Philo, idéologie & cinéma

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 

voir aussi la page spécifique « narratologie & cinéma »


DEKENS Olivier, « La philosophie sur grand écran : Manuel de cinéphilosophie », éd. Ellipses, 2007, 208p. 

Pourquoi projeter la philosophie sur grand écran ? La conviction qui commande l'écriture de ce manuel de cinéphilosophie est que les films, loin de se contenter d'illustrer le propos philosophique, offrent un accès à la réalité différent de celui que ménage la pensée, mais comparable à celui-ci par ses objets et par la spécificité de son médium. Il s'agit ici de faire fonctionner ensemble le dispositif intellectuel propre à La philosophie et l'effet cinématographique, en proposant, pour chacune des notions étudiées, une présentation synthétique, un texte et l'analyse d'un film, choisi pour la qualité du rapport tendu qu'il entretient avec le discours philosophique.


De SAINT MAURICE Thibaut, “Philosophie en séries”, éd. Ellipses, 2009, 171p.

Les grandes séries sont aujourd'hui les programmes les plus regardés de la télévision. Ce succès ne tient pas seulement à leur qualité de divertissement : il tient aussi au fait que ces séries mettent en scène les grandes questions de l'existence. Desperate Housewives pose le problème du bonheur, Prison Break, celui de la liberté, tandis que Dr House confronte au problème de la recherche de la vérité et 24 Heures Chrono conduit à se demander si tout est permis pour lutter contre des terroristes. Pourquoi alors ne pas prendre le temps de les regarder autrement ? Pourquoi ne pas prendre au sérieux ces œuvres de fiction et en faire le point de départ d'une réflexion philosophique ? Tel est le pari sur lequel repose Philosophie en séries. Chaque chapitre part de l'analyse d'une série, pose un problème philosophique et conduit à la lecture d'un ou plusieurs textes de philosophie plus ou moins classiques. Clair et pédagogique, ce livre relève le pari de faire se rencontrer la culture de masse et la philosophie à travers un dialogue permanent entre les personnages et les concepts philosophiques. Les amateurs de séries verront leurs héros préférés sous un nouvel angle tandis que les lycéens, les étudiants et tous ceux qui s'intéressent à la philosophie auront, avec ce livre, l'occasion de philosopher autrement. Professeur de philosophie en lycée, Thibaut de Saint Maurice assure aussi des cours de psychosociologie et de culture générale en BTS communication des entreprises.


POURRIOL O., “Cinéphilo”, Hachette, 2008, 405p.

Peut-on changer de vie sans y laisser sa peau ? Tel est le dilemme de Fight Club. Comment gagner en puissance et en joie sans détruire les autres ou le monde ? s'interrogeait Spinoza. Telle est la quête des X-Men. Et si un malin génie nous trompait, si rien n'était réel ? demandait Descartes. C'est l'hypothèse de Matrix. Faut-il craindre la passion ou y plonger corps et âme? American Beauty nous éclaire sur le coup de foudre. Ollivier Pourriol propose un voyage à bord de ces films cultes pour explorer les plus belles questions de la philosophie. Clair et pédagogique, Cinéphilo se promène entre images et concepts pour nous rendre sensible la philosophie. A partir du débat entre Descartes et Spinoza sur la liberté, c'est toute l'histoire de la philosophie qui prend vie, accessible et passionnante, sous les traits de Brad Pitt, Tom Cruise. Emmanuelle Béart ou Keanu Reeves. Le cinéma peut-il aider la philosophie à tenir ses promesses d'universalité? La pensée de masse peut-elle introduire à la pensée tout court? C'est le pari de ce livre. Grâce aux films, nous faire sentir et expérimenter les idées éternelles...


SCHILLING Eric, « Socrate chez Mickey », éd. Michalon, 1997, 160p.

Petit précis d’initiation à la philosophie à l’usage des amateurs de Disneyland Paris et de tous les autres. Un professeur de philosophie organise à sa manière une visite du parc de Disneyland. Concepts et attractions se mêlent pour permettre une approche simple et inédite des grandes questions philosophiques.



VEZINA Jean-François, « Se réaliser dans un monde d’images », éd. de l'Homme, 2004, 208p.

