Quête de sens et du bonheur

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 


PIERRON Jean-Philippe, « Faut-il donner un sens à la vie ? », éd. Milan, 2009, 96p. (Boîte à outils philo)


« Faut-il donner un sens à sa vie ? » Cette question semble être le leitmotiv de notre époque ; elle est au coeur de nos préoccupations existentielles. Pourquoi tant d’insistance ? Pourquoi voulons-nous donner du sens à notre vie ? Est-ce le signe d’une modernité en perte de repères ? À cette question centrale, cette « Boîte à outils philo » apporte des réponses qui engagent toute notre existence ! À lire sans modération pour savoir enfin pourquoi nous tenons tant à donner un sens à notre vie !


VERBIST Maxim, « Prendre en main son destin. Transformer ses faiblesses en sagesses », éd. Odile Jacob, 2009

Celui qui est capable de regarder en face et de dépasser ses faiblesses de personnalité peut prétendre au bonheur d’exister. Illustrée d’exemples et fondée sur une synthèse de différents courants psychologiques et philosophiques, cette méthode originale offre des exercices de développement personnel qui vous aideront à prendre en main votre destin. Maxim Verbist est psychologue clinicien et psychothérapeute en thérapie cognitive et comportementale. Il est coordinateur d’un hôpital de jour à Namur et exerce aussi à Bruxelles.


BULHER Pierre, « La grâce première : prédestination et providence. Dossier de l'encyclopédie du protestantisme », Labor & Fides, 2000, 100p. (Entrées libre)


La foi chrétienne affirme qu'en toutes choses l'initiative gracieuse de Dieu est première. Les deux notions de prédestination et Providence ont pour but essentiel de marquer cette priorité de l'initiative divine. Même si elles sont antécédentes à la Réforme, elles prennent une dimension toute particulière chez Luther et Calvin. Aujourd'hui, elles ne sont plus des catégories qui vont de soi et elles se heurtent à trois types de contestations : ces notions ne sont-elles pas tout simplement synonymes de déterminisme ? Le salut s'adresse-t-il à tous ou est-il réservé à certains seulement ? Comment peut-on parler d'une Providence gracieuse de Dieu au vu d'un monde dominé par le mal ?


ANDRE Christophe, « Les États d'âme. Un apprentissage de la sérénité », éd. O. Jacob, 2009

Bonne humeur, paix intérieure, confiance, sérénité… Mais aussi cafard, inquiétude, nostalgie, agacement, désespoir… Mélange subtil d’émotions et de pensées, nos états d’âme sont le cœur battant de notre lien au monde. Toujours présents, toujours influents, ils accompagnent chaque moment de notre vie. Ce livre va nous aider à les comprendre et à les moduler. Savoir descendre en soi, accueillir ses états d’âme et les faire évoluer peut tout changer dans notre vie. Et nous guider alors vers un petit peu plus de bonheur, de sagesse et de sérénité.


HENRY Michel, « Incarnation. Une philosophie de la chair », éd. du Seuil, 2000

Elucider l'«incarnation», l'existence dans la chair, l'«être-chair », tel est le propos de ce livre. La chair n'est pas le corps. Car c'est la chair qui, s'éprouvant, se souffrant, se subissant et se supportant soi-même, jouissant de soi selon des impressions toujours renaissantes, est capable de sentir le corps qui lui est extérieur, de le toucher aussi bien que d'être touchée par lui. La chair seule nous permet en fin de compte de connaître le corps. Mais l'élucidation de la chair rencontre nécessairement l'affirmation fondamentale qu'on trouve dans le Prologue de l'Evangile de Jean : «Et le Verbe s'est fait chair.» Thèse invraisemblable, sur laquelle se joue pourtant le sort du christianisme à travers les âges. Elle affirme à la fois que la chair du Christ est semblable à la nôtre, que l'homme «est chair», que l'unité du Verbe et de la chair est possible et se réalise dans le Christ. Mais que doit être la chair pour être révélation ? Et que doit être la révélation pour s'accomplir comme chair ? Ce sont quelques-unes parmi les questions que Michel Henry aborde dans cette analyse de notre condition incarnée. Il prolonge et approfondit la méditation de la Vie qui faisait l'objet de ses précédents livres, en particulier de C'est moi la Vérité. Et c'est aussi une magnifique relecture critique de la tradition phénoménologique, de Husserl à Merleau-Ponty.


