Exode : Moïse, Egypte & Décalogue

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 

MICHAELI Franck, « Le livre de l’Exode », Labor & Fides, 1974, 370p. (Commentaires de l’AT)


AUZOU Georges, « De la servitude au service. Etude du livre de l’Exode », éd. de l’Orante, 1961


WIENER C., « Le livre de l’Exode », éd. du Cerf, 1986, (Cahiers Evangile, 54).


ROMER Thomas, « Moïse : lui que Yahvé a connu face à face », éd. Découvertes Gallimard, 2002, 128p. 

Moïse sauvé des eaux, hébreu élevé à la cour du Pharaon, prophète à qui Yahvé révèle son nom dans le buisson ardent, main de Dieu réalisant les "dix plaies d'Égypte", libérateur du peuple d'Israël fendant les flots pour lui faire traverser la mer et le mener à travers le désert jusqu'à la terre promise, législateur recevant les tables de la Loi sur le mont Sinaï, intercesseur auprès de Dieu lorsque son peuple adore le veau d'or et déclenche la colère divine. Moïse est un personnage exceptionnel, dont la vie occupe la majeure partie de la Tora (le Pentateuque en grec), noyau de la Bible hébraïque (l'ancien Testament des Chrétiens). En effet, des cinq livres - la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome - qui constituent la Tora, seule la Genèse ne contient pas de récits sur Moïse. Reconnu comme le fondateur du judaïsme, voire du monothéisme en général, le Moïse biblique est avant tout une figure symbolique et identitaire. La diversité de ses portraits s'explique par la combinaison de plusieurs textes d'époques différentes. Le coeur du récit biblique a été rédigé vers le VIe siècle avant J.-C., après la destruction de Jérusalem et l'exil babylonien, pour permettre au judaïsme d'accepter la perte de son autonomie politique et son intégration dans l'empire perse. En revanche, le Moïse historique, qui aurait pu vivre au second millénaire avant notre ère, partage le destin de nombreux ancêtres fondateurs, lesquels se dérobent à l'historien, l'obligeant à se demander s'il a bien existé. De façon fantaisiste, l'égyptomanie des Lumières, que l'on retrouvera chez Freud, fait du chef des Hébreux un disciple du pharaon Akhénaton, assassiné par son propre peuple. Le judaïsme, le christianisme et l'islam ont toujours fait référence à Moïse. Depuis l'époque de la composition des textes bibliques jusqu'à nos jours, cette figure n'a cessé de fasciner les penseurs et les artistes (fresques de Doura Europos, oeuvres de Michel-Ange, Poussin, Chagall) qui, chacun à leur manière, ont tenté d'approcher le mystère d'un personnage multiple. Dès le XVIIIe siècle, son épopée est mise en musique par Haendel et l'opéra de Schônberg (1954) reste sans doute l'oeuvre musicale la plus importante qui lui soit consacrée. Il apparait également dans certains mythes fondateurs des États-Unis dans lesquels les traditions de l'exode et du peuple élu jouent un rôle tout à fait essentiel. Dans "Les Dix commandement " de Cécil B. DeMille, réalisé en 1956, dans le contexte de la guerre froide, Charlton Heston incarne un Moïse typiquement américain, un modèle de force et de courage s'opposant au régime totalitaire du Pharaon. Comédies musicales et dessins animés revisitent encore aujourd'hui un des personnages bibliques les plus marquants et les plus originaux.



SABBAH Messod et Roger, « Les secrets de l’Exode. L’origine égyptienne des Hébreux », Poche, 2000, 566p.


L'histoire de l'Exode décrite dans l'Ancien Testament ne serait qu'une sorte de "calque" superposée à une vérité ignorée : le peuple égyptien et le peuple hébreu ne seraient qu'un. Pour audacieuse qu'elle puisse paraître, cette thèse part d'un premier constat : en nul endroit dans l'Égypte antique n'est mentionnée la présence d'un peuple hébreu. Messod et Roger Sabbah accumulent éléments et preuves aux fins d'authentifier leur découverte. Ainsi sont comparés rites traditionnels égyptiens et hébraïques ; de même pour les noms qui permettraient de retrouver Joseph dans le pharaon Aï ou de lire le nom de Jéthro dans un cartouche royal. Les auteurs poursuivent leur démonstration en analysant les points communs entre l'alphabet hébreu et les hiéroglyphes, voient des analogies entre les habits de cérémonie de pharaon et ceux des rites sacrés hébraïques (kippa, téfilines, etc.). À chaque chapitre, la Bible est comparée mot à mot avec l'histoire de l'Égypte. Paradoxalement, cette apparente confirmation de la théorie la fragilise. En effet, il semble évident que ces chercheurs hébraïsants ont mis le doigt sur une découverte capitale, qui remet en cause l'idée même d'un peuple "élu". Toutefois, de se vouloir trop convaincants en désirant traduire tous les noms hébreux en égyptien, et de désirer enfermer cette théorie en un espace temps précis met en place quelques incohérences historiques. Il serait dommage que ces faiblesses anéantissent tout le concept.