Vous est-il déjà arrivé d'être bouleversé par un livre ou un film ? Pourquoi certaines histoires semblent-elles venir à notre rencontre juste au bon moment? Nous avons tous connu cet instant magique: quand le scénario qui se déroule sur l'écran est en synchronie parfaite avec le film de notre vie. L'inconscient collectif se sert de la fiction pour nous offrir des repères qui s'avéreront essentiels dans notre évolution; que ce soit dans le domaine relationnel ou professionnel ou parce que nous nous interrogeons sur le sens de notre vie. Malheureusement, dans le monde d'images en accéléré où nous vivons, nous manquons souvent ces rendez-vous avec soi. L'auteur nous invite à regarder comment des films qui ont ému le grand public soutiennent le processus d'individuation de chacun d'entre nous par le biais de leurs intrigues et de leurs personnages. En nous offrant de faire notre filmographie personnelle et au moyen d'une analyse originale, il nous propose d'utiliser ces récits pour écrire notre propre histoire avec davantage de conscience et de créativité. La rencontre avec des œuvres qui nous marquent et qui transforment notre vie ne relève peut-être pas tout à fait du hasard ...


WINCKLER Martin, « Les miroirs de la vie », éd. Le Passage, 2001, 335p.

En marge de ses activités de médecin et de romancier, Martin Winckler nourrit une véritable passion pour la fiction télévisée, genre plébiscité par le public mais encore mal connu et dédaigné par la critique. « Les miroirs de la vie », consacré aux séries télévisées américaines, passe en revue plus de trente séries dramatiques des vingt dernières années, devenues pour certaines d'immenses succès populaires en France. Il décrit les différents genres - séries policières, judiciaires, médicales, fantastiques et réalistes - et analyse dans le détail les oeuvres les plus représentatives : Urgences, Ally McBeal, New York Police Blues, Buffy contre les Vampires, X-Files, Star Trek, Le Caméléon, etc. Il insiste sur le fait que, loin de n'être que des " objets de consommation ", les séries dramatiques contemporaines, par leurs thèmes et leur construction, constituent de véritables miroirs de la société américaine et que les meilleures d'entre elles sont des fictions de grande qualité, dignes des meilleurs films et des meilleurs romans.


WINCKLER Martin, « Les miroirs obscurs. Grandes séries américaines d’aujourd’hui », éd. Au Diable Vauvert, 2005, 462p.

Sombres et incisives, impitoyables dans leur analyse de la société, plébiscitées par les spectateurs mais mésestimées par la critique, les séries télévisées sont riches de qualités artistiques indéniables. Destinées au public adolescent (Buffy, Angel, Smallville, Roswell) ou à des spectateurs plus adultes (Six Feet Under, Les Soprano), elles font désormais appel aux techniques visuelles les plus high-tech (Alias, 24 heures chrono) et à des scénarios d'une grande sophistication (Boomtown, New York Section Criminelle). Cruelles et percutantes (Oz, The Shield) ou douces-amères (Dead Like me), hyperréalistes (Les Experts, Without a Trace) ou décalées (Twin Peaks, Carnivàle), qu'elles puisent dans la SF (The X-Files, Deep Space Nine, Babylon 5) ou dans la réalité contemporaine (À la maison Blanche, Cold Case), les œuvres décryptées dans ce livre sont les miroirs obscurs de la société américaine.


BOUTET Marjolaine, CHALVIN Marc, « Les Séries télé pour les nuls », éd. First, 2009, 348p.


Petit, vous avez adoré Steve McQueen dans Au nom de la loi et le générique de Starsky et Hutch vous met toujours en transe ? Vous êtes fan des Soprano, de Buffy, des Experts, des Desperate Housewives, de Nip/Tuck et vous n'en loupez pas un épisode ? Vous êtes parent(s) et vous vous demandez pourquoi vos enfants sont scotchés devant l'écran à regarder telle(s) série(s) télé ? Judiciaires, médicales, drôles, fantastiques, osées, noires, décalées, futuristes ou familiales... Créatives, variées, souvent hautes en couleur, les séries télévisées, miroirs de nos sociétés, sont désormais devenues un genre à part entière, et ce depuis de nombreuses années. Pourquoi y a-t-il un tel engouement pour certaines séries et pourquoi sont-elles reconnues aujourd'hui ? Qui les écrit, qui les filme, qui y tient les premiers et seconds rôles ? Qui les commande et qui les achète ? De quels sujets traitent-elles et pourquoi? Comment ont-elles évolué ? Quels sont les chefs-d'oeuvre du genre ? Quels sont les acteurs et créateurs à connaître absolument ? Et par où commencer ? Cet ouvrage de référence a pour but de décrypter les séries télévisées, d'en offrir un panorama par genres et par époques, ainsi qu'une perspective historique, technique et critique. Historienne, Marjolaine Boutet enseigne à l'université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et à l'université de Picardie-Jules Verne (Amiens). Spécialiste reconnue des séries télévisées, elle donne des conférences dans le monde entier et intervient sur ce sujet dans les médias.


