Exclusion & Tolérance

Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire

 



GRUILLOT Étienne, « Faut-il tolérer toutes les idées ? », éd. Milan, 2009, 96p. (Boîte à outils philo)

On ne peut aborder le thème de la tolérance sans se heurter à une vieille aporie : la tolérance a-t-elle des limites ? En rejetant certaines idées comme intolérables, ne devenons-nous pas à notre tour intolérants ? Faut-il pour autant tout tolérer, y compris des idées comme le racisme ou des pratiques comme l’excision ? C’est cette question polémique que ce petit ouvrage prend à bras-le-corps.


“À la rencontre de l'étranger. L'image de l'Autre chez les Anciens”, Les Belles Lettres, 2009, 342p.

Les Grecs et les Romains, dont les chemins se sont très tôt croisés, ont aussi rencontré bien d'autres peuples sur lesquels ils nous ont laissé leurs témoignages. Ils sont en outre à l'origine des premières réflexions sur le droit de cité, la citoyenneté et l'autochtonie. Quelle image, ou plutôt quelles images, les Grecs et les Romains ont-ils les uns des autres, des Perses, des Scythes, des Carthaginois, des Numides, des Gaulois ou des Germains ? Près de 150 extraits, allant du VIIIe siècle avant J.-C. au VIe siècle après J.-C., en traduction Belles Lettres ont été rassemblés et assortis d'une brève présentation destinée à éclairer leur lecture. Du droit du sol aux politiques d'intégration, en passant par les propos racistes et les mariages mixtes ou bien encore les coutumes étranges des Barbares, À la rencontre de l'étranger montre les multiples facettes d'un monde cosmopolite, le monde antique !


WALDENFELS Bernhard, « Topographie de l’étranger », Van Dieren éditeur, 2009, 258p. 


Où est l’étranger ? Peut-on l’assigner à un lieu ? Comment pourrait-il entrer en relation avec les autres êtres, s’il n’appartenait pas aussi à un lieu commun ? Et pourtant, serait-il encore un étranger s’il occupait un lieu propre, lui-même inscrit dans un espace englobant ? L’étranger ne saurait être localisé dans des coordonnées établies. Il émerge bien plutôt dans le dérangement des ordres, le déplacement des règles, l’inquiétude de nos topographies.
Sous le titre Études pour une phénoménologie de l’étranger, Bernhard Waldenfels propose une série d’analyses philosophiques consacrées à la question de l’étranger. Chaque volume met en relief un motif différent : l’espace, la norme, les sens, le discours. Les études qui composent ce premier volume déclinent les notions de lieu et d’espace qui permettent de repenser les grandes questions de l’identité, de l’altérité, de l’interculturalité, de l’Europe et du nationalisme. Ces questions sont non seulement au centre de la réflexion en philosophie et en sciences humaines mais constituent aussi les grands enjeux de la vie sociale aujourd’hui.
Bernhard Waldenfels est un philosophe majeur sur la scène de la philosophie allemande contemporaine. Il est l’auteur de près de trente livres. Topographie de l’étranger est son premier ouvrage traduit en français.


BAYLE Pierre, "De la tolérance. Commentaire philosophique sur ces paroles de JC : contrains-les d'entrer", Pocket, 1992


HOUZIAUX Alain, Sophie de Mijolla-Mellor, Odon Vallet et Bertrand Vergely, “ L’indifférence, une fuite ? ”, éd. De l’Atelier, 2006, 120p.  (Question de vie)


L’indifférence, une fuite ? Est-elle une façon d’éviter la rencontre de l’autre, une forme de cynisme où personne ne compte à part soi ? Est-elle au contraire un détachement à l’égard des sollicitations du monde qui permet d’aimer vraiment ? Odon Vallet rappelle que, contrairement à ce que l’on pense, les religions orientales ne prônent pas l’indifférence, mais plutôt le détachement et la sérénité. Pour Alain Houziaux, l’indifférence, qui n’est pas ignorance de l’autre, peut permettre de se libérer de la volonté de puissance. Bertrand Vergely précise, quant à lui, que pour n’être indifférent à rien, on manifeste parfois une sensibilité à tout qui peut mener à l’indifférenciation : on confond alors désir et amour – voire culpabilité et innocence. L’indifférence ne se confond pas avec la sérénité, avance Sophie de Mijolla-Mellor. Il est vain de penser un monde sans angoisse et sans espoir. En revanche, éprouver la jouissance d’un retour au calme après la tempête a du sens.



