Les grandes tendances citoyennes
Les grandes tendances citoyennes
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
voir page spéciale « religion & politique »
LE GAL Jean, « Les droits de l'enfant à l'école. Pour une éducation à la citoyenneté », éd. De Boeck, XXXX (Comprendre)
La démocratie participative est en construction. Être un citoyen libre et responsable, c'est faire entendre son opinion, proposer des projets et des solutions aux problèmes, s'associer aux débats et aux prises de décisions, assumer des responsabilités.
Mais qu'en est-il des enfants ? Sont-ils eux aussi des citoyens ?
En se référant à la convention internationale des droits de l'enfant, l'ouvrage monter qu'au terme d'un long processus historique, l'enfant soumis est devenu enfant citoyen, désormais titulaire de droits civils, sociaux et culturels, mais aussi de libertés publiques. Toutefois, un apprentissage s'avère nécessaire : l'enfant devient citoyen par l'exercice de la citoyenneté.
S'appuyant sur une riche expérience de d'instituteur, de formateur et de chercheur, l'auteur propose aux équipes pédagogiques des éléments pertinents pour mettre en place une éducation à la citoyenneté démocratique par une participation active et responsable des enfants : conseils de classe et d'école, organisation des libertés, organisation des responsabilités, démarche participative, règles de vie et discipline éducative...
Cet ouvrage intéressera tout particulièrement les professeurs et étudiants des IUFM et des écoles normales, les enseignants de l'école primaire, les éducateurs et animateurs de centres pour enfants, les organisations défendant les droits de l'enfant, les mouvements pédagogiques.
NONJON Alain (coord.), « Grands débats d'aujourd'hui. 150 questions de société » , éd. Ellipses, 2009, 816 p.
Qui n’a rêvé de dessiner le monde de demain au regard du monde d’aujourd’hui ?
Qui n’a tenté de décrypter les lignes des évolutions récentes au regard des épaisseurs du passé ?
Qui n’a eu soif de définir les enjeux des grands bouleversements ouverts par le progrès technique, la mondialisation, les interdépendances culturelles, par-delà le prêt-à-penser des stéréotypes ?
Par les thèmes retenus — nouveaux périls, nouveaux futurs ou nouvelles frontières —, par le choix des auteurs — spécialistes et pédagogues à la fois —, par le rythme de la présentation — 150 enjeux mobilisés —, ce volume contribue à explorer le monde actuel, balayer les clichés imposés par une pensée unique, densifier la réflexion des étudiants d’écoles de commerce, des candidats à des concours administratifs, de cadres soucieux d’être à l’écoute de leur temps, de citoyens d’un monde dont tous souhaitent être les véritables acteurs…
VERNES Paule-Monique, « L'illusion cosmopolitique », PU Laval, 2008, 54p.
La revendication de citoyenneté du monde n’a jamais été adéquate au concept politique de citoyen. Hérité du cynisme et du stoïcisme antiques, le cosmopolitisme commence par être résolument apolitique et lorsqu’il se fait conquérant et guerrier, il laisse, hors de la terre habitable qu’il veut édifier, le reste du monde qualifié de barbare.
Les Lumières européennes visent une nouvelle « catholicité », une internationale des esprits, elles souhaitent rapatrier dans l’humanité les vivants atypiques, les primitifs et les esclaves mais leur dénonciation reste théorique et ne s’inscrit pas dans le droit.
Quand le cosmopolitisme devient un point de vue sur l’histoire, il se lie expressément à la paix. Kant élève au niveau de l’impératif catégorique le droit cosmopolitique en tant que droit international privé, droit d’hospitalité en réalité restreint au droit de visite sur un sol étranger.
Les difficultés actuelles du droit international, celles qui tiennent à l’application universelle des droits de l’homme, les désordres de l’interdépendance planétaire, la résurgence du mot cosmopolitisme suscitent une interrogation sur la prétention contemporaine à se proclamer « citoyen du monde ». Le mot continue à cacher la face inachevée du droit, il entraîne une surenchère de l’illusion qui renonce à « être confirmée par le réel ».
de LINARES Chantal (dir), « Les jeunes face au politique », dans la revue « Agora. Débats Jeunesse », éd. L’Harmattan, n°52, déc. 2009, 176p.