ESQUENAZI Jean-Pierre, « Mythologie des séries télévisées », éd. Le Cavalier bleu, 2009, 96p. 


Faisant fi de tout jugement formaté par l'intelligentsia, les téléspectateurs du XXIe s. se sont emparés du phénomène "séries télévisées". Comment expliquer ce goût si prononcé, quasi addictif, pour les séries ? Faut-il y lire, à la suite de ce que provoquent d'autres arts populaires comme la bande dessinée ou le polar, une envie de communiquer à l'unisson et de laisser entrer tes héros des temps modernes dans l'intimité de notre quotidien ?


COLONNA Vincent, « L'Art ses séries télé », éd. Payot, 2010, 374p.


Pourquoi sommes-nous incapables de créer l’équivalent de séries télé comme Dr House, Desperate Housewives, Dexter, The West Wing, The Wire, Prison Break, Malcolm, Lost, ou In Treatement ? La série télé est l’un des phénomènes culturels majeurs de ces dix dernières années. Jamais la diffusion de ces séries sur les chaînes de télévision, leur écho dans la presse et les médias n’avait occupé tant de place. Pourtant, au pays de la cinéphilie, la grande majorité des séries populaires sont américaines. Les créateurs français échouent à créer de grandes séries populaires de qualité. Comment cela est-il possible ? Quel malheureux concours de circonstances, quelles lacunes pourraient l’expliquer ? Cet essai dévoile les secrets des grandes séries américaines. Des secrets qui se trouvent de façon inattendue dans la vieille réflexion sur le récit et ses émotions qui existe en Europe depuis Aristote mais qui a été discréditée par les avant-gardes artistiques et les théories formalistes de l’art depuis Flaubert. Une tradition à laquelle on doit pourtant l’Odyssée, le Roman de Renard, le Quichotte, Roméo et Juliette, La Nouvelle Héloïse, Werther, La Comédie Humaine, Mme Bovary, Guerre et paix, Le Déjeuner sur l’herbe et nos meilleurs cinéastes. La puissance de raconter propre aux Américains ne serait donc que la préservation d’un héritage européen oublié et méprisé en Europe : l’art du « récit canonique ». Démonstration à l’appui. Cet essai propose de formuler les « règles » que les grands créateurs américains ont appliquées par tradition, cette tradition de l’art du récit que nous avons négligée, de lier ces règles à quelques principes anciens, puis de trouver les concepts modernes qui les étayent et les rajeunissent. Il y a beaucoup d’ouvrages (excellents et mauvais) pour comprendre la fabrication des grands films, il n’en existait pas pour celle des séries télé. Simples amateurs, indifférents, fans ou lettrés, tous sont invités à pénétrer de l’intérieur ce phénomène culturel majeur, afin de découvrir comment se pense une série télé, d’où vient le bonheur qu’elle procure, les émotions et les croyances qu’elle colporte.


BUXTON David, « LES SÉRIES TÉLÉVISÉES. Forme, idéologie et mode de production », L’Harmattan, 2010, 158p.


Jamais les séries américaines n'ont été aussi présentes sur les chaînes du monde entier. Ici, la série de télévision est étudiée comme forme marchande, depuis ses origines jusqu'à aujourd'hui, par l'analyse de sa forme et son mode de production ; puis comme forme idéologique. Trois séries américaines (X-Files, Les experts, 24 heures chrono) font l'objet d'une analyse approfondie.




NOGUEZ Dominique, « Cinéma & … », éd. Paris expérimental, 2010,

Sont abordés ici les rapports du cinéma avec les arts, disciplines, contenus, etc. qui le nourrissent ou qu'il nourrit. Dans ces comparutions, l'un des termes a priorité sur les autres, comme un astre l'emporte sur ses satellites. Le cinéma est ici l'astre, parce qu'il est par nature central et satellisant : plus qu'aucun autre art, il est épris de rapprochements, de flirts, de fusions. Il est aussi capable du mouvement inverse. Faisant le vide autour de lui, il peut se tourner vers lui-même, à la recherche de son essence. C'est le thème du dernier chapitre : après le cinéma avec, le cinéma sans.
1 Cinéma & Théorie - 2 Cinéma & Philosophie - 3 Cinéma & Musique - 4 Cinéma & Peinture - 5 Cinéma & Photo - 6 Cinéma & Ville - 7 Cinéma & Paysage - 8 Cinéma & Baisers - 9 Cinéma & Tolérance - 10 Cinéma & Amateurs - 11 Cinéma & Comique - 12 Cinéma &... Rien.


