Philo & Histoire

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 


GAUTIER Jean-François, « Le sens de l’Histoire, Une histoire du messianisme en politique », éd. Ellipses, 2013, 240p.

Les hommes se sont efforcés très tôt de donner un sens à l’écoulement du temps. D’un ordre du monde surgi du Chaos aux volontés de la divine Providence, ils ont notamment cherché dans une lecture religieuse les réponses à leurs questions et à leurs angoisses. L’auteur conduit ainsi une enquête passionnante à travers les représentations religieuses, philosophiques ou idéologiques des trois derniers millénaires.


MEYER Michel (ULB), « Qu'est-ce que l'Histoire ? Progrès ou déclin ? », PUF, 2013, 112p. 

Comment rendre compte de l’Histoire qui s’accélère, sans finalité précise, mais avec une logique implacable ? Il s’agit de penser l’Histoire sans lui assigner une finalité quelconque, comme on le fait depuis Hegel et Marx. La notion de problèmes à résoudre par et dans chaque société est cruciale. La temporalité se laisse-t-elle lire à partir de l’Histoire, ou est-ce l’inverse ? En réalité, c’est la métaphorisation des vieilles réponses en énigmes qui donne la clé de l’historicité. On analysera les grandes théories de l’histoire, de Hegel, de Marx, de Toynbee, de Spengler notamment, avant d’examiner ce qu’il en est de l’Europe d’aujourd’hui.


LOWITH Karl, « Histoire et salut : Les Présupposés théologiques de la philosophie de l'histoire », éd. Gallimard, 2002, 285p. (Bibliothèque de philosophie)

Karl Löwith a écrit Histoire et Salut, son livre majeur, à la fin des années 1940, alors qu'il était réfugié aux Etats-Unis. L'ouvrage a d'abord paru en anglais, en 1949. Sa version allemande définitive date de 1953. Il s'agissait alors de comprendre, dans le climat de la catastrophe allemande, venant après la révolution russe, les chemins qui avaient pu conduire à ces cataclysmes. La responsabilité fondamentale en incombe, pour Löwith, aux philosophies de l'histoire. Si celles-ci se sont développées au XIXe siècle, elles possèdent des racines bien plus anciennes. L'ouvrage entreprend d'en dégager les racines chrétiennes, par une analyse régressive qui conduit de Burckhardt et Marx aux Pères de l'Eglise, en passant par Bossuet et Joachim de Flore. Sa conclusion est devenue classique : " La philosophie de l'histoire provient de l'eschatologie du salut. " Elle est la transposition " sécularisée " d'une théologie. Löwith ne préconise pour autant aucun retour à une vision théologique des choses humaines. Ce sont les présupposés communs à la théologie et à la philosophie de l'histoire qu'il soumet à un examen critique. L'une comme l'autre, montre-t-il, sont irrévocablement révolues. C'est à une interrogation des fondements métaphysiques inaperçus de la rationalité occidentale qu'il en appelle. Le lecteur français dispose désormais, avec cette traduction, d'une des contributions essentielles au débat sur la sécularisation. De Karl Löwith, on peut également lire en français, aux Editions Gallimard, De Hegel à Nietzsche (" Bibliothèque de Philosophie ", 1969).

ATTIAS J-Chr., GISEL P., KAENNEL L. (éd.), « Messianismes. Variations sur une figure juive », éd. Labor & Fides, 2000





Articles Histoire et Messianisme dans l’Encyclopédie du Protestantisme, PUF / Labor & Fides





HEGEL G.W.F., « La raison dans l'histoire : Introduction aux Leçons sur la philosophie de l'histoire du monde », rééd. Seuil Points, 2011, 248p.