Coll., « Ce que la Bible doit à l'Egypte », éd. Bayard, 2008, 288p., (Le monde de la Bible)


Sans l’Égypte, il n’y aurait pas de Bible », comme l’affirme Thomas Römer, professeur au Collège de France et spécialiste international de l’histoire biblique. Le personnage de Pharaon domine les livres de la Genèse et de l’Exode. L’épisode de la « sortie d’Égypte » est le récit de libération fondateur du judaïsme.

Les meilleurs spécialistes de l’histoire du Proche-Orient ancien et de la Bible répondent ici aux questions et aux énigmes qui caractérisent l’histoire de ces relations. Depuis la « révolution monothéiste » du Pharaon Akhenaton, la présence des Hébreux en terre d’Égypte, jusqu’aux premières implantations du monachisme chrétien …


OUAKNIN Marc-Alain, « Les 10 Commandements », Seuil / Points, 1999, 260p.


Qu'il s'agisse des commandements envers Dieu ou envers les hommes, Marc-Alain Ouaknin exploite toutes les virtualités des lettres et des mots hébraïques pour montrer que les Dix Commandements ne sont pas seulement des injonctions ou des interdits. Ils ne font pas la morale. Ils sont au contraire porteurs d'une éthique dynamique du futur, pour être plus, vivre mieux, donner corps à la parole, ouvrir à des fécondités inédites. Ils traduisent toute une conception de l'homme biblique et de ses rapports avec autrui: autrui homme ou femme, parent ou enfant, autrui mon prochain connu ou inconnu, autrui qui est Dieu même, mais aussi la nature, le travail, le texte... " Lire aux éclats " : plus que jamais, Marc-Alain Ouaknin adopte cette règle de lecture, pour un résultat époustouflant.



CHRISTIN Olivier, « Les Yeux pour le croire. Les Dix Commandements en images (XVe - XVIIIe siècle) », éd. du Seuil, 2003

En 1527, pour illustrer le commentaire de Luther sur les Dix Commandements, Lucas Cranach décide de ne plus retenir les saynètes de la vie quotidienne mais de s'inspirer de l'Ancien Testament. Cette rupture iconographique accompagne une rupture pastorale commune aux protestants et aux catholiques: il s'agit, en abandonnant la thématique des péchés capitaux, de construire socialement une éthique moderne centrée sur les devoirs d'états (le père de famille, la mère, le fils, le maître d'atelier, etc.) et le métier. L'historien, outre qu'il analyse cette rupture, en profite pour éclairer les jeux sociaux qu'elle sert: les jeux des cleres, ceux des chefs de lignées, des artisans, etc. Nous sommes loin alors d'un modèle dans lequel une classe dominante impose sa volonté à des dominés qui finissent par intérioriser des règles. En envisageant la production et la diffusion des gravures du Décalogue, l'auteur tente de réinterroger le statut de l'image à l'époque de l'invention de l'Art, de rendre compte plus exactement des conflits religieux aux temps du duel Réforme/Contre-Réforme et, enfin, de faire inter-agir les uns sur les autres les modèles destinés à expliquer la naissance du monde moderne en cours aujourd'hui chez les historiens. Peut-on réécrire l'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme en s'appuyant non sur des textes mais sur des images, et pour montrer qu'en fait de protestantisme il s'agit surtout d'éthique moderne, qu'elle soit catholique ou protestante? C'est bien ce à quoi s'attache Olivier Christin dans ce livre au sujet apparemment ténu et aux enjeux en réalité immenses.


SAVATER Fernando, «Les 10 commandements au XXIe s.», éd. Hachette / Pluriel, 2008, 259p.