DURING Elie, « Faux raccords », éd. Actes Sud, 2010, 128p.


La « cinéphilosophie » se décline aujourd’hui de bien des manières. Trop souvent le cinéma, la télévision ou l’art vidéo s’y trouvent convoqués pour illustrer des philosophèmes scolaires ou audacieux qu’on aurait pu aussi bien formuler sans eux. Nous reprendrions volontiers ici à notre compte le mot de Bergson : ce qui a le plus manqué à la philosophie, c’est la précision. D’où le double souci qui oriente ces exercices de cinétopographie, ou de cinétopologie : à partir de quelques œuvres choisies pour leur caractère emblématique (Matrix, 24h) ou inactuel (Vertigo), extraire des formes spatio-temporelles singulières, susceptibles de donner lieu à un travail d’ajustage philosophique qui taille réellement « sur mesure » …



RAMONET Ignacio, « Propagandes silencieuses. Masses, télévision, cinéma », Folio, 2002, 258p.


A l'heure d'Internet et de la révolution numérique, la question que se posent les citoyens n'est plus : « Sommes-nous manipulés ? », mais « Comment sommes-nous mentalement influencés, contrôlés, conditionnés ? » Ignacio Ramonet, grâce à de nombreux exemples puisés dans les univers cinématographique et télévisuel, montre les manières dont se fabrique l'idéologie, dont se construit cette silencieuse propagande qui vise à domestiquer les esprits, à violer les cerveaux et à intoxiquer les cœurs. Il met au jour les mécanismes et les procédés de l'endoctrinement contemporain. Comment, sans que nous nous en apercevions, les nouveaux hypnotiseurs entrent par effraction dans notre pensée et y greffent des idées qui ne sont pas les nôtres : spots publicitaires, films catastrophes, séries policières, comédies, scènes de guerre et de violence... toutes ces images laissent des traces subliminales dont l'influence, à la longue, finit par fortement déterminer nos comportements. Et par réduire notre liberté. Que les Etats-Unis produisent environ 5% de la production cinématographique mondiale et récoltent 50% des recettes dans le monde ne peut qu'inviter à s'interroger sur la perméabilité des marchés télévisuels et cinématographiques, l'uniformisation et l'américanisation des esprits. Ce que fait Ignacio Ramonet dans cet essai dont le titre se passe de commentaire. La distraction peut se faire aliénation, crétinisation, abrutissement, décérébration collective et, plus que cela, manipulation des esprits. Jamais la domination de l'imaginaire n'avait été si loin. Tirer la sonnette d'alarme ne peut nuire au débat actuel sur le cinéma et la télévision.


THIELLEMENT Pacôme, « Les Mêmes Yeux que Lost », Editions Léo Scheer, 2011, 120p.


La fiction sait ce que la réalité ne fait que sentir. L’Occident a répandu ses ténèbres sur le reste de la Terre. Et la série Lost ne se contente pas d’en dresser le portrait le plus complet ; elle met également en scène la quête d’un nouveau pôle d’orientation, qui passe par la compréhension de nos conditionnements et déterminations, l’interprétation symbolique unificatrice et la naissance d’un regard parfait qui intègre et dépasse tous les conflits. Dans cet essai, l’auteur démontre que Lost, à mi-chemin du projet tout public et de la narration complexe, en dépassant le clivage historiquement connu du grand récit mythique et de la fiction d’avant-garde, ouvre de plain-pied l’art du XXIe s. Sont mis à contribution, entre autres, Sohrawardî, René Guénon, Henry James, René Daumal et Twin Peaks pour produire le ta’wîl de Lost : une exégèse qui soit également un exil de notre prison occidentale.



POURRIOL Ollivier, « Vertiges du désir. Comprendre le désir par le cinéma », éd. Nil, 2011, 252p.


Fidèle à sa méthode consistant à faire dialoguer philosophie et cinéma, Ollivier Pourriol dévoile les grandes théories du désir à l'oeuvre dans des films aussi variés que Le Mépris, Kingdom of Heaven, Heat, Beau Travail, Casino, Eyes wide shut, Eros, THX 1138, Blow Up ou Toy Story. Fruit des conférences Studiophilo - où la philosophie est expliquée par le cinéma, et le cinéma par la philosophie - ce livre nous fait comprendre ce qu'est le désir, tout en nous ouvrant les yeux sur certaines scènes célèbres du cinéma : Sartre nous éclaire sur les fesses de Brigitte Bardot dans Le Mépris, Hegel sur la lutte à mort entre Al Pacino et Robert de Niro dans Heat, Girard sur le désir mimétique dont sont victimes les jouets de Toy Story, Deleuze sur l'électricité sexuelle de Sharon Stone dans Casino, Platon sur les vertiges de l'amour dans Les ailes du désir. Un livre précis, ludique et accessible qui unit cinéma et philosophie dans leur désir commun : désirer toujours plus, et toujours mieux.