Les différents articles de ce numéro démontrent combien la question de la socialisation politique, de la "fabrique du citoyen" reste d'actualité. Katherine Toussel renouvelle l'approche de la politisation des enfants. Les articles de Bernard Fournier et Stéphanie Rizet permettent de mieux comprendre les mutations de la participation et de l'engagement des jeunes. Enfin dans un dernier article, Vincent Tiberj s'interroge sur les "conséquences du renouvellement générationnel" dans les transformations politiques en France et aux Etats-Unis.
CORM Georges, « L'Europe et le mythe de l'Occident. La construction d'une histoire », éd. La Découverte, 2009
Pourquoi et comment une simple notion géographique, celle d’Occident, est-elle devenue un axiome organisateur de toute vision du monde ? C’est à cette enquête passionnante à travers l’histoire de l’Europe qu’est consacré cet ouvrage. À rebours des grandes stylisations historiques qui voient dans cette histoire un continuum depuis la civilisation gréco-romaine, Georges Corm montre que les germes de la puissance européenne se trouvent dans l’intensité exceptionnelle de ses relations avec les autres civilisations, dès le haut Moyen Âge : cette fertilisation ininterrompue des cultures européennes a permis la révolution galiléenne, les encyclopédistes et le siècle des Lumières, ainsi que la révolution industrielle. Une réaction romantique anti-Lumières à ces bouleversements part alors d’Allemagne, se propage en Russie et crée des tensions culturelles et politiques avivées par des systèmes philosophiques fermés. La religion reste au centre des débats enfiévrés du XIXe s. et les malaises sociaux et culturels se traduisent de façon perverse, à gauche comme à droite, par un antisémitisme délirant qui prépare le terrain à la destruction des communautés juives par le nazisme. Mais l’Europe n’a pas que cette face sombre. Gorges Corm rappelle sa face glorieuse, trop souvent oubliée : les sommets artistiques qu’elle a atteints, notamment en musique ; sa curiosité pour toutes les affaires humaines ; la recherche d’une morale « cosmopolite » dont elle a toujours rêvé, sans jamais pouvoir la réaliser. En menant cette enquête à contre-courant des préjugés « occidentalistes », cet ouvrage tente de répondre à la question centrale de l’histoire de l’Europe : de Mozart à Hitler, que s’est-il passé ? Cette relecture décloisonne avec bonheur les savoirs, permettant une vision plus sereine des conflits géopolitiques qui déchirent le monde actuel.
GOODY Jack, « Le vol de l’Histoire. Comment l'Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde », Gallimard NRF, 2010, 496p.
Une fois encore, comme hier à propos de la famille en Europe ou de la place de l'écriture dans notre civilisation, Jack Goody vient perturber la ronde des historiens emportés par leurs certitudes. À la question soulevée par l'anthropologue britannique, on devine déjà ce qu'argueront les esprits chagrinés par cette interpellation d'exigence : comparaison n'est pas raison. Or, c'est bien de cela qu'il s'agit. La question ? C'est le « vol de l'histoire », càd la mainmise de l'Occident sur l'histoire du reste du monde. À partir d'événements qui se sont produits à son échelle provinciale, l'Europe a conceptualisé et fabriqué une représentation du passé toute à sa gloire et qu'elle a ensuite imposée au cours des autres civilisations. Le continent européen revendique l'invention de la démocratie, du féodalisme, du capitalisme de marché, de la liberté, de l'individualisme, voire de l'amour, courtois notamment, qui serait le fruit de sa modernisation urbaine. Plusieurs années passées en Afrique, particulièrement au Ghana, conduisent Jack Goody à mettre aujourd'hui en doute nombre d'« inventions » auxquelles les Européens prétendent, sous les plumes de Fernand Braudel, Joseph Needham ou Norbert Elias notamment, alors que ces mêmes éléments se retrouvent dans bien d'autres sociétés, du moins à l'état embryonnaire. Économiquement et intellectuellement parlant, seul un écart relativement récent et temporaire sépare l'Occident de l'Orient ou de l'Afrique. Des différences existent. Mais c'est d'une comparaison plus rapprochée que nous avons besoin, et non d'une opposition tranchée entre le monde et l'Occident, au seul profit de ce dernier.
