Religion & politique

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 


cfr la page « éthique »


LIPMAN M. et SHARP A.M., « Mark. Recherche sociale. Roman philosophique et guide d’accompagnement. Traduction et adaptation : Nicole Decostre », éd. Peter Lang, 2009, 417p.

Comment faire comprendre la démocratie ? Comment apprécier l'idéal démocratique ? Comment former de jeunes citoyens ? Comment motiver les populations, les jeunes en particulier, à défendre les valeurs démocratiques ? Autant de questions cruciales parmi d'autres auxquelles Matthew Lipman offre les moyens de répondre, dans un esprit humaniste, grâce à une recherche pédagogique unique par sa profondeur et son ouverture, fruit d'une patiente expérimentation. Le récit, miroir réaliste des problèmes de vie, est le support d'un questionnement affiné destiné à développer une pensée critique et constructive par une communauté de recherche instaurant un dialogue véritable, permanent, avec soi-même comme avec les autres.


PRADEAU Jean-François, « La communauté des affections. Etudes sur la pensée éthique et politique de Platon », éd. Vrin, 2008, 224p.

L'éthique et la politique platoniciennes ont en commun deux objets homogènes : l'âme et la cité. L'âme, qui est l'agent moral, est le sujet de l'éthique, quand la cité est le véritable sujet de la perfection politique que conçoit Platon. Âme et cité sont ici étudiées conjointement : l'examen que mène Platon de la constitution politique, de l'exercice du pouvoir et de la législation est en effet toujours conduit avec celui des facultés de l'âme et des désirs qui la traversent. La cité s'institue en même temps qu'elle éduque les âmes, et si les âmes sont dans la cité, la cité est une réalité animée, sujet d'une pensée commune. Dès lors, c'est dans la " communauté des affections " que la cité peut trouver son unité et s'arracher enfin à la diversité des opinions qui afflige l'âge démocratique. Et c'est en liant ainsi la politique de Platon et sa psychologie qu'on peut le mieux comprendre cette première, la découvrant par là même sous un jour nouveau.

PROVENCHER  Martin, « Petit cours d’éthique et de politique », éd. Chenelière Education, 2009, 186p.

Dans un format pratique superbement illustré par Alain Reno, le Petit cours d'éthique et politique propose : une structure construite autour des trois grandes approches contemporaines en éthique que sont le conséquentialisme, l'éthique déontologique et l'éthique des vertus ; une présentation des théories des acteurs les plus pertinents de la scène éthique d'aujourd'hui avec Bentham, Mill, Singer, Dworkin, Kant, Rawls, Maclntyre, Aristote, Taylor et Sen ; un choix de textes d'auteurs percutants et contemporains (Rachels, Fraser, Sen et Pogge) sur le thème de la justice sociale ; une grande place laissée à l'imagination morale des étudiants par un style qui cherche l'impartialité ainsi que par la présence de nombreux exercices ; un survol des domaines d'application de l'éthique à travers les sujets d'actualité que sont la guerre juste, l'aide humanitaire, les politiques publiques de santé, la crise environnementale et les scandales financiers ; des ressources pédagogiques en ligne au www.cheneliere.ca/provencher sous la forme d'une banque de conflits moraux et d'un guide du maître.


SCHOPENHAUER Arthur et KREMER-MARIETTI Angèle, « Ethique et politique », Livre de Poche, 1996, 185p.

J'appartiens à ces lecteurs de Schopenhauer qui, après qu’ils ont lu de lui la première page, savent avec certitude qu'ils liront l'oeuvre entière et qu'ils écouteront chacune des paroles qu'il a écrites. Ma confiance en lui fut soudaine [...]. Je le compris comme s'il avait écrit à mon intention ; ceci pour m'exprimer d'une façon intelligible bien qu'immodeste et folle. [...] Schopenhauer ne prend jamais d'attitude, car il écrit pour lui-même et personne n'aime à être dupé, le philosophe moins que quiconque, lui qui a même érigé en règle : ne trompe personne pas même toi-même ! Friedrich Nietzsche


HOUZIAUX Alain et GAGNEBIN Laurent, « Christianisme et conviction politique. Trente questions impertinentes », Desclée De Brouwer, 2008, 290p.

Essai sur les relations entre les chrétiens et la politique qui met en évidence un manque d'engagement des fidèles dans les problèmes économiques et sociaux de leur époque. D'après l'auteur, à force de laisser le religieux dans la sphère privée, ils auraient déserté le terrain des justes révoltes et de l'activisme. Il réfléchit sur les moyens d'aborder la politique sans verser dans l'idéalisme. Quatrième de couverture : Christianisme et politique, un couple qui ne semble pas toujours faire bon ménage ? On connaît la distinction de Jésus : « Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », qui fonde la séparation du spirituel et du temporel. Mais ici le propos de l'auteur est davantage de secouer une certaine torpeur, le manque d'engagement des chrétiens dans le domaine politique et économique. Pour lui, le christianisme implique une conviction politique qui prend au sérieux la radicalité du message biblique. À partir de trente questions impertinentes, Alain Houziaux s'attaque aux problèmes les plus actuels : le droit de s'enrichir, jusqu'où ? L'aide au tiers-monde, à qui profite-t-elle ? Faire la guerre, à quoi ça sert ? La croissance est-elle une nécessité perverse ?... Un livre courageux, lucide et bien documenté.