CERISUELO Marc et DURING Elie (dir), « Cinéphilosophie » dans la revue Critique, éd. Minuit, n° 692-693, 2005, 160p.


Les philosophes vont au cinéma, comme tout le monde. Il leur arrive d'en parler, d'y puiser des illustrations pour leurs thèmes favoris, plus rarement d'en faire quelque chose. Les critiques de cinéma se méfient d'ailleurs instinctivement : la frappe du concept, réglé par la norme du vrai, ne fait pas toujours bon ménage avec ces images mouvantes dont on s'est plu à souligner la parenté avec le " ballet des ombres vaines " projeté sur les murs de la caverne platonicienne. Le cinéma et la philosophie en frères ennemis, c'est une vieille histoire. Heureusement, il y a autre chose. Le cinéma invente des manières de sentir et de penser, mais aussi, peut-être, une sorte de court-circuit spécial entre l'expérience esthétique et la théorie. De la cinéphilie à la philosophie, donc, quelque chose passe. D'où ce numéro spécial consacré à quelques "cinéphilosophes" : Gilles Deleuze, Stanley Cavell, Jacques Rancière, Alain Badiou, mais aussi Serge Daney, Orson Welles, Louis Skorecki, Jean-Luc Godard… Il y sera question, par exemple, des rapports parfois conflictuels de l'exercice critique avec la théorie, de ce que c'est qu'un " mauvais film ", de la science-fiction comme mode de pensée, de l'essence supposée du cinéma, de ses rapports avec la morale, et bien entendu de ce mal étrange, que certains disent incurable : la cinéphilie.


Présentation

Alain Badiou : Du cinéma comme emblème démocratique

Pedro Cordoba : Tristana ou la pulsion de la liberté

Jérôme Cornette : Orson Welles cinéaste de la vie moderne
Youssef Ishaghpour, Orson Welles cinéaste. Une caméra visible

Patrizia Lombardo : Jim Jarmusch " philosophe de la composition "
Jim Jarmusch, Ghost Dog : the Way of the Samurai

Marc Cerisuelo : Cette espèce de chose cinéphilie (France - USA et retour)
Antoine de Baecque, La Cinéphilie. Invention d'un regard, histoire d'une culture (1944-1968)

Érik Bullot : L'impératif du présent
Serge Daney, La Maison cinéma et le monde (vol. 1 et 2)

Patrice Blouin : Louis Skorecki ou le cinéphile contrarié
Louis Skorecki, Les Violons ont toujours raison
Raoul Walsh et moi

Sandra Laugier : Qu'est-ce que le réalisme ? Cavell, la philosophie, le cinéma
Stanley Cavell, Le cinéma nous rend-il meilleurs ?
La Projection du monde

Jean-François Mattéi : Cinéma et philosophie
Dominique Chateau, Cinéma et Philosophie

Dork Zabunyan : " Grands films " et " mauvais films " selon Deleuze

Michèle Cohen-Halimi : Jean Pierre Faye - Monteur
Jean Pierre Faye, Journal du voyage absolu. Jeux et enjeux du Grand Danger

Entretien avec Jacques Rancière : L'affect indécis
Propos recueillis par Patrice Blouin, Élie During et Dork Zabunyan


DOMENACH Elise, « Stanley Cavell, le cinéma et le scepticisme », PUF, 2011, 176p.