ATTIAS Jean-Christophe, « Penser le judaïsme », CNRS éd., 2010
Penser le judaïsme, aboutissement d’années de recherche et de réflexion, révèle une culture juive vivante et en constante interaction avec le monde.
On y croise d’étonnantes figures, mythiques ou mythifiées : Moïse, coiffé de ses cornes, Jésus, l’enfant sans père, Mahomet, l’imitateur, Isaac Abravanel, le héros juif par excellence… On y parle textes, bien sûr, mais aussi rêves, identité et politique. On y parle âme, révélation, loi et spiritualité, mais aussi corps, transgression et mystère du couple humain. Penser le judaïsme surprendra par sa liberté de ton. Cultivant vis-à-vis de son objet d’étude à la fois empathie et distance critique, Jean-Christophe Attias livre là une oeuvre à la fois érudite et personnelle. Loin des tentations du repli communautaire, pas davantage enclin à sacrifier à la frilosité du savant, Jean-Christophe Attias n’explore pas seulement le passé du judaïsme. Il interroge aussi son présent et s’inquiète de son avenir. Il le pense à la fois en chercheur, en Juif et en citoyen. Quitte à toucher des questions explosives, impasses du dialogue interreligieux ou ambiguïtés des rapports entre judaïsme et sionisme. Un plaidoyer pour une approche audacieuse et exigeante du judaïsme, affrontant sans complexes les grands défis de l’heure.
CASTILLO Monique, « La citoyenneté en question », éd. Ellipses, 2002, 64p. (Philo)
Sait-on encore ce que veut dire : être citoyen ? Quelle différence y a-t-il entre le pacte social et la servitude volontaire ? Qu'est-ce qu'être un « citoyen du monde » ? Que signifie la citoyenneté en dehors de la nationalité etc.
À travers les questions qui se posent aujourd'hui sur la nature et les crises de la solidarité citoyenne, il se confirme que la dimension publique de l'existence qu'est la citoyenneté se nourrit de mobiles inséparablement individuels et communs, de raisons d'agir collectivement individuelles en quelque sorte, puisque la citoyenneté n'existe pas sans une union des citoyens.
de COULON Jacques, « Petit cahier d'exercices de désobéissance civile », éd. Jouvence, 2010, 63p.
Quel est votre degré de résistance au système ? Devenez l'acteur de votre bien-être ! Ce petit cahier est un pavé dans la mare ! Vous en avez marre du système ultralibéral où l’homme et la nature sont soumis au dictat du capitalisme financier, vous en avez assez des discours et des idées « politiquement corrects » qui ronronnent à longueur de journée que tout va pour le mieux dans le meilleurs des mondes possibles ou que tout ira mieux juste après les prochaines élections… Vous n’en pouvez plus d’être (dé)considéré comme un bon consommateur qui achète ce qu’on lui dit d’acheter sans broncher, comme un gentil électeur qui vote pour celui qu’on lui indique d’élire, comme un échantillon d’une opinion publique manipulée à coups de sondages contradictoires... Bref, vous vous sentez pousser des ailes de rebelle mais vous ne savez pas comment vous exprimer, comment agir. Eh bien, ce cahier d’exercices est fait pour vous ! Il vous aidera à prendre conscience de toutes les formes d’aliénation qui vous menacent ou vous empoisonnent la vie, à développer votre « conscience rebelle » pour accéder à la conscience globale et solidaire de l’homme généreux ! Des tests, des profils, des dessins, des exercices ludiques et instructifs vous convient à l’art de la désobéissance civile !
