J-J Rousseau

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 


LECHOT Pierre-Olivier, « Profession de foi du Vicaire savoyard. Ce que le Vicaire doit à Calvin Par Jean-Jacques  Rousseau », éd. Labor & Fides, 2012, 216p.


Le rapport de Jean-Jacques Rousseau à la religion naturelle est tout particulièrement développé dans la Profession de foi du Vicaire savoyard. Dans ce texte célèbre à l’intérieur de l’Emile, le philosophe genevois souligne, en réaction au matérialisme de nombreux penseurs de son siècle, l’importance des ressorts du sentiment dans la relation à Dieu. L’originalité de cette nouvelle édition tient à la mise en évidence de l’héritage protestant et calviniste de la pensée religieuse de Rousseau telle qu’elle s’exprime dans la Profession de foi. Il est très présent, malgré ce qu’ont pu en dire des générations de commentateurs, un peu rapidement convaincus du caractère antichrétien de ce texte. Après avoir introduit ce dernier en indiquant de manière générale l’influence de la théologie protestante de son temps sur Rousseau, l’historien du protestantisme Pierre-Olivier Léchot édite la Profession de foi en en commentant les nombreux passages qui font signe vers la pensée des successeurs de Calvin. Cette édition permet ainsi de comprendre pourquoi tant de penseurs protestants des siècles suivants se reconnaîtront en Rousseau, voyant dans la Profession de foi un texte fondateur d’une conception moderne de la foi chrétienne.


ROUSSEAU Jean-Jacques, “Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Dossier et notes réalisés par Heidi Barré-Mérand. Lecture d'image par Bertrand Leclair”, Gallimard / FolioPlus philosophie, 2006, 192 p. (n° 82),

Dans Folioplus philosophie, le texte philosophique, associé à une œuvre d'art qui l'éclaire et le questionne, est suivi d'un dossier organisé en six points :

– les mots du texte  :  État de nature, société, inégalité

– l'œuvre dans l'histoire des idées

– la figure du philosophe

– trois questions posées au texte  :  Qu'est-ce que l'homme  ? Comment la sociabilité surgit-elle  ? Comment le pacte d'association surgit-il et pourquoi est-ce un acte corrompu  ?

– groupement de textes  :  L'homme au sein de la nature : miroir de notre société  ?

– prolongements.

BERCHTOLD Jacques, e.a., « Rousseau et la Révolution », éd. Gallimard, 2012, 248p. , ill.


Le tricentenaire de sa naissance est l'occasion de découvrir en Rousseau notre contemporain, que nous voulions repenser notre rapport à la nature, la singularité de chaque subjectivité, ou le lien nécessaire entre liberté politique et égalité sociale. Son apport à la formation de l'idée moderne de démocratie est évoqué par cet ouvrage, contrepoint d'une exposition organisée à l'Assemblée nationale sur le thème « Rousseau et la Révolution ». La Révolution française affirme, dans la tourmente et les conflits, les principes indissociables de la souveraineté du peuple et des droits de l'homme : il n'y a de société légitime que celle qui se donne ses propres lois, qui ont pour objet de promouvoir et garantir les droits dont chaque homme doit jouir, comme être libre. Ces principes, les acteurs de la révolution les lisaient chez Rousseau, avec l'idée qu'une révolution, parfois, permet à un peuple de « renaître de ses cendres ». Aussi virent-ils en lui « un des premiers auteurs de la Révolution ». Une sorte de culte lui fut dédié, dont le point d'orgue est son entrée au Panthéon (20 vendémiaire an III, 11 octobre 1794) : une décision des Montagnards mise en œuvre par les Thermidoriens. Cet ouvrage associe à une riche iconographie un ensemble d'articles de spécialistes reconnus. On y voit d'abord comment Rousseau a été constitué en figure tutélaire de la Révolution. Mais son autorité était disputée : sur les institutions, l'éducation, les mœurs, la religion, chaque parti le mettait au service de positions contradictoires. Plutôt qu'un maître à penser, plus qu'une icône consensuelle, le Rousseau de la Révolution est une source de débat. Ce contexte explique l'étonnante quête dans laquelle s'est engagée la Convention pour rassembler ses manuscrits. La bibliothèque de l'Assemblée nationale a ainsi hérité d'un fonds unique, notamment de « La Nouvelle Héloïse », de l' « Émile » et des « Confessions ».


BILLOUET Pierre, « Comment se peut-il qu’un enfant soit bien élevé par qui n’a pas été bien élevé lui-même ? », éd. Pleins Feux, 2004, 44p.

Pour qui exerce des responsabilités éducatives, pour le parent, le professeur, pour l'administrateur et le ministre, la question est de savoir s'il est raisonnable de mettre l'enfant de la Nature au centre de l'éducation, ainsi que le préconise Rousseau. Cette revendication possède-t-elle toujours le même sens ? S'agit-il d'une rêverie de visionnaire ou d'une théorie sérieuse ?


HOWLETT Marc-Vincent, « Jean-Jacques Rousseau, l'homme qui croyait en l'homme », éd. Découvertes Gallimard, 2012, 191p.

Peu d'écrivains et de philosophes ont mené une existence aussi mouvementée et, à certains égards, aussi dangereuse. En butte à toutes les attaques, éloigné de ceux qui le portaient aux nues, Jean-Jacques Rousseau n'a guère cessé tout au long de sa vie d'être au plus près de la seule exigence qui comptait à ses yeux : ne pas tromper autrui. Cette quête a été autant philosophique que littéraire; l'intelligence des idées supposait la vérité de soi. Il a tracé les contours de notre modernité en assumant, souvent à contre-courant de son époque, les difficiles questions de la démocratie, du progrès, de l'éducation, de la tolérance en matière religieuse, du désir et de l'écriture de soi. Et pourtant, que d'incompréhensions et de malentendus persistent autour de l'oeuvre et de l'homme, restitués ici par Marc-Vincent Howlett ! Comme si une pensée de cette ampleur nécessitait, pour se faire entendre, une patience dont seule l'Histoire est capable.


SOËTARD Michel, « Méthode et philosophie. La descendance éducative de l'Emile », L’Harmattan, 2012, 202p.

Plusieurs spécialistes présentent ici une analyse de l'Emile de Rousseau par les regards croisés de Condorcet, Kant, Pestalozzi, Fichte, Herbart, Dilthey, Dewey et Freinet, penseurs et acteurs pédagogiques inscrits dans la postérité éducative de cette œuvre. Il se pourrait toutefois que l'Emile, avec le nœud de questions qu'il tisse, soit encore devant nous.