Socrate - Platon - Aristote
Socrate - Platon - Aristote
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
voir aussi la page « Compétences & habiletés de penser »
KOFMAN S., «Socrate(s)», éd. Galilée, 1989, 344p.
Socrate qui, entre autres bizarreries (sa laideur monstrueuse, son immobilité extatique, sa voix démonique, etc.), n’a rien écrit, a suscité une littérature immense, n’a cessé de fasciner. S’emparant de son énigme, ses interprètes, recourant à des sources, elles aussi des fictions poétiques (celles de Xénophon, Platon, Aristophane), ont forgé un ou des Socrate(s) à leur image. Afin de se tirer de l’embarras où ce monstre atopique et atypique les plonge, chacun, menacé par lui dans son équilibre, tente de dissiper sa dangereuse étrangeté. Hegel le fixe à une place déterminée de sa dialectique, en fait le Janus bifrons de la philosophie, à la fois héros tragique et comique. Kierkegaard le laisse osciller, sous l’angle de l’ironie, infiniment suspendu entre ciel et terre. Nietzsche tantôt le peint comme le type pur du sage, l’apparente aux grandes figures de la tragédie grecque, tantôt en fait un décadent type, un bouffon caricatural, plus juif que grec. Trois romans socratiques qui, essayant de s’approprier celui qui résiste à toute catégorie convenue, s’efforcent de régler davantage le “cas” de leur auteur qu’ils ne renseignent “en vérité” sur Socrate. Ce qui aujourd’hui, en Socrate, nous regarde et nous séduit encore, ne serait-ce pas qu’en lui, le “hors-lieu” se laisse deviner un lieu de résistance à toute classification et à tout système ? »
CORNEA Andrei, “Lorsque Socrate a tort”, PU Laval, 2009, 172p. (Zêtêsis)
Il me semble bienvenu de proposer ici quelques exercices de « réhabilitation » des refusés de la philosophie platonicienne par la médiation de quelques personnages secondaires des dialogues, face auxquels Socrate, semble-t-il, avait toujours raison. L’ancien humanisme socratique est aujourd’hui – après Nietzsche, Wittgenstein, Derrida, Foucault et tant d’autres – tombé en ruine. Néanmoins il est encore temps de construire un autre humanisme, plus modeste, défensif plutôt mais plus solide peut-être, un « humanisme secondaire », mais à condition de se poser la question première : où se trouve donc l’origine des erreurs anciennes qu’il faut en quelque sorte expier ? Quo numine laeso quels sont donc les dieux qui, autrefois irrités par la philosophie socratique, se sont entre temps vengés d’elle, mais aussi, me semble-t- il, de l’être humain dans son intégrité ? Seule, la réponse à cette question nous permettrait, à mon sens, de repartir la tête haute et de faire comprendre au monde actuel (contemporain du terrorisme de masse, de la manipulation génétique et de la vulgarité du « chat » sur le net) que Socrate, si irritant pût-il être dans ses prétentions à avoir toujours et irréfutablement raison (une raison assez fragile somme toute), n’est tout de même pas mort inutilement. Voyons donc ce qui se passe lorsque Socrate a tort…
ENTHOVEN Raphaël, « Platon : la pensée magique », éd. Hatier, 2009, 2 CD audio +livret (Les Vendredis de la Philosophie)
En partenariat avec France Culture, la collection permet de retrouver les émissions présentées par Raphaël Enthoven qui propose à des spécialistes de commenter une oeuvre philosophique. Une approche divertissante et accessible des grands textes philosophiques. Les auteurs sont non seulement commentés, mais aussi lus. Pour cette présente oeuvre, la participation de Nicolas Grimaldi, professeur émérite à la Sorbonne. A travers le Banquet et le Gorgias, Enthoven et Grimaldi abordent la notion d'amour platonicien : pour aimer véritablement, faut-il avant tout se détacher du sensible ? et la notion de rhétorique : ne sert-elle qu'à travestir la vérité du langage ? Le débat politique serait en cela exemplaire puisque le participant feint de parler au nom de la raison pour avoir raison de l'autre.