La Raison dans l'histoire est le titre que l'on a donné à l'introduction des leçons de Hegel sur la philosophie de l'histoire du monde. Il manquait pour ce texte important une traduction claire et fidèle. C'est ce à quoi s'emploie Laurent Gallois, sans rien céder sur l'exigence philosophique. Selon Hegel, c'est dans l'histoire du monde que la liberté et l'esprit se réalisent, sous la forme de l'instauration d'un Etat de droit et à travers les oeuvres de la culture, de l'art et de la religion. Il y a de la raison dans l'histoire et il appartient au philosophe de la révéler. La raison domine le monde ; elle ne lui est pas extérieure ou étrangère ; elle ne relève pas seulement de l'abstrait et du théorique : elle est la matière même de l'histoire du monde. Et c'est à la philosophie que revient la charge de dire et de penser cette histoire.


HEGEL G.W.F., « L'esprit du christianisme et son destin précédé de L'esprit du judaïsme », Librairie Vrin, 2003, 253p.

"Jésus ne combattit pas seulement une partie du destin juif, parce qu'il n'était embarrassé par aucune autre partie de celui-ci : il s'opposa plutôt au tout ; il y était donc lui-même supérieur, et il chercha à élever son peuple au-dessus de ce destin. Mais des hostilités comme celle qu'il chercha à surmonter ne peuvent être vaincues que par bravoure, et non pas être réconciliées par l'amour ; aussi sa tentative sublime de surmonter le tout du destin devait-elle échouer dans son peuple, et lui-même devait-il en être la victime. Parce que Jésus ne s'était battu d'aucun côté du destin, ce n'est pas dans son peuple que sa religion devait trouver un si grand écho parmi les hommes, parce que ce peuple possédait encore trop, mais bien dans le reste du monde, [parmi les hommes] qui n'avaient plus aucune part au destin, qui n'avaient absolument rien à défendre ou à affirmer"

ARON Raymond, « Introduction à la philosophie de l'histoire: Essai sur les limites de l'objectivité historique », rééd., éd. Gallimard Tel, 1991, 521p.

Raymond Aron s'oppose ici au rationalisme scientiste comme au positivisme : «il faut comprendre l'histoire pour penser la destinée humaine», donc la philosophie de l'histoire est une introduction à la philosophie ; «il n'y a pas de devenir humain sans une doctrine de l'homme», donc elle en est la conclusion.


ARON Raymond, « La Philosophie critique de l'histoire: Essai sur une théorie allemande de l'histoire », éd. Seuil / Points, 1970, 313p.

La philosophie moderne de l'histoire commence par le refus de l'hégélianisme : le philosophe ne se croit plus dépositaire des secrets de la providence et ne cherche plus à déterminer d'un coup la signification du devenir humain. Ainsi Raymond Aron montre-t-il comment Dilthey, Rickert, Simmel et Weber s'interrogent sur l'origine et la valeur (subjective ou objective) des formes de la science historique : si toutes les démarches de cette science sont solidaires d'une volonté et d'une situation, faut-il dès lors comprendre le passé en lui-même ou le rapporter au présent ? Cette théorie allemande de l'histoire fondée sur la relativité de la connaissance constitue la seule tentative véritable d'une critique de la Raison historique.


RICOEUR P., « Histoire et vérité », Seuil Points essais, 2001, 408p.

Est-il possible de comprendre l'histoire révolue et aussi de vivre - et, pour une autre part, de faire - l'histoire en cours, sans céder à l'esprit de système des " philosophes de l'histoire ", ni se livrer à l'irrationalité de la violence ou de l'absurde ? Quelle est alors la vérité du métier d'historien ? Et comment participer en vérité à la tâche de notre temps ? Tous les écrits de ce recueil débouchent sur ce carrefour d'interrogations. Ceux de la première partie, plus théoriques, sont inspirés par le métier de philosophe et d'historien de la philosophie, que pratique l'auteur. Dans 1a seconde partie, à travers des thèmes de civilisation et de culture (le travail, la violence, la parole, l'angoisse, la sexualité), Paul Ricœur s'interroge sur la manière dont la vérité advient dans l'activité concrète des hommes.


de CERTEAU Michel, « L’écriture de l’Histoire », Gallimard folio, 2002, 523p.

Michel de Certeau s'attache à caractériser ici les opérations qui règlent l'écriture de l'histoire : la fabrication d'un objet, l'organisation d'une durée, la mise en scène d'un récit.


Voir aussi  la page « A travers l’Histoire »