GAUCHET M. et BOBINEAU O., « Le religieux et le politique : Suivi de 12 réponses de Marcel Gauchet », éd. Desclée de Brouwer, 2010, 130p.


Avec son maître livre Le désenchantement du monde, le philosophe Marcel Gauchet apparaît aujourd'hui comme l'un des penseurs majeurs du religieux et du politique. Mais présenter sa pensée n'est pas chose facile. Sa trajectoire intellectuelle est marginale, sa pensée est riche, complexe et profonde. Elle touche à tous les sujets importants : l'esprit humain, l'inconscient, la Nature, la religion, l'art, la politique, la démocratie, l'Etat, la modernité. L'ambition est ici justement de relever le défi de l'explicitation du couple religion et politique. Il s'agit de proposer une grille d'intelligibilité d'une pensée suggestive pour aujourd'hui. L'introduction très pédagogique d'Olivier Bobineau est suivie d'un texte inédit de Marcel Gauchet qui réagit et revient en toute liberté sur les accents de sa propre pensée.


GAUCHET M., « Le désenchantement du monde », rééd. Gallimard / Folio, 2005, 457p.


Il est des ouvrages qui, très vite, s'imposent comme des classique : contemporains. Depuis sa parution en 1985, cette Histoire politique de la religion est tenue pour telle. L'ouvrage comble, il est vrai, une grande lacune, depuis les travaux pionniers de Durkheim, Max Weber et Rudolf Otto, en rendant au sujet la place qu'il mérite. Car le religieux a modelé activement, et plus profondément qu'il n'y paraît, la réalité collective dans toutes les sociétés jusqu'à la nôtre, en particulier les formes politiques. Marcel Gauchet propose un renversement de perspective : on a voulu voir l'histoire des religions comme un développement; or la religion pure est au commencement. Ce que nous appelons " grandes religions " correspond, en fait, à autant d'étapes d'une mise en question du religieux dans sa rigueur primordiale. De ce point du vue, il faut mesurer la spécificité révolutionnaire du christianisme et son rôle à la racine du développement occidental. Marcel Gauchet caractérise le devenir des sociétés contemporaines, depuis l'essor des techniques jusqu'à l'enracinement des procédures démocratiques, comme un mouvement vers une société hors religion. Le monde d'aujourd'hui ne s'explique que par la sortie et l'inversion de l'ancienne économie religieuse. Sa particularité, c'est le désenchantement du monde.


GAUCHET M., « Un monde désenchanté ? », éd. de l’Atelier, 2004, 192p.


Les textes réunis ici ont en commun d'être des réponses à des objections, des interpellations ou des demandes d'éclaircissements suscitées par Le désenchantement du monde. Peu après la parution du livre, en 1985, Pierre Colin, alors doyen de la faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris, avait pris l'initiative, de concert avec Olivier Mongin, directeur d'Esprit, d'organiser un débat approfondi autour de ces thèses. Les actes de ces débats avaient été publiés sous la forme d'une brochure, depuis longtemps introuvable, dont la reprise constitue la première partie de cet ouvrage et lui donne son titre. Les deux autres parties de l'ouvrage traitent de deux points vifs du débat actuel sur le religieux : d'une part, la pertinence du diagnostic de sortie de la religion, compte tenu des phénomènes supposés manifester son retour, voire annoncer un réenchantement du monde ; d'autre part, la place des religions au sein de l'espace public démocratique et de la République laïque. Quelle que soit leur nature, entretiens, interventions ou articles, tous les textes réunis dans ce livre procèdent du questionnement d'autrui. Il n'est pas de discipline intellectuelle plus salubre et plus fructueuse que celle qui consiste à se soumettre à l'interrogation d'interlocuteurs dont les références, les modes de raisonnement et les curiosités vous emmènent loin, parfois, de l'univers qui vous est familier.


RAYNAUD Philippe, RIALS Stéphane, « Dictionnaire de philosophie politique », PUF Quadriges Dico poches, 2003, 928p.

En quelques années, la philosophie politique est devenue la "voie royale" des recherches tant historiques que juridiques et bien sûr philosophiques. Cette première édition en poche d'un véritable classique, augmentée et mise à jour, a donc un large public. 92 auteurs ont construit en 140 articles cet ouvrage de référence dont l'intérêt et le succès sont dus à la présentation des différents courants, problèmes et concepts ainsi que débats actuels de philosophie politique.


REY Jean-Michel, « Paul ou les ambiguïtés », Seuil / Ed. de l’Olivier, 2008, 173p. (Penser / Rêver)

On sait peu qu'à l'exception de Nietzsche, de Renan et de Michelet, les grands penseurs du progrès social du XIXe s. trouvent dans les textes de saint Paul l'étayage d'une refondation sociale, d'une réforme politique d'ensemble. Pour Auguste Comte par exemple, ou pour Victor Hugo, il est nécessaire et parfois urgent d'aller chercher chez Paul les principes élémentaires d'une transformation de la société. On ne sait guère qu'ils ont ainsi pris appui sur une démarche de pensée qui consistait à nier et à modifier le passé pour rendre légitime le présent souhaité. Cet essai montre en effet de quelle manière Paul réinterprète le passé pour en faire la préfiguration de ce qu'il est en train d'annoncer dans ses Epîtres. En s'inspirant de Paul, le XIXe s. a contribué, à son insu, à une culture du déni qui continue à régner sur les représentations politiques occidentales du monde actuel.