ALLARD Françoise, PERCY Françoise, « Vie intérieure, spiritualité. Dossier de l'élève 5e/6», De Boeck, 2010, (Regards croisés)

Le monde dans lequel nous vivons ne prête pas facilement à la vie intérieure ni à la spiritualité, pris que nous sommes par la vie quotidienne.

Chaque femme, chaque homme est pourtant porteur d'absolu, de désir et d'aspiration spirituelle.

Destiné aux élèves de 5e et 6e secondaire, ce dossier s'apparente à un chemin où se croisent psychologie, philosophie, art, croyances religieuses. Il invite à partir à la recherche de son intériorité et, pourquoi pas, de Dieu ...


ALLARD Françoise, CAPELLE Pascale, PERCY Françoise, « Parcours Pédagogiques 5e/6e Aimer et construire - Vie intérieure, spiritualité », De Boeck, 2010, (Regards croisés)

Outil pour le professeur, le guide pédagogique offre, pour chacun des deux dossiers de l'élève (Aimer et construire et Vie intérieure, spiritualité), plusieurs parcours méthodologiques possibles ainsi que quelques documents de référence.

Diversifiés en fonction des publics (enseignement général, technique ou professionnel), ces parcours suivent une logique de progression en mettant en œuvre l'acquisition progressive de compétences.

Les parcours sont proposés et ne doivent bien sûr pas empêcher le professeur d'en construire d'autres...



MEYER David et de BOURQUENEY Jean-Marie, « Le minimum humain. Réflexions juive et chrétienne sur les valeurs universelles et sur le lien social », éd. Lessius, 2010, 224p.


Lorsque Noé sortit de l'arche, Dieu lui donna les préceptes qui allaient permettre à l'humanité de prendre un nouveau départ. Selon la tradition juive, tandis que la Loi confiée à Moïse vaut pour le seul peuple de l'alliance, les sept préceptes reçus par Noé contiennent le minimum humain indispensable à la constitution du lien social dans les sociétés multiculturelles.

Comment la pensée chrétienne comprend-elle cette tension entre l'universel et le singulier ? N'a-t-elle pas succombé plus d'une fois à la séduction d'un universel centrifuge qui, de proche en proche, coloniserait tout l'espace ? Certes, l'Évangile est une "bonne nouvelle" plutôt qu'une Loi ; les Béatitudes suggèrent toutefois un art de vivre l'universel comme un don et comme une éthique de la responsabilité.

Le débat s'élargit finalement à l'islam, avec Farid EL ASRI, musulman, coordinateur du Centre interdisciplinaire d'études de l'islam dans le monde contemporain (CISMOC) et à l'humanisme laïque, avec Paul Danblon, humaniste laïque et journaliste à la RTBF (Radio télévision belge) pendant quarante, a qui l'on doit plusieurs émissions scientifiques et culturelles. Chacun des quatre partenaires présente sa manière propre de nouer des valeurs proposées comme universelles avec le message singulier qu'il désire faire entendre. Les points de rencontre ou d'écart ne sont pas toujours là où on pouvait les attendre.


GAGNEBIN Laurent, « L'athéisme nous interroge. Beauvoir, Camus, Gide et Sartre », Van Dieren éd., 2009, 412p. 