« Différents, mais pas indifférents - B) 2e cycle du secondaire - Guide d'animation », éd. Institut Pacifique, 2009, 128p. (Différents, mais pas indifférents)


Outil de prévention de la violence et de promotion des conduites pacifiques

« L’école est un milieu d’apprentissage qui doit être à l’abri de la violence. Pour répondre aux besoins sans cesse grandissants et toujours plus complexes des jeunes relativement aux problèmes de violence, l’école doit s’ouvrir aux organismes et aux institutions de son milieu. »

L’une des motivations de l’Institut Pacifique est d’offrir aux éducateurs et aux adolescents un document visuellement intéressant et assez souple, facilement adaptable aux différents milieux, tout en proposant des outils clairs et concrets pouvant être utilisés par des intervenants divers.

Différents, mais pas indifférents est un programme de promotion des conduites pacifiques. Les ateliers animés auprès des élèves permettent de développer les habiletés sociales et d’apprendre à résoudre les conflits pacifiquement, que ce soit avec les pairs ou les adultes.

Deux guide d’animation sont disponibles : le premier suggère quatre ateliers à animer auprès des élèves du 1er cycle (1re et 2e secondaire) et le second suggère également quatre ateliers pour les élèves du 2e cycle (3e, 4e, et 5e secondaire). Des thèmes comme la violence et l’intimidation, les perceptions, le respect des différences, la communication non-violence, etc. sont abordés au cours de ces animations. Ces ateliers pourront être complétés grâce aux activités suggérées dans la boîte à outils : 10 thèmes, 5 activités par thème ainsi que des ressources audiovisuelles, bibliographique ou Internet. Vous pourrez puiser parmi les 50 activités suggérées pour compléter vos animations. Afin de faciliter l’animation, le programme est accompagné d’une série de trois affiches dont les 4C de la résolution de conflits et le mur du conflit.

Différents, mais pas indifférents se veut un outil à géométrie variable, adaptable aux besoins et réalités des milieux. Ainsi, il sera pour certains LE moyen choisi et mis en place pour répondre aux objectifs de leur plan de réussite, alors que d’autres préféreront l’utiliser ponctuellement, auprès de groupes ciblés, comme moyen de prévenir une problématique particulière. Les thèmes qui y sont proposés amènent les jeunes à mieux se connaître comme individus, à poser un regard sur leurs relations avec les autres, puis à développer des compétences et habiletés sociales, sous l’angle de la gestion pacifique des conflits.

Voici quelques-uns des principaux besoins et préoccupations exprimés par les intervenants rencontrés :

Ð Sentiment d’insécurité, selon les milieux;

ÐManque d’information, de formation et d’outils sur le sujet (conflits et violence);

ÐBesoin de support des collègues et de la direction;

ÐBesoin de cohérence entre le discours et les actions posées;

ÐSentiment de surcharge de travail;

ÐQuestionnements sur le rôle de l’enseignant;

ÐSentiment d’appartenance souvent déficient dû à la grande mobilité du personnel;

ÐNécessité d’intégrer la démarche dans le projet éducatif et le plan de réussite;

ÐFavoriser les échanges avec les élèves;

ÐAugmenter le sentiment de confiance mutuelle.

Cet outil s’adresse donc aux adultes qui travaillent avec une clientèle adolescente et qui désirent initier ou poursuivre un programme de promotion des conduites pacifiques auprès d’elle, en favorisant le développement de compétences sociales et relationnelles.