PEILLON Vincent, « Eloge du politique. Une introduction au XXIe siècle », éd. Seuil, 2011, (Librairie du XXIe s.)


Aux grandes réponses traditionnelles relatives au sens de notre modernité, la mort de Dieu, la mort de l’homme, dont il réfute la pertinence, Vincent Peillon substitue une autre piste de lecture. Ce qui se joue dans notre temps, c'est la mort du politique. Réduite à l'économie, à la morale, ou à la seule communication, la politique n'est-elle pas devenue elle-même "antipolitique" ? Mais qu’est-ce que le politique dont il s’agit ici ? Nos traditions démocratiques se sont construites autour d'une alliance entre philosophie et politique, un mode d’organisation de la Cité et un type de rationalité critique. Socrate apostrophant les puissants ? hommes d’argent, de pouvoir ou de verbe ? illustre le fondement de cette histoire. Celle-ci s’est déployée à travers l’humanisme civique de la Renaissance, les Lumières et la Révolution, la fondation de la troisième République, toujours dans la lutte et l’affrontement avec ceux qui veulent exercer le pouvoir, prétendent posséder la vérité et se prennent pour des dieux. Nourri d'une méditation continue des œuvres des philosophes classiques et modernes, particulièrement de Merleau-Ponty, mais aussi d'une expérience d’homme politique, Vincent Peillon propose de renouer les liens du politique à l'action et à la vérité, de la philosophie à la Cité, qui seuls pourraient permettre, en un temps où la démocratie est fragilisée, un autre avenir que de ténèbres.


MACLURE Jocelyn, TAYLOR Charles, « Laïcité et liberté de conscience », La Découverte, 2010,


Ce n'est que récemment que le modèle d'une société politique fondée sur le respect de la pluralité des perspectives philosophiques, religieuses et morales s'est imposé comme le plus susceptible de conduire à une vie harmonieuse du corps social et à l'épanouissement de ceux qui le composent. Un large consensus s'est établi autour de l'idée que la « laïcité » est une composante essentielle de toute démocratie libérale. Mais qu'est-ce au juste qu'une société laïque ? Bien que des travaux récents en sciences sociales, en droit et en philosophie aient permis des avancées majeures sur le plan de la compréhension de la laïcité comme mode de gouvernance, une analyse conceptuelle des principes constitutifs de la laïcité manquait toujours à l'appel. Ce livre vient remédier à une telle lacune. Pour les auteurs, les deux grandes finalités de la laïcité sont le respect de l'égalité morale des individus et la protection de la liberté de conscience et de religion. C'est pourquoi la laïcité doit aujourd'hui se comprendre dans le cadre plus large de la diversité des croyances et des valeurs (religieuses ou non) auxquelles adhèrent les citoyens. Alors que depuis près de vingt ans, la France ne cesse de débattre (et de légiférer) sur la place et la visibilité des minorités religieuses, comme en témoignent les controverses passionnées sur le foulard islamique et la burqa, cet ouvrage de philosophie, qui prend appui sur l'expérience originale et passionnante du Québec en matière de politique multiculturelle, constitue une contribution forte au débat sur les rapports entre religion et politique.



FERRY Luc, “Face à la crise. Matériaux pour une politique de civilisation”, éd. O. Jacob, 2009, 128p.


La crise que nous traversons n’est pas seulement économique et financière. C’est une crise du sens de la vie commune dans des sociétés dont le seul horizon ne peut plus être celui de la consommation. La crise que nous traversons n’est pas seulement économique et financière. C’est une crise du sens de la vie commune dans des sociétés dont le seul horizon ne peut plus être celui de la consommation. Les réponses qu’on doit y apporter ne peuvent donc pas être seulement techniques. Il faut aussi penser en termes de civilisation. Et il est urgent de renforcer l’équité sociale, mais aussi les solidarités réelles, au sein de la famille, entre les générations, dans l’entreprise. Car ce sont elles et elles seules qui donnent aujourd’hui une signification à l’existence quotidienne. C’est dans cette perspective que le Conseil d’analyse de la société formule ici des propositions concrètes qui s’articulent à une analyse de fond de la situation présente. Luc Ferry a rédigé ce rapport à la demande du Premier ministre François Fillon, suite à la mission de réflexion confiée par celui-ci aux membres du Conseil d’analyse de la société.



GRELLIER Isabelle, LIENHARD Fritz, « Comprendre et s'engager », éd. Olivétan / Oberlin, 2005, 208p.