À travers les quatre ouvrages ici rassemblés, l’athéisme nous interroge. L’athéisme nous interroge et non prioritairement l’inverse, aimerions-nous aussitôt ajouter. Car c’est bien l’athéisme, les convictions qui l’animent, sa raison d’être, ce qui fonde sa légitimité, qui « nous » interroge. […] L’athéisme n’est pas seulement chez Gagnebin ce qui donne du grain à moudre à des théologiens en manque de stimulation, il est ce qui purifie la foi chrétienne elle-même. Et la confrontant à autre chose, l’athéisme relativise la foi dans ses énoncés dogmatiques et ses pratiques ; il la libère ainsi de l’esprit d’orthodoxie qui trop souvent l’étrangle. En l’appelant à plus de justesse doctrinale, l’athéisme sauve aussi la foi de l’obscurantisme qui l’étouffe. En dénonçant ses chimères et ses faux dieux, il la renvoie à l’Évangile lui-même, par-delà les institutions chrétiennes et ecclésiales ; il y a bien en effet, comme le signale le titre d’un livre de Berdiaeff, la Dignité du christianisme et l’indignité des chrétiens.  Laurent Gagnebin, philosophe et théologien, a été pasteur de l’Église réformée de France, à l’Oratoire du Louvre et au Foyer de l’Âme à Paris, et professeur de théologie pratique et d’apologétique à la Faculté libre de théologie protestante de Paris.


MEIER John Paul, BARRIOS-DELGADO Dominique ,   EHLINGER Charles, LUCAS  Noël (coll.), « Un certain Juif : Jésus, IV. Les données de l'histoire. La Loi et l'amour », éd. du Cerf, 2009, 744 p (Lectio Divina)

Chassons une fois pour toutes de nos esprits la vieille et fallacieuse image d'un Jésus évangélique venu opposer l'amour à la Loi ! Jésus, qui a grandi dans la société et la religion juives, qui pense et parle en juif à des juifs, est un maître de « halakhha », quelqu'un qui discute de la façon de conduire sa vie selon la Loi, charte de la vie personnelle et collective dans la Palestine du Ier siècle. Mais c'est en vain qu'on chercherait dans les évangiles un enseignement systématique sur le sujet et encore moins un code de morale. Cependant, les évangiles ont retenu un certain nombre d'épisodes où le maître de Galilée s'affronte à des pratiques religieuses et des institutions sociales majeures de la vie juive : le divorce, les serments, l'observance du sabbat, les règles de pureté, notamment alimentaires, et finalement l'exigence de l'amour. Comment le prophète eschatologique interprète-t-il, dans ces situations concrètes, la teneur et le sens de la Loi, autrement dit la volonté de Dieu ? Voilà les thèmes de ce nouveau volume de recherche sur le Jésus historique. Les scènes de la vie de Jésus et ses paroles nous sont parvenues à travers le prisme, la mise en œuvre des premières communautés chrétiennes. Une fois de plus, John P. Meier essaie de dégager les éléments dont un historien, travaillant strictement avec les méthodes de sa discipline, peut conclure qu'ils remontent au Jésus historique lui-même. Une fois de plus, il contextualise chaque thème en explorant sa présence dans les problématiques juives mais aussi païennes contemporaines. Une fois de plus, il analyse méticuleusement chaque texte du Nouveau Testament dans son contexte et jusque dans le moindre de ses éléments. Un travail certes ardu, exigeant, de très grande érudition. Mais le lecteur appréciera vite la clarté de la démarche et l'intérêt du bilan que l'auteur dresse à chaque étape. Il est ainsi conduit à s'approcher au plus près du Jésus historique sur des questions dont l'importance est d'emblée évidente pour la connaissance des origines chrétiennes et qui restent vives en notre temps.


SCHLANGER Judith, « La Vocation », éd. Hermann, 2010,

Comment vivre et que faire de ma vie ? À travers ma vocation, ma vie trouve son sens dans une activité à laquelle je m’identifie. Et comme l’activité de mon choix répond à ma nature, elle m’exprime, m’accomplit et me définit. La promesse de l’individualisme démocratique est que chacun puisse réussir sa vie par son travail, qui lui fera gagner à la fois son identité et son pain. Pour devenir soi-même, pour se réaliser, chacun doit pouvoir s’épanouir dans ce qu’il fait. L’artiste et le savant incarnent la figure romantique par excellence du travail voué. Pour certains, c’est le désir de savoir qui commande et organise leur existence. Mais l’exemple du travail créateur ou du travail intellectuel a un caractère d’exception. Qu’en est-il des goûts et des aptitudes en général ? Et qu’en est-il des tâches insignifiantes dans lesquelles on ne peut pas s’exprimer, et qui doivent pourtant être remplies ? Que devient aujourd’hui la grande figure idéale de la vocation ? Ce livre invite à une réflexion qui n’a rien de technique et nous concerne tous.


