la pluralité des mondes. Reste à savoir si ces spéculations relèvent de la science ou de la science-fiction. Mais pourquoi pas des deux à la fois ?


NORTH Pierre, « Dialogue sur les deux grands systèmes des mondes », éd. Hermann, 2010,

Sommes-nous seuls dans l’univers ? Cette question remonte au moins à Epicure, et a suscité non seulement les spéculations des siècles passés (comme les « Entretiens » de Fontenelle) mais aussi, depuis les années 1960, la recherche systématique de signaux radio que pourraient nous envoyer d’hypothétiques civilisations extraterrestres (SETI : Search for Extraterrestrial Intelligence). Si les « petits hommes verts » ont pu faire rire, la question de leur existence n’en est pas moins ravivée par l’extraordinaire moisson de planètes extrasolaires en cours. Galilée, dans son « Dialogue sur les deux grands systèmes du monde », a soutenu le système de Copernic, qui relègue la Terre au rang d’une planète parmi d’autres. Or, si la Terre n’est pas unique, pourquoi l’humanité le serait-elle ? Ainsi apparaît-il naturel de convoquer à nouveau Salviati, Sagredo et Simplicio, pour les faire dialoguer cette fois-ci, non plus sur l’héliocentrisme, mais sur la pluralité des mondes habités. Aprèsl’indispensable rappel des faits scientifiques, nos trois amis se voient contraints par la nature même de la question, d’examiner les fondements de SETI comme de la science, et finissent par soulever malgré eux, de profondes et gênantes questions d’ordre épistémologique et philosophique, voire métaphysique. Pierre North est né à Neuchâtel (Suisse), où il a étudié la physique. Il s’est ensuite spécialisé en astrophysique à l’Université de Genève. Il est actuellement maître d’enseignement et de recherche à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et s’intéresse à l’évolution des étoiles et des galaxies.


HART NIBBRIG Christiaan L., « Voix fantômes. La littérature à portée d’oreille », Van Dieren éd., 2009

Dans cet essai, Christiaan L. Hart Nibbrig explore le phénomène de la voix dans la littérature et la philosophie occidentales, par des lectures entre autres de Hegel, Nietzsche, Baudelaire, Joyce, Benjamin, Kafka, Wordsworth... Il prolonge et amplifie ainsi la réflexion de Roland Barthes, pour qui la voix désignait le “reste” du corps dans la langue. Au point de contact entre signifiant et signifié, la voix n’est plus présence et pas encore représentation, elle n’est plus tout à fait corps et pas encore esprit. Spectrales, fantomatiques : les voix des textes. Au fil des lectures ici proposées, il s’agit de les écouter, de les donner à entendre et de mettre ainsi à portée d’oreille une littérature inouïe. Christiaan L. Hart Nibbrig, germaniste et comparatiste, a enseigné la littérature à l’Université de Lausanne et est l’auteur d’une douzaine de livres (publiés pour la plupart chez Suhrkamp)


LAMBERT Dominique, REZSOHAZY René, « Comment les pattes viennent-elles au serpents ? », Champs Flammarion, 2007


Comment les pattes viennent au serpent Qu'est-ce que la vie ? Cette question ne cesse de susciter découvertes et débats. Les avancées de la biologie contemporaine et l'émergence de nouvelles disciplines, telle l'Evo-Devo, alliant les acquis de la biologie de l'évolution et de la biologie du développement, viennent encore bouleverser et approfondir notre compréhension du vivant. Car, à toutes les échelles, la constitution du vivant se fonde sur une caractéristique fondamentale et transversale : la plasticité, condition nécessaire pour que la vie apparaisse, se maintienne et puisse évoluer....


MARIS Virginie, « Philosophie de la biodiversité. Petite éthique pour une nature en péril », éd. Buchet-Chastel, 2010, 224p.


À l’origine de la crise actuelle de la biodiversité, il n’y a pas d’explosion volcanique ou de pluie de météorites, mais une accumulation d’actes et de choix humains : surconsommation, intensification de l’agriculture, gaspillage énergétique, etc. Nombreux sont ceux qui attendent du progrès technique qu’il corrige lui-même ses effets indésirables et qui vantent les mérites d’un développement supposé durable. Et si le problème environnemental était d’un tout autre ordre ? S’il résidait d’abord dans les représentations et les valeurs sur lesquelles s’est fondée notre modernité ? Quelle est la place des êtres humains dans la nature? Quelles sont leurs responsabilités à son endroit? Comment, pour faire face à ces nouveaux défis, tirer parti du pluralisme qui caractérise les sociétés démocratiques ? Ce ne serait alors plus à l’écologie ou à l’ingénierie de fournir des solutions, mais à la philosophie de poser les questions, et à chacun d’entre nous, individuellement et collectivement, de tenter d’y répondre. Loin du catastrophisme que le déclin de la biodiversité peut susciter, la philosophie offre un horizon joyeux et stimulant : la possibilité de repenser les valeurs de la diversité du vivant.