L’audience croissante des partis d'extrême-droite en France traduit une crise profonde de la société française. Les Églises chrétiennes se sentent directement interpellées par cette situation, qu'elles vivent comme un échec. Au delà de l'indignation, elles ont éprouvé le besoin de s'appuyer sur une réflexion théologique solide. Elles ont décidé de comprendre et de s'engager. Comprendre... sans le diaboliser, le discours des partis qui préconisent le rejet et développent la haine. S'engager... à un vrai dialogue avec ceux qui sont tentés par les thèses de l'extrême-droite. Comprendre... le fondement "religieux" et les options théologiques des partis d'extrême-droite. S'engager... à développer des outils théologiques pour se situer face aux idéologies sécuritaires. Comprendre... les mécanismes qui mènent à la peur. S'engager... dans un travail de mémoire. Cet ouvrage rassemble les contributions d'analystes du champ socio-politique, de théologiens, d'acteurs de terrain, engagés dans diverses associations, s'efforçant de créer du lien social. Qui sait si demain la conscience d'une appartenance collective, dépassant les identités religieuses et culturelles, permettra de sortir de cette peur de l'autre qui est à la source des votes extrémistes ?" "Isabelle Grellier est maître de conférences en théologie pratique à la Faculté de théologie protestante de l'Université Marc Bloch de Strasbourg. Fritz Lienhard. Après un ministère pastoral en Alsace, il enseigne la théologie pratique à la Faculté libre de théologie protestante de Montpellier. Il y a été chargé de la formation des stagiaires, futurs pasteurs de l'Église réformée et de l'Église évangélique luthérienne de France. Ses recherches portent sur la diaconie, l'Église, le phénomène religieux et la prédication.


VOUGA François, « Politique du Nouveau Testament. Leçons contemporaines », Labor & Fides, 2008, 183p. (Essais bibliques n°43)


Le climat politique de l’Empire romain au Ier siècle de notre ère n’est pas sans similitudes avec celui de notre modernité tardive. Mondialisation et domination de l’économie s’y expriment sous des traits prémonitoires. Au nom d’un respect des personnes et de leur diversité, le Nouveau Testament s’attache à revaloriser l’autorité politique. Les leçons qu’il délivre ont une actualité évidente, pour autant qu’on prenne la peine d’en dégager les principales orientations. C’est à cette tâche que se consacre François Vouga dans cet essai vigoureux qui met en évidence les passages suggestifs à cet égard, notamment de l’Apocalypse de saint Jean et l’Epître aux Romains. Sollicitant pour dialoguer des auteurs aussi divers que Calvin, Montesquieu, Rousseau, Stieglitz ou Pasolini, François Vouga met en évidence une Politique du Nouveau Testament qui fonde une société ouverte dans laquelle la liberté se voit garantie par un rapport original à Dieu et aux idéologies. Où l’on voit que, contrairement à ce que l’on pense, le christianisme reste essentiellement le moteur actif d’une responsabilité du politique hors de ses dérives tyranniques.



FERENCZI Thomas (dir.), « Religion et politique. Une liaison dangereuse ? », Editions Complexe, 2003, 256p. (Histoire & documents)

Après les grands affrontements idéologiques de la guerre froide, les multiples conflits qui déchirent le monde de l’après-communisme ressemblent plutôt à des guerres de religion. Le « choc des civilisations » qui, selon Samuel Huntington, pourrait commander à l’avenir les relations internationales n’a-t-il pas pour principe l’opposition entre des cultures fondées sur des traditions religieuses aujourd’hui réactivées ? En France, les religions se font de nouveau entendre dans l’espace public et entretiennent un dialogue permanent avec les pouvoirs publics. L’islam de l’immigration pose à ceux-ci de nouveaux problèmes qui, à l’école notamment, comme l’a montré l’affaire du voile, obligent à repenser la «laïcité à la française». La religion n’est donc plus absente du terrain de la politique. Faut-il tenir cette nouvelle complicité pour une «liaison dangereuse» ?



POUTHIER Jean-Luc, « Dieu est un homme politique. Pour une présence chrétienne en démocratie », éd. Bayard, 2007, 96p.


Que fait un catholique le jour des élections ? Il vote. C’est désormais pour lui un “devoir”, que l’Église se charge de lui rappeler. Et il vote pour qui ? Ça, c’est un autre problème… » Ce livre est né d’un double constat. Dieu n’a jamais cessé de faire de la politique, ou plutôt ceux qui croient en Dieu l’invoquent avec une belle régularité pour légitimer « leurs » choix. Dans le même temps, Dieu semble avoir déserté la politique, tant l’Église demeure en retrait sur nombre de questions qui concernent l’art de vivre ensemble. Dans l’attente du Royaume, se demande l’auteur, les catholiques n’ont-ils plus envie de mettre les mains dans le cambouis de la politique politicienne ? Est-il si difficile de concilier politique et christianisme ? Que suggère la Bible à ce sujet ? Comporte-t-elle quelques bonnes recettes sur l’organisation de la Cité et les règles de la vie collective ? C’est une présence chrétienne en politique, dans toute la politique, que défend ici Jean-Luc Pouthier. Une présence nécessaire et urgente.  Jean-Luc Pouthier, historien et journaliste, est directeur de la rédaction du Monde de la Bible, ancien membre de l’École française de Rome, docteur en histoire (avec une thèse sur la démocratie chrétienne française



GIRARD Charles, LE GOFF Alice, « La Démocratie délibérative. Anthologie des textes fondamentaux », éd. Hermann, 2010,