SIMHA A. et S., « Le bonheur : analyse de la notion. Etude de textes : Aristote, Sénèque, Spinoza, Bentham, Nietzsche », éd. Armand Colin, 2005

Savoir ce qu'est le bonheur autoriserait à en fournir la recette, l'ignorer n'a jamais empêché d'en parler et de prodiguer les conseils : bon témoignage de la force de cet idéal et de la constance mise à tenter de l'atteindre. C'est à cette recherche et à son interaction avec les diverses figures possibles du bonheur que l'on s'intéressera ici en priorité. Analyse de la notion. En rupture avec l'optimisme des Sagesses antiques et d'une partie de la philosophie moderne (de Spinoza à Bentham) pour qui le bonheur, identifié ou non au plaisir, correspondrait à un " genre de vie " offert à l'emprise de l'éthique et de la politique, l'intelligence moderne s'est largement engagée dans des voies " pessimistes ". Rien de plus improbable que l'accord du bonheur avec la morale et la vertu, Kant nous en a convaincus. Pire : rien de plus fade et de plus faux, jugeront Leopardi ou Schopenhauer, que les bonheurs rêvés, comparés à la fascinante " positivité " du malheur. Au moins choisira-t-on pour bonheur, avec Nietzsche, le tragique assumé d'une " vie qui supporte la lutte avec et contre la mort "... Mais alors ? Est-ce le bonheur, justement relégué au magasin des grandes illusions de l'humanité, qui s'est évanoui ? Ou bien est-ce sa recherche même qui nous a éloignés de l'aptitude à saisir la vie comme don heureux ? Etude de textes. Ont été choisis comme jalons Aristote (Ethique à Nicomaque), qui analyse le rapport que le bonheur entretient avec l'amitié ; Sénèque (La Vie Heureuse), pour qui n'est heureux que celui qui, dans la conformité à la vertu, est devenu l'artisan de sa propre vie ; Spinoza (l'Ethique), qui assimile le bonheur à la réalisation de notre puissance même d'exister, de désirer et de connaître ; Bentham (la Déontologie), qui réduit l'éthique à la recherche du plus grand bonheur pour le plus grand nombre, et enfin Nietzsche, qui prône la nécessité vitale de l'oubli et la puissance heureuse d'une vie ordonnée au Gai Savoir.


DEJEAN Marcel, « Si la vie avait un sens ! », éd. Michel de Maule, 2004, 388p.

Nous ne sommes ni sages, ni savants, mais l'on ne nous fait pas pour autant gober toutes les histoires, tout en invoquant Dieu à toute occasion pour l'implorer ou le maudire. Car tous les jours, l'homme, la femme, rêve, croit, entreprend, recherche l'amour, le bonheur, et toujours plus. Il se tourne alors vers les dieux, les astres, les présages, mais aussi la raison et la réflexion. Il a besoin d'aide et d'histoires.
Depuis des milliers d'années, un petit peuple du Moyen-Orient, issu de l'Irak d'aujourd'hui, cherche lui aussi sa voie. Ce peuple a essayé de décrire comment et pourquoi l'homme a été créé après le reste du monde. Puis il a été aidé par des prodiges et par la révélation à grand spectacle faite à Moïse, qu'il n'y avait qu'un dieu unique, et qu'il fallait respecter la loi donnée par lui à cette occasion.
Plus tard, un autre prodige affirme que le propre Fils de ce Dieu est venu sur la terre pour confirmer et expliquer cette Loi déformée par le temps et les hommes, et pour faire savoir avec force que ce Dieu n'est pas un despote, mais un Père qui aime ses enfants créés à son image, afin qu'ils aiment eux-mêmes dans la Liberté et la Responsabilité. Pour prouver son amour, il est mort, tué parce qu'il n'apportait pas la puissance au peuple mais demandait un changement de comportement, et parce qu'il se prétendait Fils de Dieu. Il est ressuscité en rappelant qu'il y a une autre vie après la mort, pour tous les hommes.
Qu'est ce que cette histoire incroyable, ignorée ou mal connue, parce que compliquée à l'excès par les sages et les savants, et comment la lire et la comprendre aujourd'hui dans les pays très urbanisés, individualistes, démocraties informées par l'à peu près médiatique qui pousse aux excès et encourage à se laisser aller ?