FINKIELKRAUT Alain, GAUCHET Marcel, MANENT Pierre, « La démocratie de notre temps », éd. L’Harmattan / Editions du Tricorne, 2010, 64p.
L'heure est à la démocratie fondée sur la garantie des droits individuels et sur le gouvernement au nom de la collectivité. Cependant, la promotion de l'individualisme et du communautarisme met à mal la notion d'espace commun. Retranscription de l'émission de radio "Répliques" dirigée par Alain Finkielkraut avec deux invités : Marcel Gauchet et Pierre Manent.
MAALOUF Amin, « Le dérèglement du monde », Grasset / Livre de Poche, 2010, 320p.
En ces premières années du XXIe s., le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchaînement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier, qui entraîne la planète entière dans une zone de turbulences aux conséquences imprévisibles, et qui est lui-même le symptôme d'une perturbation de notre système de valeurs. Dérèglement climatique, qui résulte d'une longue pratique de l'irresponsabilité... L'humanité aurait-elle atteint son " seuil d'incompétence morale " ? Dans cet essai ample, l'auteur cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s'en sortir. Pour lui, le dérèglement du monde tient moins à une " guerre des civilisations " qu'à l'épuisement simultané de toutes nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même, à savoir l'Occident et le Monde arabe. Le premier, peu fidèle à ses propres valeurs ; le second, enfermé dans une impasse historique. Un diagnostic inquiétant, mais qui débouche sur une note d'espoir : la période tumultueuse où nous entrons pourrait nous amener à élaborer une vision enfin adulte de nos appartenances, de nos croyances, de nos différences, et du destin de la planète qui nous est commune.
TODOROV Tzvetan, « La peur des barbares », R. Laffont / LP / Biblio essais, 2009, 352p.
Dans une réflexion qui nous fait traverser des siècles d’histoire européenne, Todorov éclaire les notions de barbarie et de civilisation, de culture et d’identité collective, pour interpréter les conflits qui opposent aujourd’hui les pays occidentaux et le reste du monde. une magistrale leçon d’histoire et de politique, et une véritable « boîte à outils » pour décrypter les enjeux de notre temps.
BRENIFIER Oscar, « Vivre ensemble, c’est quoi ? », éd. Nathan, 2005, 90p.
Philozenfants propose une première initiation au questionnement à tous les enfants qui se posent des questions importantes sur eux-mêmes, la vie, le monde. Une collection indispensable pour les adultes qui souhaitent leur offrir un dialogue plutôt que des réponses toutes faites ! Dans Vivre ensemble, c'est quoi ? 6 grandes questions pour jongler avec les idées et regarder derrière les apparences.
ISMARD Paulin, « La cité des réseaux. Athènes et ses associations, VIe-Ier siècle av. J.-C. », Publications de la Sorbonne, 2010,
La démocratie athénienne ne fut pas seulement affaire d'institutions politiques. Sa pérennité, depuis la fin de la période archaïque jusqu'au 1e s. ACN, tient en grande partie à l'existence d'une vie communautaire particulièrement dense qui, entre la sphère de la famille et celle de la cité, participait à la construction du lien social. Qu’il s’agisse de subdivisions civiques (dèmes, phratries), de communautés sacerdotales (genê) ou d’associations cultuelles (thiases, orgéons, synodes, eranoi), c’est au sein de ces différents groupes que chaque citoyen prenait part à la vie démocratique. Structurées autour de pratiques cultuelles spécifiques, possédant des terres et des biens, désignant en leur sein des magistrats ou votant des lois et des décrets, toutes ces associations ne constituaient pas pour autant des entités fermées sur elles-mêmes. Leur étude croisée fournit à ce titre un point d’observation à partir duquel le fonctionnement de la société civique athénienne peut être appréhendé dans son ensemble. À cette aune, la cité apparaît comme un faisceau d’entités composites, un ensemble de réseaux de multiples dimensions, loin de l’image stéréotypée de la cité une et indivisible promue par l’idéologie civique. Peut-être est-ce précisément là que réside la grande originalité de l’Athènes classique : ces communautés au fonctionnement emboîté forment la trame d’un espace public pluridimensionnel. Largement inspirée de la démarche de la micro-histoire, cette étude propose ultimement une hypothèse sur la nature même du politique athénien.