Dans les œuvres d’art nous trouvons exprimés nos difficultés à être les auteurs de nos vies et de nos mots, notre sentiment de séparation des autres et du monde : « notre scepticisme ordinaire » (Cavell). Mais l’expérience des œuvres nous offre aussi de dépasser notre sentiment d’isolement, d’exprimer nos goûts et de tester les limites de nos accords. En 1963, vingt ans avant les célèbres cours de Deleuze sur le cinéma à Vincennes, Stanley Cavell (1926- ) proposait aux étudiants de Harvard de chercher dans les films une éducation. En repartant de la signification et de l’importance des œuvres pour nous, il jetait les bases d’une « esthétique ordinaire » qui travaille à reconnaître notre scepticisme vécu. Sa réinterprétation de l’un des plus vieux problèmes philosophiques implique de lire et d’interpréter des œuvres d’art modernistes, des films hollywoodiens ou avant-gardistes qui nous apprennent à ressaisir nos liens ordinaires avec le monde et les autres. Dans ses premiers essais sur la musique, la peinture et le théâtre (réunis dans Dire et vouloir dire) et dans son livre sur Walden de Thoreau (Sens de Walden), Cavell élabore de « nouvelles catégories critiques » (signification-importance, modernisme, médium, projection) pour penser la capacité du cinéma à exprimer notre scepticisme et nous apprendre à le domestiquer (La Projection du monde). Dans ces trois livres, écrits entre 1958 et 1972, chemine davantage qu’une philosophie du cinéma : la « promesse » d’une éducation par le cinéma, d’une philosophie transformée par le cinéma.


BELLETANTE Joseph, « Séries et politique. Quand la fiction contribue à l'opinion », L’Harmattan, 2011, 268p.

Les séries américaines plongent les publics dans des univers médiatiques qui déforment la démocratie réelle et qui font l'éloge de héros abandonnés, de personnages en crise, ballottés au gré de conflits psychologiques ou physiques que leur impose leur quotidien précaire. Les spectateurs s'exposent dès lors aux messages explicites et implicites contenus dans ces récits. Comment la fiction contribue-t-elle alors à façonner l'opinion ?


« cinéma & philosophie » dans la revue « Philosopher. La revue de l’enseignement de la philosophie au Québec », n°26, mars 2013

http://lanapac.org/la-revue-philosopher/

Au cours du dernier siècle, le cinéma est devenu le type de production artistique le plus représentatif de notre époque. Ses références ont largement contribué à notre imaginaire collectif, que ce soit par l’entremise d’un cinéma populaire ou plus recherché, innovateur et plutôt intellectuel. Dans le prochain numéro, nous vous demandons de réfléchir sur le cinéma proprement dit, mais aussi sur son impact dans l’univers philosophique et sur l’usage que nous pouvons en faire en classe comme enseignants de philosophie.


Jean Lods et Waltraud Verlaguet, « Cinéma et Théologie », Charleston, éd. Pro-fil, 2010, 227 p. : http://www.pro-fil-online.fr/#/publications/3883754


William D. Romanowski, « Reforming Hollywood. How American Protestants Fought for Freedom at the Movies », Oxford University Press, 2012, 336p.

Hollywood and Christianity often seem to be at war. Indeed, there is a long list of movies that have attracted religious condemnation, from Gone with the Wind with its notorious "damn," to The Life of Brian and The Last Temptation of Christ. But the reality, writes William Romanowski, has been far more complicated--and remarkable. In Reforming Hollywood, Romanowski, a leading historian of popular culture, explores the long and varied efforts of Protestants to influence the film industry. He shows how a broad spectrum of religious forces have played a role in Hollywood, from Presbyterians and Episcopalians to fundamentalists and evangelicals. Drawing on personal interviews and previously untouched sources, he describes how mainline church leaders lobbied filmmakers to promote the nation's moral health and, perhaps surprisingly, how they have by and large opposed government censorship, preferring instead self-regulation by both the industry and individual conscience. "It is this human choice," noted one Protestant leader, "that is the basis of our religion." Tensions with Catholics, too, have loomed large--many Protestant clergy feared the influence of the Legion of Decency more than Hollywood's corrupting power. Romanowski shows that the rise of the evangelical movement in the 1970s radically altered the picture, in contradictory ways. Even as born-again clergy denounced "Hollywood elites," major studios noted the emergence of a lucrative evangelical market. 20th Century-Fox formed FoxFaith to go after the "Passion dollar," and Disney took on evangelical Philip Anschutz as a partner to bring The Chronicles of Narnia to the big screen. William Romanowski is an award-winning commentator on the intersection of religion and popular culture. Reforming Hollywood is his most revealing, provocative, and groundbreaking work on this vital area of American society.


DELEUZE Gilles, « Cinéma, tome 1. L'Image-mouvement », éd. de Minuit, 1968, 322p.