CAVALLI - SFORZA Francesco  et Luca, « La Science du bonheur », éd. Odile Jacob, 2011, 320p.

Naît-on heureux ou le devient-on ? La capacité au bonheur est-elle inscrite dans nos gènes ou bien s’acquiert-elle ? Si, par malchance, on est inapte au bonheur, peut-on devenir capable d’être heureux ? Quel rôle joue notre environnement culturel et géographique ? La quête même du bonheur a-t-elle un sens ? Entre un père et son fils, entre un savant et un philosophe, un débat passionnant qui nous concerne tous.


BOURQUIN Gilles, « Théologie de la spiritualité. Une approche protestante de la culture religieuse en postmodernité », Labor & Fides, 2011, 456p. (Lieux théologiques n°43)


La perte d’influence du christianisme traditionnel, notamment protestant, met en évidence l’inadéquation des réponses religieuses qu’il propose à la demande générale de sens. Les besoins spirituels des sociétés postmodernes sont couverts aujourd’hui par des formes religieuses nouvelles qui se démarquent nettement de ce que proposent les Eglises. Faut-il se résoudre à considérer ces dernières comme définitivement dépassées ? Pasteur et docteur en théologie, Gilles Bourquin propose ici une théologie protestante de la spiritualité offrant des instruments permettant au christianisme de recoller avec les attentes spirituelles contemporaines. Sans trahir des héritages mais en les confrontant beaucoup plus directement avec des évolutions de mentalités qui remettent en jeu des notions telles que la grâce, la communauté, la raison et la révélation. Pour l’auteur, les traditions protestantes sont restées trop longtemps arcboutées sur l’altérité de Dieu présupposant une passivité désincarnée de l’homme sur les questions du salut notamment. Renvoyant dos à dos les théologies dialectiques et libérales, l’auteur propose des pistes permettant d’incarner une théologie chrétienne au coeur des attentes contemporaines, là où se font entendre des besoins d’inscrire la vie dans la mystique et l’éthique.


CHEVALLIER Philippe, « Être soi. Actualité de Soren Kierkegaard », François Bourin éd., 2011, 160p.


Être soi, se connaître, devenir soi, telles sont les grandes injonctions qui pèsent sur l’individu moderne. Il doit se trouver et se réaliser. Formidable promesse. Sauf que, depuis quelques décennies, l’on prend conscience de la démesure de l’ambition. Sous le poids d’un projet qui excède ses propres forces, le voilà qui désespère, qui «déprime », ce qu’on appelle justement « la fatigue d’être soi ». L’antidote : que quelque chose, quelqu’un, une voix, un appel, l’arrache à lui-même et le porte au-delà. C’est le remède proposé il y a un peu plus d’un siècle par le philosophe danois Søren Kierkegaard. Souvent présenté comme le père de l’existentialisme, l’auteur du Journal d’un séducteur et du Concept de l’angoisse avance une objection provocante au souci de soi qui habite l’individu moderne: il faut un appel venu du dehors, une parole à moi adressée et à laquelle je ne peux me dérober, pour que je trouve mon chemin dans l’existence. En parcourant la vie très ombrageuse et mouvementée de Kierkegaard, Philippe Chevallier livre une interprétation très originale de son œuvre.


KAUFMANN Jean-Claude, « L'invention de soi », Fayard / Pluriel, 2010, 352p.

Cet ouvrage traite de la nécessité et de la difficulté, pour chacun, de donner un sens à sa vie dans une société quelquefois en mal de repères. Il dresse un tableau critique de l'histoire du concept d'identité et propose une théorie de la quête identitaire individuelle en phase avec l'actualité de la société moderne.


RICOEUR Paul, « Parcours de la reconnaissance, trois études », éd. Stock, 2004, 386p.

