A l’écoute des arts

& de la culture contemporaine

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 

La recherche de sens et le questionnement existentiel ne s’expriment pas seulement dans le cadre d’une démarche philosophique ou dans une quête religieuse. Elles trouvent également leur expression dans les Arts et la culture, que ce soit dans les arts graphiques ou plastiques, ou dans la littérature, la musique, l’architecture, le théâtre, la danse, le cinéma, ... En lisant un roman, en regardant un film ou en contemplant une œuvre d’art, nous sommes souvent touchés par des mots, des images ou des représentations – même abstraites – qui entrent en résonance avec notre propre questionnement intérieur, qu’il soit d’ordre existentiel, philosophique, spirituel ou théologique.

La recherche de sens ne s’exprime pas que par les mots ...


musique


VOUGA François, « Résonances théologiques de la musique. Bach-Beethoven-Stravinsky-Mozart-Verdi-Britten », Labor & Fides, 1983, 106p.


Paradoxe de notre temps : la pratique religieuse traditionnelle semble fléchir, alors que la musique inspirée par les grands symboles de la foi n’a jamais connu une aussi large audience. Comme si nos contemporains reconnaissaient mieux, dans l’expression musicale leur difficulté à entre-dire l’Invisible, pressenti sans pouvoir être nommé.

Tout le drame humain éclairé par ces cathédrales que sont les Passions de Bach; la révolte romantique contre tout désenchantement ou les modernes luttes contre la barbarie, à l’arrière-fond des Credo de Beethoven ou Stravinsky; l’énigme de la mort priée dans les Requiem par la musique angélique de Mozart, la mise en scène grandiose de Verdi, le mémorial de Britten offert aux victimes de la guerre. Autant de résonances de la musique où s’esquissent une pluralité de théologies. C’est à les dégager en leur arête vive que s’essaie cet ouvrage, restituant le contenu des livrets pour analyser la manière de leurs déploiements musicaux. Ecoute qui se laisse interpeller par l’Evangile lorsque sa vie, jusqu’aux confins du doute, se fait musique en nous.


REYMOND Bernard, "Le protestantisme et la musique. Musicalités de la Parole", Ed. Labor et Fides, 2002, 173 p.

A côté des Le Protestantisme et les Images, et Le Protestantisme et le cinéma, B.R. nous informe historiquement et nous donne à penser sur le protestantisme et la musique. Il commence par une réflexion générale sur musique et religion, qui sont souvent liées, mais pas forcément pour le meilleur. Suit un parcours historique assez détaillé depuis la veille de la Réforme jusqu'à nos jours. Il concerne la musique dans le culte, avec un point commun chez les protestants, la volonté de faire participer toute l'assemblée, et des différences entre les traditions luthériennes et calvinistes et, selon les époques, sur l'utilisation d'instruments, orgues en particulier. La dernière partie traite de la musique de concert, de la musique actuelle dans les cultes et lance des pistes de réflexion théologique très générales, sous le titre la "musique et Dieu" ! De quoi s'instruire et de quoi réfléchir ! A la bonne bibliographie finale, on pourrait ajouter, L'Histoire de la Musique chrétienne de Wilson-Dickson, chez Brepols, Le visage du Christ dans la musique baroque de Labie, chez Fayard ...


« La musique au Proche-Orient ancien » dans Dossiers d’Archéologie, n°310, fév. 2006


La musique constituait un des aspects majeurs de la civilisation du Proche-Orient ancien. Toutes les villes de la Mésopotamie participaient à la même culture musicale, utilisaient les mêmes instruments, se référaient aux mêmes façons de jouer, de chanter et de réciter ; il en allait de même pour la divination, la littérature, etc. Mais, malgré une assez grande uniformité de cet art, nous pouvons repérer des particularités locales, des spécialisations plus poussées, des centres d'apprentissage réputés. Cette diversité explique pourquoi les musiciens sillonnaient jadis les routes, envoyés par leurs maîtres, accompagnant ces derniers, ou au contraire quittant ceux qui les avaient jusqu'alors entretenus pour aller chercher fortune ailleurs. Ces musiciens et musiciennes emportaient avec eux leur art, leur savoir technique, et pouvaient certainement représenter à l'étranger leur ville d'origine, c'est-à-dire des écoles de musique plus ou moins prestigieuses ; les échanges qui s'effectuaient ainsi étaient sûrement des plus fructueux.

Sommaire

La musique dans l'art mésopotamien

Les instruments de musique au Proche-Orient ancien

La musique à Ebla

Les musiciens de la cour de Mari

Hommes, femmes et enfants dans la musique

Des saltimbanques

La musique des amoureux

La louange des dieux et des rois

Chanter les victoires, déplorer les défaites

La musique chez les Hittites

La musique dans la Bible, p. 72-76

Tout le monde a entendu parler du Roi David et de sa harpe. De magnifiques représentations illustrent des manuscrits religieux du Moyen-Âge, des Bibles anciennes écrites à la main, des missels garnis de superbes enluminures. Mais quelle musique jouait-il ? Personne ne le sait. Le Roi David vivait il y a bientôt 3000 ans: peut-on écrire un article sur des musiques aussi lointaines ? Peut-on approcher ces musiques, ou mieux les reconstituer ? Les décrire, expliquer leur système ?