DURU-BELLAT Marie, MEURET Denis, « Les sentiments de justice à et sur l'école », éd. de Boeck, XXXX (Pédagogies en développement)

Tous les individus, et parmi eux les enseignants, les élèves et leurs parents, sont soucieux de justifier leurs actes au regard de critères de justice. Ceux qui estiment être traités avec injustice – presque le tiers des élèves –  mais aussi ceux qui pensent traiter les autres avec injustice, en éprouvent des conséquences multiples et graves.  Les recherches convergent vers ce constat. On les trouvera ici présentées par quelques-uns des meilleurs spécialistes parmi lesquels L. Bègue et C. Dalbert pour la psychologie sociale, F. Dubet pour la sociologie, A. Trannoy pour l’économie.

Comment, alors, expliquer que les sentiments d’injustice soient si prégnants, si fréquents, à l’école en particulier ? Ce livre apporte des réponses, venues de disciplines différentes et de recherches récentes. L’une est que la force même du besoin de justice se traduit par la négation d’injustices réelles ou par le fait d’en  rendre les victimes responsables.  Une autre est que tous les acteurs n’ont pas les mêmes représentations de ce qui est juste. Par exemple, les enseignants se soucient surtout d’impartialité, tandis que les élèves se soucient davantage d’être traités avec « respect ». En fait, autre leçon des recherches présentées ici, les élèves, comme leurs enseignants, mobilisent une combinaison de plusieurs critères pour juger de la justice d’une situation. Le mérite ne suffit pas, d’autant que tous les acteurs de l’école sont bien conscients que ce critère est souvent bafoué dans la pratique.

Des questions scientifiques se posent alors, par exemple comprendre pourquoi ceux qui ont le mieux réussi l’école sont plutôt moins persuadés que les autres que l’école récompense vraiment le mérite. Se posent aussi des questions politiques ou pédagogiques. Comment diminuer le nombre d’élèves qui se sentent traités avec injustice à l’école ? Comment mettre le besoin de justice au service de la justice de l’école ?



ATHANASSIADI Polymnia, « Vers la pensée unique. La montée de l'intolérance dans l'Antiquité tardive », Les Belles Lettres, 2010, 192p.

La montée de l'intolérance, entre le IIIe et le VIe siècle dans l'Empire romain n'est pas un phénomène surprenant. Une série de développements interdépendants, qui s’inscrivent dans la longue durée, en sont à l’origine. Le présent ouvrage intègre et analyse dans un schéma narratif les thématiques du prosélytisme et de la persécution ; de la centralisation du pouvoir séculaire et de son alliance de plus en plus intime avec le domaine religieux ; de l’orthodoxie doctrinale et de l’hérésie ; de la polémique interne et externe des communautés scripturaires ; de la censure subtile ou brutale et, finalement, de « la nouvelle histoire », c'est-à-dire de la réécriture de l’histoire universelle en termes religieux. Imbriqués les uns dans les autres, ces développements ont une relation sinon causale, au moins dialectique, avec la présence, d’abord incidente, puis endémique, de l’intolérance (avec son corollaire plus concret de la violence) dans l’Empire romain.
Tous ces phénomènes, déclenchés dans une société pluraliste par l'arrivée d’un nombre toujours croissant d’hommes et de femmes revendiquant le monopole de la vérité théologique et résolus à répandre cette vérité par une démarche missionnaire, sont fortement corrélés et se trouvent à la base d’un nouveau modèle sociétal – celui de la communauté religieuse. Dans le vase clos qu’on a pris depuis peu l’habitude de nommer l’« Antiquité tardive », s’effectue le passage d’une société organisée à la mesure de l’Homme à une autre bâtie pour la plus grande gloire de Dieu.


GUESLIN André et STIKER H-J (dir), “Handicaps, pauvreté et exclusion, dans la France du XIXe s.”, éd. de l’Atelier, 2003, 272p.

