Spiritualités d’Asie
Spiritualités d’Asie
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
PANIKKAR Raimon, « Le silence du Bouddha. Une introduction à l'athéisme religieux », Actes Sud, 2006
Lorsqu'on lui pose les questions ultimes de la religion, Bouddha se tait. Pourquoi ? Le bouddhisme est-il une religion athée ? Peut-on dire que l'athéisme moderne est une nouvelle religion ?
Le silence du Bouddha interroge la conscience occidentale : le monothéisme est-il essentiel au christianisme ? En quoi la modernité occidentale est-elle pétrie de christianisme ?
Nous ne pouvons de nos jours rester sourds à la voix d'autres peuples et d'autres cultures. Mais pour entendre, sans faire d'erreurs d'interprétation, il faut prêter attentivement l'oreille. Le silence du Bouddha pourrait peut-être devenir éloquent pour tous ceux qui sont saturés de verbiages tant scientifiques que religieux.
Ce livre, fruit de plusieurs décennies d'étude et d'expérience, tente de surmonter le mur que la culture occidentale a dressé trop souvent entre soi-disant athées et soi-disant croyants ; car la sagesse de Bouddha transcende cette distinction.
Le Silence du Bouddha n'est une apologie ni du bouddhisme, ni du christianisme ni de l'athéisme, mais il tente plutôt, sans esprit partisan, de trouver un fil conducteur capable de nous guider à travers ces trois grandes sagesses multiséculaires. Cette bonne introduction au bouddhisme qui reproduit quelques-uns de ses textes essentiels nous permet de réfléchir sur la situation spirituelle de l'homme contemporain.
RIES Julien, « Bouddhisme », éd. du Cerf / Magnard, 2000, 30p. ill. (Les religions des hommes)
Écrit par un spécialiste mondial de l’histoire des religions, ce livre a été traduit et adapté au public scolaire français (collège / lycée). Une riche iconographie (dessins, reproductions d’œuvres d’art, documents photographiques, cartes géographiques...), permet notamment aux lecteurs scolarisés de préparer leurs exposés. En fin de volume, un index détaillé ("Petit dictionnaire") des noms propres et du vocabulaire religieux vient compléter cet ouvrage.
GOOSSAERT Vincent, GYSS Caroline, « Le Taoïsme. La révélation continue », Découvertes Gallimard, 2010, 128p., ill. (n°558)
Contrairement au bouddhisme, diffusé dans le monde entier, le taoïsme reste peu connu en Occident, sinon par le biais de ses pratiques corporelles tel le Tai Chi (taiji) ou par des traductions trop souvent déformées du célèbre Daodejing ou Tao Te King, le « Livre du Dao et de sa vertu » attribué à Laozi (Lao Tseu). Le taoïsme est indissolublement lié à la culture chinoise, savante mais aussi populaire. Les premiers textes taoïstes connus apparaissent vers le Ve siècle avant notre ère, issus de cultes et de mouvements divers qui en viennent progressivement à former l'une des trois religions officielles, avec le bouddhisme et le confucianisme.
En écartant les préjugés et les fantasmes sur les sagesses orientales, supposées radicalement différentes de notre propre expérience, Vincent Goossaert et Caroline Gyss montrent que le taoïsme, comme les autres grandes religions mondiales, est un ensemble cohérent, élaboré au cours de quelque 2 500 ans et plus que jamais vivant aujourd'hui. Il intègre à la fois une dimension mystique et individuelle, une description de l'univers, des règles morales et une vision de la société, une liturgie et des rituels, des sanctuaires et des arts – musique, peinture, calligraphie.
FAURE Bernard, « Bouddhismes, philosophies et religions », Champs Flammarion, 2000
Le bouddhisme, souvent décrit comme un humanisme et une spiritualité, est une pensée plurielle, rebelle à toute simplification. Y a-t-il un bouddhisme ou des bouddhismes ? Bernard Faure propose ici un dialogue entre pensées d'Occident et d'Asie. Parmi les Occidentaux, il est de ceux qui s'efforcent d'allier une compréhension approfondie des doctrines bouddhiques à une analyse de leurs ressorts cachés. Il montre que la spécificité du bouddhisme tient en partie à ce qu'il nous permet d'explorer une forme de rationalité différente, de nous départir de notre logique sans côtoyer pour autant...
DROIT R-P, « Philosophies d’ailleurs. Tome 1. Les pensées indiennes, chinoises et tibétaines », éd. Hermann, 2009
Son nom vient du grec ancien, mais la philosophie n’est pas une spécificité unique de la culture de la Grèce antique. Au contraire, les Grecs eux-mêmes considéraient que la philosophia venait d’ailleurs, et qu’ils n’étaient pas les inventeurs de cette forme de pensée. Tout au long de l’histoire occidentale s’est maintenue cette conviction : les autres aussi sont philosophes. C’est seulement à la fin du XIXe s. que la pensée occidentale s’est refermée sur elle-même, délaissant les perspectives théoriques étrangères au profit de la seule tradition gréco-latine. Cette anthologie rassemble des extraits de textes philosophiques essentiels des grandes civilisations indienne, chinoise, tibétaine, juive, arabe, persane et égyptienne. Ces textes, presque tous traduits pour la première fois en français et regroupés selon leur langue d’origine, permettent de découvrir les lignes de force de ces philosophies d’ailleurs tout en révélant leur tonalité particulière.
Présentés par d’éminents spécialistes internationaux réunis spécialement sous la direction de Roger-Pol Droit, ces corpus sont éclairés par des études de synthèse et accompagnés de notes, glossaires et références mettant à disposition du lecteur les moyens d’approfondir les sujets de son choix.