« Beauté du rite. Liturgie et esthétique dans le christianisme (XVIe–XXIe siècle) » dans Revue de l’histoire des religions, n°1,  2010

http://rhr.revues.org/7550



DOMMANGE Thomas, « Instruments de résurrection. Etude philosophique de la Passion selon saint Matthieu de J-S Bach », éd., Vrin, 2010, 384p.

"La Passion selon saint Matthieu" est à la fois une oeuvre liturgique et un spectacle d'opéra. Une telle affirmation soulève de multiples questions d'ordre philosophique : ceux qui viennent entendre la Passion font-ils une communauté de fidèles ou une foule de spectateurs ? Quelle est la nature d'une communauté forgée conjointement à coup de chorals et d'arias ? Cette interrogation sur la nature du "commun" ainsi constitué conduit à dénouer le rapport tissé dans l'oeuvre entre le Salut et le merveilleux d'un côté, la joie et le plaisir de l'autre. Cette étude se propose ainsi de montrer que, si J-S Bach mêle intimement tes éléments du culte avec ceux de l'opéra, c'est pour remplir une fonction métaphysique qui est peut-être aujourd'hui celle de tout spectacle : produire, à l'aide de machines, le corps glorieux de la théologie chrétienne.


CHARRU Philippe, « Quand le lointain se fait proche », éd. Seuil, 2011,


Quelle place peut-on reconnaître à la musique dans la quête spirituelle ? L’interrogation est ici abordée de façon nouvelle dans la mesure où la musique n’y est pas considérée d’abord comme un art, mais comme un fait anthropologique capital : le chant et la danse sont fondés sur notre capacité de parler et de marcher. Aussi la musique chante et danse notre rapport au monde sous le mode du sentir et non du connaître. La quête spirituelle est envisagée à même cet enracinement existentiel. Loin de se tourner vers un « au-delà » fantasmé, elle cherche et trouve son chemin dans l’expérience rythmique, le travail sur le matériau musical, le chant et la danse. Peut-on dès lors établir une « parenté intérieure » entre le chemin qu’emprunte en nous la musique et celui qu’emprunte le Verbe en son périple d’incarnation tel que l’entend la tradition évangélique ? Cette quête spirituelle revêt des allures différentes selon les grands moments stylistiques qui sont ici traversés au rythme de quelques œuvres emblématiques. C’est pourquoi l’oreille doit s’accorder à l’irréductible singularité de chaque style. Mais c’est dans sa confrontation avec la violence du monde que la musique révèle la puissance paradoxale de sa fragilité, capable de libérer l’oreille d’un imaginaire trompeur. Une oreille ainsi pacifiée, peut se laisser surprendre par l’appel de l’Ouvert, quand d’aventure pour elle le lointain se fait proche.


METIVIER Francis, « Rock’n philo », éd. Bréal, 2011, 406p.


La première Méditation de Descartes et le Where is my mind des Pixies posent la même problématique : le réel est-il ce que je vois ? Le message des Pensées de Pascal et celui de Smells like teen spirit de Nirvana est identique : le moi est haïssable. Cet ouvrage associe l'analyses de textes de philosophie avec celles de paroles de rock'n roll : (re)découvrez les auteurs classiques en (ré)écoutant autrement vos groupes et morceaux de rock.  Francis Métivier nous propose les thèmes majeurs de philosophie revus à travers des chanteurs tels les Beatles, The Doors, Noir Désir, Led Zeppelin, BB Brunes, Springsteen, Marylin Manson, Jimmy Hendrix, Elvis, Téléphone, Les Rolling Stones et bien d'autres encore.


CHARLES Daniel, « Le Temps de la voix », éd. Hermann, 2011, 310p.