Cet ouvrage, remarquable travail historique, enrichit le questionnement contemporain : avec leurs différences et leurs ressemblances, les handicapés sont-ils aujourd’hui pleinement citoyens ? Le statut social des infirmes et des handicapés a considérablement varié au cours de l’Histoire. Mendiants livrés à la charité publique sous l’Ancien Régime, ils sont progressivement pris en charge par l’État à partir de la Révolution française : des institutions accueillent sourds et aveugles, et entreprennent de les éduquer, comme il sera fait, beaucoup plus tard pour les arriérés. Cette modification considérable du sort des handicapés et des infirmes au XIXe siècle n’est-elle pas pour autant une nouvelle façon de les exclure de l’espace public ? Telle est l’interrogation centrale de cet ouvrage. Les auteurs montrent, en effet, comment perdure cette volonté d’exclusion même s’il faut la nuancer : certains aveugles, par exemple, arriveront au sommet de la hiérarchie sociale, mais la catégorie du laid, repoussant restera prégnante. À partir de 1898, l’infirmité acquise ne sera plus synonyme de pauvreté grâce à la loi protégeant les accidents de travail : de nombreuses écoles spécialisées se développent. Mais la volonté philanthropique à l’égard des infirmes est contradictoire : la société entend les éduquer tout en continuant à les considérer comme des indigents. Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration éditoriale du Laboratoire Sociétés occidentales, Université Paris VII et de ALTER, société internationale pour l’histoire des infirmités et handicaps.


DUPONT-BEURIER Pierre-François, LABBÉ Brigitte, « L’homme et l’animal », éd. Milan, 2007, 56p. (Goûter philo)


De l’ours en peluche à l’escalope de dinde en passant par le bœuf de labour ou le chien d’aveugle, des caresses données à un chartreux à la passion pour l’équitation en passant par les expérimentations sur les rats de laboratoire, l’animal peuple le monde de l’homme, tant du point de vue matériel, symbolique qu’imaginaire. Rien de comparable entre cette omniprésence de l’animal et les relations que l’homme entretient par ailleurs avec le végétal ou le minéral. Mais, précisément, le statut de l’animal reste pour le moins ambigu : comment comprendre en effet que l’animal puisse être à la fois une compagnie, un instrument et des protéines ? Comment comprendre qu’il soit tout à la fois possible de l’aimer presque comme une personne et de s’en servir presque comme d’une chose ? D’où vient cette ambiguïté ?



dossier « Ce que nous apprennent les animaux » dans la revue « Esprit », juin 2010


http://www.esprit.presse.fr/archive/review/article.php?code=35685

Il y a quelque chose d'inquiétant dans le thème de « l'intelligence » animale. Le sujet peut en effet paraître naïf ou, au contraire, plein de sous-entendus. L'inquiétude prend ainsi des formes différentes et, parfois, opposées : trouble de la similitude que suscite l'idée d'une proximité avec des espèces que notre tradition nous a appris à regarder de haut ; gêne, à l'opposé, face à une vision anthropomorphique des animaux. Parler d'une « intelligence » des animaux, c'est s'exposer au risque de tous les discours d'opinion, de l'immémoriale sagesse des nations (depuis au moins Plutarque), qui confine parfois à la « bêtise ». De quoi parle-t-on exactement et, surtout, avec quelles visées ?

Cette inquiétude explique peut-être les excès des prises de position, dans le domaine moral et philosophique, sur le rapport entre les hommes et les animaux1. Au nom d'un universalisme radical, certains défenseurs des animaux dénient aux hommes la moindre spécificité (peut-être aussi la moindre responsabilité) dans l'ordre du vivant. L'intelligence serait la chose du monde la mieux partagée, au point que l'usage de la raison ne constituerait plus la moindre rupture dans l'échelle des êtres naturels. Dans ce genre de discussions, on oscille rapidement des inoffensives affections pour nos « trente millions d'amis » aux soupçons graves d'antihumanisme ...

La différence homme-animal ne cesse en effet de saturer le débat. Comment définir l'animal sans se lancer dans une enquête sur le « propre de l'homme » ? Et pourquoi s'intéresser au « propre de l'homme » si ce n'est, à terme, pour exclure des êtres qui seraient dépourvus des qualités « proprement humaines », c'est-à-dire dénier aux êtres humains les plus fragiles leur dignité fondamentale ? Cela ne revient-il pas finalement à remettre en cause la dignité reconnue dans notre système juridique et dans nos droits fondamentaux à tous les hommes, indépendamment de leurs performances, de leur santé, de leur condition sociale et même de leur moralité... Et si ce pilier est remis en cause, notre système normatif dans son ensemble ne sera-t-il pas fragilisé ?