À quelles conditions une décision politique est-elle légitime en démocratie ? Certains philosophes contemporains affirment que seule une délibération publique et libre entre des citoyens égaux peut constituer le fondement de la légitimité politique dans nos sociétés contemporaines, complexes et pluralistes. C’est au terme d’un échange libre et argumenté de raisons et d’opinions que les citoyens peuvent se prononcer sur l’autorisation de la culture des OGM, choisir un système de retraite, trancher entre des dispositifs fiscaux, ou légaliser l’adoption homoparentale. Mais pourquoi et comment réaliser un tel idéal de gouvernement dans nos démocraties représentatives ?  Développée dans les années 1980 en Europe et en Amérique, la « démocratie délibérative » s’est depuis imposée comme l’un des paradigmes dominants de la pensée politique contemporaine. Ce recueil propose une introduction à ce courant théorique et réunit des textes fondamentaux, presque tous inédits en français, écrits par ses principaux acteurs. Avec les textes de : Bruce Ackerman, James Bohman, Simone Chambers, Joshua Cohen, Maeve Cooke, Jon Elster, James Fishki, Jürgen Habermas, Cass Sunstein, Iris Marion Young.



CARLIEZ Dominique, « Penser la politique avec Simone Weil », éd. de l’Atelier, 2009, 120p.


La pensée philosophique et spirituelle de Simone Weil (1909-1943) a fait l’objet de nombreux ouvrages, sa pensée politique, beaucoup moins. Elle est pourtant prophétique dans une période présentant de nombreuses similitudes avec celle que nous connaissons aujourd’hui. Au fil des pages, l’auteur, Dominique Carliez, met en valeur la dimension actuelle de son message. Étudiante de l’entre-deux-guerres, témoin de la montée des totalitarismes, ouvrière spécialisée en usine, militante antifasciste en Espagne, juive exilée et résistante, visionnaire de la France libre… sa pensée politique est en parfaite cohérence avec son action et son histoire. L’auteur souligne les éléments qu’elle considère nécessaires à la construction d’une civilisation « qui vaille quelque chose » : le sens de la grandeur, la quête de la justice, le refus du culte de l’argent et le consentement à une certaine inspiration religieuse. Il met aussi en perspective deux défis majeurs à relever par nos contemporains : trouver des modes d’organisation qui permettent aux hommes de « s’assembler sans que la pensée s’éteigne en chacun d’eux » et savoir reconnaître dans l’univers la réalité d’un principe « autre que la force » relevant de l’amour divin. Perçue comme un être étrange, mélange de pureté absolue et d’intransigeance pugnace, Simone Weil est une philosophe engagée qui reste à découvrir. Dominique Carliez nous en dresse un portrait subtil et vivant. Dominique Carliez est ingénieur et licencié en théologie catholique.


BAUDART Anne, « Qu’est-ce que la démocratie ? », Vrin, « Chemins Philosophiques ». 128 p.


L’ouvrage cerne, d’abord, le champ de la notion, puis la genèse d’un régime apparu en des temps où la tyrannie constituait un danger perpétuellement menaçant pour la vie des citoyens et des autres membres du corps social. Le “pouvoir du peuple” s’érige peu à peu en norme nouvelle de justice, d’égalité proportionnelle, de fraternité civique, de partage social, pour mieux lutter contre les guerres intestines ou extérieures, contre les iniquités, les pouvoirs exorbitants des uns ou des autres. La démocratie athénienne des VI-Ve siècles avant notre ère forge, sans conteste, un modèle pour l’Occident gréco-latin que les modernes ne manqueront pas de reprendre positivement ou négativement. Son héritage institutionnel, juridique, politique, fascine. Il suscite l’interrogation, la critique, mais aussi la volonté de le parfaire, de l’adapter à une société où la “masse” et “le mondial” remplacent, de nos jours, le “peuple” restreint, étroitement localisé, des cités antiques. La démocratie – celle d’hier, comme celle d’aujourd’hui – est un pôle vivant d’admiration ou de rejet, qui signe une indéniable “actualité”. Régime politique, prêt à redevenir, comme au temps de sa fondation, un objet de scandale ou de vénération, état social et mental, “fin de l’histoire” advenue ou en voie d’avènement, la démocratie exerce un bien réel pouvoir d’attraction où la perfection de l’idée comme de l’idéal, rencontre, pour le meilleur et pour le pire, l’imperfection de l’expérience et des hommes.


BERNARDI Bruno, « Qu’est-ce qu’une décision politique ? », Vrin, « Chemins Philosophiques ». 128 p.


La décision est au centre des problématiques contemporaines du politique. Pensée comme choix, la décision politique est comprise dans une théorie générale de la décision et la décision collective conçue comme coalescence de décisions individuelles. Pensée comme commandement, elle renvoie à une problématique de la puissance et relève d’une approche décisionniste. Dans les deux cas son effectivité est le consentement.  Cet ouvrage, pour sortir de cette alternative, propose une définition de la démocratie comme pouvoir partagé de décision et de la décision politique comme processus de délibération sans la dériver du choix préférentiel des individus. On esquisse l’idée d’une rationalité proprement politique de la décision.  Dans un second temps, commentant le chapitre VIII de sa Théorie de la constitution, on montre comment les présupposés qui sont les siens conduisent Carl Schmitt, penseur majeur de la politique, dans une impasse théorique dont le nazisme a pu représenter une issue illusoire.