BOUTROUX Émile, « Leçons sur Aristote », rééd., PUF, 2002 (Les Grandes leçons de philosophie)
ARISTOTE, HANSEN-LOVE L., STIRN Fr., « Ethique à Nicomaque », éd. Hatier, 2007, 128p. (C&Cie)
De toutes les vertus, l'aptitude à l'amitié est l'une des plus désirables. Mieux : l'amitié pourrait bien être la vertu par excellence. Dans le traité qu'il consacre à la sagesse et qu'il dédie à son fils Nicomaque, Aristote dessine le tendre portrait de l'ami, irremplaçable miroir de l'âme et témoin bienveillant de notre fragile humanité. Un texte majeur sur le bonheur, le devoir d'être heureux et les moyens d'y parvenir.
Le dossier
- L'architecture de l'oeuvre
- L'auteur et le contexte
- Thèmes et problématiques de l'oeuvre
- Glossaire
ROSSETTI Livio, « Le dialogue socratique », éd. Encre marine, 2011,
S'il est bien connu que Platon n’a pas été le seul à avoir utilisé la figure littéraire de Socrate, c’est bien la vision de sa personnalité et de sa dialectique déployée dans ses œuvres majeures qui s’est finalement imposée. Le Dialogue socratique s’emploie donc à remettre à l’honneur quelques textes marginaux, délaissés pendant des siècles parfois par la grande tradition, comme le merveilleux – et, à vrai dire, quelque peu angoissant – Euthydème de Xénophon, pour dessiner au moyen d’analyses précises le portrait d’un Socrate méconnu. Socrate n’a pas de doctrine à délivrer, mais son seul travail est de pousser à bout ses interlocuteurs, les pousser dans leurs retranchements pour monter que les réponses aux questions ne sont pas les bonnes nécessairement et qu’il faut sans cesse requestionner. Beaucoup plus proche des sophistes que ne le laisse l’entendre Platon, ce Socrate-là rend également plus intelligible la filiation que revendiquaient avec lui les cyniques. Le dernier chapitre de cet ouvrage bénéficie des recherches novatrices de l’auteur sur « l’invention de la philosophie », qui bouleversera sans doute bien des opinions reçues.
MOTTE André, « L’art rhétorique d’Aristote : une oeuvre pour notre temps ? » dans FPGL, n°181, sept-oct 2011, p. 3-16
ROMEYER-DHERBEY Gilbert, « Aristote théologien et autres études de philosophie grecque », éd. Encres marines, 2011, 288p.
« Le commencement est un dieu qui sauvegarde toutes choses » disait Platon, et tel est bien le commencement grec de la pensée. Mais l'on a trop tendance à situer ce commencement dans des temps reculés, alors que sa sauvegarde ne cesse de nous accompagner au cours du temps, qu'elle investit notre présent, et tout aussi bien nous aide à dessiner notre futur. Ainsi la parole de l'origine est-elle semblable à celle de la Sybille d'Héraclite, dont la parole prophétique portait à des millénaires... Cette parole qui, si nous l'écoutons, peut former encore notre destin, ce livre tente d'en restituer quelques messages, qu'il s'agisse de l'ontologie et de la théologie, de la causalité et de la finalité, de l'éthique et de la politique, de l'art enfin, et même de l'art d'être homme.
« MÉTAPHYSIQUE D'ARISTOTE/ COMMENTAIRE DE THOMAS D'AQUIN (TOME 1) Livres I à V. Livres VI à XI. Traduction de Guy-François Delaporte », L’Harmattan, 2012, 2 vol. (484p. + 470p.)
Pour la première fois en langue française, cette traduction du Commentaire des douze livres de la Métaphysique d'Aristote rédigé par Thomas d'Aquin, veut être la transmission d'un relai, à l'heure où la pratique de la langue latine disparaît, même parmi les intellectuels. Thomas d'Aquin méconnaissait, semble-t-il, la langue grecque et dut, lui aussi, faire appel à des traductions pour son propre travail de commentaire.