Cette étude n'est pas une histoire du cinéma, mais un essai de classification des images et des signes tels qu'ils apparaissent au cinéma. On considère ici un premier type d'image, l'image-mouvement, avec ses variétés principales, image-perception, image-affection, image-action, et les signes (non linguistiques) qui les caractérisent. Tantôt la lumière entre en lutte avec les ténèbres, tantôt elle développe son rapport avec le blanc. Les qualités et les puissances tantôt s'expriment sur des visages, tantôt s'exposent dans des " espaces quelconques ", tantôt révèlent des mondes originaires, tantôt s'actualisent dans des milieux supposés réels. Les grands auteurs de cinéma inventent et composent des images et des signes, chacun à sa manière. Ils ne sont pas seulement confrontables à des peintres, des architectes, des musiciens mais à des penseurs. Il ne suffit pas de se plaindre ou de se féliciter de l'invasion de la pensée par l'audio-visuel ; il faut montrer comment la pensée opère avec les signes optiques et sonores de l'image-mouvement, et aussi d'une image-temps plus profonde, pour produire parfois de grandes oeuvres.


CHEVALLIER Ph., DE BAECQUE A. (dir), « Dictionnaire de la pensée au cinéma », PUF, 2012, 768p.

Faisant oeuvre pédagogique, le dictionnaire espère aider le lecteur à s'approprier une notion, à se faire une idée claire d un problème (« l'espace au cinéma », « le montage », « le visage », « le miracle », etc.), à entrer dans l'oeuvre d un penseur (André Bazin, Gilles Deleuze, Slavoj Zizek, etc.). Les entrées traditionnelles de ce genre de dictionnaire (auteurs/ oeuvres/concepts) ont été complétées par quelques silhouettes essentielles (« Bardot », « Bogart », « Charlot », « Désir », etc.) afin dehonorer tout ce que le cinéma suscite également de mythes, rêves, figures, émotions. Pour rythmer ce parcours, un nombre important d'entrées a été consacré à des films, afin de montrer cette pensée du cinéma en acte : comment telle oeuvre nous donne-t-elle à penser ?  Enfin, la pensée du cinéma n'étant pas une discipline aux contours bien définis, le dictionnaire s'efforce de donner une présentation raisonnée de ce qui parfois se cherche encore, se dit sous formes d essais ou d'intuitions en particulier du côté de la critique cinéma et de la cinéphilie. Ceci assure au dictionnaire une grande variété d'articles qui ont chacun un style propre, en fonction de leur objet.


MARCHESSAULT Guy, « La foi chrétienne et le divertissement médiatique: Essai de théologie pratique », éd. PUL, 2008, 390p.

Comment concilier l'exigence du " spectacle médiatique " avec la nature hautement intérieure de l'expérience religieuse ? Peut-on imaginer la présence de dimensions spirituelles dans une ambiance purement ludique ? Sous le couvert du jeu et du divertissement, serait-ce pensable que l'on se retrouve face à face avec des vécus médiatiques qui ouvrent les humains à des potentialités " illimitées ", vers des perspectives spirituelles ? Dans cet ouvrage unique en son genre, l'auteur commence par esquisser un bref historique des tensions entre le christianisme et le divertissement médiatique. Il interroge ensuite la capacité du jeu à devenir porteur de signification pour les récepteurs médiatiques que nous sommes. Il aborde le jeu et le divertissement en se laissant guider par des penseurs tout à fait " sérieux " : un historien, un cinéaste, un philosophe de la communication, un sociologue de la culture, un spécialiste du marketing, un philosophe du ludique, des sociologues des communications, un critique marxiste et quelques anthropologues qui ont poussé la réflexion sur le jeu et le plaisir, tous des penseurs appelés par les soins de l'auteur à une sorte de dialogue éclairant. La dernière partie du livre entend tirer les conséquences de ces réflexions en ce qui concerne plus directement la foi chrétienne. Elle dégage un langage commun aux médias et au christianisme, soit la narrativité, et fait ressortir les implications spirituelles, éthiques et esthétiques qui en découlent, pour un témoignage de foi chrétienne inculturé dans le monde médiatique actuel.



LE BRET Alexia, MORI Serge, « Se raconter à domicile. Approche narrative de la résilience », L’Harmattan, 2013, 86p.

Cet ouvrage est consacré à la narration dans sa fonction libératrice, dans sa fonction de résilience. Les auteurs postulent que le simple fait de parler nous réconcilie, nous inscrit dans une autre histoire. Les auteurs nous font profiter de leur expérience et partagent des éléments de réflexion et de compréhension concernant la pratique clinique à domicile.


SERCEAU Daniel, « 12 vertus pour l’analyse filmique », éd. L’Harmattan, 2013, 258p.

En matière d'analyse filmique, les oeuvres qui comptent se distinguent par leur extrême rigueur et nous obligent à une grande précision de pensée. Cet ouvrage élabore douze principes, dits "vertueux" qui permettent d'en rendre compte. Ils ne proposent pas une méthode qu'il suffirait d'appliquer mécaniquement, mais un instrument de validation des énoncés à partir d'une observation scrupuleuse des images et ses sons.