FINKIELKRAUT Alain, De FONTENAY Elisabeth, « Des hommes et des bêtes », Editions du Tricorne / L’Harmattan, 2010, 64p.


L'humanisme a-t-il eu raison de séparer artificiellement l'humanité de l'animalité ? La maîtrise du vivant laisse-t-elle l'homme seul avec lui-même ? En abandonnant ses pratiques sacrificielles d'animaux, le christianisme a-t-il rendu possible l'émergence d'une mort industrielle ? Le regard animal peut-il nous apprendre quelque chose sur nous-mêmes ? Retranscription de l'émission de radio "Répliques" dirigée par Alain Finkielkraut avec une invitée : Elisabeth de Fontenay.


+ enfant sauvage


DOMEYNE Pierre, « Michel Servet (1511-1553). Au risque de se perdre », L’Harmattan, 2008


Le but de cet ouvrage est de faire connaître cet humaniste, médecin et théologien, qui fut brûlé vif comme hérétique, à Genève, en 1553, et d'essayer de comprendre pourquoi cet homme courageux et fantasque a été condamné à ce supplice atroce, à quarante-deux ans. Qu'avait-il dit, écrit ? Comment en pleine renaissance humaniste, au coeur de la Réforme, une effroyable machine théologique et policière a broyé cet homme ?




COMBESQUE Marie-Agnès, « Martin Luther King Jr. Un homme et son rêve », Le Félin Poche, 2008


Je rêve qu’un jour, sur les rouges collines de Georgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité. Je rêve… Ce rêve d’un monde délivré des démons du racisme, le pasteur Martin Luther King, arrière-petit-fils d’esclave, l’a porté jusqu’à son dernier souffle. Le 4 avril 1968, une balle met fin à son combat pour les droits civiques. Il n’a pas quarante ans.

La biographie de Marie Agnès Combesque ne retrace pas seulement l’histoire d’un homme, porté par une foi profonde, au discours inspiré, devenu l’homme à abattre pour le FBI qui le traita comme un « ennemi de l’État ». C’est aussi le récit du plus grand mouvement politique et social que l’Amérique ait connu au xxe siècle. En 1964, le président L.B. Johnson signe le Civil Rights Act, qui rend illégale la ségrégation aux États-Unis, et en 1965 les Noirs américains obtiennent enfin le droit de vote.

Mais pour obtenir cette victoire, il aura fallu vaincre la résistance du Sud raciste et de l’État fédéral, subir la terreur des attentats terroristes qui jalonnent une lutte pour l’égalité que Martin Luther King voulait animée par l’idéologie de la non-violence. L’histoire d’un rêve, et l’exemple d’un engagement qui suscite respect et admiration.



CLEMENT Catherine, « Gandhi, athlète de la liberté », Découvertes Gallimard, 2008, 176p. (n°50)


Par la force de sa volonté et son amour de la liberté, Gandhi obtint la libération de son pays grâce à la désobéissance civile. La vie du Mahatma (« Grande Âme ») devenu le père de la nation est retracée dans un volume richement illustré de la fameuse collection.



COMBESQUE Marie-Agnès et DELEURIE Guy , « Gandhi et Martin Luther King : Leçons de la non-violence», éd. Autrement, 2002, 139p.


A l'heure où la violence domine au nom de Dieu, ou de la nation, quelle peut être la pertinence de la non-violence? D'où la nécessité de mettre en parallèle les histoires de Gandhi et de Luther King, pour comprendre dans quel contexte ils ont élaboré leur action de résistance et comment ils sont devenus des figures emblématiques de la désobéissance civile. Les histoires croisées de Gandhi et Martin Luther King, deux figures tutélaires de la non-violence, depuis leurs parcours universitaires et professionnels jusqu'à leurs engagements politiques et leur assassinat. Afin de déceler les correspondances de leurs pensées, leurs tempéraments, leurs stratégies. Et de relire notre actualité à la lumière de leurs luttes.


