Anglicanisme
Anglicanisme
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
BETHMONT René, « L’anglicanisme. Un modèle pour le christianisme à venir ? », éd. Labor & Fides, 2010, 256p.
Cette présentation de l’anglicanisme à un lectorat francophone comble une lacune qui s’observe dans la manière dont on appréhende de nos jours le christianisme à l’anglaise dans les médias. Traversée aujourd’hui par des tensions relatives à l’ordination des femmes et de clercs homosexuels, l’Eglise anglicane est bien davantage qu’une institution en butte aux défis posés par l’évolution actuelle de la société. Protestant français d’origine devenu anglican, Rémy Bethmont raconte dans ce livre extrêmement bien documenté comment l’Eglise anglicane s’est au fil du temps constituée selon son génie propre, mais aussi en démarcation et affiliation avec Rome et la Réforme. Elle en reprend aujourd’hui des traits respectifs au coeur d’un système qui favorise la coexistence de mouvements a priori contradictoires. En revenant sur les épisodes historiques et théologiques marquants de l’histoire anglicane, l’auteur fait mesurer combien une culture fondamentale de tolérance aux contradictions et aux oppositions a permis d’inscrire cette tradition dans la durée. Au prix certes d’une doctrine interne peu systématisée, mais grâce à l’insistance sur la prière, les sacrements et la spiritualité qui favorisent la concorde et finalement la longévité. N’y aurait-il pas là un modèle dont s’inspirer pour une réconciliation des Eglises séparées ?
LEMAITRE Franck , « Anglicans et luthériens en Europe. Enjeux théologiques d'un rapprochement ecclésial », éd. du Cerf, 2011, 358p.
Cette étude porte sur l'évolution des relations entre anglicans et luthériens en Europe dans les dernières décennies. Elle analyse les rapports successifs des commissions théologiques mixtes ainsi que les « déclarations » (Meissen, Porvoo, Reuilly) officiellement ratifiées en Europe, qui établissent de manière irréversible une plus grande unité entre les Églises anglicanes de Grande Bretagne et d'Irlande et les Églises luthériennes sur le continent européen. Évalué ici du point de vue ecclésiologique, l'ensemble des documents d'accord montre que sur la question de l'apostolicité — sans doute parmi les plus difficiles du contentieux œcuménique actuel — anglicans et luthériens ont fait des progrès majeurs. On s'intéresse aussi à la manière dont anglicans et luthériens ont mené leur réconciliation doctrinale sur la question du ministère épiscopal en analysant comment s'est fait le passage de la division à l'unité. Alors que sa réussite ou son échec ne sera pas sans conséquences sur le mouvement œcuménique, le dialogue luthéro-anglican n'a certainement pas eu le retentissement mérité. Et pourtant, si un tel établissement de la communion ecclésiale a été possible entre anglicans et luthériens, leur dialogue ne doit-il pas désormais être pris en compte pour d'autres avancées plus larges des relations interconfessionnelles ?