Ce livre s'inscrit dans le prolongement direct du précédent, La Mémoire, l'histoire, l'oubli, dont il explore l'une des pistes laissées ouvertes : celle de la reconnaissance. Ce thème, il le parcourt dans ses diverses acceptions, en partant pour cela de ses divers répertoriés par les dictionnaires : la reconnaissance comme processus d'identification (je reconnais cette table) ; se reconnaître soi-même (je me reconnais le même qu'hier ou qu'il y a vingt ans même si j'ai changé) ; la reconnaissance mutuelle (je vous reconnais dans votre différence, et même, je vous suis reconnaissant). Paul Ricoeur fait le pari que cette diversité lexicale n'empêche pas la constitution d'une philosophie unifiée de la reconnaissance, philosophie qui fait jusqu'ici complètement défaut et que Ricoeur est le premier à tenter.


TODOROV Tz., « La Vie commune : Essai d'anthropologie générale », Seuil / Points, 2003, 224p.

On dit que l'homme est un être social, mais que signifie cette phrase ? Quelles sont les conséquences de ce constat banal, qu'il n'existe pas de je sans tu ? En quoi consiste, pour l'individu, la contrainte de ne jamais connaître qu'une vie commune ? Dans cet essai où la philosophie côtoie la psychanalyse, où les œuvres littéraires secondent l'introspection, Tzvetan Todorov montre que l'être humain est condamné à l'incomplétude, il aspire à la reconnaissance, et son soi, même dans la solitude, est fait de rencontres avec les autres. On est heureux parce qu'on aime, on aime parce que, sans l'amour, on n'existe pas. Notre bonheur dépend exclusivement des autres, qui détiennent aussi les instruments de sa destruction. La vie commune ne garantit jamais, et dans le meilleur des cas, qu'un frêle bonheur.



Michel Hubaut, « Un monde en quête de sens », éd. du Cerf, 2013, 208p. 

L'homme ne supporte pas de vivre dans l'absurde. Il a un besoin vital de donner un sens à ce qu'il vit. Or, de nos jours, une profonde mutation socio-culturelle bouscule toutes les croyances et exhorte chacun à visiter ses propres convictions, à se poser des questions auxquelles on pensait peut-être avoir trouvé une réponse une fois pour toutes, comme, par exemple : pourquoi croire ou ne pas croire ? Michel Hubaut ne fait pas ici une apologie du Credo chrétien, il se propose d'aider chacun à se risquer sur le chemin dynamique de la foi, sans esquiver les réelles difficultés à croire que tous rencontrent aujourd'hui. Sa démarche est d'abord d'écouter ceux qui sont étrangers à la foi ou qui l'ont abandonnée. Le croyant qu'il est cherche ensuite à comprendre ce que l'Esprit peut nous dire au travers de l'image déformée de la foi chrétienne renvoyée parfois par le miroir du monde. Il en est convaincu : nous avons aujourd'hui besoin de témoins de la foi, sans complexes ni agressivité, humbles, assez lucides pour aimer leur époque et discerner ses grandeurs et ses limites, respectueux du cheminement de Dieu au cœur de chacun. À l'opposé des croisés de la foi qui pensent détenir la Vérité, pleins de mépris envers ceux qui doutent. Tout chrétien est invité à retrouver le jaillissement et la vivacité de la Bonne Nouvelle du Christ, pour la dégager de l'écorce de la religion. Il s'agit aussi de manifester que la foi au Dieu de Jésus Christ, loin de fabriquer des sous-hommes, donne de nouvelles raisons de vivre. Il serait malhonnête de discourir sur la joie de croire si l'on omettait de rappeler que la foi est un itinéraire, un voyage au long cours, une histoire toujours en chantier, un doute sans cesse surmonté. En effet, le Dieu de Jésus Christ est si déroutant qu'il nous pose plus de questions qu'il ne nous apporte de réponses. Ce sont pourtant celles qui nous poussent vers les véritables interrogations.


FILMS


« Still walking », film de Kore-Eda, 2009


« Eyes wide open / Tu n’aimeras point », film israélien de Haim Tabarkman, 2009

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