Philo & littérature

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 

BLOCH Olivier, « Molière / Philosophie », Albin Michel, (Bibliothèque Albin Michel Idées)

"Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher." Ce propos de Pascal, Olivier Bloch l'illustre et le confirme par le présent ouvrage, en s'attachant à démontrer la part de philosophie inhérente au texte de Molière et le jeu théâtral auquel elle renvoie. La philosophie, dont le terme et le concept courent tout au long de l'oeuvre de Molière, c'est celle de son temps, au premier chef celle de Descartes, mais aussi les philosophies antagonistes comme celle de Gassendi. L'étude d'Olivier Bloch nous montre que les pièces les plus célèbres de Molière - Dom Juan, Les Femmes savantes, Tartuffe... - comme d'autres moins connues - Amphitryon, Les Amants magnifiques... - mettent libéralement en scène des propos, des débats et des concepts caractéristiques de ces philosophies.Ce constat n'a rien d'anecdotique : nous découvrons ainsi que Molière avait une connaissance et une compréhension des problèmes philosophiques de son époque qui dépassent ce que l'on avait soupçonné jusqu'alors. Sur le registre de l'humour, il détourne à travers ses pièces les thèmes philosophiques majeurs de l'époque classique (Dieu et les preuves de son existence, l'âme et le corps, le Moi, etc.) et fait écho à leur mise en cause dans la culture du XVIIe siècle.Lecture originale et subtile de Molière, cet essai éclaire son oeuvre, les débats de son époque et les rapports qu'entretiennent la littérature, le théâtre, la comédie, le rire et la philosophie. Olivier Bloch est professeur émérite d'histoire de la philosophie à l'université Paris I. Spécialiste de l'histoire du matérialisme, il a publié notamment La Philosophie de Gassendi et Matière à Histoires.


SMADJA Robert, « De la littérature à la philosophie du sujet. Baudelaire, Henri Michaux, Thomas Mann, Faulkner », L’Harmattan, 2010, 290p.


A notre époque, il ne suffit plus de se plonger sans concepts dans les merveilleuses cavernes des textes littéraires. Il faut aussi réfléchir sur le sujet, à la lumière de ce que philosophie et sciences de l'homme des XX-XXI° siècles nous ont apporté sur lui, et tenter ainsi une première mise en continuité et en cohérence de "la pensée de la littérature" et de la pensée philosophique". Le roman est aux avant-postes de cette quête de l'intériorité, comme le montrent les exemples ici choisis de La Montagne magique, ou des principaux chefs-d'oeuvre de Faulkner.


« Chateaubriand : « Génie du Christianisme » Lu par Emmanuel Godo », éd. du Cerf, 2011, 256p.

Le « Génie du christianisme » a eu un retentissement majeur sur son temps et une influence effective sur plusieurs générations. Sainte-Beuve en parlera comme d'« un coup soudain, un coup de théâtre et d'autel, une machine merveilleuse et prompte jouant au moment décisif et faisant fonction d'auxiliaire dans une restauration sociale d'où nous datons ». Et Mme Hamelin, dans ses « Souvenirs », écrivait : « Ce jour-là, dans Paris, pas une femme n'a dormi. On s'arrachait, on se volait un exemplaire. Puis quel réveil, quel babil, quelles palpitations ! Quoi, c'est là le christianisme, disions-nous toutes ; mais il est délicieux. » La réception enthousiaste du livre ne doit pas éclipser la profondeur et la durée de son impact sur la société française dans ses manières de penser le divin et de croire sur fond de déchristianisation galopante. Aujourd'hui, que nous dit le « Génie du christianisme » ? Que Dieu est dans tout, dans la pléthore comme dans le manque. La nature dit d'évidence qu'il est, à travers la beauté désarmante des paysages d'où il s'est retiré. Le cœur le dit tout aussi nettement, dans l'impossible possession de l'objet de son désir. Dieu n'apparaît jamais mieux que dans le vide laissé par son absence, explique Chateaubriand. Cette idée a-t-elle cessé de nous parler ? Si oui, le « Génie » nous est devenu totalement illisible. Sinon, le « Génie » nous demeure accessible. C'est le pari que nous faisons dans ce livre écrit sous l'emblème de l'abeille qui sait d'instinct où elle doit chercher sa nourriture et qui sait transformer son regard pour faire son miel de ce que le passé lui présente.


MAXENCE Philippe, «Le monde de Narnia décrypté», éd. ... , 2005