REVAULT d'ALLONNES Myriam, « Pourquoi nous n'aimons pas la démocratie », éd. du Seuil, 2010,


On se souvient de la formule de Churchill : « La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres. » À l’évidence, nous n’« aimons » pas la démocratie. Et pourtant nous sommes tous démocrates… Étrange procès en désamour que celui-là, dont la virulence égale l’ancienneté : toute petite déjà, à Athènes, la démocratie ne manqua pas de détracteurs… Myriam Revault d’Allonnes s’interroge, non pas sur les critiques ou les sarcasmes dont la démocratie est l’objet, mais sur la nature de l’expérience démocratique, travaillée par l’incertitude, le conflit, l’inachèvement, inextricablement liée à ce qui s’oppose à elle et la menace. Comment l’homme démocratique, confronté à cette existence toujours problématique, ne serait-il pas en proie à l’insatisfaction et à la déception permanentes ? Cependant, si nous n’« aimons » pas la démocratie, pouvons-nous ne pas la vouloir ? Car c’est bien l’expérience démocratique qui fait de nous des sujets éthiques et politiques, des citoyens qui ne veulent pas être ainsi gouvernés : « pas comme ça, pas pour ça, pas par eux ».



FROIDEVAUX-METTERIE Camille, « Politique et religion aux Etats-Unis », La Découverte, 2009


Les États-Unis présenteraient le cas unique, dans le monde occidental, d’une démocratie ayant réservé à la religion une place à part dans la vie politique : voici une affirmation qui fait aujourd’hui figure de lieu commun. En ne retenant que les manifestations d’une certaine religiosité publique, on oublie de rappeler que la République américaine est fermement laïque, le Premier amendement garantissant la séparation des Églises et de l’État. Surtout, on passe à côté de la spécificité de ce pays qui explique le sentiment d’étrangeté qu’il nous inspire.

Deux forces contradictoires y coexistent : un esprit de religion que l’on peut ramener à la volonté de placer l’ordre civil sous tutelle chrétienne, et un esprit de laïcité qui tend à l’inverse à cantonner la religion dans la sphère privée. Au cours de l’histoire, ces deux forces ont alterné par vagues successives, sans que jamais l’édifice laïque ne soit véritablement menacé. La synthèse a longtemps été assurée par la notion de « religion civile » qui associe idéal libéral et parrainage divin de la nation en une sorte de credo civil commun.


DESPLAND Michel, « Vivre ensemble. Croyances et sciences en terre laïque », PU Laval, 2009, 139p.


Tout au long d’un voyage dans l’histoire, l’auteur rappelle que les avancées scientifiques et la découverte de cultures nées sur d’autres continents ont obligé les humains à revoir sans cesse les bases de leurs croyances comme celles de leur savoir. Soumises à l’épreuve du temps et de l’accroissement des connaissances, les révélations d’hier deviennent douteuses tandis que les certitudes acquises apparaissent aujourd’hui comme des erreurs à corriger. Ainsi, l’humain a toujours quelque chose à apprendre lorsqu’il se demande avec quelle croyance ou sur quel savoir il pourrait guider sa conduite. En marge du débat entourant le nouveau cours Éthique et Culture Religieuse, ce fil conducteur critique plaira aux personnes en quête d’un contenu éclairant. Michel Despland, prof d’université, a publié, chez Fides, La religion en Occident. Évolution des idées et du vécu (1979) et Les hiérarchies sont ébranlées. Politiques et théologies au XIXe siècle (1998).


KEMP Peter, « Sagesse pratique de Paul Ricoeur. Huit études », L’Harmattan / Editions du Sandre, 2010, 154p. (Bibliothèque de philosophie contemporaine)


Ce sont les exigences mêmes de la textualité qui ont incité Paul Ricœur (1913-2005) à aller vers ce "hors-texte par excellence" qui constitue l'agir humain et à approfondir l'idée selon laquelle notre rapport au monde contient toujours plusieurs niveaux de sens qu'il convient de déchiffrer. Une véritable "sagesse pratique" se trouve ici en jeu : une sagesse qui privilégie une recherche de la "vie bonne" et qui ne se dissocie jamais d'une lutte éthique et politique.


HABERMAS Jürgen, « Entre Naturalisme et Religion. Les défis de la démocratie », Gallimard / NRF essais, 2008, 400 p.