LE PORS Anicet, « La citoyenneté », PUF / Que sais-je ?, 2011, 128p.
Le service public, l'intégration, la laïcité, la souveraineté populaire et nationale participent, en France, d'une conception de la citoyenneté comportant des droits et des devoirs définissant le rôle du citoyen dans la cité et face aux institutions. L'ouvrage analyse également la crise actuelle de la citoyenneté, qui doit prendre en compte l'émergence de citoyennetés européennes et mondiales.
CESPEDES Vincent, « Mélangeons-nous », éd. Buchet-Chastel, 2006, 368p.
Se mélanger socialement, ce n’est pas prendre un bain de foule, c’est prendre un bain d’autres, ayant chacun un visage, un nom, une dignité. Rompant avec l’individualisme crispé sur les faux bonheurs de la culture de masse, Mélangeons-nous invite à une rencontre respectueuse et créative avec l’Autre, cet homme, cette femme, cet étranger, capables de nous transformer et de nous conduire jusqu’à des versants ignorés de nous-mêmes. Plus encore qu'un hymne à l'ouverture, Mélangeons-nous est un Manifeste pour les années à venir.
RAYNAUD Philippe, RIALS Stéphane, « Dictionnaire de philosophie politique », PUF Quadriges Dico poches, 2003, 928p.
En quelques années, la philosophie politique est devenue la "voie royale" des recherches tant historiques que juridiques et bien sûr philosophiques. Cette première édition en poche d'un véritable classique, augmentée et mise à jour, a donc un large public. 92 auteurs ont construit en 140 articles cet ouvrage de référence dont l'intérêt et le succès sont dus à la présentation des différents courants, problèmes et concepts ainsi que débats actuels de philosophie politique.
REY Jean-Michel, « Paul ou les ambiguïtés », Seuil / Ed. de l’Olivier, 2008, 173p. (Penser / Rêver)
On sait peu qu'à l'exception de Nietzsche, de Renan et de Michelet, les grands penseurs du progrès social du XIXe s. trouvent dans les textes de saint Paul l'étayage d'une refondation sociale, d'une réforme politique d'ensemble. Pour Auguste Comte par exemple, ou pour Victor Hugo, il est nécessaire et parfois urgent d'aller chercher chez Paul les principes élémentaires d'une transformation de la société. On ne sait guère qu'ils ont ainsi pris appui sur une démarche de pensée qui consistait à nier et à modifier le passé pour rendre légitime le présent souhaité. Cet essai montre en effet de quelle manière Paul réinterprète le passé pour en faire la préfiguration de ce qu'il est en train d'annoncer dans ses Epîtres. En s'inspirant de Paul, le XIXe s. a contribué, à son insu, à une culture du déni qui continue à régner sur les représentations politiques occidentales du monde actuel.
SASSEVILLE M. et GAGNON M., « La communauté de recherche philosophique. Applications et enjeux », Québec, PU Laval, 2011, 348p. (Dialoguer)
Ce livre présente, dans un premier temps, quelques-unes des applications de la communauté de recherche philosophique (CRP) dans des contextes différents de celui qu’avait imaginé M. Lipman, créateur du programme Philosophie pour les enfants, à la fin des années 1960. Ces applications sont l’œuvre de 24 créateurs soucieux d’utiliser la CRP de manière novatrice en étant guidés par les particularités contextuelles avec lesquelles ils devaient composer. Il y est notamment question de l’utilisation de la CRP en milieu carcéral, dans la formation à distance, dans la formation des maîtres, en alphabétisation populaire, en maison de retraite, dans l’enseignement religieux et l’éducation éthique… Dans un deuxième temps, quelques enjeux de la CRP sont examinés : son éventuelle utilisation dans le programme d’éthique et culture religieuse au Québec, les rapports entre la CRP et l’éveil à la dignité humaine, la promotion de la santé, l’éducation du citoyen, la CRP et le développement de la pensée critique des adolescents, l’apprentissage du jugement et la dimension esthétique de la CRP. Chaque chapitre pose une série de questions touchant les fondements de la CRP. Ce livre devrait amener le lecteur à entrevoir l’énorme potentiel de la CRP, à l’intérieur d’une grande variété de contextes. De plus, le caractère émergent de ces applications pave la voie à un large éventail de projets de recherche impliquant non seulement des philosophes, mais aussi des psychologues, des pédagogues, des sociologues, des intervenants en milieu communautaire, des linguistes, des artistes, des littéraires, des scientifiques… Autant de perspectives nouvelles qui, au demeurant, s’inscrivent tout à fait dans les axes de la CRP : rencontre de la diversité, questionnement, recherche, collaboration…
LEGROS Robert, « L'Idée d'humanité », LP / Biblio Essais, 2006, 320p.