« Nelson Mandela. L’Apartheid. Précédé d’une lettre de Breyten Breytenbach. Traduit de l’anglais », éd. De Minuit, 2010, 128p. (Documents)


Principal inculpé, en 1962 et 1964, de deux procès intentés aux dirigeants nationalistes sud-africains, Nelson Mandela, ancien avoué, s’y était défendu lui-même et avait été condamné à la détention perpétuelle.
Ses deux plaidoiries sont reproduites dans cet ouvrage qui retrace l’histoire du Congrès national africain depuis ses origines et met en lumière le processus par lequel ses dirigeants sont passés successivement de l’opposition légaliste à la grève et de la grève au sabotage.
La lettre de Breyten Breytenbach adressée à Willie Mandela en mai 1985 et qui figure au début de cette réédition, évoque les conditions de vie de Mandela en prison à travers les événements survenus en République sud-africaine ces vingt-cinq dernières années.
Contenu : « Lettre à Winnie Mandela » par Breyten Breytenbach – Nelson Mandela et l’apartheid – Le procès de Pretoria (22 octobre-7 novembre 1962) – Le procès de Rivonia (octobre 1963-mai 1964)
Nous voulons pouvoir nous mêler à l’ensemble de la population et ne pas être confinés dans nos ghettos. Les hommes veulent garder leurs femmes et leurs enfants auprès d’eux, là où ils travaillent, et ne pas être contraints de vivre dans les camps d’hommes seuls. Les femmes ne veulent plus vivre comme des veuves dans les Réserves. Les Africains veulent avoir le droit de sortir après onze heures du soir et ne pas être cloîtrés dans leurs chambres comme de petits enfants. Les Africains veulent avoir le droit de voyager dans leur propre pays et de chercher du travail là où ils veulent, et non là où le Bureau du travail leur dit de le faire. Les Africains veulent disposer d’une part des richesses de l’Afrique du Sud ; ils veulent la sécurité et une place dans la société.
Avant tout, nous voulons des droits politiques égaux, parce que sans eux nous restons impuissants. Je sais que cela sonne de façon révolutionnaire pour les Blancs de ce pays, parce que la majorité des électeurs sera constituée d’Africains. Oui, le Blanc a peur de la démocratie. Mais on ne peut permettre à cette crainte de barrer le chemin à la seule solution qui garantira la paix et la liberté pour tous. Il n’est pas vrai que l’égalité des droits entraînera pour conséquence la domination raciale. La division politique basée sur la couleur est entièrement artificielle et, lorsqu’elle disparaîtra, il en ira de même de la domination d’un groupe de couleur sur un autre. Le C.N.A. a consacré un demi-siècle à combattre le racisme ; il ne changera pas de politique quand il aura triomphé.
Tel est le combat du Congrès national africain. Il s’agit vraiment d’une lutte nationale. Toute ma vie j’ai lutté pour la cause du peuple africain. J’ai combattu la domination blanche et j’ai combattu la domination noire. J’ai adopté pour idéal une société démocratique et libre où tout le monde vivrait ensemble dans la paix et avec des chances égales. J’espère vivre pour le conquérir, mais c’est aussi un idéal pour lequel je suis prêt, s’il le faut, à mourir.



BONHOEFFER Dietrich, “Vivre en disciple. Le Prix de la Grâce”, Labor & Fides, 2009, 332p.