Penseur de l'espace public comme de l'écart dans l'État de droit démocratique entre les normes et les faits, analyste aigu de la science comme idéologie et des menaces que les développements de la neurobiologie et des biotechnologies font peser sur l'avenir de la nature humaine, mais aussi inventeur de la citoyenneté cosmopolitique dans l'égalité des cultures et philosophe des limites du libéralisme postmoderne, Jürgen Habermas repère d'emblée les défis que la démocratie doit sans cesse relever. Dans le monde d'aujourd'hui, face à la résurgence de la religion, quelle sont les tâches nouvelles de la pensée sécularisée ? Le fondamentalisme est souvent présenté comme la conséquence à long terme des violences de la colonisation et des faillites de la décolonisation. Une modernisation capitaliste imposée de l'extérieur dans des circonstances défavorable génère l'insécurité sociale et le rejet culturel. Mais comment expliquer alors la revitalisation politique de la religion aux États-Unis, dans un contexte où le dynamisme de modernisation a connu ses plus grands succès ? Les pays européens ont aboli la peine de mort, ils libéralisent l'avortement, reconnaissent l'égalité de droit à toutes les orientations sexuelles, donnent un statut aux unions homosexuelles, rejettent inconditionnellement la torture et, d'une manière générale, privilégient les droits sur les biens collectifs. En d'autres termes, ils placent l'homme dans son monde et non plus sous une transcendance religieuse. Ils paraissent désormais avancer seuls sur la voie que, depuis les révolutions constitutionnelles de la fin du XVIIIe siècle, ils avaient tracée et parcourue main dans la main avec les États-Unis. L'importance politique des religions n'ayant cessé de croître et de s'imposer entre-temps, l'Europe, rivée à la séparation posée par Kant entre le savoir et la foi, semble se couper aujourd'hui du reste du monde. En termes d'histoire universelle, le « rationalisme occidental » de Max Weber devrait-il être dorénavant tenu pour une voie d'exception ?



« Dieu et la politique. Le défi laïque. N° spécial »  dans  la revue L’Histoire, n°289, juillet-août 2004, 112p.


sommaire :

  1. 1)le pape et le roi : la confusion des pouvoirs

  2. 2) La solution laïque

  3. 3)les défis du nouveau siècle



REMOND René, « Religion et société en Europe. La sécularisation aux XIXe et XXe siècles (1789-2000) », éd. Seuil / Points, 2001, 303p.


Les rapports entre religion et société constituent un chapitre essentiel de l’histoire européenne : peu de questions ont tenu pareille place dans les controverses idéologiques et les affrontements poli-tiques. C’est aussi un domaine où les changements ont été radicaux avec le passage de sociétés sacrales à la sécularisation. Ce livre retrace cette évolution sur deux siècles et à l’échelle de l’Europe. De s’inscrire dans la longue durée et sur tout le continent, cette histoire révèle des convergences insoupçonnées, comme si s’ébauchait un modèle propre à l’Europe des relations entre religion et société.



WILLAIME J.-P., « Europe et religions. Les enjeux du XXIe s. », Fayard, 2004, 376p.


Le religieux n'est pas réductible à la menace que certaines de ses expressions minoritaires font peser sur les libertés fondamentales et sur la laïcité. Il est aussi un soutien actif de la mobilisation citoyenne dans des démocraties désenchantées. Si les dérives sectaires et quelques foulards ont pu réactiver les ferments antireligieux de la laïcité française, celle-ci doit apprendre à se repenser face à une Europe laïque sur les plans juridique, politique et sociologique. Se placer d'un point de vue européen, c'est découvrir qu'une réelle séparation du religieux et du politique n'est pas incompatible avec des formes diverses de reconnaissance du rôle des religions dans l'espace public. Parce que les pays voisins peuvent aider la France à se décrisper par rapport au fait religieux, l'Europe est une chance pour la laïcité à la française et non une menace. La chance pour elle d'intégrer positivement les apports sociaux, culturels et éthiques des religions dans des sociétés d'individus en quête de repères et de motivations.



SCHLEGEL J-L, « La Loi de Dieu contre la liberté des hommes. Intégrismes et fondamentalismes », éd. du Seuil, 2003, 160p.


Au début du XXIe siècle, un spectre imprévu hante le monde : c’est celui des intégrismes et des fondamentalismes religieux. Que la religion vive ou survive, très bien. Mais qu’elle se manifeste ainsi sous son jour le plus discutable, dans une contestation des valeurs modernes qui peut aller jusqu’à la violence frontale, paraît incroyable et inadmissible. Il faut pourtant essayer de comprendre comment et pourquoi les grandes traditions religieuses, monothéistes en particulier, voient aujourd’hui une partie parfois importante de leurs adeptes basculer dans des formes de contestation radicales de la société moderne, dans des formes de croyance archaïques, dans des croisades et des guerres « saintes ». Qu’est-ce qui leur fait donc si peur dans la modernité ? Pourquoi refusent-ils la démocratie, la liberté et l’autonomie des modernes, les droits de l’homme, la paix et l’œcuménisme entre les religions… ? Pour répondre à ces questions, ce livre tente de comprendre, sous des angles multiples (historique, sociologique, théologiques…) la logique qui sous-tend les fondamentalistes et les intégrismes, leur « problème » avec la modernité. Et du même coup, comment ils sont eux-mêmes un produit typique de ce qu’ils rejettent Après une présentation historique et sociologique des 4 intégrismes et fondamentalismes monothéistes, ce livre définit ce que serait le compromis « normal » entre religion et modernité. Il analyse ensuite les refus des intégristes et des fondamentalistes face à cette modernité et les raisons religieuses d’un tel radicalisme.



La revue « Esprit » consacre son dossier de

  1. -juin 2005 aux « Questions de 1905 »

  2. -mars / avril 2007 aux « Effervescences religieuses dans le monde »

  3. -février 2010 au « déclin du catholicisme européen »

  4. -février 2011 à « Religion et politique : séparation sous tension »



MILOT Micheline, e.a., « Pluralisme religieux et citoyenneté », PU Rennes, 2010, 276p.