Les polémiques ne sont pas caduques qui font de l’arrachement à la nature ou de l’enracinement dans une tradition les deux pôles autour desquels on peut oser une définition de l’idée d’humanité. Dans cette perspective, Robert Legros montre que les Lumières et le romantisme ont, en leur temps, illustré ces deux hypothèses. D’un côté, la vocation proprement humaine se révèle dans la capacité de penser et de juger par soi-même, dans la faculté de se soustraire aux modèles institués. De l’autre, la conviction s’impose que les manières humaines de penser ou d’agir sont historiquement advenues et liées à une forme particulière du vivre-ensemble. La phénoménologie de Husserl, prolongeant les Lumières, fera de l’arrachement à la nature le centre de ses préoccupations. Heidegger, à sa manière, le trahira en restaurant le romantisme. Et il reviendra à Hannah Arendt de dire combien l’homme peut, en s’inscrivant dans la tradition, se soustraire pourtant au cycle de la vie. Clarifiant ces déplacements où se jouent bien des débats contemporains, faisant resurgir la formulation originelle de leurs enjeux, Robert Legros invite à une réflexion renouvelée sur le sens de l’enracinement aussi bien que du déracinement.
GUITTET André, « Construire du lien. Les capacités relationnelles », Armand Colin éd., 2011, 224p.
Aujourd’hui, l’affaiblissement des normes, des liens sociaux, tend à laisser croire que toute personne doit trouver par elle-même son bien-être, son équilibre, alors que l’adaptation aux enjeux de la vie économique et sociale nécessite des individus qui coopèrent. On n’est jamais compétent seul. Nous avons besoin des autres, de leur regard, de leur parole pour nous situer, percevoir nos façons d’agir. Nos insuffisances sont source de tensions, de stress et d’inefficacité. Progresser suppose à la fois une approche cognitive mais aussi émotionnelle qui amène chacun à questionner ses représentations, valeurs et croyances. Nos compétences relationnelles naissent d’une réflexion sur soi nourrie par l’attention à ce que pouvons améliorer en nous. Chaque acteur par ses capacités, son action au quotidien modifie son environnement humain et en retour cet environnement participe à son développement. Après avoir constaté les changements sociaux dans l’éducation, le travail et la santé, l’auteur nous indique les savoir-faire, les capacités utiles à tout individu en relation avec autrui. Étudiants, enseignants, formateurs, responsables, trouveront dans cet ouvrage les éléments essentiels afin de construire du lien.