Dietrich Bonhoeffer rédige cet ouvrage lorsqu’il est directeur du Séminaire de formation théologique et pastorale de l’Eglise confessante en Allemagne, sous Hitler, à Finkenwalde (1935 - 37). La première partie est consacrée au Sermon sur la Montagne et à l’appel de Jésus aux disciples : « Suis-moi ». La seconde traite de l’Eglise, à partir de l’apôtre Paul. Dans ce texte, la grâce apparaît avant tout comme une grâce « coûteuse », qui va avec l’épreuve et l’endurance de la réalité. Tel est le premier et l’inoubliable thème de Bonhoeffer qui a d’abord frappé ses étudiants. Bonhoeffer bouleversait tout l’acquis théologique. La situation politique l’exigeait ; une nouvelle réflexion sur le Christ aussi. Vivre en disciple est une réflexion sur l’extraordinaire et l’inouï de l’appel évangélique. Contre la sécularisation de l’Eglise. Un appel à suivre le Christ, non hors du monde, mais bien en son coeur, même si cet appel est protestataire. Cet ouvrage est une nouvelle édition, retraduite à partir du nouveau corpus Bonhoeffer publié en Allemagne. Son titre est modifié par rapport au Prix de la Grâce, qui désignait auparavant ce texte dans les diverses éditions françaises. Dietrich Bonhoeffer est né en 1906 à Breslau. Docteur en théologie à l’âge de 21 ans, il manifeste immédiatement son opposition aux mesures antisémites du régime nazi. Interdit d’enseignement et de prédication, il est arrêté par la Gestapo en 1943, puis exécuté au camp de concentration de Flossenbürg le 9 avril 1945. Dietrich Bonhoeffer est l’auteur de plusieurs ouvrages majeurs, dont Résistance et soumission (Labor et Fides, 2006) et De la vie communautaire (Labor et Fides, 2007).



LAGARDET Evelyne, TUBIANA Michel, « Contes philosophiques de la diversité », éd. Eyrolles, 2010, 210p.


Une série de trois contes philosophiques invitant à une réflexion sur les discriminations, le racisme et l'altérité. Portant sur l'apparence physique, l'orientation sexuelle et sur l'origine ethnique, ils abordent un certain nombre de concepts qui sont par la suite analysés, commentés et replacés dans un contexte contemporain : Le pays d'Anor ;  L'île aux Terriens ; Conte d'école. Les mots pour le dire et le combattre, par Michel Tubiana, Président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme.


NDOBO André, «Les nouveaux visages de la discrimination », éd. de Boeck, 2010,

L’écho régulièrement porté aux faits et méfaits de la discrimination envers les minorités sociales ont fait de celle-ci un thème omniprésent dans les médias et sur la table politique. Qu’il s’agisse de l’accès au logement ou au travail, de la visibilité sur la scène publique et politique des minorités, les pratiques discriminatoires, explicites ou feutrées, sont devenues dans nos sociétés un objet de préoccupation majeure. Répondant à ce phénomène, l’état et les institutions ont rapidement instauré un arsenal juridique et imaginé une série d’outils et de moyens légaux pour la combattre. Mais alors, comment expliquer la persistance des discriminations et un tel décalage entre cette volonté institutionnelle et les comportements privés ? Fruit des recherches récentes dans ce domaine, Les nouveaux visages de la discrimination propose une série de pistes pour comprendre les bases et mécanismes psychologiques de la discrimination sociale. L’auteur présente et analyse les différentes conduites discriminatoires couramment observées ainsi que les outils issus de la psychologie sociale destinés à les combattre.

KRISTEVA Julia, « Etrangers à nous-mêmes », Folio essais, 1991, 293p.

Vous en avez assez des étrangers? Vous êtes vous-même un étranger? Ou bien vous sentez-vous étranger dans votre propre pays? Ce livre s'adresse à vous, à votre douleur, à votre agacement. A l'heure où la France devient le melting pot de la Méditerranée, une question se pose, qui est la pierre de touche de la morale pour le XXIe siècle: comment vivre avec les autres, sans les rejeter et sans les absorber, si nous ne nous reconnaissons pas étrangers à nous-mêmes "?Ce livre invite à penser notre propre façon de vivre en étranger ou avec des étrangers, en restituant le destin de l'étranger dans la civilisation européenne: les Grecs avec leurs " Métèques " et leurs " Barbares "; les Juifs inscrivant Ruth la Moabite au fondement de la royauté de David; saint Paul qui choisit de prêcher en direction des travailleurs immigrés pour en faire les premiers chrétiens, sans oublier Rabelais, Montaigne, Erasme, Montesquieu, Diderot, Kant, Herder, jusqu'à Camus et Nabokov qui ont chacun médité avant nous les merveilles et les malaises de la vie étrangère. Au coeur de cet avenir cosmopolite: les Droits de l'Homme sous la Révolution française, qui commence par honorer les étrangers avant de faire tomber la Terreur sur leurs têtes. En contrepoint: le nationalisme romantique et, pour finir, totalitaire. L'" inquiétante étrangeté " de Freud conclut ce parcours en suggérant une nouvelle éthique: ne pas " intégrer " l'étranger, mais respecter son désir de vivre différent, qui rejoint notre droit à la singularité, cette ultime conséquence des droits et des devoirs humains."