Dans cet essai tour à tour sérieux et ludique, iconoclaste, moraliste sans jamais être moralisateur, Fernando Savater confronte le décalogue, sensé émaner du verbe divin, à notre monde contemporain. Il offre au lecteur une interprétation moderne et universelle des principaux tabous et préoccupations humaines et nous invite à une relecture jubilatoire et passionnante des dix commandements. Repérant les décalages culturels immenses entre notre situation et celle des Hébreux qui conçurent le décalogue, l'auteur montre de quelle façon il est possible de ressaisir par-delà les siècles une inspiration fondamentale qui reste une valeur fondatrice de toute morale : le rapport à l'autre.



Cahiers evangile n 81 : le decalogue de Garcia Lopez G. (Broché - 8 octobre 1992)


Le Décalogue de Christophe Donner , éd. Stock- 8 novembre 2000)



Le décalogue de Krzysztof Kieslowski et Krzysztof Piesewicz (Broché - 1 janvier 1991


WELZER Harald, « Les guerres du climat : Pourquoi on tue au XXIe siècle », éd. Gallimard / NRF essais, 2009, 365p.

A force, le constat, par sa lucidité, est devenu un lieu commun : le modèle occidental d'exploitation des ressources naturelles arrive à sa limite ; les ressources vitales s'épuisent dans des régions de l'Afrique, de l'Asie, de l'Europe de l'Est, de l'Amérique du Sud, de l'Arctique et des États insulaires du Pacifique. Dans un magistral essai de configuration de notre avenir, nourri des enseignements tirés de situations historiques passées mais analysées dans leur spécificité respective, Harald Welzer jette un regard pour ainsi dire clinique et tire la conclusion de cette situation avérée : de plus en plus d'hommes disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Des conflits violents opposeront tous ceux qui prétendront se nourrir sur une seule et même portion de territoire ou boire à la même source en train de se tarir. Bientôt la distinction entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuiront leur environnement, entre les réfugiés politiques et les réfugiés climatiques, ne sera plus pertinente tant se multiplieront des guerres nouvelles générées par la dégradation du milieu. Les guerres induites par le climat seront la forme directe ou indirecte de la résolution des conflits du XXIe siècle et la violence est promise à un grand avenir : l'humanité assistera non seulement à des migrations massives, mais à des solutions violentes aux problèmes des réfugiés ; à des tensions dont l'enjeu sera les droits à l'eau et à l'exploitation, mais aussi à de véritables guerres pour les ressources ; à des conflits religieux comme à des guerres de convictions. Creusant le sillon de l'anthropologie de la violence tracé par ses précédentes recherches, Harald Welzer a écrit la première histoire, non convenue, du XXIe siècle.


Films


« Les 10 Commandements », films de Cecil B. De Mille, 1923 revu en 1956

Découvrez cette fabuleuse histoire dans laquelle Moïse affronte Ramsès, pharaon du plus puissant empire du monde, l’Egypte, pour conduire son peuple, les Hébreux, vers la liberté et une nouvelle terre. Réalisé en 1956, « Les dix commandements » est devenu un chef-d’oeuvre de l’histoire du cinéma. Décors grandioses, effets spéciaux incroyables, distribution pharaonique, ce film est un spectacle inoubliable.

Redécouvrez le chef-d’oeuvre de Cecil B. DeMille… et pour la première fois en DVD découvrez sa première version, réalisée en 1923 !



« Le Décalogue / Dekalog », film et série réalisée par Krzysztof Kieslowski, Pologne - 1988

En 1988, Krzysztof Kieslowski décide de tourner pour la télévision 10 films illustrant les commandements de la bible. Son but n’est cependant pas de faire un film sur la religion, mais plutôt de suivre le parcours d’un petit groupe de gens qui vont vivre sous nos yeux… Amours impossibles, solitude, désarroi criminel, désirs meurtriers, autant d’éclats d’un univers poignant avec humanité et générosité…


« Les 11 Commandements », film de François Desagnat et Thomas Sorriaux, France - 2004

Le monde va mal, les humains ne rigolent plus, la situation est grave. Le dieu de la blague n’a plus qu’une solution : Michaël Youn et sa bande. Leur mission : accomplir «  Les 11 commandements  » de la blague pour remettre les peuples sur le droit chemin de la rigolade en repoussant les limites de la connerie. Danser la valse en apesanteur à 15 000 mètres d’altitude, inonder une maison pour la transformer en piscine, jouer au beach volley avec une érection contrôlée, faire du roller sous somnifères… Rien n’arrête Michaël Youn et sa bande !