BALLANFAT Marc, “Introduction aux philosophies de l'Inde”, Ellipses, 2002
Qu'attendre d'une introduction aux philosophies de l'Inde ? D'abord, qu'elle donne des repères, qu'on appelle ici « plans », qu'elle fournisse des outils, les « concepts », et qu'elle fasse penser en posant des « problèmes ». On prend conscience alors de l'unité et de la diversité des argumentations indiennes, unité parce qu'elles utilisent des schémas conceptuels communs, dont certains sont présentés ici dans leurs grandes lignes, diversité parce que cela n'exclut pas que différents points de vue demeurent possibles et légitimes. Enfin, les extraits de textes traduits et commentés complètent cette présentation en permettant au lecteur de se confronter à la difficulté d'une pensée autre.
BATCHELOR Stephen, « Itinéraire d'un bouddhiste athée », Seuil, 2012, 368p.
À dix-huit ans, en rupture avec une culture occidentale incapable de satisfaire sa quête existentielle, Stephen Batchelor quitte sa Grande-Bretagne natale pour un voyage initiatique qui le conduit en Inde, auprès de la communauté exilée réunie autour du Dalaï-lama. Fasciné par la spiritualité qu’il y découvre, le jeune hippie se convertit au bouddhisme et reçoit bientôt l’ordination. Pendant dix ans, de l’école tibétaine à la tradition zen qu’il explore tour à tour, le moine se heurte cependant à la pesanteur de rituels empreints de superstitions et au dogmatisme d’enseignements qui lui paraissent incompatibles avec la vérité profonde du Dharma, au point de renoncer à la vie monacale. Tissant une trame subtile entre son propre cheminement et l’histoire du Bouddha qu’il retrace, Stephen Batchelor nous entraîne à la recherche du message originel de celui-ci. En 2 500 ans, le bouddhisme a fait preuve d’une remarquable aptitude à se réinventer dans des formes appropriées aux besoins de ses nouveaux adeptes. En le débarrassant de sa gangue théologique pour se livrer à une appropriation personnelle de son essence, Stephen Batchelor propose une autre manière d’incarner ses valeurs dans un environnement moderne et séculier. Stephen Batchelor s’est fait connaître en France avec Le Bouddhisme libéré des croyances (Bayard, 2004), qui a suscité de vives controverses. Connu pour son approche agnostique et laïque, il enseigne la philosophie bouddhiste et la méditation dans le monde entier.
FREDERIC Louis, « Les dieux du bouddhisme », éd. Flammarion, 2006, (Tout l’Art)
Ce guide recense et identifie quelque trois mille divinités du bouddhisme ayant fait l'objet de représentations en Inde, à Ceylan, en Asie du Sud-Est, au Tibet, en Chine, en Corée et au Japon. Elles sont présentées selon l'ordre traditionnel bouddhique, qui les classe en groupes selon leur importance. Après une brève histoire du bouddhisme, l'ouvrage décrit l'évolution de ses manifestations artistiques, puis les «accessoires» particuliers aux divinités - postures (âsana), mouvements des mains (mudrâ), auréoles, attributs, etc. Chacun des chapitres suivants est consacré à un groupe de divinités - le Bouddha et les bouddha, les Boddhisattva, les dieux ordinaires, etc. -, identifiées sous leur nom traditionnel et leurs divers aspects religieux, populaires ou locaux. Suit un historique des représentations, ainsi que les rites de vénération et les légendes les concernant. Enfin, une bibliographie, des tables de concordance des noms de divinités (sanskrit, japonais, chinois) avec leurs caractères idéographiques et un index complètent cet ouvrage.
Eric Rommeluère, « Le Bouddhisme engagé », éd. Seuil, 2013, 192p.
Si nul ne peut plus ignorer les crises économiques, sociales et écologiques qui assombrissent notre avenir, que peut signifier être bouddhiste aujourd’hui ? Dans ses formes traditionnelles, le bouddhisme considère la souffrance comme la manifestation d’une angoisse existentielle. Ses enseignements et ses méthodes sont autant de propositions pour en défaire les mécanismes mentaux. Depuis plus d’un siècle cependant, influencés par les conceptions modernes de l’aliénation et de l’émancipation, de nombreux bouddhistes ont élargi leur regard aux mécanismes sociaux de la souffrance : se changer soi-même et changer le monde ne sont plus que deux facettes d’un même projet. Un bouddhiste peut ? et même doit ? s'engager dans la vie politique, économique ou civile afin de concrétiser un idéal de société juste et équitable, quitte, et c'est une autre nouveauté, à s’opposer aux structures établies. Incarné par des personnalités comme Thich Nhat Hanh, qui forgea l’expression « bouddhisme engagé » dans le contexte de la guerre du Viêt-Nam, ou le XIVe dalaï-lama, qui propose lui aussi un bouddhisme social, humaniste et non violent, ce courant tisse aujourd’hui une invisible toile qui transforme et modèle l’ensemble des traditions bouddhistes d’Orient et d’Occident. Éric Rommeluère présente les enjeux de ce mouvement, ses limites, ses espoirs et s’interroge sur sa signification concrète dans le monde d’aujourd’hui. Éric Rommeluère est un enseignant bouddhiste français. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages où il propose une lecture moderne des enseignements du Bouddha. Ses deux derniers livres, Les bouddhas naissent dans le feu (2007) et Le bouddhisme n’existe pas (2011) ont été publiés par les Éditions du Seuil.
GIRA Dennis, MIDAL Fabrice, « Bouddha, Jésus : quelle rencontre possible ? », éd. Bayard, 2006