LECOURT Dominique, « Dictionnaire d'histoire et philosophie des sciences », PUF Quadrige dicos poche, 2006, 1216p.


Ce dictionnaire a pour ambition d'introduire ses lecteurs aux réalités de la pensée scientifique, ce qu'il réussit pleinement, son succès en témoigne. Réflexion philosophique et enquête historique contribuent à mettre à jour les perspectives philosophiques des théories et inventions scientifiques. Cette nouvelle édition est augmentée de nouveaux articles, d'une bibliographie actualisée et de la mise à jour de nombreuses entrées.


MORANGE Michel, « La Vie, l’Évolution et l’Histoire », éd. O. Jacob, 2011, 208p.

Les commémorations récentes autour de Darwin et de L’Origine des espèces ont surtout visé à défendre le darwinisme. On a un peu négligé les questions demeurées sans réponses dans les sciences du vivant, ainsi que leur désormais longue désunion. Cet ouvrage met au jour la convergence nouvelle qui semble au contraire apparaître entre les deux grands pans de la biologie, celui qui se concentre sur les mécanismes et celui qui prétend rendre compte de leur existence par des explications évolutionnistes. Il en sort ainsi une vision nouvelle du vivant.

PICHOT André, « Expliquer la vie. De l'âme à la molécule », éd. Quae, 2011, 1224p.

L’auteur suit, pas à pas, les multiples voies empruntées par la biologie dans cette recherche, ses avenues et ses impasses, ses méandres et ses bifurcations, ses avancées et ses reculs. Quelles stratégies la biologie a-t-elle développées, tout au long de son histoire, pour expliquer la vie ?
Un gigantesque recueil d’idées et de textes sur l’histoire et la philosophie de la biologie. Quelles stratégies la biologie a-t-elle développées, tout au long de son histoire, pour expliquer la vie ? Comment, d’une conception où l’univers entier était quasiment vivant, où les vivants par excellence étaient les dieux et les astres, et où la vie était même une caractéristique divine, est-on passé à une conception où seuls sont vivants quelques objets matériels dotés d’une organisation particulière, et où la vie n’est plus guère qu’un fonctionnement machinique. Comment est-on passé d’une conception où les processus vitaux étaient expliqués par une âme, à une conception où ils sont soumis aux mêmes lois physiques que les objets inanimés. Comment, dans un monde unifié par de telles lois, a-t-on alors essayé de rendre compte de la spécificité de l’être vivant, de la définir et de la concilier avec l’unité et l’universalité des principes physiques explicatifs ? Cet ouvrage suit, pas à pas, les multiples voies empruntées par la biologie dans cette recherche, ses avenues et ses impasses, ses méandres et ses bifurcations, ses avancées et ses reculs. Les thématiques dont la tresse forme l’histoire de la biologie sont en grand nombre. Pour la simplicité de l’exposé, quatre couples de thème constituent la base du sommaire.

– Animisme et mécanisme (autonomie et lois naturelles),

– Mécanisme et chimie (organes et fonctions),

– Forme et temps (explication physique et explication historique),

– Cellules et molécules.


Sven ORTOLI, Jean-Pierre PHARABOD, « Métaphysique quantique. Les nouveaux mystères de l'espace et du temps », éd. La Découverte, 2011,


En 1984, Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod publiaient Le Cantique des quantiques (La Découverte), un livre salué à l’époque comme l’un des meilleurs ouvrages de vulgarisation sur le difficile sujet de la mécanique quantique, traduit en six langues, vendu à 70 000 exemplaires en langue française. Mais, depuis un quart de siècle, le paysage a radicalement changé : la manipulation et l’observation d’éléments quantiques uniques (un électron, un photon, un ion, un atome, une molécule…), engagées dans les années 1960, sont devenues faciles et presque banales. Des idées invraisemblables sont devenues testables et des expériences jusque-là impossibles ont été réalisées : leurs résultats sont venus confirmer et amplifier les aspects les plus déroutants de la théorie des quanta, ouvrant la porte à des applications techniques révolutionnaires, comme l’ordinateur quantique.
Fables éclairantes et schémas à l’appui, les auteurs dessinent ici dans un langage clair, drôle et rigoureux, les nouveaux contours de cet étrange monde quantique sans lequel nous n’aurions ni Internet, ni ordinateur, ni téléphones portables, ni… rien de ce qui a permis la société de la communication. Un monde hors de l’espace-temps, où les particules savent se téléporter et vraisemblablement remonter le temps… Un monde dont les nouvelles frontières, théoriques et expérimentales, plongeront le lecteur dans un inexorable mais délicieux vertige métaphysique


RÉTAT Claude, « Le Dieu vivant romantique » dans la revue « Romantisme Revue du dix-neuvième siècle » (éd. A. Colin), nº 154 (4/2011, p. 21 - 34