S’il est vrai comme le dit Bachelard, que «la nature retentit d’échos ontologiques» et que «les êtres se répondent en imitant des voix élémentaires», ne faut-il pas admettre que l’homme est un animal d’emblée musical – avant même d’être un être parlant? Les sons non voulus se rencontreraient et s’enchevêtreraient d’eux-mêmes, déjà dans le gosier humain, avant les sons voulus. Le silence précéderait le langage. Je veux sans doute dire ceci ou cela, j’emploie à cet effet telle séquence phonique – mais la forme de ma bouche et de ma gorge, la force de mon souffle et la capacité de résonance de ma tête, bref tout ce qui timbre et scelle ma voix, je peux bien l’assumer, l’ai-je voulu? Tout ne se joue-t-il pas avant ma naissance ? Mais qu’est-ce que naître? Comment comprendre cet héritage? Et qu’en est-il de cette tradition? – tradition peut bien vouloir dire mémoire ou trace ou archi-trace, ou encore écriture. Mais tradition peut se dire aussi d’un legs spécifiquement oral, susceptible de ne renvoyer à aucune accumulation et, par là, de faire échapper à l’impérialisme de la mémoire: certaines musiques répétitives ou «planantes», certains patterns de civilisation ayant survécu à l’ethnocide qu’inflige l’Occident à tout ce qu’il touche, donnent à penser qu’une autre manière de vivre le temps est possible. Elle requiert une articulation égale des différentes dimensions du temps – quelque chose comme une recherche de l’équi-temporalité. Les musiques et les philosophies les plus récentes situent leur problématique antérieurement à la division du temps en moments, en dimensions ou en parties. Elles réclament au sein de l’univocité du temps la polyphonie des différentes voix – ce qui oblige à réexaminer une des distinctions les plus anciennes de la pensée occidentale, celle de l’Un ou du multiple. Le temps de la voix, le temps d’aujourd’hui, est le temps du défi lancé à la mémoire. C’est le temps de l’oubli.


VIVES Vincent, « La Musique. Anthologie littéraire et philosophique », éd. Buchet-Chastel, 2011, 


Comment, de l’Antiquité à nos jours, la musique a-t-elle été définie, conçue, vécue ? Du chant homérien des sirènes à la musique des cœurs de Rousseau, de la musique harmonieuse des sphères au Moyen Âge à la science mallarméenne des rapports de timbres objectifs, la musique a été pensée de multiples façons en Occident. Cette anthologie rassemble pour la première fois une centaine de textes littéraires, anthropologiques ou philosophiques, rassemblés et introduits par Vincent Vivès. Les œuvres choisies dans des époques et des genres très variés – poésie épique et lyrique, démonstration philosophique, étude musicale, roman, programme esthétique – rendent compte de l’hétérogénéité de ce qui constitue la musique. Une définition mouvante et toujours déplacée finit par se dégager, surplombant les questions que chaque moment de l’histoire s’est posées.


BAILLARGEON Normand, BOISSINOT Christian (dir), « Quand Platon écoute les Beatles sur son ipod. Musique pop et philosophie », PU Laval, 2012, 218p.


Oubliez Woodstock. Oubliez Live Aid. Vous avez en mains LE livre-événement de la musique populaire. Rien de moins ! Après avoir planché en secret pendant des années sur une machine à explorer le temps, nous avons pu rassembler les plus grands artistes et philosophes de l’histoire, qui ont accepté de se joindre à la fête et de réfléchir ensemble sur les répercussions de la musique pop dans nos vies. Ce concert unique réunit sur la même scène Platon, Hume, Rousseau, Kant, Hegel, Nietzsche, Freud, Adorno, Deleuze, Debord, Charlie Parker, Frank Sinatra, Elvis Presley, les Beatles, The Clash, Lady Gaga, Claude Léveillée, Richard Séguin, Céline Dion, Malajube et tant d’autres. Bon concert !



Laurent Jullier, Julien Péquignot, « Le clip », éd. A. Colin, 2013, 192p.

Comment étudier un clip ? Que peut-on dire, que faut-il chercher pour dépasser le simple plaisir de percevoir une chanson et des images « qui vont bien ensemble » ? L'étude des clips permet de comprendre des engouements ou des pratiques narratives et stylistiques spécifiques, et montre que l’actuel cinéma emprunte beaucoup au clip. Essai autant qu’outil pratique, cet ouvrage met en lumière la spécificité communicationnelle du clip et le replace dans l’histoire des arts visuels et de la musique.


Thierry Aymès, "La philo en 50 chansons", Les éditions de l'Opportun, 2013, 424 p.

Et si une simple chanson populaire nous laissait entrevoir une notion philosophique essentielle ? Et si en quelques mots et quelques notes, les champions du Top 50 réussissaient la prouesse de nous familiariser avec Platon, Sénèque, Nietzsche ou Kierkegaard ? Le philosophe Thierry Aymès en est en tout cas persuadé... Et son livre de philosophie pas comme les autres en est la plus éclatante démonstration ! Ce livre de philosophie est le premier – et le seul – qui vous propose d’étudier la philosophie en musique ! Au menu de cette leçon philosophique inédite, 50 tubes inoubliables qui permettent d’aborder les philosophes incontournables. Avec ces couples philosophico-musicaux surprenants, l’auteur souligne une réalité : les chansons de variété véhiculent, parfois à l’insu de leurs interprètes, les pensées les plus nobles et les concepts philosophiques les plus fondamentaux. Ainsi, Laurent Voulzy est un platonicien qui s’ignore, Jenifer devient l’héritière du siècle des Lumières tandis que Michel Sardou se fait le porte-voix involontaire de Sénèque... Bref, derrière tous ces tubes inoubliables se cache la pensée de nos plus grands philosophes !