MORCH Vincent, «  Exit ! Exclus et marginaux en Grèce et à Rome », éd. Les Belles Lettres, 2012, 400p.

L'exclusion n'est pas l’apanage des sociétés contemporaines. Une large part des hommes ayant vécu dans l’Antiquité était soit privée de droits, en tout ou en partie, soit sous la menace de la dégradation civique, de l’ostracisme ou de l’exil. Quant aux femmes, même dans le meilleur des cas, leur statut d’éternelles mineures reléguait leur influence à la seule sphère familiale. Si le mot « exclusion » n’a d’équivalent ni en latin ni en grec, sa réalité est omniprésente en Grèce comme à Rome. À travers une sélection de textes en traduction, parmi les plus forts de l’Antiquité, ce « Signet » invite le lecteur à explorer les sociétés antiques par leurs marges, à la limite de ce qu’elles jugeaient tolérables, à la frontière de ce qu’elles définissaient comme l’humain. À côté de grandes figures d’exilés (Ovide, Cicéron) ou de révoltés (Spartacus), il y découvrira des figures d’exclus qu’il a rarement l’occasion de rencontrer, comme les atimoï, les pharmakoï, les pauvres et les parasites. Ces témoignages souvent poignants dévoilent une dimension fondamentale de la vie des Anciens : pour tous, partout, sa très grande fragilité.


Magali Bessone, « Sans distinction de race? Une analyse critique du concept de race et de ses effets pratiques », éd. Vrin, 2013, 240p. (Philosophie concrète)

Le concept de race – et ses déclinaisons catégorielles – a été historiquement enrôlé pour justifier de multiples formes d’injustice : discrimination, exploitation, oppression, voire annihilation de groupes entiers de l’humanité. Pour lutter contre le racisme, il a donc pu sembler cohérent de vouloir définitivement disqualifier le concept qui en constituerait le fondement. Ce livre défend pourtant la thèse adverse : entreprendre de réduire les inégalités raciales exige un usage analytique et critique du concept de race. Socialement construites, les catégories raciales sont aujourd’hui à l’œuvre, de manière plus ou moins masquée, dans de nombreuses pratiques administratives, juridiques et politiques. Ne pas les nommer, c’est s’interdire d’en débusquer les effets discriminatoires. Une philosophie politique soucieuse de penser l’injustice sociale sous toutes ses formes, mettant sa compétence propre de clarification conceptuelle au service d’un engagement politique, se doit d’affronter la question raciale.

Mots clés :

exclusion - tolérance / consensus / concorde / compromis - respect - indifférence  - différent / identique - exclure / intégrer - l’étranger / le barbare - l’hôte - relation - aide  - accueil - le prochain - l’Altérité - homme / animal - enfant sauvage - arts de la contestation - les rejetés et les exclus de la société (Sida, sans Papiers, les must dans la cour de récré, ...) - L’Apartheid - loi du pur / impur - théologie de l’Espérance - théologie de la Libération - vérité - doute -


Ghandi / Malcolm X / Le Père Damien / Mère Teresa / l’Abbé Pierre / Soeur Emmanuelle - Nelson Mandela - Irlande - Amnesty International -


Dietrich Bonhoeffer - Martin Luther King - Albert Schweitzer


Sartre


Sébastien Castellion - la Guerre des paysans - Michel Servet - les persécutions & les martyrs - Edit de Nantes - l’objection de conscience - Zizendorf -