JULLIER Laurent, LABORDE Barbara, « Grey's Anatomy. Du coeur au care », PUF, 2012, 160p. 

Grey’s anatomy, la série télévisée la plus regardée en France en 2010, n’est pas seulement une histoire de chirurgiens amoureux : c’est une invitation à se soucier d’autrui. Grey’s Anatomy vise à nous mettre sur la voie de la « vie bonne ». Comment ? En nous encourageant à nous soucier d’autrui. C’est pourquoi, sans doute, le Times a classé sa créatrice, Shonda Rhimes, parmi les « cent hommes et femmes dont le talent ou l’exemple moral transforme le monde » : symptôme de son temps, Grey’s Anatomy se présente aussi comme un remède. Ce livre analyse les procédés visuels, musicaux et scénaristiques qui sont déployés saison après saison pour nous convaincre du bien-fondé éthique des partis pris de la série.

Table des matières

Prologue. Une fiction votive

Chapitre 1. Tout ce qui t’arrive me concerne
Les éthiques du care : un survol
Une anthropologie de la vulnérabilité

Chapitre 2. Le souci des autres est-il genré ?
Sympathy for the Devil
À la recherche de la superwoman
Hommes-kangourous et hommes-sandwichs

Chapitre 3. Le fond de la forme
Life is beautiful
Scénographies : la mise en avant de l’arrière-plan
« Quels conseils lui donneriez-vous pour l’aider ? »

Chapitre 4. Comment faire durer une série ?
L’enfant, agent de la variation
Une féminisation du care
Changer un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout

Épilogue. All you need is love


JULLIER L., « Analyser un film: De l'émotion à l'interprétation », éd. Flammarion Champs Arts, 2012, 432p.

Analyser un film, c’est avant tout s’interroger sur l’origine de nos émotions. Comment un simple film peut-il réussir à nous parler, à nous bouleverser, à changer l’image que nous avons de nous-mêmes, à nous persuader qu’il dit des choses vraies sur le monde qui nous entoure ? Pour répondre à ces questions, Laurent Jullier propose trois types de lectures filmiques : 1) l’analyse typologique : quel genre d’histoire racontent les films ? 2) l’analyse formelle : quel arsenal technique et symbolique déploient-ils ? 3) l’analyse conceptuelle : quelles interprétations permettent des disciplines comme la sémiologie, l’esthétique, les Gender et les Cultural Studies, l’anthropologie, la psychanalyse, la narratologie, la poétique historique… ? Sans distinction d’époque, de prestige ou de genre, Laurent Jullier convoque un grand nombre de films du patrimoine mondial et s’adresse à la fois aux étudiants, aux enseignants et à tous les cinéphiles.

HATCHUEL Sarah, « Lost. Fiction vitale », PUF, 2013, 152p.

Lost n’est pas seulement l'histoire d'un avion qui s'écrase sur une île (pas si) déserte. Phénomènes surnaturels, retours dans le passé, bonds dans l'avenir, voyages dans le temps : fresque épique et tragique de 121 épisodes, Lost nous fait vivre la désorientation de ses personnages, met au défi notre compréhension et invite aux visionnages répétés et à l'interprétation en continu. Elle pense notre rapport à autrui, au temps, à la vérité, à la croyance et à la fiction. Cet ouvrage explore comment la série réconcilie postmodernisme et sincérité, distance critique et émotion pure, visions du monde multiples et expérience universelle de vie et de mort. Série de coïncidences, de miracles et de retrouvailles, fiction vitale qui relie et se relit, Lost a tout simplement révolutionné la construction narrative télévisuelle.


Dekens Olivier, « La philosophie sur grand écran », éd. Ellipses, 2013, 256p.

Pourquoi projeter la philosophie sur grand écran ? Les films, loin de se contenter d’illustrer le propos philosophique, offrent un accès à la réalité différent de celui que ménage la pensée, mais comparable à celui-ci par ses objets et par la spécificité de son médium. Il s’agit ici de faire fonctionner ensemble le dispositif intellectuel propre à la philosophie et l’effet cinématographique, en proposant, pour chacune des notions étudiées, une présentation synthétique, un texte et l’analyse d’un film, choisi pour la richesse du rapport qu’il entretient avec le discours philosophique

Analyse de films comme compétence :

Analyse_film-compétence-Grignoux.pdf proposée par Les Grignoux