L’expression « Dieu vivant » provient de la Bible (nombreuses occurrences dans l’ancien et dans le nouveau Testament). Elle figure en bonne place dans les dictionnaires du XIXe siècle, portant la notion d’un « vrai » Dieu (par opposition aux « idoles ») et d’un Dieu « personnel » (par opposition aux idées abstraites), conçu comme principe de toute vie. Cette étude part d’un constat : la fréquence de réemploi en contexte romantique, la richesse des potentialités de réutilisation. « Dieu vivant » se constitue en formule-bascule, pour réinvestir des représentations théologiques et déboucher sur un nouvel imaginaire du vivant. La formule est pour ainsi dire active en romantisme : ainsi, chez Hugo, est-elle la formule même qui parle au vivant et le met en branle (« Le cèdre »). Il s’agit donc ici de tracer les cadres de ce ré-emploi romantique. Est analysé l’investissement massif de la formule, autour de 1830, par la littérature saint-simonienne, au service d’une pensée de l’organique, du lien, du « corps social », et plus encore d’une pratique vivante de la réflexion sur le vivant. Son application à une pensée totalisante de l’histoire, de l’humanité et de la nature (« Dieu vivant » permettant de théologiser la pensée de la vie universelle, du vivant mû par le même moteur) ressort de l’oeuvre d’Edgar Quinet. Michelet apporte une vue du Dieu vivant, pièce maîtresse d’un système d’auto-création du sujet par lui-même, qui déplace peut-être la perspective du vivant à celle de la vitalité.


CABANÈS Jean-Louis, « Les valeurs du vivant au tournant des XIXe et XXe siècles » dans la revue « Romantisme Revue du dix-neuvième siècle » (éd. A. Colin), nº 154 (4/2011, p. 105-122

Le darwinisme et le néo-darwinisme ont imposé un cadre notionnel dont Bergson hérite même s’il conteste le monisme de Haëckel et le « système » spencérien. La vie se perpétue et s’accroît à travers les formes évolutives du vivant, tandis que l’individu est à la fois un récapitulatif et un individu nouveau, un bourgeon en qui se manifeste la poussée vitale, mais aussi un être pour la mort. À ce gradualisme semblent correspondre sur le plan rhétorique des réseaux métaphoriques qui lient le biologique et le social, le psychique et le biologique. Dans les dix dernières années du siècle, la vie s’impose comme l’institutrice des valeurs. Elle est fécondité, elle en appelle à la productivité économique, à l’expansion des races civilisées. Donnée immédiate, socle premier, elle est aussi l’horizon final d’une éthique dans le roman de Zola, Le Docteur Pascal, comme dans les essais de Jean-Marie Guyau. Il faut réconcilier l’art et la vie, estiment, à l’instar de ce philosophe, les écrivains naturistes que Gide semble prolonger dans Les Nourritures terrestres. En réalité, il s’en distingue par l’abandon de tout solidarisme et rompt avec le gradualisme biologique. Plus généralement, les dix dernières années du siècle s’éloignent du pathos, du dramatisme dont le darwinisme s’était parfois auréolé. L’apologie de l’être en vie, c’est aussi celle de la joie dont Bergson se fait le chantre.


CASSE Michel, « Astrophysique », éd. J-P Bayol, 2011, 112p. (Comprendre)


Tel un conteur Michel Cassé trouve les mots simples, les images chatoyantes pour nous emporter dans la rigueur du rêve de l’astrophysicien : il nous dit tout : des plus petits éléments constituant la matière, dont sont faits l’univers et nous, aux gigantesques objets stellaires. C est en poète que Michel Cassé nous explique les sciences les plus contemporaines, c’est en scientifique qu’il pose les questions de la création, de la vie et de la fin. Michel Cassé a relevé le défi de la vulgarisation scientifique et c’est une complète réussite. Pour tous ceux qui ont, ne serait-ce qu’une fois, regardé un ciel étoilé, ce livre sera un voyage. Voyage aux confins de la matière, de l’univers et du temps, voyage dont on revient ébloui et enrichi.


HURTER Tobias , RAUNER Max, « Les Univers parallèles : du géocentrisme au multivers », éd. CNRS, 2012, 220p.


Et si notre Univers n’était qu’un parmi d’autres ? Et si chaque homme possédait une infinité de doubles ? Idée folle ? Pas si sûr… Multivers, mégavers, plurivers… Cette idée n’est pas neuve. Dès l’Antiquité, des philosophes comme Démocrite ou Lucrèce en ont évoqué la possibilité. Au xxe siècle, elle revient en force sur le devant de la scène. Pour les théoriciens du Big Bang comme pour ceux de la mécanique quantique, elle est une hypothèse qui permet de résoudre quelques-unes des questions demeurées sans réponse : par quel miracle les lois de l’Univers sont-elles réglées de telle façon que la vie y est possible ? Comment deux théories en apparence irréconciliables, la Relativité générale et la physique quantique, peuvent-elles être assemblées en un seul système unificateur ? En un style clair et accessible, Tobias Hürter et Max Rauner racontent la vertigineuse épopée des théories physiques, faites de changements radicaux de paradigme et de violentes controverses. Ou quand la physique devient métaphysique, et la science rejoint la fiction…