Fondé sur une série d’enquêtes originales, menées dans plusieurs démocraties stabilisées, cet ouvrage propose une analyse nouvelle du rapport citoyenneté-religion. Il montre que la religion, si l’on excepte du moins ses formes radicales, contribue grandement aujourd'hui à la production de la cohésion sociale et politique. Les États quant à eux, confrontés à une certaine « impotence symbolique et matérielle », ils entretiennent de plus en plus volontiers avec les religions des relations de coopération institutionnalisée.



Olivier BOBINEAU, « Le religieux et le politique. Douze réponses de Marcel Gauchet », DDB, 2010, 136p.

Avec son maître livre Le désenchantement du monde, le philosophe Marcel Gauchet apparaît aujourd'hui comme l'un des penseurs majeurs du religieux et du politique. Mais présenter sa pensée n'est pas chose facile. Sa trajectoire intellectuelle est marginale, sa pensée est vaste, complexe et profonde. Elle touche à tous les sujets importants et mobilise des concepts philosophiques, recourt à l'ethnologie, la sociologie, la psychologie... L'ambition de cette présentation très pédagogique est justement de relever le défi de l'explicitation pour le sujet qui nous intéresse : la religion et la politique, la religion et la démocratie et de proposer modestement une grille d'intelligibilité portant sur cette thématique si importante aujourd'hui.



Jean-Yves BAZIOU, Jean-Luc BLAQUART, Olivier BOBINEAU, « Dieu et César, séparés pour coopérer ? », DDB, 2010, 268p.

Religion et politique...un couple à l'histoire mouvementée, aux concessions rarement respectées, aux relations souvent orageuses, parfois incompréhensibles pour l'observateur. Le principe français de laïcité donne comme règle une séparation qu'il impose à l'Etat comme aux groupements religieux. Cependant, dans la pratique, l'Etat ne peut ignorer le fait religieux, tout comme les croyants se désintéresser de la politique. Si Dieu et César sont séparés, leur coopération n'est-elle pas inéluctable ? C'est tout l'objet de cet ouvrage (catholique) : réfléchir sur les textes sacrés, les théories mais aussi les pratiques concrètes des acteurs pour comprendre l'influence des convictions et pratiques religieuses dans le champ social et politique.


PALACIO François, « Hegel. La religion et le politique - Introduction au problème théologico-politique dans la philosophie de Hegel », Ellipses, 2012, 320p.

Le problème théologico-politique posé par l’articulation de la religion et de l’État semble étranger à la philosophie hégélienne. Cette question n’est véritablement abordée qu’au sein de deux remarques annexes de la philosophie du droit et de l’esprit. Derrière ce thème se laisse pourtant découvrir l’enjeu fondamental de la pensée hégélienne comme réflexion essentiellement centrée autour de la notion de la liberté. À partir d’un retour à la philosophie de la religion cet ouvrage se propose donc d’interroger la place du christianisme dans l’avènement de l’État moderne tel que le pense Hegel.


ROLLET J., « Politique et religion », Grasset / LP Biblio essais, 2004,

Comment, en ce début de siècle, penser ensemble religion et politique ? Et comment articuler, dans l’ordre humain, l’instance du spirituel et celle du profane ?
L’actualité la plus brûlante exige que, sur ces questions, l’Occident sécularisé et « désenchanté » renouvelle ses concepts. Et c’est ce qui fait l’objet de cet ouvrage.
De la tradition – Ancien et Nouveau Testament, Coran, pensée médiévale – à la modernité – Machiavel, Locke, la philosophie des Droits de l’homme –, Jacques Rollet tente ainsi de préciser la relation complexe de la théologie et des affaires de la cité. En chemin, il rencontre, bien sûr, la problématique de l’humanisme démocratique, de l’autonomie de l’individu, du mal radical et de la postérité judéo-chrétienne. Il s’efforce également d’interroger l’islam et ses métamorphoses temporelles – qui ne laissent pas d’inquiéter ceux qui croient, à tort ou à raison, que la paix civile suppose l’absolue distinction du ciel et de la terre.


Armand Laferrère, « La Liberté des hommes. Lecture politique de la Bible », éd. O. Jacob, 2013, 304p.

Depuis quelques années, face à la montée des fondamentalismes, l’idée que la religion serait par excellence source de tyrannie et incitation à la violence semble prévaloir. Et la Bible, juive comme chrétienne, n’échappe pas aux attaques. Qu’enseigne-t-elle en profondeur sur les questions politiques fondamentales ? Pour Armand Laferrère, « les textes bibliques apportent des réponses au moins aussi riches, aussi subtiles et aussi réalistes que celles de toute la philosophie politique européenne ». Surtout, extraordinairement cohérente, la Bible a légué à l’humanité le principe selon lequel, du fait de la tendance de la nature humaine à faire le mal, tout pouvoir politique doit être limité. Loin d’être une source d’oppression, elle est, au contraire, un rempart contre toutes les tyrannies. Revenant aux sources historiques de ce qui a permis l’apparition d’une culture exaltant la liberté des individus et la protection des faibles, Armand Laferrère propose une véritable redécouverte de la Bible : ce n’est pas seulement un trésor spirituel, c’est aussi un bréviaire pour notre temps. Normalien, énarque, Armand Laferrère est membre du comité de rédaction de la revue Commentaire