BACQUE Marie-Hélène, SINTOMER Yves, « La démocratie participative. Histoire et généalogie », La Découverte, 2011,
Aujourd'hui, la démocratie participative s'institutionnalise dans la durée, faisant apparaître de nouveaux acteurs, de nouvelles légitimités, de nouveaux objets dans l'implication de « citoyens ordinaires » à la prise de décision publique. Cependant, si l'idée de participation est au moins aussi ancienne que l'histoire des démocraties modernes, l'étude de sa dimension diachronique restait à faire. D'où l'intérêt de cet ouvrage réunissant les contributions des meilleurs spécialistes, qui proposent, dans une perspective comparative, un regard historique organisé en trois temps. La première partie interroge la généalogie des catégories utilisées par les acteurs et par les observateurs. La deuxième met en regard la France et les États-Unis, dans une période charnière de réformes progressistes - la fin XIXe et le début du XXe siècle -, qui voit se mettre en place les premiers éléments de l'État-providence et s'expérimenter de nouvelles formes de participation. Enfin, la troisième partie retrace les relations qui se nouent entre les sciences ou l'université et le reste de la société, et la façon dont la question de la participation citoyenne a été posée dans ce contexte. Une réflexion sur le temps long débouchant sur des propositions politiques et normatives pour les débats du présent.
DEWEY John, « Une foi commune », éd. La Découverte, 2011
Dans ce texte écrit en 1934, John Dewey prend acte de l’érosion de la religion comme socle d’une morale commune et comme ciment social. C’est désormais le marché qui ordonne les rapports humains et dicte sa loi. Trop profondément démocrate pour proposer une « religion civile » ou un catéchisme, Dewey s’interroge sur la possibilité d’une foi commune sans le recours ni à une transcendance ni à un dogme, fût-il scientifique. Son pari est celui de l’intelligence collective qui trouve son modèle dans la méthode expérimentale. Rien ne garantit le succès de nos actions collectives et aucune certitude ne les accompagne (en particulier en temps de crise). Elles relèvent d’un pari et commandent que l’on y croit. En éconduisant la religion pour épouser l’illusion scientiste (ou l’idéologie consumériste), aurions-nous désappris à croire, à penser sans certitude, à prendre nos croyances collectives au sérieux, à nous risquer à imaginer l’avenir ? Croyons-nous en la possibilité d’une solidarité adaptée à notre temps ? Croyons-nous encore en la démocratie ?
HAMEAU Dany, « La génération post 2000 et ses défis », éd. Farel, 2003, 192p.
Pas facile d’être jeune au 21e siècle ? Finie l’époque où l’avenir des enfants était tout tracé par les parents. À chacun ses propres choix à présent. Bonjour les doutes et les migraines ! Dany Hameau connaît bien les difficultés que rencontrent les ados. Il veut t’aider à construire ta personnalité pour que tu aies une vie qui compte. Il te donne des conseils pour relever huit défis personnels importants :
•Trouver ta vraie valeur
•Choisir les bons modèles
•Gérer ton rapport avec l’autorité
•Assumer ta liberté
•Créer de bonnes relations
•Développer tes convictions
•T’investir pour te rendre utile
•Découvrir un sens à ta vie
Les questions placées en fin de chapitres te permettront de te positionner par rapport à chaque défi. Elles sont idéales pour un usage en groupe.
Abel Olivier, Moreau Pierre-François, Weber Dominique, « Jean Calvin et Thomas Hobbes. Naissance de la modernité politique », Labor & Fides, 2013, XXXp.
Jean Calvin et Thomas Hobbes n’ont jamais été clairement associés ailleurs que dans la célèbre série humoristique Calvin & Hobbes. Dans l’histoire de la pensée politique, la confrontation du Réformateur français et du philosophe anglais est peu commentée. Pourtant, ces deux grandes figures des XVIe et XVIIe siècles participent d’un même effort de repenser le politique après les ruptures de la modernité. Né vingt-quatre ans après la mort de Calvin, Thomas Hobbes opère une véritable réception de Calvin dans sa philosophie politique, notamment sur la question du statut des Ecritures, sur celle du Royaume de Dieu dont le régime temporel se sépare du règne de l’Etat moderne, sur celle du corps politique et sa différenciation d’avec le corps ecclésial, et encore sur celles de la prédestination et de la sincérité, où se constitue un aspect important du sujet moderne. C’est ce que cet ouvrage aux plumes internationales s’attache à démontrer, en soulignant notamment que Calvin mérite incontestablement d’être considéré à l’égal d’un Machiavel dans la généalogie de la pensée politique moderne, de Hobbes à Rousseau.